MAR
ou fept fo\ioles raífemblées an bout d'une longoe queue
en forme d'une main ouverte; la verdore en efi shar–
mame au printems . L'arbre darme fes fleors des la fin
d' Avril; elles font blanches , chamarrées d'une teinte
rougearre ,
&
elles fom
rép&nd~es
fur de longues grap–
pes en pyrarnide: ces grappes v¡ennent au hout des
~ra~ches, fe foutiennent daos ijne polition droite,
&
~cur
quantité fernble couvrir
ki
t~te
de l'arbre. Les frui¡s
qni fuccedeot font des rnarrons , renfermés daos
~<n
br01¡
épineux comme celui des chii raignes, ,Ce
mMon.nitr
elt
d'un tempérament ?or
&
robuile , d un accror!fe.rnent
prompt
&
r~gulier;
¡1
réuffit dans toutcs les expolnrons;
il fe foutieot dans les lieux ferrés
&
ombragés
a
force
de s'élever: tous les terreins !lli convjennent,
3
l'exce–
ption pourtant de c;eux qoi font trap fecs
&
trop fuper–
ficiels; il ne craint pas l'hnmiqité
a
un point médiucrre;
fes
racines ont tant de force qu'elles pafTer¡t fous
les
pavés
&
percent les murs: er¡fin,
i\
n'ex igc ni fui r¡
ni
culture . Te\les fon t les
qualit~s
avantageufes qui ont fait
rechercher cet arbre pendant p\ps de cen¡ annces. Nbis
depuis quelques term fon
regn~
s'efl affoibli par la
~ru
preté
&
la perfeélion qui fe font inrroduites dans \es ¡ar–
dius. On conv ient que le
marronnier
el1
d'une grande
beauté au priorems, mais
l'agrérnent qu'il érale
n~
fe
foutient pas dans le refle de l'année .
M~m~
avant la
fin de Mai le
mar,.onnier el!
fuuv~n t
dépouillé de fes
feuilles par les hannetons; d'autres f'liS
les chaleurs du
mois de Juin font jaunir les feuillcs qui
tombcnt bien–
tOt apres avec les fruits
~vortés
par la Jlrande [écheref–
fe; il arrive fOt¡vent que les feuilles Cont
Cévor~es
au ny>is
de Juillet par une
chenill~
a
grauds poils qui s'cngendre
particulierement [ur cet arbre; mais
0 11
re
plaint [qr· toqt
de la malpropre¡é qu
1
il caufe pendant toute la belle fai–
fon; d'abord al) prlntems par
la
chute de
[~s
fleurs,
&
enCuite des coques hériffées qui enveloppent le frui¡;
3pres cela par les marrons qui fe détachcnt peu-a·pcu;
~nti rr, p~r
[es felJilles qui ¡ombent en automne: tour cela
rend les
~romenades
impratlcables il -moins d'un foin con–
tinuel , Ces inconvéniens [onr caofe qu'on n'adrner ;\–
préfent cet arbre que dans des
pl~ces
éfoignées
&
pet¡
fr~quem~es:
il a de plus un grane! Mfaut; il veut cro!tre
ifolé
&
il
r~fufe
de venir lorCqu'il efl lerré
&
melé par–
mi d'autres arbres: mais
le
peu d'u¡ilité de fon bois elt
encare la circonClance qui \e fait le plus né,¡ligcr.
Le feul moy.err de multiplier cet arbre efl d'en Cerner
les marrons , [oit apres lenr m1mriré au mois d'Oét ,.
bre, ou au plus
t~rd
au rnois de
F~vrier .
Avec peu de
recherch~s
fur la qua lité du terrein, un foin orqinaire
pour la pr4paration,
&
avec la
fa~
oo comrnune
<le
le–
mer en pepiniere, les marrons lcveront aifément au prin–
tems. 1\s ít!ront er¡ état d'étre !ranfplautés
i
dernNre
au bout
de
<;inq ou fig ans; mais ils ne dnnqeron"t
des fleurs
&
des fruits qu'á enviran do01.e ans. Cette
tranfplant~tion
le doit faire pour le mieu
x
en aoto!nne,
encare durant J'hiver tant qu'il ne gele pas, m
eme
a la
fin de février
&
pour le ph¡s tard an commencernent
d~
Mars, On fu ppofe pour ces
d~rniers
cas que l'on ama
les plan¡s ;\
porté~
de foi; car, s'il fau t les
faire venir
de loin,
il
y
~ura
for t
~
craindre que la gelée n
1
endom–
mage les racines; des qu'elles
~~~
!ont frappées, l'arbre
ne reprend pas .
11
faut
Ce
garder de rctrancl¡er la téte du
mnrronnier
pendant
IOU[C
[a jeune(Te , n
i IT)erne lorS de la
tr~n(p\an
tation
1
cela dérangeroit fon
accroiífctr.em
&
le pro, res
de fa tige ; cene [eq que daos
la force de
I'Sg~
qu'on
pourra le
t~rller
fur
les cOtés pqur dégager
fe~ ~llées
&
en rehauffer le coavert.
P~r
ce moyen l'arbre Ce f,¡r–
ti6e, fes branches Ce mnlriplient
1
fon feuill3ge
s'ép~iffi:,
l'ombre fe gollJplete, l'objet an¡JQilCe pendant du rernS
.fa perf'eélion
1
&
prerrd peu,ii-pelJ cet air de grandeqr qui
fe fait rcrnarquer daos la grande allée des jardins du pa–
lais des Tuileries
3
París.
Le
marron11itt·
~tl
plus propre qu'aucun autre arbre
a
faire du couvert, a douner de I'ombre' a procurer de
la fralcheur; on
l'employ~ra
avec fucccs
a
forrncr des
avenues., des allées, des qurncoqcos , des falles, des
grouppes de verdure,
&c.
Pour planter des
~lié
es qe
maronniers
1 0 0
met ces arbres
a
la dinance qe quinze .
dix -huit
&
VÍI!I(I piés, [eIon la qualité du terreiu
&
la
largeur de
l'all~e.
On en pcut auilj faire . <!c bonnes
haies, en )es p\antant a quatre piés de
dif\~nce
1
tJllÍS
011
ne doit pas 1' employer
a
garnir des maffifs ou des
bofquets
1
par~e
qu'il [e dégrade
&
dépérit entre les au·
tres arbres
1
i¡
moins qu'il ne domine fur eux . Cet ar–
bre lm¡ffre de fortes incifions [a
m
inconv~nient
1
&
me–
me. de grande& mortoifes; on a
yQ
en Angleterre des
pa\r!f~d~~
dont les pieces de fupporr érorent infi
~ées
dans
le
trp¡¡~
de¡
marronniers,
fam qu'il parut
apr~s
plulieur§
MAR
117
ann~es
que cela leur caufh de dommage. Cet arbre
prend tout lun accroiífement au mois de Mai en rrois
femaines de tems; pendant tour le refle de l'année, la
fe ve n'e(l employée qn'a fortifier les nouvelles pouiles,
a
former les bourons qui doivent s'ouvrir l'année fnivan–
te'
a
perfeªionner les fruits,
&
a
gru!ll r la rige
&
les
)¡rancoes .
Quoique le bois de
marronniers,
ne foit pas d'une uti–
)it{
~énérale
&
immédiate, on peut cependant
en
trrer
d~
Cervjce. ll efl
bl~nc,
tendre, mollaife
&
fila ndreux ·
i) ferr
~llX
Menui!iers, aux Tourneurs,
~ux
Boiífelliers'
~ux !lcnlpt~urs,
m€ me OlJX Ebéniiles, pnur des
ouvra~
g¡:~
groffiers
&
.couver¡s loit par d11 placage ou par
la
pern¡ur~'
Ce pors n'efl fujet
a
aucurre vermotrlllre, il re–
~oit
un beau poli , il prend
~ifément
le vernis, il
a
plns
de fermeté
&
il Ce eoupe plus r¡et· que le tilleul,
&
par
confi:qu~nt
il efl de rndllctlr len·ice pour la Gravure.
Ce bois n
1
eil un
p~u
propre
a
bruler que quand i) erl
verd.
Les rnarrnns d'inde préfenrent un objet bien plus fu–
fcep¡ibl~
d'utili¡é.
M.
le pré!ident Bon a trouvé que
ce frui t peur [ervir
a
nourrir
&
a
engraiífer tarn le gros
&
n¡enu bétall que les volailles de toutes Cortes , en pre–
nant leulement la précaution de fa;re tremper pendam
quaraore,qoit heures dan¡ la leffive d'eau
p~!fée
a la
chau~
vive,
les
marrons aprcs les avoir pelés
&
coupés
en qQatre. Euluite on les fait cuire
&
réduire en bouil–
lie pour les donner aux
anirnau~.
On peut
gard~r
ces
marroos rourc l'annéc
1
en les faifanr
pel~r
0t
féchcr foic
au tour ou au foleíl.
P~r
un proaedé un peu différent,
In mc!me expéríencc a été fai¡e avec beaucoup de
Cueces
&
de pwfit.
1/Qyt>:.
/~
']ournal lconomirtte , Ollobre
t
7f
r .
Mais M. Ellis,
autrt¡
r a11glois '{lli
a
fait imprimer
m
1738
un traité
fr~r
/t,
Cult11.rede q¡¡tlques arhre.r,
paroit
avoir ¡rouvé qn procedé plus fimple pour Óter l'a¡ner–
tume
aux
murons d'inde,
&
les faire fervir de nourri–
¡ure aux cochons
&
aux daims. 11
fait emplir de mar–
rons un vieux tonnealj mal rclié qu'on fai¡ trernper pcn–
<!ant trois ou qua¡re jours dans une rivierc : nu!le autre
prépararion . Cependant on a ''
(l
des vaches
&
eles pou–
les rnanger de ce frnit dans fon état natorel
&
rnal)l<é
f<>n amerrume. Mai1
i\
y
a licn
de
croire que cene amer–
tup¡e fait un inconvénicot
1
puifqu'on a remarqué que
les poules qui rnangeoient des marrons fans c!tre prépa–
rés ne pondoiem pas. Ce fruir peut fervir
a
fotire de
tri:~bel amydun, de
la
pondrc
ir
poudrer ,
&
de l'huile
ii
brO–
kr; il eil vrai qu'on en tire pen
&
qrr'elle rcnd une odcur
infupportable , Mais fans l]ll'il
y
ai t ce dernier inconv é–
nienr, un feql marroq d'inde pcut fervir de lampe de
nuit : il fau¡ le peler, le faire [echa
1
le peroer de pan
en part avec une yrille moycnne , le faire
trcmper au–
moios viqgt-quatre heures daos
qu~lque
huife que ce Coit,
y paífcr une perite !I)eche, le mettre enCuite
na~er
dans
un vale plein d'eau,
&
allurper la rnéche le loir, on etl
oífuré d'avoir de la lurnierc JUfq u'au jour. On en peu1
faire auffi une
c~cellenre
pí\tc
a
décqffer les
m~ins
&
les piés: il
f~ut
pelcr
le>
marrons, les faire [ccher, les
piler d.lns m¡ rnortier couvcrt,
&
paffer ceqe
po~dre
don
un
t~rnis
tres-fin. Quand
Ofl
vem s'en fervir, on jene
une qnanri16
convcna~le
de cette poudre
d~ns
de l'eau
qui devient blanche, favonneufe
&
au!Ji douce que dtl
lait ; le fré<¡uerrt ufoge en ell trel·falutaire ,
&
la pearr en
con¡raéle un luflre admirable.
1/oyez pour
ce¡
deu:Jf der'
nr"er~¡
proprjbli le ']Q¡¡rnnl
lconomi'ltt~,
Septrmbu
r
7f2.
Les
marro~s
d'inde on¡ encore
1~
propriéré de favonner
&
blanchir le linge, de
dé~raiífer
les étoffes,
d~
kffi
ven
le
chanvre,
&
on en peqr faire
1
en les
br~lant,
de bon –
nes cendres pour la le!!ive.
Voye7:.
¡,
']or¡rnnl lconomi –
'fU<'
D écembre
'7f7·
En
fin,
il
peuvent rervir
~
échauf–
fer les poi!los,
&
les Maréc!Jaux s'en ferve•H poqr gué–
rir la
ponff~
des
c~evanx :
on fait gran<! uCage de ce re–
mede dans le Levoot ; c'e!l ce qui a fait dooner au
mar–
ronnier d'inde
le nQm
l~tir1
hippocn}lanum,
qui veut dire
cb.itaigqe de che·ual .
Cln pré¡eqd que 11écoroc
&
le fru it
de cet arbre font un
fébr ifu~e
qu'on pcut employcr au
licu du quioq11i11a dans les ñévres intermittentes; on
a[–
fure mérne que quelques m9dccins om appliqué ce re–
mede avec Cueces.
- o~
ne ccinnoit qu' une
l~ule
elpcce de
marronnier
d'inde ,
dont il
y
a deux variérés. l.'11ne
~
fcuille< pa–
na~l\ées
<\e jaqne,
&
l'autre de blanc. 11 en difficife de
[e prqcurer
&
de conferver ces variétés, car, quand on
les 11refte fur des
marronnieri
vigonreux, if arrive fou–
ven¡
qu~ le~
feuilles de la grcffc perdent ¡eur bigarrure en
reprcflant
\~qr
yerdure ljlturelle : d'aifleurs oo vurt da ns
ces varié'4s plus que dans aucun autre arbr.e panaché,
une
apparcn~e
de foibleífe
&
de maladrc qm en óte l'a–
gr~mcu¡.