~OT
Cyniques
~raitoient
de chimériquc;
&
c'étoit pour av6ír
négligé de
dé m~ler
dans les
n,otJ
les
diff~~7'1les i~ées
accdfoires que
l'ufa~e
pcut
'Y
attacher, qu tls avmenc
adopte le fyflerne jrnpudent de l'indiffércncc des termes ,
qui les avoi¡ enfuite menés ¡u.f<¡u'au
íyfl~me
plus iótpu·
dent .encore de l'mdifférel1
1Ce
des a.élt()(l$ par pppor¡
a
l'honnctcté .
f/oyez
PEsu'oNNJl
rE .
Quand on ne confidere
d~n~ 1~ m~t'J
de la
trl~nie
efpec::e., •qQj
d~lig2ent
une
mc!T¡e
idée objeéfive princi–
pale,
qn'l:~ette
fcijle i ée
p,' Jn~ipale,
ils font fynony mes:
m ais ils ceffent de l'ctre
q!J~ftp ~fl
fait -at/.ention.
~\L" id«!~¡
acceffoires qyj les
diJf~ep;-ieht. V.~tyez ~ Y
N
o
N
Y
M E
S.
Dans bien des cas <in peut l"s employe•
indirl i¡1é¡eme~¡
&
fons choi¡; c'efl fur· tput Iwfqu'OL¡ ne veut
&
qu'on
ne doit préfenter dafls
je
d(rccwrs que l'idée principalc,
&
.qu'il n'y
a
-<l.ans la langue
~ucun
mpt
qui
l~c"prjm~
feul~
avec abOraéfion de toute
idé~ ~ccdlojre ;
al <>rs les
cir~onflªnces
fon¡ affe¡:. connoitre que I'on fai r abílra-
8 ion des
idées
acc~fToire<
que l'on défi gnerojt par le
m
cm~
mqt
en d'autres occqrrences' mais S"il
'y'
avoit
dam la langue un
mo¡
qt¡i fignitiftt 1'idée princ¡pale fenle
&
abflraite de toUie
autr~ idé~ ~cc~ffoire,
ce fcrolt en
<:ette occarion une
fame
corure la
jullorr~
.. de
n~
pas s'e•J
fervir
pl ~ ttlt
qne d'un autre auqucl
l'ufa~c
auroit atta–
ché la lign¡ñ catior¡ de
1~
l)'leme
id~~
modipée par d'au–
tres idées acceffoires .
Dans d'autres cas, la julleOfe de l'exp effion ex fr,e que
l'on choi liiTe fcrupuleufemenr entre les
íy~onymes ,
paree
qu·;¡ n'efl pas toujours it)dirterenr de préfemer I'jdée prin–
cipale fons un afpe8 ou fons un autre. C'elt ponr faci–
liter ce choix imporrant,
&
pour mettre ,en étar d'en fen–
tir le prix
&
les heureux e!fets, que
!14 .
l'abbé Gírard
a
donne au public fon livre des fynonymes
fr~n~ois;
c'efl pour
~ugrne~H•r
ce fccours que l'on
a
répar¡du
d~ns
I'Encyclopédje différens
orticl~s
de meme nawre;
&
il
feroit
~
fouh.Jiter que tom les -gens de lettres recueillif–
fent les obfervations que
1~
hafard peu( leur ofj'rit fur
_!:et objet,
l5r.
les publiafTent par les voics ou.verto
a
u pu–
blic: ti .eC) rÜ qlteroit
quelqu~
jour un excellcnl diéfion–
naire, ce qui efl plt¡S írnportanr qu'on ne le penfe pent–
_l!tre ; paree qu'on doit regar>ier
la ju(leffe de l'élocn–
cion nnn-feulement
~omme
une
fonrce d'agrémenr
&
d'é–
légance , mais encore comme l'un des moyens les plui
propres
il
faciliter l'intelligence
&
la communication de
la
v¡!ri¡$!
1
Aql
"10tJ
fynonyrnes, caraéferifés par l'icjentité du
fens princjpal, tnalgré le$ diffs:reoces rn:néri!'lles, on peut
oppofer les
m ot¡
homonyl)lCS
7
cara8erifés
a
u comraire
par la di vedi¡é de¡ fens prÍt)C1p3UJ, malgré l'identité ou
la
relfembl~nce
daos le matériel.
Vo yn
H oMONYMES.
~'eíl fu~-tout
contre l'abus des homony mcs que l'on
p oü étre en gar e, paree que c'eíl la relfource la plus
facile , la plus ordinaire,
&
la plus daogereufe de la mau-
vaiíe foi.
'
3°,
L a ditlin8ion de l'idée principak
&
des idées ac–
ceífoircs
a
lieu
a
l'égard d' la
ti~oi6c1tion
for melle,
con¡me
a
1'6gard de la
li ~ niñcarion
Objcéfive. L'idée
P.rincipale de la
fi~ni fi cation
formelle, e!t celia du point
de vO,e fpécifique qui caraél éri (e l'efpece dn
mot,
aqa,
ptée
a
l'i<Jtc ¡otale de la lignifi cation opjeétive:
&
Je¡
idées acceffoires eje la fi gnitication formelle, font celles
des divers poinrs
d~
v\'le accidentels, dé(jgnés.
OLl
défi–
gnablcs par les différcntcs formes que la déclinabilité peut
fa
ire pr!!ndre
a
un méme
n,•t .
Par exerr¡ple,
ama:,.e, a–
m
fl.ba"!,
am~viffe'lt,
font trois
mots
dont la
fignjfication
O
bjeébve renferme la mcme idée totale, ce!le du feotÍ·
ment
g~~:ta l,
de bienveillance qqe nous avous déJa vu
appa~temr
a d autres
mqfJ
pris daos notre langue; en ou–
trc;
J ,,,
préfentell! lgalemenr
a
l'efprit des
~tres
indéter.
mm~¡
1
cjéfignés feulemenr par l'idée 1de l'ex illcnce fou s
l'a.ttri.b~t
qe ce fem iment ; voilit ·ce qui . con!tirqe I'idée
prm_c1pale. de la. lign ifi cation formelle de ces trois
motJ .
f>.:1a1S le.s l!lftex¡oos
&
1~;
terminaifoos qui les qifféren–
c;~nt, "!df~uent
ejes poit)ts de vüe djfféreos ajomés
~
1
1dée pnoc¡pale de la fignificatiqn formelle ; dal}s
amar.,
o~
rem.arqoe que
cett~ Ggnttjc~tion
doit
~tre
entendne
d un fuJC:t quelconque , paree que le mode efl . íufinitif¡
gue 1
e~¡ flence
en
el!
envi ragée comme limultanéc avec
une époque, paree que le tems etj prélent;
que
cene
époque
~11 ~~e
.époq\te quelconque, paree qqc
ce
pré–
fent eíl .'"d.enm .: dans
.amabam
&
amavif[ent,
on voit
gu.e la hgmficauon don étre emendue d'un fujet déter–
m rné, paree que les modes font perfonnels · que ce fujet
d ¿terminé doit étre de la premiere
perfonn~
&
au nom–
bre lingu lier pour
amabam,
de la troi lieme perfonne
&
du nombre pluriel pour
amavif[enl ;
que
l'e~iflence
du
fu¡et ea envifagée relative:nenr
a
une époque antérieure
au rnomem
qe
la parole daus chacun
de
ces deux
motJ,
MOT
paree que les leffis en (ont antérieurs, mais qu'elle en
limul tan~e d~ns
a.,aba..,
qui efl un pre fent,
&
~nrérieure
d1ns
-amavif/~nt
qui efl un
prét ~rit,
&>.
C 'efl
fur la dilli11étion des idécs prjn¡:ipales
&
accef–
fojres de la
(ignificariánfilí)il~ll
go~
por.tela diverti•é
de
for1nes dout les
mQtJ
fe
rcvétcnr f
el on ·les vúes de
J'é..IJ.o nc·ation; formes fpé ci ñqucs, qui, dans chaque idió–
me' caraé):érifent
a-peu.pr~s
l'efpece du
mot ;
&
formes
~
accidenteiJes , que
l'ufage de cha4ue langué a fixées re–
lati.ve.menLaux vtles de la fv¡uaxe,
&
dont
It~.boix
bien
enrehdu
¿fl
le fondernent de ce que l'on tlDn¡me
la <or–
re(lion
,d'if.ftJ~',
quj .eíl l'un des lignes les plus certaios
¡(une eda.q uon culuvée .
:fe
,finir,aj
cer article par une définition du
mót
la plus
exa&~
qli:'jl me
fer~
polfible. L'auteur de la
Grqmmaiu
glJU!ral•
rc;oart.
/l. <h.
; . }
dit que " !'on peut définir
' u
:ks
mort ,
des fans di!liuéts
&
articulés dont les hom–
" _, es ont fait des fignes po¡¡r ligniñer lellrs penfées , •
Mau
il maoque beaucoup
~
l'exaétitude dé cette déñ–
nition. Chaque fyllal¡eell un fnn ,di llin'ét
&
fouvent ar·
ticúJé .., qui qt¡elquefois
lignjfie quel<¡ue chofe de nos
penfées: daos
amawram"J,
la fyllabe
am
efl le figne de
l'attr~bpt
fous Jeque! efilie le fujet;
av
indique que le
ICillS
efi
I>Jéterit (
poyn:.
TEMS .) ;
er
marque que c'etl
un prlltér·h definí;
4"1
final dé figl)e qu'il efl amérieur;
111
•
n arq'l.e qu'il elt de la pren¡iere perfonne du pi uriel ;
y á-t il einq
motJ
dans
IZ"'avaam•¡
?
La prépofition
¡
franr;
·rc·e u la¡ine
4,
la conjoné¡ion
o, ,
l'ad verbe
y,
le
verbe ario ••, fonr des fol).s non-articulés,
&
ce font
pourtQnt de§
motJ .
Quaud on dit que ce foor
du ./ignes
po4r
./i:z.nifi•r
fu
pmflu,
on s'etprime d'une maniere
iqcenaine; car tlne propolidon endere,
com~ofée nu~me
de plui¡eurs
mou,
n'cxprimc qu'une penfée; n'eil·elle
done qu'un
l<f'Jot?
Ajoutez
q~'il
el)
pcu correét de dire
que, les hommes
Qnt
fait
da jigna
po!'r
./igniftcr;
c'elt
un -pllonafme.
Je crois dqnc qn'il faur dir!' qu'un mor
dJ
:uu
to–
-talit/1
4•
fo>n, dev""" par. úfage, pot¡r
(<HIF
qu:·
/'
ell–
pm:lmt,
¡,
/ign•
J'une
id~t
total. ,
1· 01 .
]e
¡ji¡ qu'un
mot
é!t ' uni: rotalité <le f9ns
>
J>arce
que, daos tomes les langue¡, .il
y
a
des
{1'9tJ
d'pne
&
de
plufleur~
fyllabcs,
&
qué !'uniré eíl une
¡or~ljté
auffi–
bien que la pluralité.
:O':úlleur~, j'excJ ~s
par-l:i les fyl·
labes ' qui n
fonr que
d~s
fons partiels ,
&
qui ne font
pa~
des
1
mott
,
qur,j~u'c!Jes
détigr¡ent' quelqijefois des
idé'<S,
m~me
complexes .
'
·
2°.
Je n'ijoute ríen
de
ce'qni regardc l';usicu);ation oa
la
nón·~rticulatioo
de<
(ons ; paree qu·j¡ me Ce¡nble qu'il
ne doit étre
qu~flion
d'un é¡o¡ décerminé du
(of),
.qo'au•
tan! qu'il fcroit eicluli vement nécelfaire
a
la norion que
l'ou veut donner: or, il
clt
inéiffe r~ut
a
ta natore du
mot
d'etre one totali cé de fon · articulés ou de
loAS
non- ·.
aniculés
¡
&
I'idée feule du fou, faifanr égalen)ent ab·
flraétion de ces deux états
op.¡>of~<,
n'e.clur
ni
l't¡q
ni
~'aurre
de
la notion du
mot:
fon limpie, fon articqlé,
fon aigtt, fon grave, fon bref, fon alougé, ¡Ci>ut y
elt
adn>itfible.
,
~o :
Je dis qn'un
mot
eíl le ligne
g'un~
jdée totale;
&
11
y
a plurieurs raifons pour
m~exprimer
ainf¡ .
La
pJe•
miere. c'efl qu'on ne pent pas
difconv~n!r
qt¡e 1óuveot
une feule fyllabe, ou méme une limpie artjcqlarioo, ne
fo(t le tigne d'une id ée, puifqu'il n'y
a
oi
in~exioo
ni
¡ep n il)aif::>l). qui n'ait fa
fi¡~¡uiñ cation
propre : mais
les
objets de e<tte tigniñcation ne font que des
idécs par–
tielles,
&
le
m ot
entier efl néceOfaire
a
l'expr~t!ion
de
l'id ée to¡ale . L1 feconde raifon, c'efl que
r.
l'on n'ar–
tachoit pas
a
la fignification du
mot
une idée
[Ot~le
J
on
pourroit dire que le
mot,
di vcrfemem terminé,
d~meure
le méme ,
fo~s
prétexte qu'il exprime toüjours
1~
m
eme
idée principale; mais l'1dée princip1le
&
les idées SGJ;ef–
foires fonr également partielles,
&
le moindre
chang~ment qui ar¡ive dans !'une ou daos l'autre ell un chan–
gement réel pour la totaliré; le
mot
alors n'efl plus
le
m €t]1e , c'en e!t un autre,
par~
qu'il e!t le li, ne d' une
pmre idée rotale. Une troilieme raifon , c'el1 que
la
notion du
m ol
ainli entendue efl vraie, de ceux memj:
qu¡ équivalent
a
des propolitions enrieres' comme
oui'
f10n,
allet:. ,
morit>ris,
&c. car tome une propofidon ne
fert
c¡u'~
faire
naitr~
dans l'efprit de eeux qui l'enren–
denr upe idée pl us précife
,&
plus développée du fnjet ,
4°.
f ?.joute qu'un
m ot
el\ figne pour ceux qui l'en•
ten'dent .
~·en
qoe I'on ne parle en effet que pour etre
entendt¡ ;
qqe
ce qui fe paffc dans l'efprit d'un homme ,
n'a auCUfl befoin d''etre repréfenté par des
lignes e:té·
rieurs ,·qu':nuant quloo veur le communiquer au-dehors ;
&
que les
li~qes
fonr pour ceu;
a
qui ils maoifeflent
les obJets fignitié¡ . Ce n'ell d'ailleurs que pour
ceu~
qui
enrendent que les i nrerjeétions font des fignes
d'ioée~
tota-