MEL
res fteurs fucccdent des fruits, qoi font au commence·
meor un peu velus,
mai~
qui perdem leur eoton en
gran~
dilfant .
11
y
a
beaucoup de variété daos ce fruir, tam par rap·
pon
~
la couleur de l'écorcc
&
de la pulpe,
a
u goOt
&
a
l'odcur, que
p~r
rapporr
a
la figure,
ii
la groOeur,
&
a
d'autres panicularités fernblables.
Le~
uns fom plus
gros que la
t~rc
d'un homme, les au¡res fon t de mé·
diocre grolfeur,
&
les aurres perirs . Les uns fon t de
forme alongéc, les aunes ovale, arron<lie, rentlée¡ les
uns litfes, les aocres différemment brodés, ou cannelés.
Tous font
conv~rrs
d'une écorce afrez dure
&
épaitfe,
de couleur verre, cendréo, jaune,
&c.
Leur chair eCl cendre , moel leufe, humide, glorineu·
fe, blaAche, jaunftrre, verd:lrre, ou
rqu~drre,
d!une
odeur fuave, d'un gofir doux comme du fuere ,
&
fort
agréable. L'inrérieur du fruit eCl divifé en trois princi·
pales loges ' chacune defquelles femble urre fubdivifée
en
deux autre&. Ces
lo~
es lont remplies d 1un grand nom·
bre de femences, prefque ovales,
&
applaties , blanches,
revétues chacuoe d'une écorce dure comme du parche·
IDÍO ,
.5t
COntenant une 3ffial)de tres:blanche , douce
>
hui·
~eufe,
favoureufe.
Le~
loge¡ oli fonr cnchaífées les fe,
menees,
&
qui font le ccrur du
·meion,
fonr compoCées
d' uue moelle liquide, rougei tre
&
de bon goqt.
. On cultiye ccqe plante fur des couches
q~n~ \~s
jar·
d10s poor 1excellence de Ion fr uit ;
&
cene ouhure,
ti
perfeCtitJnné~
de nos jours , demande cependanr quclques
remar9ues
parriculier~s;
fur quoi
-uoyotll
MELON,
Agri–
<Nit.
( D .
J.)
MELO!i, (
Agrieuft. )
Quoique la culrure des
mefons
foit tri!s-petfeélionnée,
MM,
Bradlcy
&
!14ilkr y re·
prennenr encare des ptatiques, qui, pour étre d'un ufa·
¡:e prefqu e univerfel, n'en Íont pas moif1S
con~raires ~ux
lois
d~
la nature.
·
tQ. Lorfqu'un
mefon
ou nn CGneombre el\ en fl eur
1
pluucurs Jardinkr.s onr comume d'cn llter toures les
fa utfcs fleurs, qui, difent·ils, ne manqut rolellt pas d'af·
fo1blir la ptanre; mais
ti
ce
f.mtdes
flcurs
m~les
qu'ils
6tenr , comme il ell vraiOemblable, ce font elles que la
naru re a dd linées pour la propagation du fruit.
2
Q .
lls onr 1 'habitude de coucher les différentes bran·
ches cauranres
a
é¡;~lc
dillance les unes des aurres,
&
de les Joulever tres-fouvent pour appercevoir le jeune
fruir; mais cet ufage luí fait beaucoup de torr, p!lrce
que les vailfeaux qui porrent le fu e dans le fruir font
tendres)
&
fujets
a
fe froiffer) pour peu qu'on le
dé·
range de l'endroit ou il oroít nnrn rellement, de forre
qu'il arrive que par certe feule raifan , il ne croít , ni
ne profpcre .
3°.
C'dl encare une erreu r d'expofer le jeune f,a it
a
u foleil, en écarranr les feuilks qui en fonr voitines,
dans le der!ein de mieux faire croítre le fruit; mais la
chaleur immédiare dtl [oleil n'e(l nécelfaire que pour
faire murir
k
fruir,
&
non pour Con accroitfemeur
¡
car
les rayons du foleil rombanr dire.:lemenr fur une planre ,
tn ddfech,em
&
refferrenr (es vaiffeaux
¡
de forre que la
feve ne trouvam pas un paíTage libre , il eCl impoffible
qu'dle rcmpliOi: la planre
ti
promprement
&
Ji aban·
dnmmenr qu'elle le feroir,
ti
fes vaiffeau x écoient larges
&
ouverrs, comme ils le font toujours
i
l'ombre.
Pour ce qui regarde les graines, il faut s'en procurer
de bons
melons
nés da11s quelques jardins éloignés;
ca~
ti l'on feme le graine de ceux de fón propre jardín, elle
ne
man~ue
guere de dégénerer.
11
faur garder ceue grai,
ne deux ou trois ans avant que de la Cerner. Si l'on nQ
pem avoir des graines de
deo¡¡
ou rrois ans ,
&
qu'on
foit obligé d'en Cerner de plus fuíohes , il fau t les ten ir
dans un end roit chaud
ii
une ditlance dtl feu pendant
deux mois,
a
fin de leur 1\ccr leurs partles aqueufes,
&
pour lors cette graine efl auffi boune, que
ti
on l'avoit
gardée deux ou rrois
a1>.
ll efl parl é daos
fe.s
'Ir~nf
phi/. n°.
47f·
f e&.
6.
de graines de
mefon
qu1 avoten!
33
a
u~,
&
qui om produit de
tr.C~·bons
mefons;
&
dans
le!
m•mes
7
rahf.
n°.
464.
de ¡}fames de
nufon
de
43
.ans, qui om dunné du fruit.
U ne chofe
tre~·imporranre
dans
l~
culrure du
m•lon,
etl d'enlcver exaftemenr les mauvaifes herbes,
&
re–
tourner la furface de
11
terre
rur
laquelle les branches
rampent; car leurs racines fom tcndres ,
&
poutfenc rou-
jours en longueur ao¡TI loin que les branches.
.
Si l'on
v~ur
avoir des
melon1
de boooe odeur, 11 ne
faur poim lailfer de concombrc
aupré~)
de
cr~inte
que
leur duver
m~
le ne foir emparré par le vent fur l<!s fteurs
des
mdonJ,
&
ne les fatfe tourner en fr uit, ce qui don·
neroir
a
coup fOr au
mcfo11
ainli produir, le goll t
de
con·
CO~lbre,
feloo que la farine
r
feroit tombéc en plus
OU
moms
grand~
quaotiré ,
Tome X .
·
MEL
. Q uand le
melon
etl mfi r, il faur le couper de boa ma–
llo , avant que le foletl l'ait échauf!é en obferva01 de
conferver
a
ce
melon
deux pouces de \iJe pour ne luí
ríen
~rer
de Con parfam; mais fi l'on fJe ' doir manger
un
mefon
qu'au bour de deux ou
troi~
jours
il
faut le
cueillir avanr qu'fl Joir parfaitemenc ml1r
a~tremenr
il
fe rrouveroit patfé.
'
Si l'on delire de tranfplanter le
mefon
d'uue couche
daos une aolfe, il faur faire cette tranfplanrarion dans
des corbeilles d
1
ofier, ouverres de rous cllrés qui aient
dix pouces d'ouverture par en haut,
&
quat;e de pro·
fondeur, paree que les racines en liberté, s'ouvrenr un
palrage
il
trnvers la corbeille dans la rerre voi tine
de 11
<muche , qu'on couvre de paille
&
de pnillaffons pendant
la nuit .
M .
de la Quintinie
a
le prem!er publié, il y
a
déH
prefque 8o ans dans
fes Tranf
phi/o(
la vraie culrure
des
melons;
&
perfonne en France n'a dcpuis lors ren–
cheri fur la méthode, quoiqu'on
n
1
ait culrivé eette plan–
re beaucoup plus communémcnt que du tems de cet
habite jardinier. Nos
melom
Cont etr général a(fez mé·
dioores·, plus gros que favoureux : j'en excepre bien ceux
des parties méridionales de ce royaume, qui viennem,
pour a!oti dire, d'eox-mémes,
&
rans íbin ; ceus·ci fom
admirables
&
pour le gou t,
&
pou r la graine
·l
D.
J.)
Melons.
M.
Triewald Indique , daos les mémoires do
l'academie de Stockholm, une mérhoqe dopt il s'elt fcr·
vi avec Cueces pour entretcnir les couches ou l'ou fait
venir de$
melo11s
dans une chalcur égale ,
&
plu1 dura–
ble que celles que ces couches ont ordinairement . Pour
cet effet, il fir faire dans
Con
jardln des ras d'écorces de
bois femblables
j
celles dont fe fcrvem les Tannems; il
fir couvrir ces tas avec de la paille,
a
fin qu'ils ne
fui~
feo¡ point expofés
ii
fe geler pendanr l'hiver ; lorfqu'il
fut queClion de remplir les couches
a
mefons,
on érendit
é;;alement ces écoroes
a~
foud , de l'épailfeu r d'environ
un pié; on mit par·delThs de
1~
paille légéremem, lorf–
que cerre paille eut commencé
a
fe
pourdr, ou
a
fe
confommer
&
il
s'affaiaer, on remit encare une couche
d'écorces d'cnvlron deux piés d'épal!Teur, JUfqu':i ce
que les couches euffent la haureur requi(\:; on mi\ en•
core de la paille
pa~-d~Cfos,
&
lorfqu'clle eur commen.·
cé
a
(e pourrir, on COUVrii le IOUI 3\'eC du terreau or·
dinaire do,m on fe ferc oommunémenr pour les
cou~hes.
M.
Triewald affure que par cctte mérhode
il
etl par
ve~~
a
entretenir daos fes couches une chaleur égale JUfque bten
avanr dans l'r.utomne,
&
elles tui onr produit de tres–
baos
mefons )
méme dans ·une faifon avancée)
&
a
1&
fo ire du P.rintems qui avoieM été t·res·froids .
M ELON,
(Diete
&
mat. M éd. )
on ne mange guere
a
París ,
&
dans les provinces feprentrion3les de la Fran–
ce que le
m•fon
comrnon,
a
chair rougd tre ou orangée
mais dans les provine-es ¡;néridionales de ce royaume, on
maoge ene0re le
melon
blanc, ou
~
chair blanch,e, c'eCl–
a·dire prefque femblable
a
celle d'une p.oire, mais ti–
rant
f~r
le verdil.tre,
&
qu'on
ap~elle commup¿men~
mefon d'Efpazne ,
&
le
melon
d'eau, qui
~
la chair d'un
rouge vineux trc .foncé .
Le
m•f•n
commun
&
le
melon
blanc onr la chair
égilement fondante; celle du
melon
d'ean l'elt infinimen'
davama)\e · c'etl pem·érre la plus
aqueuf~
de
tout~s
les
fubnances 'végéralcs organifées . Ce n'e(l pr.efque que
d~
l'eau. Les qualités
dict~riques
de ces t.rots e.fpeccs d.:
fru it fonc exaélement les
m
emes; la derlllere dtffere feu –
lemeur des deux prcmieres quant au degré de ces. qua–
lirés , c'eCl·a·d ire, en ce qu'un certain volume de
me–
Ion
d'.:au doit érre regardé comme répondanr
a
peine
a
un volurne trois fois moindrc de
mefon
commun, ou de
melon
bÍanc .
Le
mdon
fournic un aliment agréable, aifé
a
digere~
rafraichilfant, humeftant, défaltérant. Les habitans des
pays chauds, ou ils
Con~
excdlens, trouvent une grande
retfource daos leur ufage journalier comre
l'in~uence
du
climat. D ans ces pays, on en mapge pref'lue
a
rous les.
rep.1s;
&
on les f•ir rafraichir en les faifant cremper rou t
emiers dans de l'eau de puits, ou en les
couvran~
de
glace.
11
eCl rare qu'ils caufent des accidens . Hs ne
lachent pas méme aum lbuvem le ven!re qu'on
pourrr:i~
le penfer, en coulidérantleur analogie aveo d'aurres frutrs
de
la
m~
me famille, rels que la coloquinte
&
le. con–
combre fauvage ,
&
en parram d'apres l'obfervanon de
la vertu
rr~s·purgJIÍV~
du
melon
lui-mtme,
d~~s
le payS;
ou il croir naturellement
&
fans culture .
J
at v(l un,
matado qui en mangeoit un par jour, randis qu'!l
~re-.
noir des eaux mineraks purgatives)
~ans
en erre
~neo
m·
modé .
On a
cependant vu quelquefots que ce frul,t man–
gé avec exces, fur tom par les pe:fonnes
q.urn y font;
point accoutumc!es,
&
daos les chmats mou1s chauds \
~k
a
cau.•