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II2.

MAR

feconde, l'art de les alfemblcr

&

de les joindre enfem–

ble

p~r

plaq?<S

&

comparrimens , mélés quclquefo is de

bandes de dtfférens mécaux fur de la menuiierie ordinai–

re ;

&

la troilieme, la connoilfance des

ou~<ra

es qut

om

rapport

a

CCI 3rt ,

:>

Du boir p;opreJ

tl

la mart¡uctaie.

Prefque roucq les

fort<S des bOtS fo nt propres

a

la

mart¡ Hetuie,

!eS UllS

fon r rcndres

&

les aucres fermes . L es premicr

fe vcn–

dcnr

i

la picce'

&

les fcconds

a

1~

livrc

a

caufc de leur

rareté .

Les bois cendres qu'on appelle ordinairemenc

boir

fran–

¡oiJ ,

ne fo nr

p~s

les meilleurs ni les pl us beaux , mais

aufli fonc-ils les plus faci les

it

cravailler

raifon pour Ja–

quelle on en fitit les fonds des

ouvragc~

(a).

Ceu

x

que

l'on emploie le plus fo ovenr

a

cct

n fag~

fonc

le

fapin

le ch:lta'gnier, le rilleul, le

fr~ne,

le

h~rre ,

&

quelque;

aucres

oes·k~crs;

les bois de noyer blano

&

bro n, de

chume , de cormier , de puis , de poiner, de pommier

d'al tzicr, de meri1.ier, d'ac.tcia, de pfalm,

&

quaocicé

d'aurres , s'cmploicm refcndus avec les bnis des Inde<

aux companimcus de placage; mais

il

faUI avoir grand

foin d'crnployer cerce fi, rre de bois

bi~n

fecs; car com–

m e ils fe rourmentent beaucoup , lorfqu'ils ne fonc pas

parfaircmenr fecs, quels mauvais effers oe feroicor-il pns

ti' lorfqu'étanr plaqués ' ils venoient

a

fe courmenrer?'

Les bois fermes , appellés

boir

du

[,deJ

paree que la

plilpsrt viennent de ces pays, ío nr d'une lnfiniré d'efpe–

ces plus rares

&

plus précicuíes les unes que k s autres;

leur · pores font forr

ferr~s,

ce qui les rend rres·f<rmes

&

capables

d'etre

refendus cres-minces.

Plufie~rs

les ap–

pdlenr rous indifférernment

b•iJ

d'lbm~,

quoique J'ébcne

propremenr die foit prefque feul de cuuleur noire , les

atttres ayanr chacuoe leur nom particulier . On en com–

prend oéan.moins , Í<;!US ce nom, de noir, de ronge, de

vcrt, de vrolec, de Jaune,

&

d'ur¡e infinicé d'aucres cou–

Jeurs nuancées de ces dernieres

1

L'ébene noir efl de dcu x eípeces ; !'une qui vient de

Portugal, el! parícmée de taches blanchcs; l'aurre qui

vicnr de l'lle .Vlaurice, ell plus naire

&

bcaucoup plus

belle.

L e

~renadil

ell une efpece

d'~bene

que quelques-uns

appellen t

t!bm e rouge,

paree que Con

fruir ell de cene

couleur; mais le bois efl d'un brun foncé tiranr íur le

noir veiné de blanc; ceux qui fo nr vraiment rouges fonr

le bois roíe,

&

apres lui le m2yenbeau, le chaca randa ,

le bois de la Chine qui el! veiné de noir,

&

quelques

2utr'es; le bois de fer approche beaucoup du rouge, mais

plus encore du brun.

L es ébeoes vem fonr le calcmbour, le gai'ac,

&

au–

tres; mais eerre derniere efpece beaucoup plus foncée,

dure

&

pefance, el!

rn~lée

de pecites raches brillantes,

L es ébenes violer, fonc

l'amarance; l'ébene pal ilfan–

te , celui qu'on appelle

v iol<ttt ,

&

aucres; mais le pre–

mier el!

k

plus beau, les autres approchanc bcauooup de

la couleur brune .

Les ébenes jaunes fonr le cbirembourg , do nr la cou –

Jeur approche bcaucoup de celle de J!or, le cédre, dif–

férens acajous

&

l'olivier, donr la couleur tire fur le

bla nc.

JI

el! cncore une intiniré d'autres ébenes de différen–

res couleurs nuancées pl us ou moins de ces dernieres .

D n

aJ!tmblaí{~J .

On entend par affemblages de

mar–

l{tttttrit

,

non-leulemenr l!arr de réunir

&

de joindre

enfemble pluÍieurs morceaux de bois pour ne faire qu'nn

c urps, mais encore cel ui de les couvrir par comparci–

mcns de pieces de rapport . Les uns fe fonr

quarrér~ent

ii

queue d'arronde, en ongler, en faulfe coupe,

&e

comme on peuc le voir dans

la Menu iíerie ou ces af–

temblages fonr trairés forr arnplemem. Les autrés íe fonr

a vec Ms pecices pieoes de bois refendues rres·minces,

découpées de dirféreme maniere lelon le delfein des com–

partimens,

&

cotlées en fnite les

une~

c<'nrre les· autres .

C etle derniere

fott~

d'aífemblage en

laquetle contille

principalement l'art de

marr¡uttui~,

fe fair de deux ma–

nieres : l'une cll lorfquc l'on jomr enfemble des bois,

ivoires ou écaillcs de différente couleur; l':mtre !'orfque

J'on joinr ces

m~mes

bois, ivoires ou écailles avec

de~

compartimens ou tilers d'érain ;

d'e

cuivre'

&

aurres .

L a premiere fe divife en deu1 elpeces : l'une lorfque les

bois divilés par comparrimens,

repréí~ntenr fim~lement

des cadres, des paflneatlx,

&

quelquefots des lleurs 'd'une

méme couleur; l'aurre, lorfqu' indépendammenr des ca–

dres

&

des panneaux d'une ou pluÍieu rs couleurs, ces

derniers repréfenrent des

lleurs , des fntits ,

&

mtime

des fig ures qui imitent les rableao1 . L 'une

&

l'aucre

(a) Les fonds des ouvrages de

marq"eterie

for¡t les ·ou-

MAR

conllllent prclJlieremem

a

ce'ndre une parrie de bois que

J'on veut employer

&

qui

0111

bcfotu de

l'~tre,

pour

leur donner des couleu rs qu'ils n'om p•s nacurellcmenr;

les uns en les brOiam leur donncnr une c•>uleur noid–

rre qur imite

le~

ombre,

¡

les autres les

m~uem

p.>ur cet

cffer daos du fable ex rrc memenc chanffé au feu · d'aurres

fe fervénr J'eau-de-chaux

&

de fub litné;

d'autr~s

encore

d'huile de ii>ufre: cependant chaque ouvrier a f> maniere

&

les drogues parricutieres pour

la

reinte de fes bois ,

donr il faic un grand my llere . Deuxiemcmenr,

a

réduirc

en feui lles d'environ une ligne d'épaiífeu r rous les bois

que l'o n veuc employer dans un placage. Troifieme–

ment, ce qui el! le plus difficile

&

qui demande le plus

de pacience

&

d'atrenr ioo,

a

coocourner ces t'euilles avec

la fcie,

fig .

75'·

fuivan r la parrie du delfein qu'elles doi–

venr occuper en les íerranc daos différcns éraux ,

fig.

65',

66,

&

67 ,

que l'on appellc auffi

án~ .

Cela fe fait en

prari

quanr d 'abord íur

l'ouvr~ge m~me

un placage de

ho.is

de

1~

couleur du fond du delfcin . On y rrace en–

futr

e le delfein donr on íupprime les parrics qui doivcnr

recevoir des bois d'une autre couleur que l'on

~ufle

alors

a

force' pour les fairo joindre parfaitement. (.¿uarrieme–

ment cntin,

a

les plaq uer les unes conrre les aUires avec

de la colle force, en fe íervant des marreaux

a

plaqt~er,

fiJ:.

78.

&

79·

La feconde maniere avec comparcimens d'étlia , de

cuivre, ou aurres méraux, el! de deux forres¡ !'une

d

]lg.

61.

6z.,

&

63 ,

cll celle donr le bois forme les 6eurs

&

aurres ornemens

auxq uel~

l'érain ou le c11,ivre ferc de

fond. L'autre

B,

el! au coorraire ce!le dont

le cuivre

ou l'traio íont

les

lleurs

/"{,

2urres ornemens auxquels le

bois, l'écaitte ou l'1voire fert de fond; !'une

&

l'aurre

.s'aJ ullenr de la

m

eme maniere que celle en bois, mai'

ne fe peur coller comme le bois avec de la colle force,

qui ne prend poi

u

e fur les mécaux, mais bien avec du

mafl ic.

Dn

ouvragn de man¡ueterit

.

La

marr¡utttrit ,

é¡Qir

iorc en ulag

e chez

les ancicns. La plus grande ncheire

de leurs apparcemens ne contilloic qu'en meubles de ceue

cfpece; ils ne fe comencoieor pas d'en faire des meu–

bles, ils en failoienr des lambris , des parquers , des pla–

foods; ils en revétilfo!em

leurs pieces de curioÍité; il'

en faiíoienr méme des vafes

&

des bi¡ou x de toure efpc–

ce, qu'ils con(idéroienr comme nuranr d'orntmens agréa–

bles

a

la víle. M ai, depuis que les porcelaines

&

le é·

tn3UX

les plus précieuX

001

fuccédé

a

IOUICS

CCS

chofes,

la

mart¡ueterie

a beaucoup diminué de íon lnxe. N éan–

moins on vo'r encare dans les appanemens des chilreaux

de Saint-Cioud

&

de Meudon, des cabiners de curioli–

cé,

&

dans beaucoup de maifons d'imporcance, quanricé

de meublcs

&

bijou x

rev~tus

de ces to rres d'ouvra)\cS.

D e cous les meu bles t':tics de

marr¡ucterie,

ceux door

on f.1ir le plu> d'ufage fonr les commodes,

Jig.

1.

¡,

5'·

&

6.

d'unc infi niré de formes

&

grandeurs. Ce

meublc íe place ord nairemeut dans les grandes pieces

entre deux croiíées, adolfé aux uumeaus,

&

ell cum–

poíé de plulicurs riroirs

d,

fig .

1 .

&

5',

plus grands

ou pl us perirs les uns que les aurrcs, lelon l'ufage que

l'on en veur fa ire, divifés excérieuremcnc de cadres

&

de panneaux de buis de placage de ditférenres couleurs :

ces commodes fonr furmonrées de rabies de

marr¡uttt–

,¡~,

fig .

2 .

&

6 ,

fubdivifées par companimens de

diffé<ens delleins,

&

pl us o rdinairemem de

u

bies de mar–

bre, beaucoup moins fu¡ tres aux raches.

Apres les commodes

!out

les armoire<,

fix.

7,

a

l'u–

f•ge des lin¡!eries , ou bas d'armoires,

fit .

8.

&

9,

i

l'ufage des an ri·chambres, falles

a

manger,

&c.

on les

faic, comme cous les aurres meubles, en noyer Ílmple–

ment,

fig .

7,

avec punes

d

quarrées o

o

ceincrées par

le halll ,

&

pilaflres

B,

fut>div ifés de panneaux

d

&

B,

&

de cadres

e,

o

u

par comparcimens de plncage,

ji;:.

8,

avec pon es

A

&

ptlall res

B,

ornés de bafc,

&

cor–

niches. La

fig .

9

ell h

rabie de ce méme bas d'armoire,

qu i pour la mcme raifon des commodes efl auffi le plus

fouvc:nr en marbre .

La

fig.

ro ell l'élévatioo d'un chaffis d'écran, dont

la

fig.

11.

clt le plan, compofé de deux rraverfes

d,

de

deui: monrans

B'

2ppuyé> !lrr deux piés

e ;

le !OUt quel–

quefois en bois de nuycr orné de moulure,

&

quelquc–

fois eo bois cou vert de

marr¡ruteri~ .

La

fit·

12.

el! l'élévarion,

&

la

fig.

q

le plan á'une

table dite

tablt

d~

1111it,

que l'on J>lace ordinairement

pres des lics

pend~nt

la nuir . Cerre cable ell compoféc

d'une tabletee inférieure

d,

d'une fupérieure

B ,

fouveot

en rnnrbre, pour placer une lumicre, un Jivrc ,

&

aurres

fem-

~r2ges

¡nemes non plaqués .