po
~1
O N
mains, vous triomphites fqus les
d~ux
premiers C6fars,
vous fíices to us les aunes les plus vits de. mortels.
L e príncipe de la
monarchi<
fe corrO!Tlpt lorfque ks
premieres dignités fonc les marques de la preq¡iere fer·
v itude; lorfq u'on óte aux ¡lrands le refpeél des peuples,
&
qu'on les rend les int1rumans du pouvoir arbitra!fe .
11 fe corroinpt, lorfque des ames fiugu lierement la–
c hes.• tirent vanicé de la grandeur que pourroit avoir leur
ferv ttude; lorfqu'elles croient que ce qui fait qoe !'un
d'?it tour au prince , fait que l'on ne doit ríen
a
fa pa·
Irte;
&
plus encare, lorfque l':tdulation cenant une co–
quille de fard
a
la main, s'effurce de perfuader :\ cehti
qui porte le fceptre, que les hommes fon t
it
l'égard de
leurs fouverain , ce qu'e(l la nature enciere par rapport
a
ron auteur .
L e príncipe de la
monarchie
fe corrompt , lorfque le
prinee change fa juCl ice en févé tité, lorfqu'il met, com·
m e les empereurs romains , une téte de Médufc fur fa
poitrine; lorfqu'il prend cet air
mena~aot
&
terrible que
Commode faifoit dunner
a
fes nacues.
La
monarchie (e
perd, lorfq u'un prince croit qu'il
rnontrc plus fa puiffance en
chan~eant
l'ordre des cho·
fe; qu'en le fuivant; lorfqu'il prive les corps de l'état
de leurs prérogatives; lorfqu'il óte les fonétions natu·
relles des uns, pour les don ner arbitrairement
a
d'au–
lres,
&
lorfqu'il en amou reux de fes fantaifies frivoles.
L a
monarchie
fe perd, lorfque le monarque rappor·
12nt !OUt direélement
a
!ui, appelle !'état
a
fa capitale,
la capicale
a
fa cour,
&
la cour
:i
fa fe ule perfonne.
L a
mo11archi•
fe perd , lorfqu'un prince méconnoit
fon autorité, fa fituacion, l'amo ur de fes peuples,
&
qu'il ne fent pas qu'un monarque doit fe juger en ft1re–
té, comme un defpote doit fe croire en péril.
L a
"'onarchi•
re perd , lorfqu'un prince, tromp6 par
fes tl)iniOres, vient
a
croire que plus les fujets font pau·
vres, plus les famil!es font nombreufes;
&
que plus ils
font chargés d'impóts, plus ils fonc en état de
les
payer:
deu x fophifmes que j'appel!e crimes de lcfe·majené, qui
pnt tOUJOltrS ruiné,
&
qui ruineront 3 jamais toutes les
m•narehie!.
L es républiq ues fi niífent par k lu xe, les
>ponarchíu
par la d6population
&
par la pauvreté .
En
fin la
monarchie
eCl abfolument •perdue, quand elle
e(l culbutée dans
le
derpotifmc ;
~tat
qui jette bientót
une nation dans la barbarie,
&
de· l:i dans un aoéontif–
fement total , ou tombe avec elle
le
joug pefant qui !'y
précipite.
M ais, dira quelqu'un aux fujets d'une
monarchir
dont
le príncipe
en
pret
a
s'écrouler' il vous
en
né un priuce
qui le dtablira dans tour fo n lunre . L a nacure a doué ce
fucce!feur de l'empire d<S yertos,
&
des qualités qui
feront vos dé!ices; il ne
s'a~it
que d'eu aider le déve·
loppement . Helas! peuples, je tremble encore que les
efpérances qu'on vous donne ne foiem dét;ues . D es
rnonClres flétriront, étoufferonc cette be!le t!eur dans fa
paiífance; leur fouffle empoifonneur éteindra les heureu·
fes
faculté~
de cet héritia du tróne , pour le gouveroer
a
leur g ré: ils rempliront fon ame d'erreurs,
de
pré·
jugés
&
de fuperClitions. l is lui infpirernnt avec l'igno·
canee leurs maxime's pernicieufes. lis infeéleront ce ten·
dre rejecton de l'efprit de dqminatiou qui les poffede.
Telles font les caufes princip!les de la décadence
&
de la chl1te des plus florHfantes
monarchiu.
1-!.u !
qua>p
p<rermt
brevibuJ
Út?~ntia
caujiJ!
( D .
J;.)
IV)oNARCH IE <1-BSOLUj;, (
Gou<~<m<mmt.)
fo rme de
monarcb!e,
dans laquelle le corps entier des
citoyen~
a
c ru devoir. conférer la fouveraineté au prince , avec l'é·
tendue
&
le pouvoir abfolu qui téfidoit en lui origioai·
rement
1
~
fans
y
ajnuter
de
re(!rié!ion
~ar¡iculiere, qu~
celle des lois établies . 11 ne faut pas confondre le pou–
vqir ablblu q'un te! q¡onarque, ' ayec le pquvoir arbi·
traire
4
defpotigue · car !'origine
&
la nature de la
mo·
narcbi.
abfol u~
el!
limicte par fa narure meme, por l'io–
tention de ceux de qui le monarque la tient,
&
par le<
loix fondamemal<¡
de
foq érar. Comme les peapies qui
vivent
fou~
uqe bonne poiice, font
plu~
heureur qqe ceux
qui, fans regles
{Y.
fans chefs , errent daos les for6ts;
auffi les monarques qui vivent fous les lois fondamen·
iales de leur éca¡ font-ils plus heqreux que les princes
defpotiques
1
qqi n'onr rien qui puiúe regler le
c~ur
de
leurs peuples , ni le !eur .
( p . ].
)
M os..;RCHIE ÉLECTI VE, (
Got<Vernemt>tt politi¡.)
O n 1ppellc ainli tour góuvcrnement daus le!juel on ne
par vient
~ 1~ r~putC:
.q.uepa~ ~leélio.n;
c'en fans .doute
ilne mamere trcs-ltgtttme d acquc!rtr la fouveramecé ,
puifqu'elle eCl fond6e fur fe confemement
&
le choix li·
llre
a
u peuple.
.
L 'éleélioo d'uA monarque e(l c<t aéle par Jeque! la na–
~~n <J.éfign~
cell!i qp'clle
j~g~
le plu¡ capable de
fuce~der
MON
au roi défunt pour
~ouverner
l'état;
&
lit6t que cette
perfonne 2. acc<pté
1
oífrc du peuple, elle en revetue de
la fouveratncté.
L 'on peuc diClinguer dcux forres de
monarchiu 1/.tli–
vu,
!'un~
dans laquelle l'éleélion en encieremeot libre
l'autre da!ls
laqu~lle
l'éleélioq e\l gc!née 3 certains égards:
La
premrer~
a lteu lorfque le p<upk peut choHir pour
monarquc cclui
q~'il
_JUge 3-propo ; l'autre, quand le
~euple
par la con llttutton de.
¡·~~at_ ~n
aH reine
~'tlire
pour
{ouveram
un~
perfoone qut fott a'uoe certarne nation
d'?ne
cen~ine
fam ille , d'une certaine religion,
&,.
Par~
mr les aqcreps Perfes , aucun, dtt C icéron , oe pouvoit
écre élu roi s'il n'avoit été innruic par les Mages .·
M ais une nacion qu! jouic du pri.vil7ge d'éle•·er
a
la,
f!J Ooarc.hte.
u~
de fes cttoycns,
&
pnnctpalen•ent une na–
tton qut letOtt cncore foumife au x lois de la nature
n'e(!-elle pas en aroit de teuir
a
ce citoyen lors de
ro~
éleétion , le di(cours fuivant?
, N ous fomtnes bien aifes
de
mettre la puiffance en·
tre vos m3ins
~
mais en
mCme
tems nous vous recom–
"
mandons d'obfervcr les convemio ns
faices
entre nous;
&
commc elles tendenr
a
eneretenir une réciprocité de
, fecours
(j
parfaite qu'aucun ne manque, >'il en polli·
ble,
~u
néceffaire
&
de
l'uc ile, nous vous enjoignons
de verilee de votre mieux
a
la cqn(ervation de cet or·
dre, de nous faciliter les moyens efficaces de le main·
, cenir,
&
de nous encourager
a
les meme en ufage . L•
ra1fon nous a preferir cene
regle ,
&
unus vous
prion~
de nous y rappeller fans celle . N ous VOllS conférons
le
poovoir
&
l'aucorité des lois (ur chacuo de nous;
, nous vous en faifons l'organe
&
le
h~rauc.
Nous nous
, ,
tngageons
3.
VOUS
aider,
&
a
COntraiodre 3 YCC \'OU$
,. qutconqoe de nous feroic aífez dépourvu de fens pour
,. déiobéir . Vous devez concevoir en méme tems que
fi vous meme alliez julqu'a nous impofer quelq ue j oug
" contraire aux lois, ces memes lois vous
décl~rent
dé–
" chu de tout pouvoir
&
de toutc autorité.
, Nous vous jugeons capable de nous gouvern•r , nous
, nous abandonnons avec confiancc au1 direétions de
, vos confeils: e'e(! un premier hommage que tlOUS ren·
" daos
a
la fupé riorité des talens dont la uature vous a
, doué . Si vous
~tes
ti
dele
a
vos devoirs , nous vous
, chérirons comme un pré(ent du cié!, nous vous
t ~fpe,
élerons commc un pere: voil:l votre
r~cnmpeofe,
vo–
" tre gloire , votre grandeu r . Q ue! bouheur de poqvoir
., mériter <¡ue plufieurs millicrs de mortels vos égaux s'in·
téreffent tendrement
a
votre exinence
&
i
votre con
fer vation !
,. D ieu en un c!tre fouverainement bicnfaifant ; il nous
, a fait fociables , maintenez-nous daos la (ociété que
, oous avons choilie; comme il en le moteur de la na·
,
ture entiere, oll
i1
emretit."nt un ordre admirable,
foy ~;:z
, le moteur de notre corps politiqu.e: en cctte qualité vous
, fcmblerez imicer l'Eue fuprcme . D u rene, fou venez·
vous qu'a
l'é~ard
de ce qui ""'" touch< pcrfonnclle"
,,
ment, vous n'ave1. d'autreli droits incomcOables, d'au–
trcs pouvoirs que ceux qui !icnt le com:n uo des
cito·
yens, paree que vous n'avez point d'aucres bc(oins,
4
,
que vous o'éprouve-¿ pa; d'autn:s plailirs. Si nous pen–
fons que quelqu'un des vlltres loit apri:s vo us capable
du
mi'
me commandemem, nous
y
aurons beaucoup
,,
d'~ga rd,
mais
p~r
un choix libre
&
iodépcndan t de
wuce préceqcion de !tur part , .
Qnelle caRitulation, que! droit d'antiq ue polfellion peut
prefcrire comre la vérité de cet édit p.erpétuel, peut en
atfranchir les fooverain, élus
a
ces con itions ? Que dis-je,
ce feroit les priver d'un privilege qut les revét du pouvoir
de fupri:me bienfaiceurs,
&
les rend par-la véritablement
femblable
a ,.
divinité . Que l'on ¡uge fur cet expofé de
la forme ordinaire des gouveroemens.
( D . ] .
)
Mo saRCHiE L!M ITÉE, (
Gottvunmune.)
forte de
monarchu
oii les rrors pouvoirs fon t ceilement fondus
enfemble, qu'ils {e fervem l'un
:l
l'autre de balance
&
e
contreptiids . La
mon,~rcbi<
lrmith
héréditaire, paroi¡
Ctre la mei!leure forme de
monarchi<,
p2tCC qu'indépen·
da mmene
de
fa (!abilité, le corps
~~~islatif
y
eCl cnmpofé
de deüX parties, don t
1
1
une enchnine l'aurre par leur fa–
cullé
mmucll~ d'emo~cher ;
&
uutes les deux fon t
li~es
par la puitfance exécutrice, qui l'e(l
elle· m~mc
par la lé·
gislative. T e! eíl le g uvernemenc d' Auglecerre, dom les
racines tou¡outs coupóes, tOUJOUrS (anglances, ont en6 '1
produit apres des fi· cles.
a
l'étannement des nac ions ' le
mélar¡R~
égal
de
la liberté
&
de
12
royaucé. Dans les au–
tres
mfJnarchiu
européennes que
nous
connuilfons , Jes
trois pouvoirs n'y fonr point fondus de cettc maniere; ils
onc chacun une ditlribution parcicoliere fuivant laquellc ils
approcfteut plus ou moins de la librrté politiquc.
JI
parolt
~u'on
jouit eo Suede de ce précieux avantage,
~ucant
qu'on