11.1
MAR
toujours eu 31 jours. Le mois de
Mars
palfoit pour
~tre
rnalheureux pour les mariages, au fli -bieo que le mois de
Mai. Numa changea l'ordre ioflitué par R omulus ,
&
fit commencer l'année au premier J an vier: l'année
(e
rrouva aiofi de douze mois , dout
j anvier
&
Févricr
étoient les premien. C'efl dans
k
mn1s de
MarJ
vers
la fin, que le primems commence, le foleil euuant au
íigne du bélier .
ChambtrJ.
~ARS
'·
e
fl1ytho/.)
le dieu des batailles étoit, feIon
H~ ~u;>de ,
n ts de Jupiter
&
de Juno
o.
Bellone
ía
fce ur con–
dUILOlt fon char; la Terrcur
&
la
Crainte
,.;s.,
& .,.;,,.,
qu~
la Fable fait fes deux fils,
l'accomp~~noient.
'
fout le monde conno1t d'aprcs Homerc, I<s princi–
pal<s avaotures de
M11rs;
t
0 •
fon jugt:ment au confe.t
des douze dieux pour la mor< d'.'\llyrotius fils de Ne–
plune :
Mars
le défendit
fi
bien qu'il fu t abfous;
;z.O.
la
rnort de Ion fils Afcalaphus, tué au tkge de Troie, qu'il
courut veuger lni-meme; mais Minerve le
e
amena du
-champ de bataille ,
&
le fit alfeoir malgré fa
fureur.
3°.
Sa blelfure par D iomede , dont la
m~me
Mefle con·
duifoit
1'1
piq•1e:
il1•rs
en la retira
m
jeua un cri épou–
ventable , tel q11e celui d'11ne armée em iere qni marche
pour charger l'eonem1. Le medecin de l'Otympe mit
fur fa blet!ure un baume qui le g11érit fans peine, car
dans un dieu il n'y a rien de mortel.
4o.
Enfin
les
amours de
il1ars
&
de V énus font chantés dans l'üdyf–
fée; les caplifs mis en liberté par Vulcainlui-m2mequ'on
des-honoroit, s'eovnlerent, l'lln daos la Th race
&
l'au–
·tre
a
Paphos. C'ell au fujet de ceue avanture que Lu–
.crece adrelfe ces beaux vers
a
Vénus.
Hunt tu, div4, t11o ruNbant.m corport [a11é1o,
Cirt umfufa fuptr, [l11•wis tx •rt /o'lu"las
fttnát.
Daos ces momens heureux, que livrée
a
fes embraf–
" femens vous le tene"Z. entre v'?s bras facr<!s, emplo–
" ye?., be!le déelfe, pour adouctr fon caraaere, que!–
, ques-unes de ces douces paroles do
m
le charme efl
li
,
ravilfant
,, ,
Je lailfe
a
t'abbé Bannier l'application de toutes ces
fiaions fabuleufes; j'aime mieux m'occuper des faits.
Les anciens monumens repréfemem
il1ars
fous la
ti·
gure d'un grand hommc armé . d'un cafque, d'une pi·
que,
&
d'un bouclier, tantót nud, tamót avec l'habit
rnilitaire, mémc avec un mantean fur les épaules, que!·
quefoi> barbu, mais a!fct fouvem fans barbe.
Mars
vaia–
quellt paroit portanr un trophée,
&
Mars
gradivus dans
l'attitude d'un homme qui marche
a
grands pas .
11
me femble que le culte de
Mars
n'a pas été fort
répandu
e
hez les Grecs; car Paufauias qui fa11 mention
de tous les temples des dieu
x
&
de toutes les
tlatues
qu'ils avoi€ot dans la Grece, ne parle d'aucnn ten•ple
de
Mars,
&
ne nomme que de11x ou trois de fes !ta–
tues, en, partic111ier celle de l.acéd émone, qni étoit liéc
&
garottée, •lin que le dieu ne les
abandonn~t
pas dans
!el guerres qu'ils aura em
a
foutenir. Mais fon culte
triomphoit chcz les Romaius , qui regardoient ce dieu
en
mme le pere de Rom11lus,
&
le proteé\eilr <fe leur
empio·c. Panni les temples qu'il eut
a
Rome, celui qn'
.Augufle tui dédia apres la bataílle de Philippes, fo us le
nom de
Mars vmgmr,
palfoit pour le plus céleb1e,
V
itruvc remarque que les temples de
Mars
étoient de
l'ordre dorique,
&
q11'on
l~s pla~oit
or<finairement hors
d es murs, a6n que le die11 fOt
1:\
comme un rempart,
pour délivrer les
m~rs
<fes périls de
la g11erre , Cepen·
dam dans la
1
vi!le d'Halicarnafle le tem¡>le de ce dieu
fut érigé au milieu de la forterelfe. Les falicns,
j:>r~tre5
de
il1ars'
formoienr
a
Rome un collége facerdotal treS•
con fidérable.
royez
S<\LIENS.
Le
gramen, le coq
&
le vautour tui étoient confa–
<:rés. On lUI immoloit d'orc:hnaire le ¡ameau, le verra¡
&
le bélier .
ll
y
a
une infcription qui prouve qu'on le mettoit
quelquefois dans ' la claffe des divinités inferi)Qies ;
&
~
qui ce tilrc couvenoit il mie11x qu'a un die11 meurtrier,
dont le plailir étoit de repeupler fans celfe de
nollV~ll~
habirans
le
royaume de Plt¡rou?
Les principaux noms qu'il ponoit-font expliqués
dan~
cer ouvrage; mai>
1~
plus íngéoie11x de tous , ert cetui
q11'Homere IUI doune, en J'appellant
/J/Ioprofallos,
in·
contlanc, dév o11é
tantht
~
un parti , rantót
a
l'a\l!rC ,
L ycophron le nomme
u uentiJ pajimn pr..,/iit;
car, dit-il
1
le carnage efl fa no11rriru re .
(D.
.
1
)
MAKS, (
Littlr.)
e
étoit le prem•cr mois de
l'ann~e
che?. les Romains; quoiq11'il e4t pris fon nom qu dieq
M a"
on l'avoit mis fous la proteaion de
Mllf~rve.
Le; calendes de ce mois
~toient
remarquables
p~r
plu,
ieurs céiémooics. On allumoit le feu oouveau fur l'a\1·
MAR
te! de Vena: on ótoit, dit 01•ide, les vieitles branches
de laurier ,
&
les vieilles COllronnes lant de la porre du
roi des facrifices, "}Ue des
maifo~s
des damines
&
des
·haches des con(uls, pour en fub(lttuer de nouvelles. Le
m~me
jour on célébroit les matronales
&
les ancilics,
ou la féte des boucliers facrés . L e
6
arriv oient les
f~res
de Vefla ; le 14les équiries : le tj" ,
la
fcte d'Anna- Pc–
renoa; le
17,
les libérales,
&
le
19 ,
la grande
f~te
de
M inerve, appellée
les
'l";"'l"~tries,.
q11.i duroient cinq
JOllrS; en fin le lj" on célébr01t les hrlanes.
On trouve ce mois perfonni6é fous
la figure d'un
homme
v~m
d'une peau de lollve, puce que la louve
étoit confacréc au dieu
Mars.
.,
11
etl aifé, dit
A
u–
'
fonne, de reconnoitre ce mois par la peau de lou
ve
,; dont
il
etl ceinc, c'ert le dieu
Mars
lui· méme qui la
,
tui a donnée; le bouc pétulant, l'hirondelle qui ga·
,
'l.ouille, le vaifleau plein de lait
&
l'herbe verdoyante,
, nous annoncent dans ce moi> le printems qui com·
, menee
a
rena!tre ,. •
(D.
J.)
MARS,
tmtplt
Jr,
(Arthi!eé1. an<. )
Ü~!
voit en–
care auJOllrd'hui quelques vefl1ges de cet anc•en temple
daos un endroit de R ome
appell~
la
pla« do pritres,
entre la rotonde
&
la colonne anronine.
S1
forme étoit
périptere, c'ell-a-dire qu'il étoit environné d'allées en
forme de cloitre. Sa maniere étoit picnotlile
o
u
a
CO·
lonnes preffées. ·Palladio a donné le plan de tout l'édi–
fice d'apres une aile q11i de fon tems f11bfifloit eocore
prefqu'entiere.
(D . '] .
)
MARS, fl!R,
•u
Acrl!R, REM2Dl!S MARTJAUX,
e
M
ati.remedirale
&
Chymie pharmactutit'".
)
les re–
me
des q11e
la Médec10e tire du fer, font
1
•
le fer
en
fubílance, ou la timaille de fer:
;z. 0 •
fes différentel chaux,
favoir la rouille de fer
le fafran appellé
t~plntif,
&
le
fafran appellé
aflringent';
le fafran de
mars
antimonié de
Stahl , l'cethiops marrial
d~
Lemery le fils,
&
la terre
douce de vitrio! :
3°,
les fels neutres martiaux, fuus for- ··
me concrete, ou fous forme liquide ; favoir, le vitriol
de
mars
&
le fel de rivkre, qui efl un véritahle vitriol
de
mars;
le tartre martial 011 calibé, le Cirop, l'extrait de
mars
&
la bo11le d'acier; les teintures martiales tirées
par le> acides vé?,étaux,
&
m~me
les
teiot~res ~rdinai·
res tirées par
l'~fprit· de-vin,
qul font des d•lfolunons de
~els martiau~,
ou qui ne font rien; enfi<l la t einture mu–
tlale alkaline de Sthaal:
40.
les íleurs mart•ales appellées
a
u
ffi
ens martis
&
marJ diapborl&i<¡ue:
f
0
•
les eau:t
martiales
ordinai~es
c'etl-a-dire non vitrioliques; l'eau
appellée
txtiné1ioni; fabrorum,
c;'efl-a-dir~
dam l_aqllelle _
les forg•;rons éteignent le fer roug1 au feu,
&
les hq11eurs
aqu~ufes
daos lefquelles
OD
fait éteindre
a
deflein des
m orceau
x
de fer rouillés
&
rougis au feu.
La timaille de fer ou d'acier qu'on em¡;loie
f~ns
qu'
elle foit calcinée ni rouillée, telle qu'elle no.m v1ent des
ouvriers qui poliffent le fer, doit
~tre
broyée fur le por·
phyre
j11fqu'~
ce q11'elle (oit réduite daos l'état d'alkool,
ou poudre tres·fllbtile.
Les différentes chaux de
mars
fe préparent de la ma–
niere f11 ivante
t".
b
rouille fe fait
d'elle-m~one,
com·
me rout le m'onde fal!,
il
n'y "
qu'~
1:\
détacher en ra–
tiffant légérement du fer, ou elle s'ell formée,
&
la
porphyrifer,
fi
oo veut la porter
a
nn érat de plus gran·
de rénuité. Ce remede n'efl proprement q11'une
m~
me
cho fe ;JVeC le fuivant, qui etl beauconp
pl~S U~té
.
Safran dt marJ
appellé
aplritif:
.~rene"!. hm~rlle
de
f~r
ou lames de fer, relle quantité qu tl vous plar:a ; la h·
maille vaut mieui, paree qu'elle hiite l'opérauon; pre·
nez <fonc de la limaille par preférence, expofez-la
a
la ro–
fée,
0 •1
:¡rrofq-la de rems en terns avec de _l'eau de
plui~,
jufqq'a ce qu'elle (oit convertie en _romlle, _qu.e
vous alkoolifere?. f11r le porphyre , Les anc1ens Ch1mt·
fi~S
Ont \!Iigé
~x preflé ment
&
CXCIUIÍVement la rofée,
&
mi!
me
1:¡
roíée d11 mois de M
a;
tJoyet;.
a_vec co'!'·
l>ien de fvndement
a
1'
article
Ros
tE, (
Ch•mte) .
Vorl~
pourquoi ce fafran de
m4r1
cft
ordinairernent prefcnt
daos
l~s
livres de Medecine, fous le nom
defafrlln de
mars
prép¡H~
a
la rofée de Mai ,
/fft~iali
rore ·
.
Safran
d~
mars,
appellé plus communément
'!fi'!""
gent
'111'
aplritif , prlparl par /e foufrt:
prene"L
lunallle
ae fer récep¡e
&
non rouillée,
&
fle11rs de foufre ,
p~r¡ies égales, fai!es-en une
p~te
avec f11riifante quanmé
d'eau; pla¡:e1. cette pate dans
110
vqiffeau convenable,
&
lai!fez·la fermenterpendant
~inq
oq
(i¡
heures; alors cal–
¡:inet la n¡atiere
a
un fen viol;nt , la remuant tri:s-f.>u·
vent avec une fpatule de fer
Le foQfre
co~nmence~a
par fe bn11er,
&
immédia¡ernent apres la mauere parOJ·
tra ooire'
&
en continuant a
!•
¡:¡¡lciner
a
g~and
feu'
en remuant affiduement la maderQ pendant
env~ron
deux
heures , elle prende& une cduieur rouge foncée qui
an·
non·