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3.H

MET

u

d i8 ioooaire qoi fortira de fes mains, oe

vsud~

pu

bien la foale de ceux dont on accablt nos 1eun

s

ttu–

dians Caos les éclairer? D'autre parr, l'eicell<nte digref–

fion que naos veooos voir for le

JOÚt

n'ell-elle pas une

preuve des précaotions qu'il faut prendre de bonoe heuro

pe or former celui de la jeuo<lle ? N 'indique- t-ello pas

me

me ces pdcautions? Et un inll icuteur, un pere de fa–

mil le, qui met beaucoup au-de([us du

goút

littéraire des

cha fes qui lui font en effet préférables, l'hooneur, la

probité, la religion, verra-t-il froidement les

attentions

qu'exi~e

la cultare de l'efprit, fans conclure que la for–

motion du creur en e1ige enca re de plus grandes , de

plus fuivies, de plus fcrupoleufes ? Je revieos

a

ce que

IJOtre

~hilofophe

a eocore

a

nous dire fur la

mltaphou.]

,

R.tmart¡ua fur lt mauvai1 11[ag< da mlt•phora .

Les

mltaphora

font dc!feélueufes,

quand elles font

tirées des

fujets bas. Le

P.

de Colonia reproche

:1

Tertullien d'avoir dít que le

déloj~e

univerfel fut la

lcffi

ve

de la

n~ture:

lgnobdttatiJ vitio laborar. vitlaur

::

ultbril illa 7'trtulliani

metophora,

qua dt/, viu"' •p–

pellal natur.t!

uentrJJit lix iv11nn.

De

~rtt

rhtt.

,, , 1°.

Qo1nd "elles font forcées, prifes de loin,

&

que

,

le ropporr n'ell point

afie~

naturel, ni la comporaifon

dfn

fenli blc ; comme quand Théophile

a

dir:

'J•

"

b-ignerai nus mqinJ

da~u

In ondn

de

tn

~btTJf"IIX;

&

" daos un aurre endroit íl dir que

la cbarn u

lr•r<h<

¡,

:•

plai>u.

Théophile, dir M . de Bruycre,

(Caraél.

'

rhap.

j .

da ouvraga d. l'•fprit),

la charge de fes

1

defcriptions, 5'appefantit fur les déraíls, il exagere, il

1

pa([e le vrai dans la oature, il en fait le roman . On

:: peur ropporrcr

:1

la

m~me

cfpece les

,.baphora

quí

, font tirées de fujers pea connus.

'

,

~

0

!1

faut

aum

avoir égard aur convenances des

,. díffé rens

llyles ;

il

y

a des

mltapborn

qui

con·

vicnnent au llyle poétíque, qui fcro íom déplacées dans

, le fiyl c oratoire . Boileau

a

dit

1

oá•

[»r

la

prlf•

¿,

,.

Namur:

Ateourr~, tro~tpt

fav4'1tt;

Dfí

fonl

'!"'

ma lyn

mf•"''

Ca arbrtJ font r/joNis.

,., On ne diroir pas en profe

qu'unt lyr< m fantt da [0111.

~~

Cettr obfervatioo a lieu auffi

i

l'égard des autres tro–

" pes : par excmple ,

/u

mm

d1 ns le !ens propres, ligoi–

" fie

/amirn.

Les pactes latins ont donné ce nom

a

,

l'a:il par métonymie ,

v oy,z.

M

E'T

o

N

y

M 1E.

Les

, yeux font l'org>ne de la lumiere,

~

font, pour ainli

, dire, le dnmb::11u de notre corps .

Luurna corporÍI

,.

tui

•fl

out/u¡ "'"'·

Luc.

x j.

34·

Un ¡euoe

gar~on

" fort aimable étoir borgne; il avoit une ra:ur fon belle qlli

,

avoit le

m~

me défnut : on Icor appliqun ce dill ique,

,. qui fut fait

a

une aurre occafioo fous le regne de

Ph•–

"

lippe

11.

roí d'Efpagne,

.,

P artJ< putr,

lum: n

quod haba <?1trtd• forori ,

.,

Sir IN

Cll!<IU

Amor, fir qit illa V t >tul .

, oii vous voyet que

¡,.,,.,,

ligniije l'..

i/ .

11

n'y

a

,

ríen de

1j

orc!inaire

d~os

les poetes latins que de trou–

" ver

lun,i11a

pour les

yrux ;

mais ce mor

u

e fe prend

, 1

poínt en ce fem dans

la

profe.

11

i

0 •

On

p~ut

quelquefois adoucir une

m!taphon

en

,

la changeanr

eq

comparaifon, ou bien en ajout1nr quel–

" <J.

U<

corre8if : par eremple , en difant

pur ain/i

á

in ,

,

Ji

l'on pw t par/u ainfi,

&c.

L 'art tloi1 itr<, po11r ainfi

,

dirr,

coté

f ur la natur< : la natun

fou tíeot

l'art

&

,

l~o~i

{<rt

d,

paCe

1

&

/',.re

~mbellit

&

perfc8ioone

la

naturt .

,

f

0 •

Lorfqu'il

y

a plufleurs

m!taphora

de fuire,

il

, n'efi pas toujours néce([aire qu'elles foient tirées exa–

" aemeot du

m~

me fu¡er' comme on viem de le voir

, daos l'eremp\e précédent :

mil

ell pris de la culture

, des.

a~bres ,

{outi•n, bafr

foot pris de 1' Archite8ure:

, ma1s 11 ne faut pas qo'on les prenoe de fujets oppo-

fés, ni que les termes

mltapborit¡uu,

dont l'uo e!l

dit de. l'autre

1

exciten~

de .idées qui oe pui(Jent point

étre hées , .comme fi

1

on d1foít d'un orateur,

c'rfl u11

,

t orrent qut

1'

allumc ,

2.U

ti~o

de dire

e'~

uw

torre11t

,

qui <nlraꥥ.

On

a repro

ché

i

M alherhe d'avoir die,

,

¡,.,.

11.

voye~

les

obf.rv

.

de M éoagef ur

lt1 P•lfiu d,

,

M

albtrh•

,

•,

PrrndJ ttJ [o11tlr.

1

Lo•il

1

& " "

com,.t 1111

Ji

•• .

., 11

falloit plllt6t

dir~

"'"'''"

]11piur .

, D1os les

prem

ieres

ditioos da Cid, Chimeoe

di~

, foit

1

•11.

1

/l.fr

.

MET

M.Jgr/ án [tiU' fi

••tJtrX

'flli rolflptlll m• ctltrt .

.,

Fr~o~x

&

r•mp~,t

ne ''ont poi ot en fc mble: c'ell une

., obfcrvarioo de l'ocJdé.nie fur les vers du C id. D atu

., les éditioos fuivontes ou a mis

tro.blon

au

lieu de

,

r•mP'"';

je ne fais fi cctte corre8ion

rc!p>re la pre–

,

miC"re fautc .

,

E corre,

dan• le feos propre , ell

la psrtie exré –

., rieure de

arbre~

&

des fruit> , c'ell leur cou verture:

, ce mor J'c dit

tort

bien daos un fens

mlt• phoru¡• •

pnur

, marquer les dehurs, l'opparence des cha fes.

infi l'on

.,

dit

que

/u

ig~torawJ J'11r-rh~nt

.G

l'uorce,

qu'i/¡

¡'.,t–

u

tacbo 1t, qu'tls I'amu(tnl

J

l'ltorc~ .

R cmarqun que

,

tous ces verbes

s'arrittnt ,

'IJttncbtllt, !t'amu{ tnt

1

con–

u viennent

fon

bien

3YCC

l'ltorct

pris a

u

proprc;

ma1s

vous ne

diric~

pas au propre,

f " "'"

1'

/rorrt; f••Jrt

fe die de la glace ou du méral: vous ne deve1. done

pas dire au

tiguré

fo>tárr l'lcora .

J'avoue que cene

expreffion me parolt

lr•' P

hJrdie dan< une ode de Rouf-

" fea u,

l .

JI

l .

oJ<

6.

p,,"'

dire que l'hiv<r ell paffé

&

que les glaces font foodues, il s'er prime de cette Corte :

L 'bi'l!rr t¡ui

fi

long-ttmla fait blalfcbir lfOI flailfu

1

N'mrhainr pl1o11

¡,

cour: da paijibla ruij[ra11x ;

E t la

Í"'""

zlpbrrs, dr

'""'

rh.udn ha/,,,tt

1

0111

foudu l'écorce

da •a•x .

, 6°.

Chaque langue

a

des

mltaphora

paniculierea

, qui ne

Iom

point eo ufa¡:e dans k s autres langues: par

, exemple, les Latin> di foienr d'une armée,

dex1r11m

&

,.

fiwiflrum rorntt;

&

nous d;foos,

l'ailr droiu

&

l'aile

,

t.

aNche.

, 11el\ fi vrai que chaque laogue

a

fes

m/taphoru

pro–

pres

&

coufacrées par

l'ufa.~e, q:~e

r,

vous en changet.

les termes par les équivalen m!me qui en approcheut

le

plu , vous vous

reode~

ridicule. Un

~rranger

qui

depuis devenu un de nos citoyens, s'efi rendu célebro

par fes ouvrage•, écrivaot daos les premíers tems

de

Con

arrivée en France

1

Con

prote8eur, lui difoir ;

Monf<i.~ntur

vou1 atJt:t. po•r moi tln boyux

á•

ptu

;

il voulo't dire

do •ntrailla .

n On die

met,re la lmnie""e fottJ le hoi{[tall,

pour diro

, cacher fes talens, les rendre inutiles . L'auteur du pne–

" me de la Madeleine ,

li11.

V Il.

pag.

t1 7,

ne devoit

done pas d'rc,

mcttr<

¡,

fla-nbrau [ou1

¡,

, ;¿

, .

[ Qu'il me foit permis d'ajouter

i

ces lix remorques

Ull

fepr'emc príncipe que

¡e

erouve dons Q uintilicn ,

lvfl–

f/11!.

v;.

c'etl que l'on donnc

i

uo mot un fen s

mlta–

!horir¡~o~•

,

ou par néceflité, quand on manque de rerme

propre ,

o

u par une rai ron de préférence, pour préfenrer

une idée avec plus

d'éner~ie

ou avec plus de décencc ;

toute

mltaphor<

qoi n'ell

pos

fondée

fur

l'u ne de ces

eonfldérations. ell déplacée .

Id f acimuJ, aNt t¡uia Jttrt /r.

,fl,

llNt '/14iafif.nijiellntiiiJ, aut t¡uia

áutntiUl :

11bi

nihil

horum

pr~flahit,

quod

trtJ,sferu ur, improprium tri

l .

Mais la

mltaphon

a!Iujctrie aox lois que la raifon

&

l'uiige de ehaque langue lui prefcrivenr, ell non· feu le–

ment le plus beau

&

le

lus ufité des trapes, c'en <ll le

plus utile: il rend le difcours plus abondant pa r la facJiil.!

des changcmens

&

des empronts,

&

il prévient la plus

grande de routes les J iffk ulré , en défignant chaque chofe

par une dénomínation caraéléri Oiqu .

C•pi•m quoqru

fú–

monis

ttu~tt

pt ,.mutando,

4flt

muiNando

quoJ non h•6tl;

'luod¡N< Jiflicillimum

tjl,pr~/lat

'"u/Ji r.i n•mm

áu ffi

vi–

a<atJ<r .

Quimil.

iw/1.

1/l/1.

vj.

Ajout~1.

i

cela que le

propre des

mltaohorn,

poor employer les termes de la

1radu8ion de M . l'abbé C olin, ,

ell d'agittr

l'ef~rir,

, de le tranfporter toat d'un coup d'uo ob¡er

1

un autr<;

11

de le prelfer, de comparer Coudainement les deur idéea

., qu'ellcs préfeorenr,

&

de lui caufer par

les vives

~

, prornptes émotions un plaifir inexprimable , .

E~

pro–

pttr

fimililuáint~ tra111/trllt~t

animot

&

rtf~l'llnt, •~

m'Jvtnt hu(

&

il/u( ;911Í m:Jtut fog it4tÍonit, ctlrrittr .tgi·

la/NI, ptr [< tp[<

del<élq~

Cicer.

orat. n , xxx¡x . fe

u

' 34·

&

daos la

traáu8 .

de l'3bbé C olín

1

~h.

x¡ x .

,.

La

mi·

,

taphor<,

dir le

P.

Bouhours,

"'a"· de bitH ptw{<r, dia·

"

l•gru

2.

en de fa n1tore une fom ce d'agrémens ;

c!t

,

ríen oc ftotte

peut-~tre

plus l'efprit que la reprtfenta•

tion d'un objet Cous une

ima~e

c!t111ngere . N ou'

~i­

mons, fuivao¡ la remarque d'

A

rifiote ,

a

voir uoe chofe

11

dan une aotre ;

&

ce qoi ne fnppe pas de

Coi-m

me

,

furprend d§ns op habile érraoger

&

foos un mafque , •

C'ell la note do tndu8eor for le re11e que l'un vie11t

de voir+.

(B.

E .

R. .

M . )

M

E

A P H Y

1

QUE,

f.

f.

c'ell la

fdeoce des

n ifoos des chafes . T o ur a fa

mltaphy/it¡No

&

fa paní–

qoe: la pratiqoe, fans la raifon de

la

pratique,

&

la

rti•

foa

..