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MET

'd'une

m~niere

indubitable. Prenota, poor

le~ appr~ndre,

des mairres nationoaux : qu'ils nous ioClruifent des prín–

cipes les plus généraux du méchaniíme

&

de l'aoalogie

de leur laogue; qu'ils nous la parlent enluite

&

nous la

faffcnl parler; ajoutons

a

cela l'étnde des obt'ervations

grammaticales,

&

la leélure raiíonoée des meilleurs li–

YrtS

écrirs daos la langue que noGs émdi0ns. La raiíon

de ce procécé eCI limpie: les langues viva111es s'appren–

ncnr pnur

~tre

porl¿es, puiíqu'on les parle; oo o'apprend

i

parler que par l'excrcice fréquent de la parole;

&

l'on

n'apprend

it

le bien faire, qu'en fuivant l'uíage, quí, par

tapport aux langues vivames. ne peut re cnnllater que

par deux témoignages inréparables, je vcux dire, le lan–

J(age de ceux qui par lenr éducarion

&

leur érat íom ju–

flemem préíumés les mieux inClruits dans leur

lan~ue,

&

les écrits des autc11rs que l'unanimité des íufl'rages de

la natíon caf3élérife comrne les plus dítlingués .

2

°.

11

en eft tout autrement des langues

morr~s,

com–

rne l'hébreu, l'ancien grec, le latín. Aucunc natlon ne

parle aujourd'hui ces langues;

&

nous n'avons, pour les

2pprendre, que les livrcs qui nous en reClcnt . Ces lívres

méme oe peuvent pas nous Crre auffi otiles que ceux

d•uuc langue vivante; paree que, nous n'avons pas, ponr

nous les faírc emendre, des interpre¡es auffi silrs

&

auffi

autorifés,

&

que s'ils nous laiffent des doutes, nous . ne

pouvons

en

trouver oilleurs

1

'éclairciffement. E(l-il done

raifonoable d'employer ici la m<"m!!

"'lthqde

que pou r

les laogues vivantes? Aprl:s

l'~tude

des príncipes géné–

raux du méchanifme

&

de l'analogie d'une langue mor–

te, débuterons-nous par compoíer en cette langue, foit

de v/ive vqix, foit par écrit? Ce procédé eCI d'une ab–

furd

t~

évidenre:

a

quoi bon parler une langue qu'on n:

parle plus? Et comment prétend-on venir

a

bout de la

porl~r

feul, íans en avoir érudié l'afage daos fes (ources,

ou fans avnír

pr~f~nt

un monireur inflruit qui le connoif–

fe

avec certitude,

&

quí nous le montrc en Nrlant le

premier?

J

uge1. par-lil

ce

que vous Qel'ee Fenfer

d~

la

mlthode

ordíooire, quí faít de la compofit íon des the–

mes fon premíer, fon principal,

&

prerqu~

ron .¡nique

rnoyen.

f7o)•n

ETuDE,

&

la Mecb. des lang'fes, liv.

11.

§. ;.

C'e(l auffi par-la que l'on peut apprécier l'idée

que l'on propofa dons le íiecle dernjer;

&

qu~

M . de

Maup~nuis

a

ré.chauff'ée de nos jours , de fonder une

ville doat tous les habitans, hommes

&

femmes, magi–

ftrats

&

artiíans ne parleroíent que la

laogue latine.

Qu',avons-nous affaire de favoi,r pailer cette languef Eft–

.,c

a la P.ltler que dqivent tendre nos études?

Quanél je m'occupe de la langue italienne, ou de tel–

'le

au;re qui eft aéluellement vivante, je dais apprendre

' i

la

parl~r,

puiíqu'on la parle; c'eft mon objet:

&

fije

lis alors les lcttres dn cardinal d70JTar

1

la Jérufalem dé–

!ivrée, l'éné'ide d' Annibal Caro, ce ri'cll pas pmir me

rnettre au fait des

aff~ires

poli¡iques donr trairc le prélat,

on des avamures qui conClituent la

f~blc

des

d~ux

poc–

mes ;

c'~ft

pour apprendre comment fe fom énoncés les

aureurs de ces ouvrages . En un mot, j'étudie l'itolien

pour le parler,

&

je cherche dans ies livres comment on

le parle . Mais quaud je

m'o~cupe

d'hébreu, du grec,

·de latio

1

ce ne peut ní ne doit

~rre

pour parler ces lan–

gues

1

puifqulon ne les parle plus; c'eft pour érudier dans

l~urs

fourccs l'hiCloíre du peuple de Dieu, l'hiftoire 'an–

ctcnne ou la romaine, la Mythologie, les Belles.Lettres,

·&e.

La Littérature_al)ci!!nne', ou l'étuqe ae la Relígion,

.e(l mon obJet :

&

h

Je m'applique alors

a

quelque lan–

~ue

morte, c'eft qu'elle eCI

la cl,é

n~ceJTalre

pot¡r entrer

dan.s lef

~ec~erches

qui m'occupent.

~n

un n¡ot, J'é–

!udte 1 Htflolfe dans Hérodote

1

la Myrhologi_e

d~ns

H o–

p1ere,

1~

Morale dans

Pla~oo

¡

&

je c/leréhe

d~ns

les

grammatres, daqs les

le~iques,

l'intelli¡¡ence de )eur lan–

gue ,

pou~

parvenir

a

cclle de leurs" penfées :

On. dott

~on¡:

étudier les

langues vivantes, c!Omme

tín, Ir Je

PlliS

parler aiufi;

&

les langues mories com–

me

moy~_n

. Ce o'eft pas ,au refl_e que je p.rétende que les

)angues vtvantes ne pdiffeut oÍ!

n~

doivenr erre regardées

~o.mme de~

.moyens

~ropres

3

acquérir enfui¡e

~es

·lu–

rnteres plus ttnportantes : Je m'en fuis expliqué tout au-

. tr.ement

a11 mDt

~ANGuE;

&

quiconque n'a pas·a voya–

ger che'l. les étrangers, ne do!t les étudier qtie dans cet–

te vQe. )'vtai,s je veo; dire que la coníidéraiiori des fe–

~.ours

que nous avo;1s po¡¡r ces

iaog~es

doit en diríger

1

étude, co¡nme

fi

1

on ne fe propofott que de les favoir

parler; parc.e que cela eft poffible, que perronhe n'en-

1end íi bien une langue que ceux qui la ía vent parler

&

qu'on ne 'fau

r¡¡it trop

bien entendre celle dont on p'ré–

le!)d faire un

moy.en

pour d'autres études. Au comrai–

~e

oous n'ayons pas affez de fecours pour apprendre

a

parler les

l~ngues

martes dans toutes le¡ occAfions;

le

l~n~age

c¡ui

r~ful¡eroit

de

nos e!f<?rtS pour les parler ne

(

1v1

E T

ferv iroít de ríen

a

l'intellígence des ouvroges

qu~

noos

nous propoferions de lire, paree que nous n'y panerions

guere que notre langue avec les mots de :a langue mor–

te; par conféGuent nos etforts feroitnt en pure pcrte pour

la (eulc iin que l'.:>n doit fe propofer dans

l'écude de5

lan¡{ues aociennes.

l

l.

De la dill inélion des

langue~

en analagues.

&

tf3n•

fpolitives, il dui¡ naltre eocorc des ditférences dans 1 ..

mlthode

de les enfefgncr, aulli marquées, que celle d11

génie de ces l•ngues.

¡

0 .

Les langues anologues fuivent ou

exaél~ment

011

de forr prcs, l'o,dre analytique, qui eCI, commc¡e l'ai dit

ailleurs,

(••Dytz

INVERSION

&

LANGUE) le lictt

naturel,

&

le

feul lien cnmmun de tous les idiomes. La

nature, ehez tous les hommes, a done déja bien avancé

l'o11vrage par rapport

atlX

langues analagues, puilqu'tl n'r

a en quelque fortc

a

apprendre que ce que 1'011 appellc ,,.

Grammaire

&

/e f/ocabul4i",

que

le

tour de la phraíe ne

s'écarte que peu ou point de l'ordre analytique, que les in–

verlions

y

font rares ou legeres,

&.

que le el tiples y font

ou peu fréquemes ou facile1

a

í'oppl~er.

Le degré de faei·

lité ell bien plus grand encare,

11

la laogue oarbrelle de

celui qui commence certe

~tude,

eCI elle méme analogue.

Quelle cfl done la

mlthode

qui

couvi~nt

a

ces lan¡;ue, ?

Mette·¿

d~ns

la

t~te

de vos éleves ¡¡oe connoiflauce Cuffi·

fante des príncipes grammaticaux propres

a

cette langue,

quí fe réduifent 3-peu-pres

a

la diClinéljon des genres

llc

des nombres pour les noms , les prpnoms,

&

les ad¡eél1fs,

&

a

la

conju~aifon

des verbes. Parlez-leur enfuite fans

délai,

&

fai¡~s-les

parler,

fi

la langue que vous leur en fei–

gnez e(l vivante; faires-leur traduire beaucoup, premiere–

meot de votre langue dans la leur, puis de la leur daos la

vótre: c'efl le vr¡¡i moyen de lenr apprendre promptement

&

sdrement le fens

propr~

&

le fens figuré de -:o_s

m~JtS,

vos trapes, vos

~nomalies,

vos ltcences, vos tdrot1 lmes

de toute ef'pece. Si

la

langue analogue que vous

leur

enfcignez

.z

ell une

l~n.guc

morte, <;0mme

l'héb;eu~

_vo–

tre provilton de prfnctp¡:s grammattcaux une fots fa1te,

explique?, yos auteprs,

&

faites-les expliquer avec foin,

en y appliquant vos príncipes fréquemment

& .

fcrupu–

leufement

l

vous n'avez que ce ¡noyen pour amver , 011

plutót potir menér utílément

a

la connoiffance des idio·

tifmes, o¡i giffent wajour< les plus grandes difficultés

des langues. Mais renonce'l.

a

tout dcfir de parler ou de

faire parler hébreu; C?'eCI un travail inurile ou

m~

me nui–

lible, que vous éparguere-z.

~ votr~

éleve .

2°.

Pour e> qui eCI

de~

langues tranfpoti¡ives, la

mi·

thqde

de les enfcigner

dott d

emander quelque chofe de

plus; paree q11e leurs éc.am de l'ordre analytique, qui

cfl la regle commune de tot¡s les

idiomes, doivent

y

ajoiltcr quelque difficult6, pour ceux principalement dont

la lan¡¡ue .naturelle eJl analogue

1

car c'eft autre •hofe

a

l'égard de .c¡:ux done l'jdiome maternel eft également

rranrpolitíf;

1~

difficulté qui peut naltre de ce

caraéte~

des lan'gues en beaucoup motndre'

&

peut·t"tre nulle

il.

leur égltrd. C'eft precíf.émem le cas ou re trouvoienc

les Rornains qui étu¡,lioient

1~

gr¡:c, quoique

M .

Pluchc

ait jugé qu'tl n'y avoit entre leur laugue

&

celle d'.'\rhC-<'

nes au cuMe arlinité.

L

"

11

étoit .cependant

natur~l

1

Qit-il dans la prétace

d'e

,

la

Mlchanit¡u• deJ

L11ng>«I,

page '!Jij.

qu'il en cofi·

. rat

davaptage aux Romains pour apprendre le

gre~,

qu'3 nous pour apprendre le latín; car nos

langues

,

frau~oiíe,

irolienne, e!pagnole,

&

toutes

c~lles

qu'oo

parle dans le midí de I'Europe, étant f<mies, com–

'' me elles ' le forlt pour la pi dpart,

d~

l'ancieone Jan•

, gu·e romaine; nous

y

retrouvons bien des rraits de cel–

(e .qui leur

a

dpnné naíffaoce:

la latine au €Ontraire

ne

t~noit

a

la longue

d~'\theoe5

par aucun degFé de

parenté ou ¡le reffeml¡lan!'e, qui en rcndit l'aG:ces plus

aiíé ,.

Comrpent peut-on croire que le latín n'avoít avec

1~

grec aucune affiníté? A-r-on dona oublié qu'une partie

coníidérabl\l de l'ltalie avoit

re~

O k

nom de

grande'Gre·

~~,

'n?ag,;Q Gr.ecia,

?t

caufe de !'origine commune dea.

peuplades qui étoient venues s'y

~tablir?

lgnore·t-on .ce

que Prifcieo oous apprend,

lib. 17. de eajibuJ,

que l'a–

blatif eCI un cas propre aux Romains, oouvellemeot in–

troduit dans leur langue,

&

placé pour ce

u

e raifon apres

tous les autres dans la déclinaifoo?

llblatJvuJ propriut

tjJ R.om

a!IOrtlm'

& ....

tp~ia

nO'VHJ

vidttur

a

LaJini~

invri.eu~

,

vetuflati reliruorum eafsum eoHce.Jlit

.

A

infi

1~ la

ngue latine

9\1

berceau ovoir précifément les memes

cas que l:i langue grecque;

&

pem-c':tre l'ablatif no s'efl–

íl

introduit iitfeníiblement, que paree qu'on

pronon~oit

un peu différemmcnt la final e du daríf, felon qn'il étoit

o u qu'il n'étoit pas complérnent d'une prépofition. Cet>–

t~ ~onjeélure f~

for¡iliF Nr

pluf¡eu~s

obfervatioos pmi•

~oii~.