MET
,
Dorma •v
frri>~
4
fu pa_ffionr,
c'ell-a-dire n'en pas
,
foivrc touo les mouvemens, les moMrer, les
reten ir
,,
comme on retient un cheval avec le frein, qui cll:
,, un morceau de fer qu'on mee dans
1&
bouche d'un
,
cheva l .
, M ézerai, parlant de l'héréfie, dit qu' il étoit nécef·
,
!aire d'arracher cctre
Ú<.a,i<,
(
Abré¡:é de l'hitl. de
, Fr.
FranFois
/l. )
c'efl-a-dire,
&ette
fomnce
de divi–
''
fion;
z..i:zani~
efl
13
dans un fens
mltaphorit¡ut !
o'dl
un mot grec,
~~~érur,
loliv.m
~
qui vem dire
iv rait,
, mauvaife herbe qui cro!t par mi les blés
&
qui leur efl
nui fible.
Z iz.anie
n'efl point en ufage
an
propre, mais
il fe dit par
mltaphore
pour
di(rord•, me/iut•llit.ena,
,,
divifion,
femer la
zi
zmri~
d:1ns une farnille
.
,
Materia
(
materic) fe die daos le feos propre de la
fubnaoce étendue, coolidéréc aomme priocipe de
tOUS
,
les corps; enCuite on a appellé
matiae
par imitation
, &
par
mltaphore
ce qui efl le fujer,
l'2r~umem,
le
,
thi:me d'un difcours, d'uo pocme ou de quelque au–
'' !re ouvrage d'efprit. Le prologue du
l.
liv.
d~
Phe–
•• dre commence alnfi;
,
/Efopsu a11flor,
t¡ucm
mattri4m reptrit
1
,
H an< tgo polivi verjihHs ftnariiJ
¡
,
pai poli la maliere,
c'efl-a-dire, j'ai donoé
l'~grémenr
,, de la poélie
3\lX
fables qu'Efope a invemées avant moi,
,
Cetlt mqifon rft him riante,
c'efl-il-dire, elle infpi–
" re la gaieté oomme les perfonoes qoi rient .
~a
jlutr
, de la jeuoeff<, le
[rN
de l'amour,
l'a<•eu~lemmt
de
,
l'efprit, le
ji/
d'un difcours, le
fil
des afloires.
,. C'en par
mltapho"
que les différentes cla(fes
QU
, confidérations autquelles fe réJuit tout ce qu'oq p,eqt
dire d'un fujer, foot app<llé<s
licux comm11nr
en rhé–
"
torique
&
en logique,
locl commu;ser.
Le genre, !'e·
,
fpece, la caufe, les effets,
&
e.
foot des
''""'
com–
"
''""",
c'ofl-~-dire
que ce fon t comme autant de cel–
" !ules ou
tOUI
lo monde peut aller prendre, pour ain(i
, . dire, la matiere d'un difcours
&
des argumens fur
,
toures Corte< de fujcts. L'attcntion que l'oo fait fur ces
différentes alatles, révcille des pen(ées que l'on n'auroit
, peut-étre pa< fans ce fecours . Quoique ces
lieux com,
,,
m um
ne foient
?»
d'un
~rand
ufage dans la pratiq ue,
,
il n'cfl pourtant pas inotile de les conno1tre; on en
;, peut faire ufage pour réduire un difcours
a
cenains
chefs; mais ce qu'on peut dire pour
&
contrc fur ce
, point u'e!l pas de mon fujet. Oo appelle auffi en
Th~o" logic par
mltapha",loci theologici ,les
différeotes four–
" ces ou les Thélogiens puileot leurs
ar~umens .
Te! les
,
foot \'Ecritnre fanue, la tradtrion comenue dans
les.
, écrits des faints peres, de
s concilcs,
&o.
.,
~~~
termos de Chimie,
ret.nefe dit par
mltaphor.e ,
de chacune des trois claffes fous lefquelles les Chimi–
fles rangeot
l~s
erres naturels . ,
0
S.ous le
"!.'"
ani–
mal,
~ls
comprennem les aoirnaux.
2°
Sous le
rtgn•
vl~ltal,
les vé¡\étau r, c'efl-it ·dire ce qui cro1t, ce qui
produit, comme les arbres
&
les plantes.
3".
Sous le
rcgne minlral,
ils comp.reonent tom <;e qui vieot
dan~
,
les mines.
, On dit uuffi par
mltaphort
que
la
G.!o.~<aphit
(!¡!
¡,._
,
Chronologie fo nt In dwx yu•x de I'·Htf/otre.
On per-
fonnific l'Hifloire,
&
on dit que la Géographie
&
la
, Chronologie font,
a
l'égard de l' H ifloire, ce que les
" yeux font
a
l'égard d'une per(oone vivanro; par \'·u,
, ne elle voit, pour ainli dire, les lieux,
&
par 1'-autre.
les tems; c'efl-a· dire qu'w1 hilloriw doit s'appliquer
,
~
faire connoitre les lieux
&
les temps dans lefquels
., fe font paffés les faits dont
il
dé
cric l'hifioire .
, Les mo1s primitifs d'ou les aurres font Mrivés on
, dom ils font compofés, fom appetlo!s
r.a<inrs
par
mi–
"
taphore ;
il y. a des diélionnaires ou les mots íont ran–
" gés par
raci11ts.
On dir auffi par
m!taphore,
parlan!
,. (les • ices ou des verti\S,
j etttr. de profonáa. raeinn ,
pour dire
.z'affermir.
,.
C:alnr,
dureté, durillon, en latin
call:mz,
fo preud
, Couvent dans un fens métaphorique;
labor qrcafi
cal–
" \um
qrcodáam ol>ducit dolo-á,
dit Cicéron,
'rufc. /l.
,
n..
If .
ftiJ
36;
le travail fair enrome une efpece
de
,
<altu
a
la douleur, c'efl-a-dire que le travaiL nous
rcr~d
" moins fenlibles
a
la douleu r;
&
au troilicme li•re des
, Tuículanes,
n.
22.
fd! .
n,
il
s'e<prime de cene for–
" te:
Magir m•
movt~4il.t
Corinthi Jubito adfpe{!,e parie,
.,,
tin4?'
t¡~tizm
ipfoJ
e
orinlhiru'
quorum
animiJ
áiuturna
,
cogit4tto
cal! um
Vttuftatis
o~duxtrat ;
je
fus plus tou–
'' ché
d~
voir tout-d'un-coup les murailles rujn¿es de
., Corinthe, que ue
l'é19ient les Corimhiens
me
mes,
., auxquels l'habitude de voir rous les jours depuis loog–
h
tems leurs
mur~illes
abatrues, avoit appgrré
1~
,a/,u
d.e
r•m•
X.
MET
35'3
,. l'ancienneré , c'efl-A-dire que les Corinthiens, accou–
" cumés a voir leurs murailles ruinécs n'étoient plus
,
rouchés de ce malhenr . C'ell ainii que
cal/ere,
qui
dans le fens propre veut dire
avoir drs durillonr, Üre
rndurci,
fignifie
enCuitepar en•ofion
&
par
mltapho–
n
re,
f'?voi~ bi~n,
connf.IÍ&re parfaitnneut ,
entOne qutil
,
fe fort
fa11
cotm"'!e un
calw
daos l'eíprit
par rapport
,
ii
quelqne connorlfance .
Q!<o paflo id fieri
fol.at<al–
"
/,o ,
(Ter.
He~ut.
afl;
11/.
fe.
i¡. v.
37.)
la maniere
, do
m
eela fe fatt, a fart un
<ahu
daos mon efprit · j'ai
, médité íur cela, je fais
a
merveille comrnent ce'!a fe
,
fait; je fuis maltre pa!Té, dit madnme Dacier .
[1/isu
,
fmfum ral/_., (id.
Adelph,
afl.
11/.
fe.
j.
"'·
17.)
j'ai.
, étudié Con hurpeur, je fuis accourumé
a
les manieres
,
je fais le prendre comme
il
faut.
'
"
v,¡,
fe dit au propre de la fac ulté de voir'
&
par
, cnenrion de la maniere de
re~arder
les objers : en[ui–
" te on doone par
mltaphore
le oom de
v4e
aux pen–
" fées, aux projets, aut del!d ns,
avoir de grandu viJts,
,
perdre de vúe unr entr.prift,
n'y plus penfer.
,.
Go!lt
fe die au propre du fens par Jeque! nous re- ,
, cevons le; impreffions des faveurs. La \angue efl l'or–
gaoe du
god~.
Avoir lt goút dlpr«v!,
c'en-a-dire trou–
" ver bon ce que commuoément les autres lrouvtnt
, mauv•is,
&
trouver mauvais ce qua les aurres trou–
vent bon. EnCuite on fe fert du
terme de
goút
par
mltaphorr,
pour marquer le femimeol intérieur dont
l'efprit efl
affc&~
a l'occ:tlion de quelque ouvrage de la
nacure ou de l'nrt. L'ouvrage plait ou déplait, on l'ap–
prouve ou on le defapprouve, c'efl le cerveau qui
efl:
,
l'organede
ceg~út·la.
Lt ,;oút
d~
P aris s'efl trouvl
~on"
formozu goüt
d
lltblnu,
dttRacme daos fapréface d
Ifi–
'' géoie, c'efl-a·d ire, comme il le dit lui-meme, que les
,
fpeélateurs oor été émus
a
Paris des
m~mes
chofes
, qui ont mis autrefois en \armes le plus favaor peuple
, de la Grcce.
1\
en efl du
g•llt
pris daos
le fen s fi,
, guré, éomme du
goút
pris daos le fens propro.
, Los
viande~
plaireot ou déplaifcot au
goút
fans qu'oo
foit obligé de dire pourquoi: un ouvrage d'efprit, une
penfée, une expreffioo plait ou déplair, fans que nou¡
, foyons obligés de péoétror la raifon
du
fentimeut done
nous fommes affcélés.
,. Pour fe bien coono?rre en mels
&
zvoir un
goiJ~
für, il faur deux chofes; 1° un organe dólicat;
2
~
,, de l'expérience,
s'~rre
u ouvé fouvent daos les. bon,
, nes rabies,
&<-
on efl alors plus en état de dire pour.
, quoi un mets efl bon ou mauvais. Pour
~rre
connoif–
" feur en ouvragc¡ d'·efprit,
il
f.1 ut un boo jugement,
c'efl un préfent de la natur-e; cela
dép~od
de
h
di,
fpofitia n des organes;
·il
faut eocore avoir fait des ob–
fervations fur ce qui plait ou. fur ce qui dépla!t;
il
faut avoir fu allier l'étude
&
la méditation avcc le
commerce des perfonoes éolairées, alors on efi en état
de rendre raifon des regles
&
du
g odt .
,
),.¡es
viaod~s
&
les.
affai(\onn~mens
qui plaifent aux
uos , dép(aifent aux autres; c'efl un elf<l de la
ditfé-
" rente conflitut1on des orgaoes du
gotit:
il
y
a cepcn–
'.' dant fur ce point unx•tl! géné(al auquet
il
fau t avoir
égard, c'efl -3-dire qu'il
y
a des viaodes.
&
des meeS;
qui foor plus généralemem
al),
goút
des perfoones dé–
licates. ll en efl de
ll)eme des ou.vrap;es d'efprit
l
un aureur ne doit pas fe tlauer d'auirer
i
tui rous les
,
fu tfrag,
es., mais
il
doit fe conformer au
goilt
général
,_.
des
p~
rfbn11.eséclairées qui fom au fai1.
, Le
gotit,
par rapport au11 viandes, dépend beaucoup.
, de l'habitude
&
de 1'-édu.cation : il en elt de meme d11
,;
godt
de l'efpriq les id6es eJ:ergplaires que oous avons
"· re,ues dans notre jeunelle, nous (ervem de regle
d~us.
, un ige
plu~·
avancé; tellc. ell la for«e de l'éducauort
, de l'babitude
&
du préjugé. Les organes accoutumés;
" a
une. le\le impreffion en fom tlattés de. telle forre.
, qu'une imprel!ion
indifférent~
ou contraire les aíl\ige
~
, ainli., malgré !'examen
&.
les difcuflions, nous cooti–
" nu.ons (ouvenr
il
admirer ce 'qu'on nous
a
fait admi–
" rer dans les premieres ann¿es
de
notre vie;
&
de-1:1.
, peuhetre les deux partis, l'ur¡, des anciens
&
l'aurre
,
des mpdernes
, .
·
[ J'ai quelquefois ou·i, reprocber
a.
M.
de M arfai> d'e–
tre un peu prolixe;
&
j'avoue qu'il étoil· potlible, pac
exemple, de do,ru¡er moins d'exemples
de
la
mltaphort ,
&
de les développer avec moins d'étendue : mais.. qui efl;
ce qui oe porte point envie
a
une
(j
heureufe prolixité
?–
L'auteur d'utj diétionnaire de langues ne peut-pas,Jire.cet
article de la
11Jttaphort
fans etre
frapp~
de l'exaélitude
étonnanre de notre grammairien, a diflinguer le fens pro,
pie
du
leos figuré,
&
i\
affigner dans \'un le fondement
de l'aurre :
&.
s'il le prend pour
(llod~lc,
c:ro¡t·on qu:i}
y
y
t~
.