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Il8

MAR

MAR R ONNI'ER ..;

fiwrs

ror~gn,

pavia,

petit arbre qui

nous eil venu

de

la Caroline en Amérique , o u on le

trouvc en grande quantité dans les bois. Quoiqu'il ait

une tres-grande reíTcmblance

~

tous éosrds avec le

mar–

ronnier d'inde ,

li

ce n'eit qu'il ert

pl~s

petit

&

plus mi–

gnon dans tomes fes parties , les Bocani!tes en ont cc–

pendant fait un genre différcnt du

marr·onnier d'inde,

par rapport

ii

quelque différence qui fe trouve dans les

parties de fa fi<ur. Ce petit

marronnier

ne s'éleve au

plus qu'a douze ou quinze piés:

i1

fait une cige droice,

une jolie

t~te;

fes boutons font jaun3tres en hiver lims

~tre

glutineux comme ceux du

marronnier d'inde;

la for–

me des feuilles ert

la

m~me,

mais elles

[ont

plus peti–

tes, litles,

&

d'uu verd plus

te~drc.

Ses fteurs f0nt ti'une

couleur rouge aíTez apparenre, elles font répanducs au–

tour d"une grappe moins longue , moins fournie que Jans

J'autre

marronnier ,

mais elles paroíffent un

tnois

plus

tard. L es fruits qui leur fuccedent fo m de petits mu–

rons d'uoe conleur jaune enfumée,

&

le brou qui lcur

fert d'enveloppe n'ert point épineux . L'arbrc en pradu it

peu; en,:ore fau r-il que l'année foit favorable . Ce

m dr –

ronnier

c!l robune,

&

quoiqu'il foit

ori~inaire

d'un c li–

mat pllls méridional, nos fache>tx hi•ers ne luí ou fc m

aucun

domma~e.

11 fe plait dans tomes forres de ter–

reins, il réuffit méme dans les terres un peu feches, il

fe multiplie aifément,

&

il

n'exi~e

qu'une culture fo rt

ordinaire. On peut élever cet arbre de [emeu ces, de

branchcs couchées,

&

par

h

greffe en approche o u en

écuffi>n fur le

marronnier d' i;,d<;

la ¡:; relfe en écuifi>n

réuffit tres-aiCémetH,

&

louvent elle donne des fl em s

des la Ceconde année . 11 fauc le femer de la meme fo–

<;on que les ch&taignes, ti donnera des fteurs au bout de

c inq ans . Les branches couchécs fe font au printems;

elles font des racines futlifances pour écre tranCpiantées

l'automne fu ivaute, li l'on a en la précamion de les mar–

cotter. Les arbres que l'on éleve de femence viennent

plus vice, font plus grands

&

plus beaux,

&

donncnt

plus de ft eurs

&

de fru its que ceux que l'on éleve de<

deux autres fac;ons.

Articfe de .W.

D .AvBENTON,

f,ádé–

lrgrtl .

MARROQU IN,

f. m.

(Are mt!ch.)

peau des bo•1cs ou

des che,·res,

Otl

d'un nutre animal a-peu-pri:s femblsble,

appellé

mmo11,

qui ell commun dons le Levant, laquel–

le a ét.é travaillée

&

paíTée en fumac ou en gallc,

&

qu'on a miCe enCu 'te en te!le couleur qu'on a voulu: on

s'eu fert

beau~oup

pour les tapifferies, pour les reliures

des livres,

&c.

On dérive ordinairemeut ce nom de

Maro<

royaume

de Barbacie dans I'Afrique, d'ou l'on croit que l"on a

emprUnté la maniere de fabrÍquer Je

ln41"YO'fltin.

11 y a des

m aroru¡,u

de Levan e, de Barbarie , d'ECpa–

gne, de Plandre, de France,

&c.

11 y en a de rouges,

de noirs , de jaunes, de bleus, de violets,

&c.

Les dif–

férentes

m~nieres

de fabr iqu<r k s

maroruins

noirs

&

de

couleurs, ont paru

li

curieuíes, qu'on a cru que le pu–

blic ne feroic pas faché de le; trouver ici .

Manieu de fabritfu<r le

maroqnin

noir.

Ayant f•it

d'abord Cécher les peau[ a l'air, on

le~

mee tremper dans

des baq uees rem?lis d'eau claire, ou elles rellene trois

fois viogt quatrr. heures; on les en retire,

&

on les érend

fur uo chevalet de bois femb,lable

i\

ael ui dont

Ce

fervent

les Tanneurs, fur lequel on les brife avec un grand cou–

teau de(l iné a cet cfage . On les retr¡et apres cela trem–

per dans

d~s

baquers ou l'on a mis de ttotH•ellc eau que

l'on change rous les jours jufqu':l ce que l'on s'apper•

yoive que les peaux [oient bien revenues. Daos cct état,

on les jette dans un plam. qui en une efpecc de grande

~uve

de bois ou de pierre remolie d'eau daos laquelle on

a fait éteindre de la chaux qu'on a biet) remuée,

&

ou

elles doivenr re1ler pendmt quin1.e jours .

11 faut néannwins avoir foin de les en retirer

&

de

les

y

rcmettre chaque jour foir

&

matin; aprcs quoi on

les

j etter~

d'ans ur¡e cttve pleine de nouvelle chaux

&

de nonvelle eau de laquelle on les retire

&

ou on les

remet "encore foir

&

matin pendam

quin~e

autres jours.

EnCuiee on les rince bien dans l'eau claire, le> unes apres

les

autre~;

on lem Óte le poi! Cur le chevalet avec le cou-¡

teau;

&

on les jette dans une troiiieme enve de laquelle

on les retire

&

ou

on les rcmer

Coir

&

matin pendant

eocore dix-huic jours. On les mee aprcs cela dans la ri–

viere peodant doU?.e heures pour les faire boire; d'ou

étáttt [orties biett riAfées, elles Cone placées

d~us

des ba–

quees ou elles font pilonnées avec des pilons de bois,

en les chaugeant deux foi• d!cau. On les étend enCuite

fur le chevalet pou r les écharner avec le couteau; apres

quoi on les remet dans des

b~quets

de nouvelle eau,

d'ou on les relire pour leur donner une nouvelle fa yon

du

cót~

de la

~eu r ,

pour

~ere

rejettées enfuire dans des

MAR

baqucts done les

eau ~

onr été auparavanc changécs. Apri:s

quoi on les jettc dans un baquee particulier dom le fond

elt pcrcé de plulieurs trous , dans lequel elles íont fou–

lées pendanc une heure, en JCttatlt de tems en cems de

l'eau fraiche par-deíTus a-mefure qu'on les foule. En–

futre on les r'tend fur le chevaler,

&

on les ratiíTe des

deux clités; o n les remee boire dans les baquets toujour¡

rempl is de nnuvelle eau claire;

&

lorfqu'elles

y

onc fuf–

tifamment bu

1

on les en retire pour les coud re touc-au–

coor en forme de raes' eoforte que les jambes de der–

riere qui ne font point coufues, leur [ervent comme

d'embouchnre pour y pouvoir faire entrer une mixtion

done il [ero parlé ci-apres .

L es pe.tux ainli cnufucs, font miCes

d~ns

une cuve ap–

pellée

conjit,

remplie d'eau tiede, ou l'on a bien fait

f<m dre

&

diiloudre de l'excré ment de chien'; on

d

foin

d'abord de les y bien rerourner avec

d~

longs

h~tons

l'elpace d'une demi-heurc; aprcs quoi on les y laiíTc re–

poi<r pendant dou·¿e heures; d'ou étant retirées, elles

lont bien rini"ées dans de l'eau fralche. EnCuite on les

remplit au

1noyen

d'uo ento nnoir, d' une prép:uation

d'eau

&

de t"umac

m~l és

enCemble,

&

échamfés preCqu'i

~ouillir;

a-mclure qu'elles fe remplilfent,

0 11

en líe les

J3mbes de dcniere pour en fermer 1' embo\lchure. En

cec étn on le5 de[cend dans le vaiiTeau ou crt l'eau

&

le Cumac,

&

on les

y

remue pcndanc quaere heures . On

les en retire,

&

on les emalfe l'une fur l'arttre. Apri:s

quclque tems on les change de cóté,

&

on coutinue

de la Corte ju[qu'a ce qu'el le foient bien égouttées . Cela

fait, on les retire

&

on les remplit une feconde fois de

la mi'me préparation; on les coud de nrmveau,

&

on

les remue pendant deux heures; on les met en pile,

&

on ks fait égoucrcr comme la premiern fois . On leur

donne encore apres cela un Cemblable apprét,

a

ia refer–

ve qu'on ne les rcmue ículcment que pendant un bon

quarc-d'heure . Les laiíTant en(uite jufqu' au lendemaln •

matin qu'on les retire de la cttve de bois, on les dé–

coud, on en óte le fumac qui ell dedans, on les plie en

deux de la tete

a

la queue, le cóté du poi! en dehors;

&

on les mee les unes íur les autres (ur le ohevalet,

pour achever de les égouccer, les érendre,

&

les faire

fécher . L orfqu'elles font bien feches, on les foule aux

piés deux

a

deux; puis on les étend fur une table de

bois pour en Óter avec un comeau fair exprcs toute la

chair

&

le fumoc qui per¡t y reller. En fin on les frotte

íilperficlellement d 'huile du

cót~

du poi!,

&

enfu itc on

les lave du ml'me cllté avec de l'eau..

L orfque les peaux ont

re~.u

leur huile

&

leur eau., on

les roule

&

on les tord bien avec les mains, pour les

étendre apri':s cela for la cahle, la chair en deíTus, ce

qui fe fait avec une ertire femblable a celle des Cor–

rbyeurs.

!\

yant été ainii retournées de l'aucre cóté qui

en celui de la._ ft eur, on paíTe forrement par-deíTus avec

une

poi~née

de jonc , pour en faire fortir autant qu'il

cft poffible, toute l'huile qui peut étre encore dedans;

on leur donne alors la premiere couche de nolr do cOté

de la ft eu r, par le moyen d'un paquet

d~

crin rortillé

qu'an trcmpe dan1 une forte de teinture de noir oppellé

noir de ruui/1,,

paree qu 'il a été préparé avec de la bie–

re, d3ns laquelle l'on a jett é de vieilles ferrailles rouil–

lées. L orfqu'elles forn ii-demi-feches, ce qu'on fait en

ks pendan t a l'air par les jambcs de derriere, ou les

~tend

fur la rabie, ou avec une paumelle de bois on les

tire des quatre cótés pour en fairc fortir le graio, pn–

deffus kquel on doone une légcre couche d'eau; puis

on les liíTe a force de bras ave.:: une liíTe de jonc faite

expri:s. ·

Etant liíTées, on leur donne une feconde couche de

noir,

&

on les met fécher . Elles reviennent encorc Úlf

la table,

&

pour lors on fe fert d'nne paumelte de

lie~e

pour lenr relever le grain;

&

aprcs une légere couche

d'eau, on les liífe de nouveau;

&

pour leur relever le

gr~in

une trotiieme fois, Qn [e

f~:rt

d'une paumelle de

bms.

t\pres que le cOté de la fteur a recu

~ontes

ces

fa~ons,

on les pare du cóté de la chair avec un couteau hicn

tranchalu deniné

a

cet uíage ,

&

on frotte vivement le

cóté de la fieur ou du poi\ avec un bonnet de lainc,

. letlf ayant auparavant d0nné une conche de lullre qni

en fait de jus d'épine-vitrette, de citrott ou d'orange.

Enfin tous ces divers apprecs fe finillent en relevant lé–

gérernent le grain pour la deruiere fols avec la paumelle

de liege : ae qni acheve de les perfeéliot:mer

&

de les

l!]ettre en écac

d'~tre

vendues

&

employées.

Maniere de prlparer le

maroquin

roug•.

On m<t trem–

per les peanx dons de l'ean de riv¡ere pendant vingt–

quatre heures,

ll¡

lorfqu'elte~

en ont été rctirées, on les

étend fur le chtvalet fur Jeque! on l'es brifo avec le cou-

t(au,