MAR
Les habitans de la
Ma•tinil('",
quoique moins opu–
l<ns que ceux de Saim-Domingue, fom prefque tous ri–
ches; ils aimem le falle
&
la dépenfe ; leur
atfa~ilité
en–
vcrs les étrangers tronve peu d'exemple ailleurs; tls fom
natnrd lement généreux
&
trcs·braves. On n'ignore pas
la
r~putatíon
que les coríaires de
1~
MartinÍI(tte
fe íont
acqnis pendant les guerres qui fe font
fuccédé~s
comre
les ennemis de l'état.
j]!J.
LE R oM.AIN .
l.\!1 .'\RTIN-VAS ,
(Giogr.)
ile de
la
mcr du Nord ,
entre
t.
c6te des C afres
&
celle du Br<'lil, cnviron lous
le troifieme degré de
'""K·
&
fous le
20•
de
i~t.
Elle
ell
tre< monrucufe
&
fans habitans.
(D .
'}. )
MARTIOBARBU L E ,
f.
m. (
Art milit,)
anci~nne
arme des Rornains. C'étoit auffi le nom d'une forte de
milice, formant Utl ¡:orps de dou?.e mille hommes . Les
martiobarb11/u
ne
nou~
funt guere connns.
MARTOIRE,
f.
f.
(Serru•. )
c'ell un mar¡eau
a
i!cux panncs ' qui ferl
a
relever les briíemens •
M ARTO L_O IS ,
LES (
Glog•.)
efpece de volems
f.1-
m cux du drr111er fi ecle, dans la Hoogrie
&
l'Eíelavo–
n ic . 11
y
a eu de tom teros en divers roya¡¡ mes des
~om. pagnies de
voi~Uf~,
anxquels on 3 donné des noms dont
1l ne fau1 pas
chere h~r
les
étymologie~
De pareils vo–
leurs en Cilicie s'appelloienr autrefois
ifau ri,
en
Angl~terrc
/foti,
clans les f' yrénées
bar¡doli'"',
en
Dalm~tje
11jrorchi ,
en E f"clavonie
marti/,¡i,
&
par les
Fran~oís
mRrto/oii.
On pnurroit
y
julndre les Cofaques de Po–
logne
&
de M ofco\•ie,
M ARTOB. :\NO ,
(GJogr.)
p~tite vill~
¡l'!talie
~u
royaume de Naples , d;ms
1~
Calabre citérieure, avec un
é veché fuffragont de
Cofen~a.
Ell'6 en
a
3
lieues de la
m~r,
6
S. de Coíen'4a.
Long.
34·
1
:¡..
lat .
39·
8.
MriRTORELO, (
Gl~~r.)
petite ville d.'Efpªgne
dan~
la Catalogne, au conH uent de la N oya
&
du Lo–
bregar ,
a
4 licues do !3arcelonne.
Long.
19.
4f.{at.
41.
l f.(D.} . )
MAl\TYR, f.
rn.
('T'hlol,)
celui qui
fcwtfre
d~s
pe'nes , des fuppl iCCS
&
meme la ffiOrt
pQ~r
la
d~fenfe
ele la vérité de
l~Ev~ngile.
·
L.e mot
martyr
efl grcc,
P•l•"l,
ll¡
íignifie p¡oprernent
1/mom.
Ül!
le
cjonne par excellence
il
toul
c~qx
qui
fo11tfrent
h
mort pour la vérité de !'Enngile.
Autret"ois ceux qui étoient exilés pour
la
foi,
&
qui
rno11roient
da~s
les ¡(U rres dG ro ligiqn é toient
tcou~
pour
martyrr.
llu tem;
d~
S. Aup,ullin
&
qe
S . E piphanc,
01 doonQit le titre de
martyrJ
alu
~onferfeur< ~l\Í
avoient
fouffi:rt qaelques tour meqs pour Jefus-Cijri(l, 9¡¡core qq'
on
o~
leur eqt pas óté la
vi~.
C'. fl
la peníée de
Tenuli~n
dans fon apologét.U¡ue ,
P IHres ,ffi<i'!'ur ' qi!OlÍeJ metimt<r
a
vobü ;fomcn ejl fa'!'
g;¡ ÍJ Cbr-t/li(Jnor;m¡. cap.
l.
Oo
com~~e
\9 mille 700
n14rtyr1
q•Ji fouffrirent le
m~rtyre
a
Lyott :wcc S .
l<~néc ,
fous
l'cmpire
d~
Se–
' 'ere;
6.666
[old~t<
de la légion théb,écnne qne la
per(~'Cl•tioll
(h pécir dans les Gau les . Le P . Papebrock corn–
pte td milie
ma•ryr1
abyllitlS,
~
Ij'O miile autres fou>
le fcul Dioclétiep .
Dod,\•el aYOit fait un.e dirfcnat1on eXJ\r.es pour. mon–
trer que
1~
nombre des
mart\'YJ
qui ont f<>uffert
to.u~
les
e m
~reurs
¡omaíns ctl
trcs·méd,iocr~.
11" prétcndoir que
ce qn'on en trouve dans les
pere~
fe rédu_iíoit
a
p~u
de
chofe ,
&
que
fi
l'on qceptc
Néro~
ll¡_
,Pomítieti, les
~utre> ~mpcreurs
avoieo.t fait
p~u
J,
m'{rtyrJ.
Le P. Rui–
narcj a
montr~
a¡¡
contraire que l'oo n'a I?<'Ínt enflé le
ca¡~IOj\\\e
des
martyri.
L e caroage fut grand ,
<'5\
la pcr–
fécutio(l fa nglante fous. les premiers empereurs, en parth
c;ulicr
f~.us
D iocletien ..
'
l;e
ll. Papebrock, dans íes
at!" fatJE!orum ,
en con–
pie un qombre preíqu'infini. {1 n'y a prefque poior d
religion qoi n'ait eu fes.
martyr.1,
li l'on prend le titre.
de martyr<
dans un feos
génér~l
¡io.u"r ceux qui
n~eurent
PU.ll[la qéfenfe de leur
rcli~ion,
fo.i¡ vraie, foit faurfe:
:Mais les théol9giens catholiqucs (bu,tlennem, apre s les
pe·
e~,
que ce nom ne cqnvicnt
lJU'~
ceux qui per_dent,
la
••re pnur la vérité de l'Evangile dans l'nnité de I'E·
glífct cath.olique; ainfi ils le refufent
it
ceu x qui meurent
pou~
k
twm
d~
Jeíus Clu-ill, mais dans le fchií:ne ou
d~tl>
l'hérélie . Leur mnime q.lpimle fuf cette matiere efl
qne ce
n'e(t
point le fupplice qu'on íouffre, mais la cauíe
pour la
quelle
c;m
fouftre qui conll,itue ks
martyrJ.
M
a•·
1)'"'!'-
n.onfattt
pwna ¡,d caufa.
Qe que S. Augufl in
expi"]Ue
tr~s-b1en
_dans ce pailage, en parlant des Do–
n~tl'1•s
c;¡m
vanro1ent
la c9n[\a
0
ce de leurs prétendus
""''I)'YJ
J;af!ant {allacitt•
i~n•cm~iam
f)<am ,
&
9uam
nrm Poffim
t a .Dol?)ino
:ucip,rr~ ,
ab hominibuJ
t¡«tertpJ&
rn•¡lvnu~
glor.am,. Veri autem
mar~yres
í//i
funt
tk
'fU'"
~m
f!om,t.Jfltf ait :. bemi, '{UÍ ¡erfectttW.(''.m, fat iuntur pro·
ff•r
Juftr'l'"";
11011•
.-go,
t¡ttt
propter.
tJIIt¡U;ftattm
&
pro-
MAR
pec~
d:rrifl.ian<l! ttnitatÍJ impitOm divijionnn, fod 911i pro•
ptrr Jllj/ltzam _perfec:ttioncm patirmtm·, hi
martyres
veri
funt . .. Ideo
m
pfalm. xli¡. vox illa intelligmda rfi
W•
~omm
tnartyrum
1ro/eneiuw fe d((cerni
a
martyribus
fa//iJ:
ptdiC~
"''
D eHJ
~
&
_diji:crne caufam meam d' go1te
1Jt·H
{anE!a: 110n dtttt, dz(ur>7t poma
m
metOm, {ed difClrne
eaufam
>n_e~m.
Potrfl 'nrm e./Je impiorum /ir11iliJ prrna ,
fod diflimr/tJ efl
m;myn~m
f"'if.".
S.
Augufl.
Epi¡~.
l.
v,t,r. edzt.
Ce qn¡ a fm
~tre
a
S.
Cyprien
daos fOtl
livre de l'uníté de I'Egli[e, qu'un
fchifmatiqu~
p<UI bien
~tre
malfacré pour la défenrc de certalnes vérités m;¡is
non
p~s
couronné :
ea!jJ octtdi putrff, coronari ,;n po·
tefl.
O u
i1
fnut admeure ces príncipes
1
ou confonqrt le
faJ?Btifme awcc la religion .
On confervoit
an~Jer11¡ement
a\·ec foin les aéles des
" fouffrances
&
d~
la· rnort des
"'"''l'!
qui avoiem
verf~
leur fang pour
1~ déf~nfe
de la rehgion
chréti~nne.
Ce·
p~ncian¡,
malgr6 toute la
diligenc~
qu'on y :¡pportoit, íl
nous ell reflé peu
~e
ces
né!~s
. .Eufebe compoía un mar–
tyrologe ¡tPllr
n~parer ~es
perles ; mais
i1
n'a poiQt
pafi~
jufqu'~
nous ,
/ll
ceux que l'on
~ r~t~b!is
depuis fooc
lr~s-rufpe~~.
Vgyez.
)\1ARTYROJ.(>GE .
L'ere des
pzart}•rJ
efl uqe ere que
I'Egypt~
&
1'¡\byf•
finie ont fu ivie
&
fuívent encare, IX
q¡¡~
les Mahomé•
t3os
m~me
on¡ fou ven¡
m~rquée d~puis q)!'il~
fon¡ rpal·
tr~s
de I'Egypte. On la prcnd dq
~omwencement
de
la
pcrfécutlon de
Dio~létien,
qui fut l'an de )efus Chrifl
302
ou
303.
L'ere des
n¡~rtyr1 f~p~lle ~!lffi
!'rrr
¡~,
Dioclbie1).
MARTYRE,
f.
m ,
martyrium, ('l'blo/, )
t6moign•–
ge rendu
a
Jeías-Chrill
&
a
fa religion,
&
f~e!lé p~r 1~
wort
d~
cell!i qui le rend : ou,
(¡
l'on veut, la mort
~ndurée
par un
~hrétien
dans l'unité de
l'églil~
¡>Our
avoir cqnfe(fé
1~
foi de Jeíus·Chrifl; car on diOinguoit
les martyr s des
~o11feífrur5.
On donnoit ce derpier nom
3U I chr6ticns qui ayant
~té
tourmentés pour la foi,
avoient cep.cndant furvécq
a
la pecf.!cution,
&
on
~P·
pelloit propremen¡
mart)"!
ceux qui
avoi~nt
doqné
\\!Qf
vie pour l'Evangile.
Voici qu61lts étoient
\¡¡s
principales
&
les plus 9rdi•
naires cirGonllances du
martyre,
[clon
1\'ll.
Fleury.
L~
perfécmion
co1nmeo~oit
d'o.rdinaire par quelqu•
édit qui
d~fe11doit
les a(femblées
d~s
Clvéüens,
&
con·
<Jamnoit
a
de ccnaines peines ¡ous ceux qui
11~
vou·
droienr pas íacrifier al\
X
idolcs. 11
étoit penn is de fuir
\a perféqltÍOtl, de s'en racherer meme par ari\C\lt,
pOUt•
vu qu'qn ne diffimul:lt point fa foi. Mais les
r~les
d•
l'Eglife défendolent de
~·ex poíer foi-mcm~
au
martyrt,
ni de ríen faire qui pilt irr\t« les p3y"ns
&
a11irer lá
períécution; comme de
bril~r
le\HS idoles, mettre le 'feu
aux
templ~ '
dire des injures
a
leurs dicu x ' ou attaq\·er
publiquemcm leurs
fu ~erllitions .
Ce n'cll pas qu'il n'r
0 i¡ des e>¡cmples de fa,ints martyrs qui om fai t des cho·
fes femb.l3bks,
&
de p!utieurs eQt,r'a.utres qui fe l.l•nt. dé–
noncés
~u.x·m~mes.
M ais on
doi~
attribu.<c ces exem•
pies
fingu,[i~rs
a
des
monvem~ns
extraordlnaires de. la
grace. L l
~11axime
généralo était de nc pl>int tenter
D ie11 ,
&
d'attenclrO: en patiem;e que l'on fil r
décou~err
&
iÍtterr9gé juddiquoruem
pou.~
rcndre co;l.tpre <te fa ioi.
Quand les chré!iens. étoient pris , on le_s
tl;lennit de·
van~
le. tllll§ifirat,_qu.i les interrogeoit i.urid.iqnenlelll-, affis
fur fon tribunal . S.'11 njoteot qu'ils ful(en.t chrétiFns,, vn
lés renvoyoit d'ordinaire fur lcur paro!e , pa¡ce q_q_e l'on
(avoit bien que ceu x qui l'étoient vérira.hlem,em.
n~
le
(lioient jan;¡ais , ou
d~s,
lors cerfoiont de l'etre . Quelque·
fois, pout s'en 3!fnr!(r , pn leur fa!foit faire quelqu:áae
d'idola trie. s:-ns confe!Toient qu'ils fuífent chrétiens, on.
·s'effor~,oit
de Vli,Ín_cre leur conllanee, premierement
parla
perfualion.
&.
par les promerfes,
pui~ p~r le~, 111en~
c.es&.
enfin par les
tou~111ens
..
Les fupP,Iices or.dina¡res étoient, étendre fur un, che-
' valet;' par d"es ' cordrs attachées aux piés
&
aux mains,
&
tirées. des deux. bouts
ave~
..des pnulies; ou penere. par
les n•l!Jns '· avec des poids•.
ma~hés.
aux
piés ¡.
battr¡! _de
vr.rges, ou.
~- ~P,OS.
bátp,ns '· ou, de fouets
ga.rm~de pom·
¡
tes, nommé
feo.!'piopJ ,
ou dr la.nieres
. docuir .:rud, oa
' garnies
d~ ball~s d~
plqmb . On en a
V.ltgrand nombre
, ffi!)\lrir
ÍO\)S
les
C,O!JpS.
D:autre~,
éta!U étetldUS,
0 0
lcllr
brü]oit les cótés,
&
on
le~, déchiroit· avec
des ongles o!l
des peignes de fer; en lbrte que fouven[ on
d~couvr01 t
l~s c6¡~s juíql¡'a_~x_·
emrailles,
&
le feu entrarlt _dans le
ooms ,, étouffoir.
le~
patlens . Pour rendre ces. pla1es plu_s
fenlibles, on les. froltoit quelquefois
de fel&
~e
vmat•
gre ' ·
&
on. les. rouvroi¡,
Jorfqu'ell~s
comm.en~olent
a
fe
fermer .
Pend:int aes tourmens. on inrerrogenit to11jours.
Tqut
~~· 'l.~j
(e
d(foit,'ou par.
1~
juge
Oll
par les p3tft
ns, étoitécd~
II!O! puur mot par des gretllers,
&
ti en
dem.cu...
[0\,