Table of Contents Table of Contents
Previous Page  151 / 760 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 151 / 760 Next Page
Page Background

M A S

d'aprcs

fi>n

vifage; mais lorfqu'il

y

repréfentoir quelque

dédf• ou quclque héro"ine, il portoit alors un

mafqu•

qni reffembloit

a

la femme qu'll 3imoit a&uellemeot,

HtroHm

deorum~•te, 1t~m

h<Yo1dum, pufoniJ effdliJ qd

jimilit11dinem oru fui,

&

feminoE pr011e

t¡uamt¡•l< dili–

~eret .

Julios Pottux qui compofa

Con

ouvrage pour l'empe–

renr Commode, nous aflure que dans l'ancicnne con¡é–

die greque, qui fe donn.oit la

liberté de

caraélé~ifer

&

de joucr tes ciloyens v1 vans, les aéleurs P.ortoJent un

mn{t¡ll<

qui reffe!nbloit

~

la perfonne qu'lis

~epréfen­

toicnt dans

la p1ece. A1nfi Socrate a pO vo11

fur le

théatre d'A1hcnes un a&eur qui portoir un

mafr¡ut

qui

luí reffemoloit, lorfqu' AriClophane tui fit

jouer un per–

fonnage fom te propre nom de Socrate dans la

com~die des Nuées. Ce

m~

me Pollux not¡s donne dans le

chapitre

de

Con livre qae je viens de citer, un

dé1~il

cu–

rietu fur les différens caraélercs des

mnft¡un

qui f<r–

?oient dans les ropréfemations des comédies ,

&

dans

celles des rragédie .

Mais d'un nutre c6té, ces

maft¡utJ

faifoient perdre

aux fpeélateu rs le ptair.r de voir na1tre les paffions,

&

de reconnoltre teurs ditfórens fympt6mes fur

le vifage

des aéleurs. Toutes les expreffions d'un homme paf–

lionné nous affcélenr bien; mais les fignes de la paffion

qui fe rendcm fcnfibles fur Con vifage, nous affeélent

beaucoup plus que les fi¡;nes de la paffion qui fe ren–

dent fonli blcs par le moyeu de

Con

geCle,

&

par la voix.

Cependaur 1<:5

com~diens

des

~nciens

ne pouvoient pas

rendrc fuÓCÍbles fur leur vifage les figoes des paffions .

11

;!toit ra¡e qu'ils quiuaffenr le

maft¡ut

,

&

méme il y

svoir une efpece de co n édiens qui ne le qui1toiqnt ja–

mais . Nous fouffrons bien, il el! vrai, que nos comé–

diens nous

caoh~nt

aujourd'hui la moi1ié des fignes des

paffions qui pcuvonr

erre

marquécs fur le vifage. Ces

/ignes confiCleut autant dans les

~ltémions

qui furv ien –

neUI :\ In couteur du

yif~ge ,

q\11! dans les altérarions qui

fun iennent

a

fes rraits. Or le rouge q11i eCl

i

la Jl)ode

dcpuis cinquanre ar¡s,

4

que les hommcs mt!mes met·

tent avant que de monrer fur le thé§tre , nous empéohe

d'apcrccvoir les changeiYICIIS de couleur, quj dans la na–

t nrc font une

fi grande impreffiou fur nous . Mais le

maft¡•u

des comódiens ancieus cachoit encere t'altération

des rrairs que le rouge no11S

laiffe Y<>Ír.

On pourroit diro en faveur de leQr

mnji¡ut,

qu'il ne

cachoir point au fpeélareur les yeux du comédien,

&

que les ycux font la parrie du vifage qui nous parle le

plus imelligiblement. Mais il faut avouer que la plilpart

des paffious,

priuc'~11ement

les paffions tcndres, ne fau–

roicm erre li bien tJxprimécs par un aéleur mafqué, que

par un aéteur qui JOUC

a

vifa~e

découvert. Ce dernier

peut

'aider de wus les moyens d'etprimer la paffion

que l'aéleur mafqué peut employer,

&

il pe4r encore

faire voir des

lignc~

des paffions dont l'autre ne fauroit

s'aider.

)e

croirois done votonti<rs, avec t'aqbé du 13os,

que les anciens qlÚ avoicnt lalll degoOt pour la repréfen–

tsrion des pieces

de

théatre , auroient fait quitter le

maf–

f"'

:\

tous les

com~dicns,

taos uue raifoft bien forre qui

les en ernp€choir; c'•Cl que leur

thé~tre

étant

tr~s-vaCle

&

fans vollrc ni couvcrrure

('otid~ ,

ICH

comédiens ti–

roienr UQ

~rand

ferv ice du

mtrft¡llt,

qui leur dqolloit 1e

moyen de

fe fair

c emendre de toas les fpe&ateu¡s, quand

d'un aotre

cO.té

ce

maf1uc

leul fnifoir pcrd rc petl de cho–

fe,

En

eff

er, 1

1 étoit unpoffible que les altentions du

vifa)le que le

maft¡'•<

cacb'e, fuffcnt apperr;ue.; diClil:ae–

ment des fpeéhteurs, donr plufieurs lltoient éloignés de

plus de dou1.e ou

q11in~e

toifes du crunéd1en qui récitoir.

D an

une

(j

gr1nde diClance, les anoiens

rctiroien~

cet

avamage do la concavité de leurs

mafqua ,

qu'ils fcr–

voient

i

augq1enter le f011 de

13

voix; c'ell ce

qlll'

nous

appreunenr

i\utu-~ette

&

Bocee qui en étoiem témains

tous les jours . Peur· érre que l'un ptar;oit dans la bQuche

de ces

11taf9ua

une incrullation de lames d'airain ou

d'autrcs corps fonp.rcs, propres

a

produire cet effet . On

voi¡ par les figures dei

mtrft¡JuJ

antiques qui fonr dans

le1 ancicn manufcrits, fur

les pierres gravées, fur les

rnédailles, dans les ruine

du thé!ilre de Marcetlus,

&

de plufteurs nutres monumens, que l'ouverture de leur

bouclle étoit etceffive.

'étoit uno efpece de guculo béah

te

qui faifoir peur aux p1tits enfans .

Tandtmt¡ste rcclit ad

pt~lpita

n•tum

ExoJium,

<t<m

perfon:e

ptrlicmi~

biatum,

In

gremio malrÍJ formidat rujlicsu iufonJ.

juven.

fat.

iij.

Or fuivam les apparences tos anciens n'auroient pas

fou!ferr ce defagrérneot dans lQi

lll#f'futs

de

th~itre~ ~'itit-1

M

A S

q. r

n'en avoient point t;ré quelque grand avantlge;

&

ce

grand avamage conlill it fans doute daos la commodné

d'y mieu x •Juller les corne1s propres

i

renforcer la voix

~es

aéleurs. Ceux qui

r~ci1em

d.LIH

les

tra~édics ,

die

1 rudcnce, fe couvrenr

la

l~t~

d'un

mtrft¡ru

de bois,

&:

c'eCl par l'ouverture qu'on

y

a

ména"ée qu'ils font

en-

cendre' au loin lcur déclamarion.

0

'

Tandis que le

maft¡11e

fervoit

i

porter 1:1 voix dans

1'41oignemenr, ils faifoienr perdre, par rapport

3

l'e~preffion du v1fage, peu de chofe aux fpeélareurs

dont

l~s

trois

quar~s

n'auroienr

pa

été

il

portée.

d'

pper~evoir

1effet des paO•om fur le v•fage de coméd1ens , du·moins

affez diftinétement pour les voir avec phifir. On ne fau–

roit

d.!m~ler

!JCS expreffions 3 une diClance de la<¡uelle

on peut néanmoins difcerner l'ftge,

&

le

am

res rra•rs l•s

plu; marquées du caraélere d'un

mnfque .

11

faudroit qu'

une expreffion fO t faile avec d<s grimaces horribles, pour

étre fenfible

a

des fpeélateurs étoignés de la fcene ' au–

deli de cinq ou lix wires.

Ajoutons nne autre opfervation, c'ell- que tes

aéteur~

des ancicns ne jouoienr pas comme les n6tres ,

:i

la ciar–

té des luJllicres anificielles qui éclairent de tous c6rés ,

mais

:l

la clarté dn jour, qui devoit laüfer beaucoup

d'01nbres fur une (cene ou

le

jour ne venoit gui:re que

d'en·haut. ( •r

la JUCleffe de la dédamation exige fou–

vem que 1' ltération des rrairs dans laquelle une expr<l[–

lion confifl, , nc foit prefque point marquée; c'eCl ce

qui arrive daqs les íituations ou it faut

qt~e

l'a&eur lailfe

échapper, matgré tui, quelques fignes de fa paffion.

En fin tes

maft¡lt<J

des anciens répondoient au refte

de

t'habillemenr des aéleurs, qu'il f'alloit faire paro1tre plus

gr:~Qd~

&

plus gros que ne le font les hommes ordinai–

res. La nature

&

te qraélcre du genre fatyriquc deman–

doir de tels

maf'{utJ

ppur rep¡éfenter des. (htyres, des

faunes, des cyclopes ,

e'!¡

amres é11es forgés dans le cer–

veau des Poeres. La tngédie fur-tout en·avoir un befoin

indifpenf.1!Jit: , pour dnnner aux hér9s

&

•ux demi-diem:

cet air de grandcur

&

de dignité, qu'o¡1 fuppofoit qu'ils

avoient eu pendant teur vie.

JI

ne s'agit pas d'examincr

fur quoi é1oit fondé ce préjugé ,

&

s'il ell vrai que ces

héros

&

ces demi-dieux avoient été réellemcnt plus grand¡

que nature ; il fuffi t que ce fU t une opinion établic,

&

~qe

le peuple le crllt ain li, pour ne pouvoir les repré•

fenter aurreJ11ent fans choquer la vraiffemblance .

Concluons que les anciens avoient les

maft¡~tcJ

qui

convenoien¡ le mieux

3

lcurs rhéa tres ,

&

qu'ils ne pcu–

vQi~nt

pas

(e

difpenfer d'en faire poner 3 lours adturs ,

quoique

nou~

ayons raifon

a

qqtre tour de

f~ire

jouor

nos

~éleurs

vifage décou vert .

Cependant l'u(age des

maft¡uu

a

fubfillé tong-tems

(Qr

nos théa tres, en

c~angeant

feulemen¡

1~

forme

&

la

narure des

maft¡uu

.

PluGcurs aélcurs

de

la

comédie ita•

liennc fonr

enco.re

mafqués, ptufieurs Qlnfcurs le font

auffi.

Ji

n'

y a pas

m~rne

fort long-tems qu'o11 fe fer–

voir communément du

mtrf¡ru

fur le théatre fran9ois,

dans la repréfentation des comédies ,

&

quelquefois me–

me dans la repréfentation des tragédies.

Ptufieurs modernes ont táché d'éclaircir cene partie

de la littérature qui

re~rde

les

maf9uc1 de tbr!áere

de

l '<~ntiquité.

Sava,ron y a travaillé dans fes notes fur Si–

donius 1\.pollinaris. L'abbé P-aclchelli en a

rech~rché

!'ori–

gine

&

les ufaf?eS dans fon traité

d~

mafcberi.J fttt lar–

vu.

M . Boind1u en a fait un fyCleme rrcs-f11iv i par un

excellent ditcours inferé dans les Memoires d.e littératu–

re . Enfin un favant iralicn, Ficoronius ( Francifcus),

a

recueilli Cur ce

m~mt:

fujer des particulnrités curieufes

dans fa differtation latine

de

l~rvi-1

fcenicii,

&

fi.uurÍJ

com1crJ ar.tit¡. rom.

imprimée :\ Romc en

t7~,

in-4°.

nvec

fig. mais malgré toures les

rccherch~s

de Littéra–

teurs

&

des

l\ntiquaires, il relk encere bi

n

dt cho(Js

a

entendre fur les

11ttrf'f"C1;

peur-~tre

que cela ne feroit

point,

ti

nous n'avions pas perdu les

livres que Denis

d'Halicarnaffe , Rufus,

&

plufieurs autres écrivains do

l'antiquité' avoient .n:rit

r~r

tes théihres'

&

fur les re–

préfcnrations: ils nousaqroienr du-mnins inllruits de bcau–

coup de cbofes que nous ignorons, s'its ne nOIJS avoieot

pas

ro

ut appris .

L e P. Labbc dérivt

le

mor de

mn('fNt

de

m-afea,

qui,

dit·il, fignifie proprement une forciere daos les lois. lom.

bardes

l.

l .

ti

t.

X

f.

§.

9,

ftrix

'!"'"

dicitur m.rfca.

,

En

, Dauphin& , en fulvoie,

&

en Píémom, continuc·t-il,

u

on appelle encare les forclcres de ce nom,

&

d'autant

, qu'dlcs fe déguifeot

t

nous a.ons :wpellé

mtt{9ua

les

.,

fau~

vifages

<

&

de·la les

mA(<Ifl'nda

, .

(D. ').)

.

MA

Q.UES,

C.

m . (

HyJr.) f/oyn:.

DEGUEU LLEux.

M A

QUE,

t<rm< Je Chirurgie,

norn qu'on donne

i

un lslndage qui .fert principalcment pour. les brOiures du

-vi.(age.

Jt

efi aiofl

UD!l\tné

par rapport

<1.

fa figure; c'e(\

~

..