Table of Contents Table of Contents
Previous Page  150 / 760 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 150 / 760 Next Page
Page Background

M AS

pleces de trois íortes, dont la forme

&

le caraéiere

r~pondent e•oaconent au (cns pT<' prc

&

paniculier de cha–

cun de ces termes.

Le~

premiers

~t

les plus commun; étoient ceux qui

repré fentoient les perfonnes au naturel;

&

c'étoit pro–

prt: mt:nr le genre qn,on nommoit

.,o,.,..¡., .

Les

deux

autres étoient moins ordinaires ;

&

c'efi pour cela que

le m<>t de

7 1•••-TOin

pm

le dellus,

&

devint le terme

générique . Les uns ne fervoie*

qu'~

repréfemer les–

ombres; mais comme l' ufage en étoit fréquent dans les

tragc'dies ,

&

que leur apparition ne laiffoit pas d'avoir

qnelque chole d'effrayaAt ,

ks

Grecs les. nommoient

1-''1·

~~"u

1

""''.

Enfin, les derniers étoieot faits

9'1"pres ,

pour

tnfpirer la tcrrenr,

&

ne repréfentoient que de¡ fi gures

affreufes

, te

lles que les G or¡:ones

&

les Furies;

&

c'e(l

ce qui lt

!t.Jr

fit

dnnner 1e nom de

,.,,.;,~~,.,.

11

ell

vra

iffemblable que ces terrnes ne perdirent leur

wemier (ens, que lorfque les

m a{<fU<J

eurent emierement

changé de forme, c'efl a-dire du tC!l}S ' de la nouvelle

coméJie: car jufques-lii, la différence en avoit été fort

fen lible. M ais dans la fnite tous les genres fu rent con–

fondus; les comiques

&

les tn•glques ne différerent plus

que par

la

grandeur ,

&

par le plus ou le m oins de dit:.

fnrmité ; il n' y e

ut

que les

m afoucs

des dan(eurs qui con–

fe rverent leu r premiere forme. En g!!)éral, la for me des

m afquu

comiques porwit

w

ridicule,

&

aclle des

ma·

f ru•s

tragiques

ii

in fpirer J¡ terrcur . Le· genre faryrique

fondé fur l'im1gination des Po,eres , repréfentoit par fes

m a['{rus ,

ks Satyres, les Faunes, les G ycl,opes,

&

au–

tres mnnllres de la fable . En un mo t ,

c~aque

genre

de poéfie dratl}atiquc avoit

de·

,, aft!rus

particuliers,

a

l'aidc de[quels l'aé}enr paroiffoit auffi conforme qu'il

le

v ouloir , au caraélere qu'il devoit (outeoir .

De

plus, les

uns

&

les autres avoient pluficurs

r1afques

qu

1

ils chan–

geoient (elon que leur rule le requéroit.

Mais cornme c'erl

la partie de leurs ajurlemens qni

a

le

moins de rapport

~ 1~

maniere de fe mcttre de nos

aaeurs modernes,

&

a

laquell_e par conféquem nous

a vons le plus de peine

a

nous préter au¡ourd' hui, il

e~

bon d'examiner en

raíl, quels avantages

les anciens

tiroient de leurs

mafqr111 ;

&

fi les inconvéoieus étoient

c:ffeaivemtnt aum grands qu'on fe !'imagine du premier

~}}ord.

L es gen• de théntre parmi les

anden~,

crqyoient qu'

une . cenair1e phyfionomie é tQÍt tellement elfentielle au

perfonnagc d'un certain cara

a

ere, qu'ils penfoicnt, que

pour douner

Ul!C

connoiffance COmplette du cara8ere de

ce perfont¡age, ils devoiem donner le delfeio du

maF¡ue

propre ii le repréfenter. li s pla<;oient done

apre~

la

IJé–

fi ;¡ition de cha que perl'qnnage , telle qu'on

~

coutume de

la Jl)eme

a

la

tete des pieccS de théatre,

&

(o us le ti·

tre de

D r.>mátis per(ond! ,

un dcffda de ce

mafqr¡e;

cette

inrlrué}ion let¡r (emblou néceffaire . En effct, ces

ma–

f '!ues

reoréfemoieot non-feulen¡.ent le vi(age, mais mé–

m e la tete entiere, ou ferrée , ou large , ou chauvc, ou

,;on~·erte

de cheveu

x,

ou roqde, ou pointue. Ces

111a–

fr un

couvroient toute la t<'t!: de l'aaeur;

&

ils paroif–

foient faits, comme en J!lgeott . le _finge d'Efo?•, pou_r

2voir de la cuvelle .

Ü'l

peut ¡ uilttier ce que nous d •–

fons , en ouvrant l'ancien 1n anufcri1 de Térence, q¡¡i

Fil

a

la hibliothcque du Roi'

&

m~!l)e

le Térence de

p1adame D acicr . '

· ·

L'u(3ge des

mafrtt~s emp~choit

done qu' on ne vlt fqu–

v ent un aél:eur déja fl étri par

l'~ge,

jouer le perfonnage

d'un jcuoe homme amoweux

&

~imé.

Hyppolit,c, H er–

e uk ,

&

Nefior , i1e

paroiffoi~tH

fur le théatre, qu'avec

une tete recoonoiffable

a

l'aide de Ca Cl)n'/enonce avec

)eur caraél:ere conn u . L e vi

fa;;¡~

Cous leq¡¡él l'aaeur pa–

roiffoit, étoit

to11jou rs alforti

~

Con role,

&

l'on ne

voyoit jamais un co médien jouer le role d'un honnéte

homme; avec

·¡:¡

phylionornie d'un fripon parfait. L es

compolireurs de déclamation, c'erl Q uir¡til ien qui parle,

lor[qu'ils meuenr ¡¡ne piece au tl¡éatre , fa vent tirer des

m afr¡_tteS

meme le p3thétique

o

D ans les ¡IaBédies . Niobé

~ar ol~

avec un vi!ilge

trific ,

&

Mé<lée nous annonce

fon caraaere, par

l'a~r

atroce de fa pl¡y(ionorpie. La

force

&

la ficrté (ol)t dépeinte& fur le

maf'Jrtc

d'Her–

c:ole. Le

maft¡~<(

d! Ajax erl le vifage diun homme hors

de

1ui-meme

o

Pans

les cotpédies , les

mafr¡un

des va–

Jets, des m1rchaods d'e(claves ,

&

des parafites ,

!=eux

des

perfonn~ges

dlhommes gro!ljers , de fol dat, de vieil–

le, de counilime

1

&

de fe mme efclave, om tQQs

lcur

caraél:er.e par icqlier . On difcerne p1r le

ma(que,

le yieil–

lard aufi ere d'avec le viei!lar¡l it¡dulg¡:n¡¡ les jeunes gens.

q ui (om

íagt$ , d'avec ceu x qui

l<int

déb:wcl¡és; une

jeunc tille

dlav~c

une femmc de dignité . Si lé p!!re,des

jntér~rs

duque!

i1

s'agit

princiNl~ment

dans la comé–

¡ji~, qoi~

étre

~u~l~uefois

!=on¡e111

1 ·

&

~u;l~t¡efoi' f~ché,

M AS

i1

a un des fourcils de Con

mafqru

froncé,

&

l'autre ra–

batu ,

&

11

a

une grande aneotinn

á

mom rer aux Cpeaa–

reurs, cclui des có tés de fon

maf'lue,

Jeque! convient

i

fa lituation préfcnte

o

On peut coojeaurer que le comédieo qui portoit ce

mafque,

fe tourooic tantót d'uo cóté, tantót d'un au–

tre, pour momrer to<ljours le cóté du vifage qui

con~

venoit

a

fa fitoation aétuelle; quand o n j ouoit les

(ce–

nes ou

i1

devoit changer d'affeilion, fans qu'il pilt chan–

ger de

mt~fqru

derri<re le théatre. Par exemple,

ti

ce

pere cntroit coment (ur la fcene, il préfentoit d'abord

le c6té de Con

maji¡ru,

dont le fourcil é toit rabattu;

&

:orfqu'il changeoit de Centiment. il marchoit fur le théa–

tre,

&

il faifoit li bien, qu'•l préfentoit le cóté du "'""

f'frrc,

'dont le fourcil étoit froocé , obfervanr daos !'une

&

daos l'autrc fi tualion, de fe tonrner toiljours de pro–

ti!. N ous avons des píerres gravées qui repréfenrent de

ces

n¡afqua

ii double vi(agc,

&

quantité qui repréfen–

tent des limpies

maf'ft<es

tour diverfifi és . Pollux en par–

lanr des

mafr¡ues

de caraaere>, dit que celui do

'l'ieil–

lard qui joue le premicr róle daos la comédie , doir

~ere

chagrín d'un có té ,

&

férein de l'autr&. Le

m~

me au–

teur di1 auí)l, en parlant des

mafrues

des tragédies , qui

doive[)t érre cara8c!rifés, q•Je celui de Thamiris, ce fa–

;neux

té mérai~e

que les IVJufes rendirel}t qveugle, paree

qu'il avoit o(é les défier, devoit- avoir un

ooil

bleu,

&

l'amre noir.

L es

mafrua

des ¡1nciens mettoient encore beaucoup

de

vr~iUemblance ,

daos ces pieces excellentes ou le nreud

nalt de l'erreor , qui fait prendre un perfonnage pout un

autre perfoooage, par une partie des ,aéleurs. Le Cpeaa–

teur qui

(e

trompoit lui-méiJie , en voulant <lifcerner

de'!¡ aaeors, dont le

""'f'l'"

é_t~it

aum ' rctrernblant qu'

on le vouloit, concevoit h cil

em.nt

que les aéteurs s'y

mépriífent eux-memes . 11 fe l

ivroit d

qnc fans pei¡¡e

a

la

fuppoíition fur laquelle les ineidens de la piece fom fon"

dés , a>t-lieu que cette fuppofition erl li peu

vraiíT~mbla­

ble parmi nous, que nous avons beaucou¡>

d~ p~ine

i

oous y preter . f?ans

la reprérentatioo des deux pieces

que M oliere

&

R er;¡ard OJH imitées de Plaute , IJOUS re–

connoiffims difi inaen¡em les perionnes qui donnem lieu

a

l'erre~r,

pour érre des perfoonages diíférens.

Gom–

tn>!nt CQI}Cevoir que les aut res a8eurs q11i les voyent en•

core de plus pres

que

nous pniífent s'y méprendre? Ce

n'ell: done que par l'habitude ou nous fommes de nous

prérer ii

tOlJ.tes les fnppolittons établies Cur

1~

¡héitre;

par l'ufage, que nous ent rorlS daos celles qui font le

nceud de

1'

Amp!¡itrion

&

des Ménechmes

o

Ces

mafqun

donnoiem encore

311X

anciens

la com–

modité de pouvoir faire joe1er ii des hommes

~eux

d<:¡

perfonn•ges de femmes, do

m

la dé,clamation demandoi_t

des poulmon, plus rnbufies que ne

le font communé–

meqt

~.eu ~

des femrr¡es, fur-tQUl q11and il falloit fe fai re

enrendre en des lienx auffi valles que les

thé~tiés !'~110iept

a

R ome .

~o

effet , plulieurs

p~ffages

des écrivains de

J!antiquité, entre autres le récit que fait Auln-gelle de

l'aventme arrivée

a

un comédien nommé Polus, q•¡i

jouoit le perfonnage d'Eleé}re, nous apprennent que les

anciens dirlribuoicnt fouvenr

a

des hommes des róles

de femme.

Auln~;:elle

raconte done, que ce Polus jouant

fur le théatre d'J'!-theoes le ro le· d'E leél:re d•ns la

rr~:

gédie de Sophocle, il entra fur la fcene en tenant

un~

urne ou é1oieot véritablemeut les

~eodres

d'un de fes

e1¡f~qs

qu'il venoit de perdre. Ce fut dans l'endroit de

la

piece

o~

il

falloit qu'Eleare panlt tenaot dans fes

mains l'urne ou elle croit que fonr les cendres de fon

frere Orefie . Comme Polus fe toucha Cl(Ceffi vemcnt en

apoílroplnr¡t fon

~roe,

il toucha de

m~me

toute l'affem–

blée

o

J

uvénal dit , en critiquant N éron, qu'il falloit

m ettre au

x

piés des Oat¡¡es de ce¡ empereur des

mafoues;

des thyrfes ,

la

robe d' Antigone enfin , f'Omme une

ef'pcce de rropl¡ée, qui confeJ:\\I At la mémoire de fes gran.

des aaion_s . Ce difcours fuppofe

manifefiem~nt

qt¡e

N

é–

ron avoit joué le r61e de la fcene d'Etéocle

&

de Po·

!inice daos quelque tragédie _

On iotroduilit aum ,

a

l':iide de ces

maf'fUt1,

toutes

forres de nations étrangeres fur le théitre, avec la phy–

liono mic qui leur étoit particqliere .

Le

rnaf'!ue

du ba–

tave

au~ f'~eveux

rm¡x,

&

¡¡ui efl l'objet de vorre rifée,

fait peqr aux

eqf~ns,

dit

M

arria!.

Rufi

ptrfoniJ B atav i

Q_uem

t1t

derider, h,u

timet

or.-

p111r.

.Ces

>pa['frus

donnoient meme lieu :¡ux amans de faire

de~

galanteries

a

leurs maltreffes . Suétone nous apprend

que lorfque Nbon mootoit fur le thé!tre pour y reprt–

fenter

Q!J

diea

Qlj

un héros,

¡t

por1ol1 un

m afi(_u•

fai¡

·

d

~pr~s

o