M A
S
de gros cooteaor, fans toncher aux jeunes branches .
De
le leodemam de ces iQci fioos, on voit d11tiller
le
fue n'>urncrer par petues h rmes, dom te form ent peu –
a-peu les grains de
majlic;
ils fe dore lfent for la te. ,.'
&
comp.>fent fo uvem des plaques alfn grorles: c•en
p ur cda que l'on bllaye avec foin le detfous de ces
:1rbres. Le fort de la
r~colte
el! vers la mi-Ao(lt, pou r–
v u que le tems foit fec
&
fer1in; ti
la pluie detrempe
la terre, el le enveloppe toute< ces !armes,
&
c'en au–
tanr de per u: telle eil la premiere récolte du
maflic.
Vers la fin de Septembre les
m~mes
iucifions en four–
nilfent e•1co re, mai
en
oindre q uanmé: on
lo
palfe
au fas pour en féparer
es ordures;
&
la pouffiere qui
en forr s'artache fi fort au vifage de ceux qui
r
tra vail–
leot, qu'ils fo nt obligés de (e laver avec de
1
huile .
lis ne mériteroieot pas d'étre plaints pour ce leger
acci !em, ti du-moins il leor reveno't quelque perite por–
tion de lcur
r~colte;
mais on ne ju
0
e pas que cela (oit
équiub'e daos les pays loumis au g rand-feigneur . T out
le produit · des fonds lui
ap~artient
ave
e
la propriété des
funds; ti quel<tll'uo vend la terrc , les arbres qui four–
nilf;:nt la réline je
maflrc
font refervés po ur fa Hautelfe,
c'en-a-dire qu"on ne peut rien vendre. Q uand un ha–
bitam
rt1
furpris por rant du
maflic
de (a récoite dans
q llelque villa11e , il en e
~damné
aux galeres
&
Mpouii–
Jé de tOUS [es biens
o
Nous
Cll
ufons 3-peu-pl'CS de
me–
m e pour le fel .
On n'accorde aux h1bitans des lieux ou l'on recueille
cene rétine, que la prérogatíve de poner la fclfe blan–
che autnur de leur turb1o, de méme qbe
les Tures ;
prérogative peut-étre conto lame pour des peuples qui
c roient avoir quelque faveur quaod le prmce cct!e de
lever fa main pour les aneantir .
L es lentitques fem blent faits pour la gloirc du fu ltan,
q ui jouit des pays ou ces arbres do nnent le
maf/i<
fans
c ulture. En eftet, puifqu'il en propriétaire du fond de
la terre , il en réfultcroit infailliblement pou r luí la pene
du
maflic
s'il falloit cultiver les arbres; car da
m
ces
l ieux-1 3 l'abandon des tcrres
a
cultiver ell toujou rs ccr–
rain: on ne répare poim , on n'améliore point, on ne
plante poinr, o n
tire tout de la terre, on ne lui rend
r ien.
La récolte entiere du
majlir
en
den;n~e
pour 13 ca–
pitale de l'cmpire,
&
par cnn(éq uent
la plus grande
partie pour le ferra"l . Le (ulran ne voit, n'env ifage que
le pa lai
ou il en ronfermé.
&
d 1( il fe trouve pour
ainfi drre le premier pd founi<r; c'etl
:l
ce palais qu'il
rapporte fes m linarions , fes lois, fa polit ique, les plai–
firs: c'eil-lii .,u'il tient fes
fu tane
&
fes concobines,
q ui confumment prefque tour le
maf/ic
de 1' Archipel .
E lles en m3chent principalement le mario 3
J OUO ,
pour
s'amu
i!r ,
ponr affermir lc:ur gcncives, pour prévenir le
m al des dems, pour le ,¡uérir, ou pour rendre leur ha–
Jeine pl1s "g téable. On jene aoffi des grains de
m ajlic
dans
d~s
caUo ltttes poor des parfu
'l'IS,
o u dam
le pain
a v.1nt que de le mettre au iour. On l'emploie encore
pou r le mal d'etl ..rmac, pnur
arr~ter
les penes de fang;
&
on en délivre aux iemmes du ferrarl a·proportion de
leur ctéd t
&
de leur autorité .
C'eil quel<¡uof.,is un aga de ConOantinople qui fe
rend dans
l<•
)les de 1' A rchipel, pour recevoir le
maflic
dll au
~rand -feigneur,
ou bien on
ch~rge
de cette com–
m ifli on le cado do Scio:
al~>rs
le douanier va dam trois
o u qu·ttre des pri;,cipau
~
villages,
&
fait avenir les ha–
bitans d s Jutre de porter leur comingenr. T ous ces
VIlla¡¡es enfemol: doivent 286 cailfes de
maflic,
lefqucl–
les pefcnt cent mille vingt-crnq ocqW!S , c'ell-:l -dire en
tot:~l
300
mil!e
Ó2.f
livres
i
¡6 o nccs pour livre; cnr
l'ocque ou ocos en un poids de Turquie qui pefe rrois
livrcs drux onces poids de Marfeille.
O m re cela, comme les lois qui ótent la
propri~té
de
fon ls ne dimmuent poim la cupidité des
~raods ,
l'aga,
le cadí de Scio, prépofé pour recevoir le
maflic ,
com–
m et d•m fa recette le
vexatioos
&
les in¡unices dom il
efl c1pable, par la llrande rnifoo qu'il croit n'avoir ríen
en p ropre q ue ce q u'il vole.
• Ord rnatn:menr il
retire de drnits pour fa portian 1rois
a ilfes de
majlt<
du poids de
o ocques chacune;
il
re–
v ient suffi une caiae
a
l'tcri vain qui tient les
re~itlres
de
ce que chaque particulier doit fournir de
m11
ic: l'hom–
me du douauier qui le pete en prend une puignée fu r
la par t de chaq1e partk ulier ;
&
uo autre comm·< qui etl
encore au douanier, en prend auront pour la peine qu'il
2
de relfalfer cette part .
11
me femble voir les man<ru–
v r<s des commis ambulan aux fermes
&
aux gnbelles .
L es hab"mns qui oe
recueill~nt
pas nlfe1. de
maj lu
poui
payer leur comiogenr, en acherem ou en emprunteot de
leurs voifins qui onr eu plus de bonbeur; 6nalemeoc
M A S
ceux qui en ont de ren , le g• rde t poor !'anote fui·
vante ou le vendent leeré tem ·nt .
Q
el<tuefoj,
¡¡,
s'co
acc•>mm Jent avec le d msui ·r , qui le p nJ
3
uoe pla–
n re l'o:que'
&
le venJ d
·u~
¡¡
tr<.>IS pral!res
o
C'ctl appa em
~m
de 1• levée perfon.ldi< du cadi
&
de, d 1ua 1iers que
OJ US
reviem p1r c•fcadc
le peu de
maflic
de S=io qu" n.>us a v )OS
CL\
E
n p.;: ;
11 ell beau –
Co>Up plus
~ros
&
d'un
~·Hh
plus
b~l(amktue
que celui
du Levant que l'on
re~
it par la vo1c de Muteille. C e–
petldant ce dern"er ell
pref~ue
le leul
qu~
l'o n 2pp·m e
en F rance p31 la
mlm~
vo¡e de Marfeilk . O n calcule
qu'il nous en rcvient en viron
:i
o quinroux chaquc
année, a raifoo de
o f rls la lívre pefam , doot th>Ut
faifom la con[ommauon o ,, le déoir .
11
faut rerm rquer que les né¡:o iJns dn Levaot qoi
l'envnient, mettenr tnuj urs le plo
commu
au fond,
le médi.>cre au milieu,
&
le bnn deiTus. lis ue veulent
jamais le vendre l'un fans l'aurre .
L'on peut acherer
il
Smyrne pou r I'Europe roas les
ans environ
300
cn;lfes de
majlic ,
pefnnt chaque cailfe
un quintal un tiers .
11
fau t cho>ilir le
m<~flic
en gro!Tes !arme , blanc,
p~le
o u citrin, net , tran(parem , fec , tra,:ile , odMant, era–
qua
m,
&
qui étant un peu miché dcvicnne fous 1• denr
comme de la cire b'anche: on l'appelle
'11Rf/ic
m lsrmo.
On ne fait aucun cas de celuí qui ell noir, verd, lividc
ou impur.
O n vend chel les
dro~uines
fou< le nom
de
maflir
' "
fort•,
quelques ma!Tes ré uneu fes, feches, grofliercs, fa;res
de
maf/ic
comm11n
&
d'autre< rétines, mai elles (ont en–
tierement rejertées pour la M edecine . Quelques o uuiers
en emploienr,
&
nomment
maflic
leur cimem ou com–
pofi tion faito de méchJnt
maflic,
de pou Jr de briques,
de cire
&
de réline, dont les Lapidaircs fe fervenr pour
tenir les pierres quand ils les raillent, les
culptcurs P••ur
re1oindre les pieccs d'une llame,
&
les V itricrs pour
coller leurs carreaux de verre ou leurs glaces aux croi–
fées .
11 y a encore un
majlic
noir qu'on apporre
d'Et~ypte ,
dont
011
prétend q u'on peut fe fcrvir pour fnphitliquer le
camphre .
On préfuppo(e, par l'annl yfe du
maf/i<,
qu'il efl e >m–
pofé de beaucoup d'huilc épailfe, de fd acide , de tres–
peu de fel alkali
&
de terre ,
&
qu'il contient for t pell
de parties ftJbtiles
&
volatiles .
L es anciens medecins le reaommandent pour beau–
coup de maux; c'<il pourquoi il entre dans une infin
t~
de compo titions galénrques, d'unguens
&
d'emp'~tres.
L es A llemands en tirem une eau, uue huile
ti
mpk, une
huile dillillée, un efprit, nvec t'efprir·de·v in ,
&
en t'onr
auffi des pilules. O n juge bien qu'ils donnent de gran–
des vertus a tomes ces préparatiom.
Q uelqocs-uos de nos mudernes ne font pas plus fages
que les anciens , daos les
propriét~s
vague> qu'ils auri–
buent au
m~flic ,
pour guérir les diarrht!es, la co!iqoe ,
le vomi!Iement, le Oux de fang. Comme ces maladies
dépendent d'une infinité de caules d tférenres , il faudroit
du-moins fpécifi er les occafion ou
le
;¡,Ajlr<
en reco rn–
mnndable daos ces maladies.
On doit reco nnolt•e en général qu'il en légerement
aromatique
&
anringem,
&
qu'il peut con venir lorfq u'il
faut rlelfécher, atfer•uir
&
fonifier les
ti
ret des viíceres
qui font trop hum ides , trop liches
rrop fnible> : il
peut encore
~uelquefoi>
adoocir l'acrimonit des humeurs,
fo't en enveloppant les poimes des fc ls , foit en hume–
éhm les membrancs . Et.lnt mkhé , il relferre
&
affer–
mit les gencives, paree qu'il en anr•ngem; ti on le m!–
che
lon~·tems,
il excite la fa live,
propr~été
qu'il parrage
avec toUI ce qui fe miche lon¡:-tems.
[1
fe dilfout éga–
lement daos les liquide, aqueur
&
huileux.
O n dit qu'appliqué fur la
ré¡~ion
ombil icale, il
arr~re
les diarrhées ,
&
qu 'il guérit le mal de dents érant mis
fur les tempes; m1is on répete fi fouvent ces forres d'cr –
périences fans fucces, qu'ou devroit bi<n en 2tre
M –
trompé .
On
l'emploie dans
les poudres demi6rices,
&
il y
convient, comme au ffi daos quelques empiAtres,
e~
ras
ou
on~uens
allringens .
Cependaut le principal ufage qo'on en fait en daos
les
Ans.
L es O rfévres en melent avec de la
tér~ben
thine
&
du noir d'ivo·re, qu'ils menem fous les diamans
pour kur dunncr de l'éclat . 011 s'm fert aulfi beaucoop
dans la compofition de vernis, cet art moderne indo–
nrieofemenr inventé pour luflrer' colorer' conferver le
papier, les tal,kaox,
&
tant d'oovra¡;es différons de fcul·
pt ure o u de menuiferie .
Pcut·~rre
que
le verois
fi
pr~cieux de la Ch;ne n'ell aurre chufe qu'aoe efpcce de
r~tine qai, comme le
m11{/ic,
dé~ootte
de qaelqa'arbre
nacurellemeat ou par incifion .
( D.].)
MA-