6o6
MOT
7o. Les rnodes font les diverfes formes qoi indiqnent
les différentes relations des tems du verbe
a
l'ordre ana–
lyríque ou aux vaes l,ogiqoes de l'énonciatio!l ,
Voye1[.
MoDE. On a compartt ks mcxles du verbe aux cas d<l
nom : je vais le faire auffi, mais fous un aurre afpeé¡ .
Tous les tems expriment un rapport d'exH!ence
a
une
e poque ; c'efl -13 l'idée cnmmune de tous
lc.s
tems. ils
Cont
f-ynonymes
a
cet égard; & voiei ce qui en ditfé–
renc ie la fi gnificarion
t
les prefens cxprimeot
l:i
lirnolra–
neiré
a
l'égard de llépoque. les prérérits e-xprimen! t'an–
tériorité , les futurs la poflérioriré; les te9)& lnd<ifinis onr
rapport
a
une époque indérerminée, & ¡les définis
a
une
é poque
dérerminé~;
parmi ceox-ci, leS aélue!s ont rap–
port
a
une epoque co-incidenre avec l'a8e de la parole,
les antérieurs
ii
une époque précédente, les paflérieors
a
one époque fubféquonte,
&c.
ce fnnt-!i cornme les
nuances qui diflingoent das
mot1
fynonymes quant
2
1'idée principa!e; ce fonr des viles méraphytiques; en
voici de grammarica!es. Les noms !arios
anima, animNJ,
mm¡,
[piritu1,
fynonymes par l'idc:íe priodpale qui fonde
leur tignifi cation commune.J n¡ais differens par les iclees
acceffoires comme par les tons, rec;oivent des termir¡ai–
fons • oalogues que l'on appelle
cal;
mais eh•
e
un let
forrn~
a
fa maniere,
~
la déclinalfcn eA el! différonre;
anima
efl de la premiere,
ani»111J
efl de la feconde,
1111111
'de
la
troi lieme ,
fptrtlttJ
de la
quatri~me.
11
en ell de
m~me
des rems du varbe, fynonym<s par l'idée fond•–
menra!e qui
k ur
efl commune, mais différt:ns par
les
idees acceffoire< ; chacun d'eut
re~oit
p•reillement des
termin>ifons aoalogues que l'on nomme
modn,
mais cha–
cun )eS forme
3
fa
maniere;
amo , anum.,
tU1f1Jf',
1
ti1Jfd11S
1
·font
les
différens modes du préfenr indt!tini;
amavi. a.
,~verim,
amavif!e,
font ceux du
prérérif;
&c.
en(orte
que les dilférent<S fqrmes d' un
m~me
rems, felon la di-
1"er tit¿ des modes, fom comme les différenres form<s
d'un
m~me
noon, felon la divertir é ·des cas
;.&
les dif–
fé(em rems dluo
m~me
mode, fonr comme ditñirens
ooms fyoonymes au
rro~me
cas; les cas & les modes
(ont ég1lemenr relarifs aux v"Oes de l'énonciarion.
Mais la diffc!rence des cas daos les no m< o'em¡..lche
pas qu':ls ne gardent roujours la
m~
me fi gni6cation fpé–
citi quc
Í
Ce (out IOUJOU<S des
motJ
quj préfeotent
a
l'ef"prll
des
~~r~s
déterminés par l'idée de !eur
n~rure .
La
diffé–
rence' des modes ne doir done pas plus ahérer la figni–
ñcation fpéci6 que des ver,bes. Or oous avons vll "que
les formes temporelles portent !"ur l'idée fondom<ntale
de l'eti(tence d'un fujet fous un artribut; voili done la
notion que !
1
analyfe
nou~
doone des verbes:
/u vurh11
fo>~t
Jn
ITIO!S
qui pr/{rNIOII
a
/'tfprit átJ étrel illá/t<r–
"'in!J,
tl/fig~<IJ
/<Nirmelfl par l'idlt
¿,
l'txijlmc• foNs
Ulf •ttribul.
Dc-!il la pr<miere divition du verbe, en fubllantif on
;abflrait, & <n ad'eélit ou concret, felon qu'il énonce
l'e11flence fous un artribur queléonque & indéterrniné,
ou fous un amibut précis & dérerminé .
D e 13
la fou s-divifion du verbe adje.Sif ou concrer,
en aélif, paffif o a neurre, fcl o n que l'arrribut déterm iné
ile la tignificaiion du verbe ell une aélion
d~
fujet Qu
une improffiori produite daos le fujet fans concq urs de
fa part. ·ou un amibur qui n'ell ni aélion' ni paffion'
nJaÍS
un ti mple étar du fujet .
D e-la enli'n, toures
l~s
autres propriérés qui feruent
de fondement a ro ures le¡ parries de la conjugaifon du
verbe, lcfque!les , felon une remarque géntrale que jlai
~é1a
faite plus haut, doivent daos 1
1
ordre fynthériq ue,
i:lccolller de ccue norion du verbc, puifque cette notion
en efl le refultat aoalytique.
Voy•:c.
VERDE.
11.
DtJ
tnoli
;,.d/cli,a/,/u .
La
declinabilité dont on
vicnt d'e r:aire ' !'examen, efl une fuire & une preove de
la poffibiliré qu:11 y a·
d'envifa~er
fous différens afpeéts
!'idee objeélive de la rigqi6cauon des
motJ
déclinables:
L:indéclmabilité
a"
aurres' cfpeces dé
mutJ
ell done· pa–
re¡llement 'ufle fuire & une prcuve de l'immmabilité de
l'af~<
a
f?u'
lequel_p~
y
envifage !lidcie objeétive"!e leur
fignrticartón. Les 1dees des
~tres ,
réels ou abllraJts qui
peuvent
~l!e
les obj<tS de OOS penfeet, font auffi ceoz de
la tigniticarion des.
mot1
déclinables; c'ell póurq'uoi les
·afpeéls en font vanables : l<s idees objeétives de la li&oi–
tication des m•ll.lndéclinables font do ne! d'une toin e au–
rrc efpece, puifque !'afpeél en ell immuable; c'e!l tÓut
ce que noos pouvons conclure de l'dppolitioll
d~s
deux
elalfes générales de
mDtJ:
&
pour parvenir
a
des norions
plus préeifes de chacune des efpeces indéclina&le's, qui
font les prépofitions, les adverbes', & les ·confonétions ;
il faut les pulfer
dan~
l'eumen analyrique
de~
ditferens
11fages de ces
u••tJ .
t
0 •
Les prépolirioas dans tomes les langues,
cx~gent
!
Je~r
fUÍif uq
c
0
mpl~mem ~ ~os ~~~u~l cll~s
ne pref-.:n-
MOT
tent
i
1
1
efprit qo•on (en$ Nagoe
6:
ineomplet; ainti les
p~époti1ions franc¡o~fes
avu, d«nl, pour,
ne préfentent
on fens c:<,lmp!er
61
¡;:lair,
4~'au
moyen des complémens ·
avu lt l"li, Jam la vil/e, pu11r f urth:
c'.e(l
la.
m~ m~
chofe des prépol!tions latines,
~u
m, in, ad,
il riut les
complrtter
~
.&Mflf
r~g~,
;,
grbt,
at:i
~x~•1friHm .
Une fecoode ob rervarion
eife~ielle
fur
l'uf2ae des
pr.épolirioos, c'cfl que da11s
les
la .gues dont les
0
nom>
ne fe
d~clinent
poiru, on
d~ti~n
par des prépofirions
la p!tlpart dcsrapporu do11r les eas oor •illeurs
les
tigoes :
m•n111 Dti,
c'ell en franc;ois,
la main dt Dier•; Jixie
Dro
•
c'efl
il a Jit
4
Dieu.
Cette
demier~
obfervarion nous indique q11e les
pr~pofitions dtlignent des
r~pporrs:
l'application que ron
peut faire des
m~mes
prépoGrions
a
une intiuiré de cir-.
con!lances
diff~rentes,
démootre
q~e
les rappnrts qu'e!–
!es délignent foot abf!raélion de toure applicarion,
6:
que
les termes eo foot
i11d~rerminés .
Q u'on me permette. on
langa~e
étranger fans doure
a
la grammaire, 01ais qui
peot convenir 3 la Philofophie, paree qu'elle s'aceomode
de droir de tout ce qoi peut metrre la vérité en évi–
dcnec: les ealculateurs difent que
3
e!l
a
6.
comme
r
cll
a
ro, comme
8
efl
a
t6,
comme
21'
efl
a
ro,
&c.
que vculent-ils dire? que le rapporr de
3
i
6
efl le
me–
me que le rapport de
f
a
10,
que le rapport de
8
a
16,
que le rapport de
2f
a
ro; mais ce rapport n'elt aucuu
des nombres dOilt
il
s'agjt ici
¡
&
on le conlidere avec
abrtraajon 4e tour terroe, qoand on dít que
7
en ell
' l'expofanr . C'ell la mlme chofe d'une
pr~potition;
c'etl,–
pour ainfi dire, !'expofanr d'un rapporr coolidtré d'one
maniere apflraite
&
genérale ,
&
jodépendamment de
rout terme anrécédenr & de tour terme con feq uenr. Auffi
difons-oous avec la mlme prC:Potirjon,
la main .ie Dieu,
la colrrt áe u prinu, /11 áljirJ
tÚ
/'ame;
&
de
m4me
COIIJr•i'-•
~
/tJ
pAiJt, Nti/•
J
ft~
Wati011,
a¡:r/ab/e
,f
m-J~J
pe
u, &c. les Grammairíens difenr que les rrois premie–
res phrafes font aoa!ogues emr'el)es, & qo'il en ell de
m~me
des trois deroiercs; c'ell le laogage des
M~théma
riciens, qoi difeot que les nombr<s
3
&
6,
f
&
10
font
proporríonne!s; car
•11alo~ie
&
proponion,
c'efl la mt!me
chofe, felon la remarque
rn~me
de Quintilien :
lfm•l•–
.(ia
prtetipu~,
quam,
pro~imt
ex
gr~c•
trAnJftrenteJ in
/aein"m, proportttnem
1JD&d'VtTIIIIt .
l1v.
J.
Nous pou vons done conclure de ces obfervations que
/u p•lfq/itio•u [011t de1
rnors
t¡ui dlfit'""' Ju rapports
glnlraux
4'IJU
ab{lrallio11
¿,
tout termt
antlclilm~ ~
conflt¡lltlfl.
De-13 la néceffité de doAner
a
la prépofi·
rion un complément quien fixe le fens, qoi par luí-mE–
me eft vague & indétini; c'efl le reome
co~<[l'f""''
da
rapport, envifagé vaguement daos la prépolition. De-li
encare le befoin de JOiodre la pro!potirion avce fon com- ·
plément
a
un adjeétif, Oll
a
un verbe , ou
i
on nom ap–
pellalif, dont le fens
g~néul
fe trouve moditic! & reflraint
par l'idée acceffoire de ce rapporr ; l'adJeélif, le verbe,
ou le nom appellarif, en efl le Uirme aorécédeot,
/',ti·
litl
¿,
l• Mlt•phyjiq11e , courageux (an1 tlmlritl, «imer
avec furtf'r ;
chacune de ces phrafes exprime UD
rappo.rtcoLDplet; on
y
voit
l'antéc~dent, l'~ttilitl,
coHragr11x,
aimer;
le conféquenr,
la mltapúy/i'{Rr, tlmlritl, fu•·rur
¡
&
!'expofanr, Jr,
[an1, avu .
2°.
Par rapporr aui adve.rbes, c
1
ell une obf<T•arion
impoJranre, que l'on rrouve daos une langue plutiears
adverhe qui n'ont daus une aurre !angoe :mcun équiva–
l<nr rous la me!me forme, mais qoi s'y rendent par une
prépolition avec un comp!émcnt qoi énonce la
m~rne
odée qui confl itue la
ti~nificarion
iodividuelle de l'adver•
be;
tmintu
,
de loin ;
c•"''""J,
de
pres ;•
utrill'fll'
,
des
.deux
c6r~s,&r.
on peut mlme regardCl' fouvenr comme
fynonymes daos une
m~!
me langue les cleux expreffions,
par l'advcrbe & par la prlpolition avec Con complement;
prudtlller,
prudemment, ou
cut>l pruJe•ti.,,
avee pru–
dence. Cette remarque, qoi fe pré(ente
d'elle-m~me
daos
'bien des cas, a excire l'attenrion des mei!leurs grammai•
riens,
&
l'aureur de la
Gram,.. grn. p•rt.
JI.
ch.
.rij.
dit que la piOparr des adverbes ne fpnt que pour ti,.ni6er
en un fe u!
mol,
ce qu'on ne pourroit marquer que par
une prépotirion
&
un nom; fur quoi,
M.
Dudos re–
mu.:¡ue que
la pl4part
ne dit pas affel., que tour
moe
qoi
peut érre rendu par une prépQiir ion & uD oom e!l
Ul\
adverbe, & que rout
adve~be
peut s'y rappeller; M . du
Marfais avoit érabli le
m~me
príncipe,
•rticlt
ADV·ERBE,
Les adverbes ne différdu done des prépofi rions, qu'en
ce que d :!les-ci exprimen! •des rapports avec abfl raélion
de rout terme
••tlcl.lmt
&
con[lquc11t .
au !ieu que les
adverbes renferm<ot daos leur tignification le terme
co;,–
flqrunt
~·u
·rapport.
Ln adverbu font
onc
J~1 mot~
'l."i
~xprimmt.
án
·
rfl/JportJ g,lnlr.AUX
•
tUJ<
nn1.íh~'""
lt~~
dlfign•tion Ju urmt
couféquent,
·~e-l~