MOU
le a deux gros yeux ronds, de mi fphériques, de enuleur
d'ambre, tri:s-clairS
&
tixes:
la panie qui cfl entre ces
yeux s'avance beaucoup,
&
s'étend d'environ denx pou·
ces
&
demi, formant une grande carne naire, trC:s-po·
Jie, recourbée en-ddfus, garnje de quelques excrefceo–
ces de
m~
me matiere,
&
terminée par deux
fourchons
difpofés !'un au-dcvant de J'aotre _ Le ddfos de la
t~te
cfl embotté daos une efpece de cafque large d'un pou–
ce,
s'allongeant par-devant comme un grond bec un peu
courbé'
lou~
a
peurpres de trois pouccs
&
dcmi' g• rni
de denx éminenccs pointues, difpofées des deux cótés
vcrs les deux tiers de fa longueur ; le deflus de ce bec
elt
d'un beau noir, auffi luflré que du jais poli; mais le
Jeffns efl creufé par une perite rainurc toute rcmplie d'un
poi! ras tres-fin, de couleur jaune,
&
plus doux que de
la
foie,
&
un peu ufé dans la partie de ce bec qui ,•ap–
proche de la come inférieure dont on a parlé_ Tour !'a–
nimal peut avoir fix pouccs de longuenr d'une extrémi–
té
a
l'autre: il vol
e
pefamment'
&
pourroit faire beau–
coup de mal s'il rencomroit quclqu'un daos Con pafla–
ge-
M.
L E Ro.M-AIN
Mouc!lES LUJ "A}ITES, autremeot nommées
bltn
a
f•u,
c'ell un pt tit inli:éle des pays chauds de 1'
A
rr.éri–
que , moins gros, mais plus long que le>
mouchu
ordi–
noir<s, ayant les atles un peu fermes, d'un gris-brun,
couvrant tout le corps de !'animal _ Lorfqu'il les écarte
pour valer,
&
qu'il découvre fa partie
pofl~rieure,
on
en voit fortir une clarté tres-vive
&
tres-brillante, qui
répand f• lurniere fur les objets circonvoifins. Ces,..,..
chu
ne paroiffcnt que le foir
apr~s
le eoucher du foleil.
Les arbres
&
les bui!fons
en
fon t tout couverts, princi–
palemenl lorfqu' il a be3ucroup piu dans la journée; il
femble voir autanr d'étincéllcs da feu s'élancer entre le&
branches
&
les feuilles _
L'lle de la Guadeloupe en produit d'Qne 3Utre forra
beaucoup plus grotfe qne les précédentes, dont la partie
poflé rleure répand une plus grande lumiere, qui fe trou–
ve fort augmentée par celle qui fort des yeux de !'ani–
mal _
M .
LE
RoM-A
IN.
MOUCHE-A-MIEL
&
MIEL,(
EcoH.
•Nfl-)
Tout
n'efl pos dit fur le compte des abeilles _ Beauconp· des
traits de leur induOrie
&
de Jeurs
fmtimmJ
ont échappé
a
la paticnoe
&
a
la fagacité des obfervateurs. Mais coo–
nOt-on te ut ce dont elles font capbles dans no climat,
on n'auroit pas droit de conclnre qu'il en efl de rn!me
dans tous les autres- La dltf'erente tempénrure de l'air
faifant varier leur conduite pour leur confervation,
&
pour augmenter le nombre des e!faims
&
la quantite d11
miel;
c'dl pour aider
a
l!tendre leurs bienfúts que pour–
ront fervir les nbfervations fulvames propres au clirnat
du drocefe de N3rbonne
&
du Rouffillon, ou la beaUte
&
la bonté du rJ!iell'emporte fur tous ceux de l'Europe _
JI efl forprenant qu'r. vcc ce\ avantage dont jouit la
mon·
tagne de la
Cia~e aupr~s ~e
Narbo.nne; on s'y attache
comme par prOJC\
a
detrutre ces ammaur. par- des rava–
ges qu'on
y
fait depuis plufieurs années,
&
dont
il
fer-a
parlé dans
l'articlt
TR0UPEAU DES l!ETES A' LAINE
i
qui ils tone encare plus cruels ·-
'
L es effaims viennent toujours dans le printems,
&
ja–
m ai> pendant l'été ni l'automne- La durée des tems de–
poi< la fortie du premier effaim au deroier en chaque
année,
&
la quamité des effaims efl proportionnée
a
la
quantité des ruche>-q¡eres,
&
2 l'abondance des provi–
lions qu'elles ont fai res- Toutes les ruches ne donnent
pas des effaims, ni du
miel
tous les ans _
11
efl des
an~
nécs oii l'on n'a pas du
miel
ni des eflaims _
11
en efl
ou l'on n'a que du
mid
&
tros-peu d'eff>ims _ JI en efl
au contraire pendant lefquelles
1
1
uo
&
l'autre abonde _
four donner un exemple de fécondi\é, j'ai vO une ru–
che qui, dans l'efpace d'uu mois
&
demi enviran, don na
cinq effaíms. C es difftrences vienneot des différecres
rempératures de Jeur l'air._ Quand les abcilles ont effuyé
un mau vais hiver
&
un printems rrop fec, les plantes
produifeot peu de fl.eurs
&
fort tard; alors
uniquemen~
occupées 3 recuei!l ir le pcu de ce que la faifon leur four–
nit, elles rra vaillent bcaucoup pendan! loAg-tem< pour ne
ramarTer que peu des provifions ¡la ta ifon efl déja avan–
C:~•
qu'elles
001
a
peine •rempli les cellules vuidées pen–
}!ánt l'hi•er poor leur entretie!l; de for1e Ql\'en ces an–
nées·li elles n'onr pti ama!fer au-deta de Jcur provifi on
pour l'hiver fuivant- Elle leur a couré ceRendsnt a!fez
des farigues pour nuire
a
la génération; auffi n'en avons–
nous pas des eflaim! _
Quand l'hiver a éré moins rude
&
le printems a!fe-¿
doux vers fa ñn, les abeilles n'ont pu troover affez tót
de-
quoi faire leur recolte: elles fe font excédées de
fa~
tigue.
&
n'om pu remplir les ruches
&
engcndrer.; J'un
a
nui
a
l'autre , de maniere qu'il n'en a pu réfultcr que
pt u ou pomt
d'~ffaims
•.
'I1mt
X.
-
MOU
Quand le
pri~tems
commence de bonnc hcure
:i
faire
fentir fe; doucN
io~uenc<S,
les abeilles ce!fent
d'~tr~
en–
gourdies; la nature fe révejlle,
&
Jeur ardeur efl Jnex–
primable' quand
les caonpagnes peuvent fournir
a
leur
dili~enee
_ C'dl
en
ces années-li que
les
ravages
font
d'abord réparés, les
g~te~ux
mulupliés
&
alongés,
llt
le~
edlules rempl ies de
mitl'
a
quoi fuccedcnt bicotót beau–
cpup d'effaims _
Quand le nombre des erf.1ims efl gFlnd, la· durée de
l'appHition depuis le premier ¡ufqu'au dernier efl plus
Jongue que quand le nombre eft petit, comme nous l'a–
vons déja dit , p.tree que cerraines ruches en donnent
plulieurs dans la
m~me
fai(bn . N ous devons, en ces
années-lil ¡-lus qu'en tomes Je¡ autres, porter plus d'at·
temion
a
ch:ltrer les ruches,
&
le f1ire :\ plufieurs re–
prifes _ r9. paree que Jevant le
m
id
dans toutes, le ml!–
me jour ; fi c'ell troJ! tOt, no us détruifons la multipli–
cation1 puifque les abailles chercheot di:s-lor>
a
réparer
les penes qu'elles viennem d'etfnyer, par un travail opi–
niatre qui nuir
a
la génération-
2 9 •
On détruit inévi–
tablement le cou vain méle
er¡
certaines ruches, avee le
miel;
3° _
&
le
miel
ainli conf.mdu, en acquiert un gour
bien moins agréable _
11
fa
m
done douner
a
nos abetlles
le tems de peupler
&
rcconnotlre, en obfervant cel!es
qui ont donné des effaims , afin de les chatrer quand on
jugera qu'un cet tain nombre de ruches en aura affez
en–
gendré _
)'ai remarqué, en voyant prendre les effaims, quecer–
uim entroient de bon ne grace dans
les
ruches qu'on leur
avoir
prépar~es,
&
qu'ils y reOoienr. D'aUtres n'entrnient
qn'en partie; ou
(j
ils entroient en entier, ils ne faifoient
qu'aller
&
venir de la ruche
a,••,
bre oii ils s'étaient d'a–
bord accrochés _ Ce dégoQr pour les ruches ctoit plus
ou moins Ion¡:
en
c<rrlins ; le< uns
s'arr~toient
aprcs qnel–
ques heures,
a
c~lles
qu'on leur avoit préfentées; d'au–
tres tlottoicnr plus long rctm dans
l'incertitude,
&
dif–
paroi!foient biemOt
apr~s;
d'autres enrroicnt dans les ru–
ches ; on les
pla~oic,
mais Íls difparnilfoient apres quel·
ques jours; cufin, certaim , aprcs avoir commence lcurs
rayons, abandonnoicnt leur befugne
&
leur demeure -
On pourroit croire que J'abandon do leur ruche étoit
la marque du changernent de patrie, ou que la mort avoit
fui vi leur établiffement _ Quelqt1es foins que je me lois
donnés pour découvrir
h
caufe de ce changenrent, je
n'ai jamais vu quo la mort l'etit produir; il y a tout lieu
\le croire que les corps mons auroiem été au pié de la
Puche
&
daos les rayons , comme on les trouve dans les
anciennes , quand la vieilletle ou d'autrcs caufes la pro·
duifcnt- Je n'ai jamais vu auffi, pcndant plulidurs années
que j'ai obferve ces animaux, qu'ils aicnt changée de
patrie: l'homme deijiné
a
en
avoir foin pendant toute
l'année,
&
occupe uoiquement au printems
á
vdller
a
la
fortie des eflaims,
á
les lo¡;er
&
~
les placer, n'a pu dé–
couvrir cette tranfmigration _
11
efl done vraiffcmblable
que ces effaims mécontens
d~
Jeurs
logemeus, ou par
affeétion pour la maiion paternelle, vont r<Joindre leurs
parens, qui, apparemment comrne nous, foot toujours
pr~ts
a
accueill ir leurs enfans _
11
femble fur ce pié-13 que
l'i~conflance
de la jeun tle
&
la teqdrefle des peres pro·
dmfent ces déguerpilfemens _
'
N e pourroit-on pas
foup~onner
quelqu'autre caufe, en
confidérant les allées
&
les venues de> elfaim>
&
leurs
murmures dedaus
&
dehors les ruches? N e femble-t-il
pa~
que celles' qu 'on leur dr fl ine manqJiant par la gran–
deur ( car
les aromates dnnt elles font parfumées de–
noient les
y
arréter) en paroiffont mécontens, apres un
examen affe1 long,
a
en juger par Jeors mouvemens con–
~raires
&
bruyans? Les uns trouvent la ruche trap grande
pour lngt r la famille; le; autros, celle qu'on lrur pré–
fente tr p perite ; certains s'accommodcnt de celles qu'on
leur offre.,
&
la
famille s'y Joge ; enfin, il en ell qui
s'érant d'abord accommodes du logemeot qu'on kur
a
otfert,
y
cravalllent; mais
Coit
inconOance, foit que la
fai(on qui a fui vi lcnrs premiers
travau~,
n'ait pu focon–
der leur
arde~r ,
elles fe
font
décourag~es,
apres avoir
reconnu apparemment qu'elles ne pouv.oient remplir leun
premiers
proje~s;
elles abandonnent la place avec un ou
deux pc!its gatcaux dé¡a élev6s _ Je me conñrmai dans
cette opinion
en
J7f7', ou j'ens alfe-¡, abondammeot des
e!faims- J'avois fait conflruire des ruche> pnur les !'l'ger
plus ¡!;randes que les ruches-meres, croyanl alors que cel–
les-ct étant pleines
&
donnant des e!faims, exigeoieot dea
caiffes pareilles ou plus grandes pour me prucurer
a
!'a–
venir plu> de
,.;.¡,
en
y
plar;aor les plus gros - Je me
trompai, puifque quelque tems apres, toutes ces ruches
furen~
défertécs, malgré les rayons que les e!faims avoient
dep commcncé d'élever - au lieu que les perites ruches
~éuffirent
mieu.x.
11
n'y
~ul
qtte lei plus petits
effaim~,·
Ji
jj
qui