35'2-
MET
.n paro7t bl:!OC e!l btanc, de mEme nous fomm
S
fou–
" veot
h
dupe d'uoe fincérité apparente;
&
daos te tems
, qu'un impo!leur oe fait que prc¡pdre tes dehors d'hom–
" me fincere, nous croyon¡ qu' it uous parle !incere–
,,
ment.
, Qaaod on dit
la /umiere Je
/'
tfprit,
ce mot de
IJ:–
,
miere
el\ pris
mltaphori'l'""'"";
cor comme la tu–
" miere daos le feos propre nous fait voir les
ob¡ets
cor–
" porels, de mé me
la faculté do connoltre
&
d'apper–
" c:evoir, éclaire l'efprit
&
le meten état de porree des
, Jugemens faios.
, La
mltaphore
en done une cfpece de trape ; le mor,
, dont on fe fert daos la
mll,.phore,
c!l pris daos
~n
.au–
"
tre feos que dans
le
feos propre;
il
eft,
pour alnh d1re,
,,
d11ws une danotre
empruntle,
dit
un 30cien,
Fe¡1ru ,
,
TJ<r~o
metaphoram:
ce qui en commun
&
dfenticl
a
,
to us les trapes,
, De
plus, il
y
a
une Corte de comparaifon ou qnel–
que rappot t équivatenr entre le mor auquet on do nne
un fen s
mltaphoriruc'
&
l'objet
a
quoi on veut l'ap-
" pliqucr; plr cxcmple, quand on dit d'nn homme en
, colere,
c'tflrm /ion , /ion
en pris alors dans un f<us
,
mlt•phori9rte;
on compare l'homme en colere
:!U
lion,
, &
voila ce qui diningue la
mltRphure
des autres
ti–
, gures
.1.'.
LLe
e.
Lamí dit dans fa rhétorique,
liv. !l. ch. iii.
que tous tes
trapes
font des
mltaphora; car ,
dit-il,
«
mot qui tjl gru ,jignifte
translation;
&
il ajouto que
c'en par amonomafe qu'on le donne exclu!ivement au
trope dont il s'agit ici. C'e!l que fur la foi de tous tes
R héreues,
il
tire te no
m
~"'~~••t•'
des racines
~"'~,;.
&
•ít•,
en traduif•nt
~"'~;.
par
era111,
en fo rre que le mor
grcc
t"•~~••t.l.
en fynonyme au mor latin
tranJiaeio ,
com–
me
C icéron lui-méme
&
Qnit]tilien
l'ont rmduit : mais
cettc prépofition pouvoit au!li -bien fe
rendre par
enm,
&
le mot
q~i
en en
campo[~
p11
collaeio ,
qui auroit
tres-bien exprimé
le caeaaeee propre du
trape dom il
e!l quellion, puifqu'il fuppofc toujours une comparaifon
memale,
&
qu'il n'a de ju(}cfle qu'autant que la limlli–
tude paeoit exaae.
Pour rtwdre le JiftourJ pluJ CONI<IItt
&
pl111 lll:ant ,
dit M . W arbunthon (
EJ[ai fur le1 hié–
roglypheJ,
t.
l . pare.
l .
§.
13 . ),
lajimilitudt
a
produit
In
méraphore ,
qui n'efl autre chofe qu'mu jimilitudt
en
petit. c.r la hommet ltant au.ffi hahituls qu'i/¡ ft follt
IJUX
obj ttJ matlrith,
mt
touj11tr1 '"befo in d'imagu fin–
jibia
po~tr
comrnunir¡rur lturJ idlo nbflraitcJ.
L11
métaphorc, dit·il plus loin,
( par
t.
ll.
§.
35'·)
eft
átle lvidemmmt
.l
la grojfitrtt¿ Je la conctptiou ... La
premitri hommu lean
e
jimplu, gro.ffieri
&
plong/1 da111
lt
feni, nt
pouvoit<nt txprimtr
leurJ
conccptionJ intpar•
f aitn du idl a ab{lraitn,
&
/e¡
op/ratio~J
r/jllchits dt
/'mtendemeM
qu'-l
l'aidc des im...
gei
ftn(ihla , r¡ui , atJ
moye11
¿,
cette application , dtwl1oimt
métaphores .
Td–
le efll'origine véritable de
1
1
expre.ffion
Ji.~urle ,
&
ellt
ne vitnt point , com>n< on
le Juppo{t ordrnnirement, d11
ftu d
1
Hnt imaginatiun p•ltiftiC. L • jlyle du 8 <1rbares
dt l'llmlri1u¡, qMir¡u'th forent d
1
unc compléxion trtl–
froide
&
tr;J-{l~{matiq¡u,
lt dlmontu
tllrorr auj oNr–
d'h;,i. Voici ce qu'u11 favan t mijfio11nair: dit da lror¡ttoiJ,
Í
.ui habittnt la partie f tptentriolfale du conti11ent.
L es
roquois, comme las
Lac~dén:oniens,
veulem un dif–
cours vif
&
concis. Leur lly le en cependam figuré
&
!Out
mltaphoriqu<,
(
Mll!m'J da faH'V. Rmlric.
par le
P.
Latiteau
¡ t . l . p.
480.)
LeNr pbiegmt a bien pu rmdre
lwr flylr <OIIÚJ, >m:iJ i/ nla pa1 pu m r.tra11chtr leJft–
K"''"I .
..
Mai1 poun¡uoi alltr cbtnher ji loin da cxtm–
pln
l
()Hicon7"' voNdra ftu lemmt faire attmtion
a
u
t¡ni
!&hnppe glnrralemot attx réflexionl da homma, paree
'l"'i] •ft tr•f! orJi,.nire, pmt obftrwr 1111e
le peNplt
<fl
prefr¡Ne tour011ri portl
a
parler m
fi~;ures .
]
, En eff(t, difoit
M .
du Marfa1s ,
(Trop. part . l .
,.
Art.
j . )
JC fuis perfuad6 qu'il fe fait plus de figu res
un jour de
march~
a la H alle , qu'il
oc
s'en fa1t en
,
plulieurs ¡ours d'atfemblée. académiqu(s , .
[/ eft vr•t,
conunue M . Warburthon,
qru t¡uaná ett-
1~
Jifpofition re ,contrc tmt
imagination
arántlt t¡ui a
ltl wltivlt par
/'
extrcice
&
la mlditation,
&
qui fe
plait
,J
ptii1<Jre de1
im~ge~
viw1
&
forJa , la
mélapho–
re
t/1 bitntó ornlr
de
toma la flmrJ dt l'ejpril. Car
1'
tfp ril ""Jiflt
,;
tmploytr da imaga lner
Í'{trtl
&
mt!–
taphoriques
e.n
ft
forvant d!allwfionJ
exlraorfJiwairn ,
quoi-
'l'"
j N{Ia. ]
11
y
a cette différence, reprend
!VI.
du Mufais,
~ntre
la
mltapbore
&
la comparaifon, que dans la
, COf11paraifon on fe fert de
te~mes
qui fon t connoitre
, que l'on compare une cl;ofe a une autre ; par exem–
:, pie ,
li
l'on dit d'un homme
e~
colere 9u'd
eft com–
"
m~ ~~~
/ioN,
c'eij une
~o¡nparatfon;
mrus quand o¡¡
.NI E
T
, dit !implement,
c'eft
'"'
/ion ,
la comparaifc n n'eQ
alors que dans l'efprit
l!.c
non d•ns les
terme , c'e!t
une
mltaphore
, . [
E oqut rlijb t, quod il/n
(
ll
fimi–
,
litude )
comparat11r rti 7111Un 'tloluntllt t'x primtrt ;
h~~
(lo
mltaphor. ) pro ipf"
r<
diritur.
Quint .
i tJft, V il!,
, 6.
de Tropi1,
,
111e[Nrer ,
daos
te fens propre, c'el\ juger :!' une
, quantité inconnue par une
qnantit~
connoe, foit par
,
le
lccours du ca mpas, de la regle, ou de quelque
, outre inllrument, qu'on 2ppelle
mefure .
C eut qoi
, prennem bien tomes leurs précautions pour arriver
i
,
leurs 6ns , [ont comporés
3
ccux qui mefurent que!–
" que quantité; ainli on dit par
mltaphore
qu'ih
om birn
,
prii lwrJ mt{trra .
Par la méme uifon, on d1t
~ue
,
le! ptr(onnu
d'Hn'
ronditio,
mi.:Jinc,.~ H~ Joiv~nt
pcu
n
r~ m~JIIrtr av~c
/u g rAI1dJ ,
c'efi-3-dire
VÍ'VT~ Comm~
,
fu grnnd1 ,
fe comparer
il
eat, comme on compare
,
une mcfure avec ce qu'on
\'CUt
mcfurcr.
On doit nu–
"
Jurer {a dlpenf e afon rt'Vtnrt'
c'cfl-a-dire qu'il faut ré–
,
¡:ler
(.~
dépenfe fur fon revenu ; la quantité du revenu
, doit erre comme l:i melure da la quantité
de
la
dé-
penfe.
, Comrneo une
clé
ouvre l:t porte d' un
app~rtement
&
, nous en donne l'entrée, de
me
me
11
y
a des connoil'–
'' Canees
pr~liminaires
qui ouveent, poue ainfi dire, l'en–
,, trée aux fcicnces plus profondes ! ces connoitfances
nu
, principes font appellés
c/II
par
mltaphore;
la Gram–
" maire ell la
c/1
des fciences : la L ogique el\ lo
el!
d<:
la Philofophie . On dit au!li d'une ville
forti fi~c
qui
en fur une frontiere' qu'elle en la
c/1
du royaumc.
, c'e!l-3-<lire que l'ennemi qui fe
rcndroir maitre de
, cette ville , [croit
a
portée d'entrer enfuite a1•ec moins
de peine daos le royaume dont on parle . Par la me-
me raifon, l'on darme le nom de
c/1,
en
ter
me
de
, M
ufique,
:'i
certaines marques ou caraélcrcs qae l'on
, met au commencement des ligne5 de mufique : ces llllr–
ques iom coonoltre le 11om que l'on doit donner au JC
note~;
elles donnent, p.>ur ain!i dire, l'entrée du chant.
, Quand les
mltaphoru
[onr régulicres, il n'en pas
difficile de trou ver le capport de comparaif<m . La
ml–
l aphore
en done au!li éteodue que la comparaifon;
&:
,
lorfquc la comparaifon ne feroit pas )une ou
fcroit
trop recherchée, la
mltaphore
nc ferolt pas ré¡:ulicre.
, N ous avons déja remarqué que les
la 11~ues
n'onr:
pas autant de mots que nous
a
vom d'idées ; ceue di-
"
feue de mots
a
donné licu
a
plulieurs
mltaphoreJ :
por
,,
exemple,
1~
ccrur uw,lrt
1
/ ,-
e ur áur,
H11
rnyon
de
,,
miel,
ltr rnyoHJ
d'une rouc,
&c.
L'itn:~gin:ltion
vient,
, pou r ainfi dire, au feconrs de cette difette ; elle fupplé
, par les ima¡:es
&
les idées accctToires au¡ mots que
la langue peut luí fournir;
&
il
arrive
m
eme, com–
me nous l'avons déJa die, que ces imagc5
&
ces idées
:tcce!foires occupent l'ef?rit plus agréablement qne
!i
l'o n fe fervoit de mots propres ,
&
qn'cllt~
rendent lo
difcours plus
~nergique:
par exemple , quand on di1d' uta
homme enJormi qu'i/
tjl mfewli JRnl
¡,
f• mmeil,
cette
,
mlta{'hore
dit plt1s que li l'o:1 difoit limplemenr qu'il
dort .
Les Gre(J [urprirc11t Troie <n[•w lie drmJ le v in
" &
drms
,,
(ommtil
,(tnvadunt urbem romno vinoque fe –
" pultam,
/E>r.
/l.
26). l
R emorque1.
1°
que daos cet
exemple
ftpr¡ltam
a un fcns tour nouveau
&
différent d11
f< ns propre,
2°
Sepultam
n'a ce nouve2u feos que par,
ce qu'il en 1oint
3fomno vi11o.7Nt ,
avec lefquels il nc
" fauroi t otre uni dans le fens propre: car ce n'er\ que par
, une nquyelle union des termes que les mor; fe donnent
le fens
mltaphorique . Lumi<re
n'er\ uni da os le feus
propre qu'avec le feu, le foleil
&
les autres ob¡ets lumi–
neux; celui qui le premier a uni
INmÍ<r•
a
efprit,
a
dou–
né
a
lmni<re
un fens
métaphorique'
&
en a fait u
u
mol
nou veau pi! ce nouveau fens.
]e
voudrois que l'on
" pOt donner cette
interprét~tion
a ces paroles d'H ora–
" ce :
( lfrt puet.
47. )
"
Dixetil esregir ' IIOtum
fi
tal/ida v<rbum
,
R cddidertt j¡m8¡<ra novrrm.
,,
L~
mltaphore
en trcs-ordinaire; en voici encore
quelques exemple1. On dit daos le feos propre,
t'e–
>tivrer de r¡uel911t liqueur ;
&
l'on
ciit
pftr
mhaphore ,
J~o,ivrtr
Jt
plai/irJ; la bon11e f ottU1tt eni1Jrt
la
fotJ .,
c'c!l-a-dire qu 1elle leur fait perdre la raifon,
&
Jeur
, fait
oublier leur premier é tar.
,
Nt 'VONI
enivre'Z
point deJ 1/oga ;lattturJ
,
Q ue -vou1
Jonne
11n
IJMIIJ
dt
'llaÍni
admir,.tturJ.
Boil.
llrt polt. cb.
;.,,
Le peupleJ.Iti jamaÍJ 11'a connH la prudma ,
" S'enivroit
ollemtnt ,¡,fa 'llaine
~Jplranr. .
"
Htnria Je ,
<h.
'DÍfo
u
Don·