MAR
roit des proces-ver bau s bien olus exaéts que tous ceux
q ue funt aujomd'hui les officicrs de jotlice; car comme
les _ao:iens
~v?ieo.t
l'art d'écrire
P?'
notes
abré~ées,
ils
écnvorent aulh vue que l'on parlott , &
rédi~eoreut
pré–
ci(ément les mcmcs paroles qoi avoienr été dires, fai–
fant parler dire&ement les pcrfonna¡(eS; au lieu que dans
n os proces-verbaux, tous les difcuurs font en riercc per–
fo nne,
&
rédigés Cuivam le
ll
yle do greffier. Ce lont
ces proc/:s-verbaox recueillis par les Chrériens, qui for–
ment les aétes que oous avons des rnartyrs .
Voy.
ACTES,
Sc!<r BES, NoTArR ES.
·. D aos ces inrerrogaroircs , on prelfoir Couvenr les chré ·
trens de dénoucer leurs complices , c'dl- ii -dire les
a:~trcs chréricns, Cur·t<Jlll les é v
~ques,
les prérre; , k s dra–
c res,
&
de livrer les fainres-écrirures .
Ce
fm particu·
lieremeor daos la perfécUtioo de D ioclérieo que les payeos
s'arta<"hcreur
a
faire périr les livres des Ch réricm, per–
fuadés que c'éroir le moyeo le plus sur
d'~bolir
knr re –
ligion. lis les rechercherem avec foio,
&
en bn11erem
auranr qu'ils eu purem lailir. Mais fur romes ces Cor–
tes
de qucll
ion~
, les chrériens gardoienr un Cecrer a
u
1ft
.profood qne fur les m yfleres . fl s ne oomm.>ienr ¡amais
perfo nne,
&
ils difoienr que D "eu les avoir intl ruirs, &
qu'ils porroienr
les faintes -écrirures gravées
daos
leur
creur. On nommoit
traditeurs
ou
t raitres
~
ceux qui
étoient alfez lftGhes pour livrer les
faime;·écrirures , ou
pour découvrir letus freres ou lcurs pafleurs.
V uy.
TR A–
DITEURS .
A pri:s
l'interrogatoire, ceux qui perlitloient daos
la
confeffion du chrrllianiCme, étoient envoyés au fuppli–
ce ; mais plus fouvent on les
rem~noir
en prifon pour
les éprouver plus loog-tems,
&
les rourmentcr
a
plu–
fieur s fois:
ti
routefois les prilo ns n'éroienr pas encore
noe eCpece de rourmens; car on y renfermoit les mar–
tyrs dans les cacbots les plus noirs
&
les plus infeéts;
on leur merroir les fers aux piés
&
au K maios; on leur
mertoir au cou de grandes piece; de bois,
&
des en tra·
ves aux
j~mbes
pour les reoir
~levé
es on écarrées , le
parienr éranl pofé fnr le dos; quelquefois oo Cemoit le
cachor de rérs de pors de rerre ou de verre calfé,
&
on les
y
érendoir rous uuds
&
tour déchirés de coups ;
quelquefois on lailloir corrompre leurs plaies,
&
on les
lai·ffi ,it mourir de
f'<!im
&
de Coif; quelquefois on les
nonrrilfoir
&
on les paofoir avec foin, mais c'éroir afin
de les rourmenter de nouvean. On
d~fendoit
d'ordinai–
re de les laifler parler
a
perfonoe , paree qu'on favoir
qu'eo cer érar ils converrilfoient beaucoup d'intideles,
fouvent jufqu'aux geoliers
&
aux
f<>ldats qui les gar–
do(enr. Qudqoefois on dooooir ordre de faire eqtrer
ceux que l'on croyoir capables d'ébranler leur conllan–
ce; un pere, une mere, une femme , des enfans, dont
les !armes
&
les diCcours tcndrcs étoient une
el~ece
de
rentation ,"
&
foovenr plus
dan~ereux
que les ronrmens .
M ais ordinairemeot les diacr<s
&
les fi delts viliroient
les rtrartyrs pour les Coo13ger & les coofo ler .
·
L es e xécurions
[P.
iaifoienr
ordin~irement
hors des vil–
les ;
&
la plupart de1 marryrs, apri:s avoir Curmonré les
rourmens, ou par miracle , o u par leurs forces narurel–
les' onr
ti
ni par
avórr
la rece coupéc. Quoiqu'on rrou–
ve dans l'hiOoire eccléliaflique divcrs ge1rres de morr par
JeCq11els les payens en onr fait pé rir plufie.urs, co mu¡e
de les expnCer aux béces dans l'amphithé3 tre, de les la–
pider, de les bruler vifs, de
les précipiter du hant des
montag nes, de les noyer avec une pierre au cou, de les
fnire tralner par des chevaux ou des raureaux indomprés,
de .les échorcher Vifs , &c." Les
ti
deles ne
crai~noient
pornt de s'approcher d'eux dans les rourrnens , de les
accornpaguer Jttlqu'au fupplice , de recueillir leur fang
d.111s des· lincculs on avec des éponges , de conferver
leurs corps
Otl
leurs cendre<,
n'é~ar~natll
rien pqur le$
..._U¡:hecer des main; de< bourreaox , au rili:1ne de fouffrir
CU X·
me0l'5 le
inartyr..
Qttant au
X
tn1rl)'rS,
&
dans les
tour tnens',
&
alJ moment
mém~
de la morr, s'ils oq –
vroicnr la bonche, ce n'é toit q ue pour louer D ieu, im–
plorer Ion fecours , éditier leurs freres .
V
c1ila les hom–
mes
que
les inc.édules , oe rougilfenr pas de nous d:m–
ner
pqn~
des e111t'rés, des fanatiriques
&
nr~me
des fé–
diricux j u!lemenr punís, des hommes qui ne lavoient
( 1) La nouvelte
editt~n
dn
"?artyrologe d'Adon (;:ite par Jea foins do
fc:avant Mur.atori qui
l'a orné de fes notes . meritoir bien l'hon–
nc."ur d":wofr phtce d:tns cet :trlicle. On
y
devoir (ur
toilt faíte
merl–
tion du
mnrtyrolo~e
que l'illnftre
rere
Poliri profdfeor en I'Uni–
"'erfit~
de
l'ife avoir commencé 3
FIC~rence,
&
dont cer aureur
n';¡ pu donnt-r au public qne les
'1
premier.. volumes in folio quoi–
qn'il eut préparé tou' Je,. materiaqx
né~ffaires
pour eomplecer cet
ersvuge en u
""olumes : fa morí imprevue
&
priv~
Jcs (¡uan• de
MAR
que fouffrir, mourir,
&
bénir lt:urs perfécuteur!.
flm–
ry, momrs des Chrltims, part. 11.
nQ.
X IX.
x x. :xxj.
xxij .
M ARTYRES , u:s
(Giogr. )
petitcs
iles de
1'1\–
mérique feprenrri<>nale, cornptée< entre les Lucare, , ou
plurór ce Conr des
rochcrs
tirués au Cud du cap de la
Floride,
a
la hauteur de
25"
degré . li s fonr drCpoCés
en rang , efl
&
ouell . O n leur a donoé ce nom de l'_ima–
gc
qu'il~
repré!entcnr quand o n les découvre de loro en
mer; il fem ble que ce li.>ienr de$ homme$
em~alés;
&
ils f<mr diffamés par plulieurs naufrages.
(D.
J. )
MART YROLOGE,
f.
m.
(7hlologie.)
lifle ou
catalogue des
ma r tyr~ :
ce mnt vient de
IA•f'T"'f,
témoin
&
de,:.,.. ,
duo ,
diCcour<. D 'aurres difenr de
• i>•,
eol–
ligo,
j
e ramalfe.f/oyez
MAR TYR.
Le
martyrolo.ge,
~ ~ropremenr
parler, ne conrienr c¡ue
le oo
m, le lieu &le JOUr du marryre de chaque Cann .
T oures les Ceétes ont auffi des livres de l'hi!loire de leurs
marryrs, qu'ils oor auffi
appellés
martyrologe.
C ene
courume de drelfer des
martyrologrs
etl cmprunrée des
Payens, qui infcrivoienr
le nom de lenrs héros dans
leurs falles pour cooferver
a
la poflérité
l'exemple de
leurs belles aétions. Baronius donne au pape Clément
la gloirc d'avoir imroduir l'ufage de recueillir les aétes
des marryrs.
V oyn
.A
CT ES.
L e
martyrolol(e
d' U Cebe de Céíarée a été l'un
de~
plus célebres de l'aucicnne Eglife .
11
fut rraduir en !a–
rio par S. Jéróme; mais
les favans conviennent qu'il
ne fe rrouve
~oint.
C eloi qu'oo amibue
a
Bede dans le viij . liecle, eft
atfez fufpeét en quelques endroirs . Oo y rem1rque le
norn de quelques faints qui onr vécu aprc
lui. Le ix.
liecle fur rre -fécond en
martyrolog.s.
<.
)Ll
y vit parot–
tre celui de E"lorus, foud iacre de
l'é~li fe
de Lyon, qui
ne lit pourranr que remplir
les vuides du
m"rtyrulug~
de
BeM:
celui ¿e W andelbertus, m .Jine du
d illc~fe
de
Treve;: cclui d' U fuard, maine fran<yois , qui le aom–
poCa par l'ordre de
Ch~rles
le C hau ve; c'erl
le
mllr–
ty ra/oge
donr
1'
Egliíe romaiue fe
ferr ordinairemenr:
celui de R abanus Mauros , qui el! un fupplément
~
ce–
lui de Bedc
&
de Florus, compofé vers l'an 84r:
ce·
lui de N •>tkerus, m.,inc de
S.
Gal,
publi~
en 894.
Le
m" rty rologe
d' Adon, moine de Ferriercs en
Ga–
rioois, puis
de
Prom, dans
le dinccfe de Trcves ,
&
eofio archevc!que de Si: nne , eil une f,,ite
&
un delcen–
danr du romaio ,
fi
l'on peor parler aioli . Car voici
comme le
P.
du So llicr marque fa génb logie .
Le
marty rologe
de
S .
J éró ne
~ll
le grand romain.
D e celui-lii on a fait le perit rnmain imprimé oar R of–
wicy. De ce petic
romain
avec
celui de Bede, aug–
menré par Florus . Adon a f1ir le
lien, en ajoutanc
a
ceu x·E: ce qui y rnanquoit.
(1 k
comp"la
a
fon rerour
de Rome, en 8s-8. Le
martvrologe
Jc Ncvdnn, moi–
nc de Corbie, écrit vers l'an c089,
u'dl
proprement
qu'un abrégé d'
A
don , avec les ad Ji1ioos de
quelqu~s
Cainrs. Le
P.
Kil ker parle d'un
martyrologe
des Kop·
res, gardé aux M arooi1es
a
Rome. On
a
eocore di
ver~
autres
martw·ologu,
tcls que celui de N otger furncun–
mé
le BegÚe, moinc de
l'ab~aye
de S. Gal eu Suilfe ,
fa
ir Cur celui d' /\.Jnn. L e
martyrologe
d'
Au~ utliu
Be–
!in , de Pad"oue; celui de Fno<;ois M aruli, die
fltlauro•
lim r;
celui de Vaoder Meulcn , amrement
Mu/a,.m ,
qui rérablir le texre d'Umard, avec de fa vanres remar·
ques . Galerioi , proronora're apollolit¡ue, en dédia UD
i
Grégoire
Xlll.
mais qui ne fur poinr approuvé. Ce–
Iti} .
t¡ue Barnnius donna en Cuite accompagné de Dores ,
fur urieux rec;u & approuvé par
le pape Sin e
V.
&
il
a depuis palfé pour le
martyrologe
moderne de
1'
EgliCe
romaine . M . l'abbé Chatlelain, li cuonu par foo éru–
dirioo , donna, en 1709,
un
rexte du
martyrologe
ro–
main, traduit en franc;ois, avec d<.s notc:s,
&
av~ >i[
eo–
trcpris un cnmmenraire plus érendu fur tour le
marty–
rol~e ,
dont il a paro un volume.
( r)
l¿uant :\ la ditférence qui le rrouve dJos les
oarrstion~
de ·quelqucs
martyrologes ,
&
a
u peu de cerrir ude des
f~its
qui
y
font q uelquctoís rappnrrés, voici quelles en fo nr
les cauCes.
1!?.
La
mali~n11é
des hér.!tiques, ou le zele
peu éclairé de quelques· chrétiens des premicrs rems , qui
onr
la f.uisfaB:ion d:avoir <.er
ouvra~e
dans fon eotic:r,
&:
d'y
poa ...
voir :adnmer ane profon.:fe
erudition reunie
i
J:t
cr idque
!;1
plu1
ex:!
él
e.
·,¡
la connoill:mce des
bn¡;ues f.1vante1
~
!
une chrono.
fogieo
parfaite
:tccomp.lgnée
de 1'
,¡ncíeane geographie
.
On
doit
f:1ire
Jes
VO!UX
pour que <¡ueJ9ue mecc.:ne
Jaigne
oro~
curer la conlinuation d'un
ouvrage
6 preCIC'UX,
&
fi
utile ; il
fe–
roit
a
ddirer que
quelquc
fi.tvant
cut le cou.r.age d"en prendre la
p~tnC" .
(..A)
,