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1

u6

MAR

m~ltraité

par tes ECpagnols qui égorgerent une colonie

de

F ran~ois

établis fur les eCHes de la Floride, il équi–

p'a trois vailfeau¡

3

Ces dépcns en 15'67, dcCcendit

a

la

F loride m t!me , .Prit trois fom aux ECpagools,

&

les

tailla en pieces . D e retour en F'rance, au lieu d'y re·

cevoir la récompenCe de fes exploits,

i1

eut bien de la

peine

a

íauver [a

tete des ponríuires de

l'ambaffadeur

d'Efpa!\ne . La reine Eiifabeth touchée du íort de ce bra–

ve hommc,

r~Colm

d'employer avec gtoire l'épée qu'il

offroit

a

Con

íervice; mais

il

mourut ca r5'93, en fe

r endant

a

L ondres pour y prendre le commandement

d'une efcadre qui tui

~toit

defiinée.

MARSAQUI -VIR,

(Geog.)

ou MARSALQUI–

V 1

R, vi11e forte

&

aocienne d' Afnque daos la provin–

ce de-Béni-Arax, au royaume de

Tréme~en,

3\'ec un

des pi

u~

beaux, des plu grands

&

des mei11eurs pons

d 'Afrique. L es P ortugais en I5'0 T tenterent de furpren–

dre cette phce,

&

fnren t eux-memes furpris por les Mau–

res . Les Efpagnols ne furent pas plus heureux cinq ans

spres. Cet<e ville efl b:ltie l'ur un roe proche la mer,

i

une lieue d'Orao . Quelques auteu rs

fe font perfua ·

dés qu'elle doit fa foodation an x Romains ; mais il fan–

droit en

m~me

tems indiquer le no m qn'ils lui donne–

rent .

L on<z.

17.

•5'·

lat. 35'·

40.

(D . '].)

MARS AUT,

f.

m.

('Jardi.,ag e. ) (alixcaprealati·

f•J;a.

Cet arbriffeau fauvage, aquatlque, monte affe1.

haut.

11 •

le bois blanc , la feuille ronde d'un verd clair,

les tleurs jaunes;

&

il fe mnlriplie de marcottes

&

de

jettons . ·C'efl une efpece du faule,

&

on dit

/e fa

~ti<

mar–

&~au,

le {aule

~(rer.

M AE SCH_!;; V AN,

f.

m .

( Chronol. )

mois des H e–

breux. C 'étoit le fecond de l'année civile

&

le huitie–

me dé

l'anné~ ·

fainte.

11

n'a que viogt-neuf jours

&

ré–

pond

a

la !une d'Oétobre .

L e lix jeme jour de ce mofs les Juifs

jeuoent

a

caufe

que Nabuchodonofor lit erever les yeux

a

Sédécias,

2pres a voir fait mourir !'es enfans en Ca préíence.

Le dix-neuvieme, le lund i, jeudi

&

lundi íuivans font

jednes, pour expi¡:r les fautes commifes

a

l'o.ccafion de

!e

f.ete des Tabernacfes.

Le

~ingt-troilieme

efl rete en mémoire des pierres de

l'autcl

profan~

par Grecs, qu'on cacha

~n

attendanr qu'il

parar un prophete qni déclarh ce qu'on de.voit en faire.

l .

M ace.

ff6,

L e vingt-cinq étoit auffi fete en mémoire de quelques

l ieux occupés par les C hutéens ,

&

dont les l fraél ites

de retnur de la captivité fe remirent en poffeffi on .

Ca–

lend. des 'Jrúfr ,

a

la tlte dtt dié!ion. de la B ible

du

P.

C almet,

t.

l .

MARSEILLE ,

(Geog.) Ma/Jilia;

ancienne

&

forte

Yille maritime de France en Pro vence, la plus riche, la

plus marchande

&

la plus peuplée de cette provínce,

llvec un port, un ancien éveché íuffragant d' Aries,

&

une fameufe abbaye fous le nom de S . Viétor.

Cette ville fondée cinq cent ans avant

J.

C. par des

Phocc.'ens en

lonie , fut des

fon origine une des pl us

traliquaotes de l'occident. lífus d'3ncétres, les premiers

de

1•

nation Grecque qni eulfent ofé rifquer des voya–

ges de long cours ,

&

dont les vaiffeaux avoient appris

;aux

autres fa route du golfe Adriatique

&

de la mer

Tyrrhénienne: les Mar(eillois

tournereut naturellement

leurs vues du c6té dn commcrce .

Un port avantageux fu r la M éditerranée, des voifins

qu'ils méprifoient pent-ctre comme barbares,

&

dont

fans doute ils craignoient fa puifYance , leur liretlt envi–

fager le parti du tralic maritime pour erre l'unique moyen

qu'1ls euffent de fubfifler

&

de s'entichir .

Commc tous les vents, les ba ncs de la mer, fa diípo·

fition des cl'>tes ordonnent de toucher

a

M arfeille,

elle

fut fréquentée par tous les vaiffeaux,

&

devint une re–

traite nécefhire au milieu d'une mer o rageufe. Mais la

fiérililé de fon terroir., d1t juflin,

¡¡,,,XXXXI

!l. chap.

/JI,

détcrmina fes citoyens au commerce d'économie.

ll fallut qu'ils fuffent laborieu x pour íuppléer a la na–

ture; qu ils fuffeot jufles pour

:vivre parmi

les nat1ons

barbares qui devoient faire leur profpérité; qu'ils fu llene

modérés pour que leur état reflh toujours tranquilfe; en–

fin qu'ils euffent des mceurs frugales pour qulifs pu(fent

vivre dlun négoce qu' ils aonfcrveroient plus fUrement

lorfqu'il feroit moius avantageux.

Le gouvernement d'un feul a d'ordinaire pour obj t

de co:nmerce le del!ein de procurer a la ll3tion !OUt ce

qui peut íervir

a

fa vanité,

a

fes dé!ices,

a

fes fan tai –

ties; le gouvernemenc de plulieurs fe tourne davantage

au commerce d'éconornie: auffi les Marfeillois qui s'y

livrerent, fe gouvernerem en républ iqoe

~

la

ll)~lliere

clf S

vi!les

~ r~cque~.

·

·

MAR

Bient6t ils eureot d' immenfes riche(fe,, doot ils íe íer–

virent pour embellir leur vi lle

&

pour

y

faire fleurir les

arts

&

les fcience1.

N <) ll

feulemeo t

M.rfeille

peut fe

' 'anter de kur avoir donné l'encrée daos

les Gaulcs,

mais cneore d'avoír formé une d<S trois plus fameufes ·

aca<lémies du monde,

&

d'avoir partagé fon écofe avec

Athi:nes

&

Rhodes. Auffi Pline la nomme la maitreffe

des <!'tudes ,

magiflram (ludiorum.

O a y venoit de tou–

tes parts ponr y apprendre l'éloquenee , les belles-Jettres

&

la philoCc>phie. C'efl de fon fe in que fon t fortis ces

hommes ill utlres v:tntés par les anciens, Télon

&

Gi–

garée fon frere excellens géometres, . Pithéas íur-tout fa–

meux géographe

&

aflronorne dont on ne peut_ trop ad–

mirer le gé nie , Caflor ía vant médecin,

&

pluheurs au–

tres. T ite- Live dit que

M ar{•ille

c.'toit auffi polie que fi

elle avoit été au milieu de la Grece;

&

c'efl pourquoi

les Romain; y faifoient élever lcnrs enfans.

R ivale en

m~me

tems d' Athe nes

&

de C arthage,

peut-etrc qn'elfe doit moins fa célébrité

~

une puifTance

fou tenue pendant plufieurs (iecles ,

a

un commerce fl o–

riffant,

a

l'alliance des R omains qu'a la

íagelfe de fes

lnix'

a

la probité de íes habitans, en fin

a

ltur amour

pou r les fciences

&

pour les arts.

Strabon rout prévenu qu'il étoit en faveur des villes

d' Afie, oii l'on n'employoit que marbre

&

granit, dé·

crit

M a•feille

comme une ville célebre, d'une grandeur

cnnlidérable, difpofée en maniere de thé:l tre , auto?r

d'un port creuíé daos les rochers . Peut-t!tre méme étolt·

cJie enca re plus fuperhe avant le regne d'

Augu~e,

fous

lequel vivoit cet auteur; car en parlant de Cyo1qu7 une

des belles villes

A

fiatiques, il remarque qu'elle étOit en:

richie des memes ornemens d'architeéture qu'on avott

autrefoís

vu

daos Rhodes, dans Carthage

&

dans

Mar·

J.ille.

On ne trouve aujonrd'hui aucuns refl;s de cet an•

cienoe

m~gníficence .

Envain y chercherou-oo les fon–

demens des temples d' Apnllon

&

de D iane, dont parle

le

m~me

Strabon: on fait feulement que ces édilices

éroient íur le h•ut de la ville.

O

o ignore auffi l'endroit

oii Pithéas lit dreffer fa fameuíc aH¡uille pour détermi–

ner la hauteur du poi e de ía patrie ; mais oo connoit )es

ré volutions qu'ont éprouvé les M arfeillois.

\

lis tirent de bonne-heure' une étrnite alliaoce avec les

R omains, qui les aimerent

&

le~ prorég~~ent

b:aucoup.

Lcur crédit devlnt

ro

grand a Rome qu 1ls o.btmre_nt la

révncation d'on deeret du fénat , par Jeque! 11 éto1t or·

donné que Phocée en Ionle feroit raíée jufqu'au¡ fon–

demens, pour avoir tenu le par!i de l'impofleur Anflo–

nique qui vouloit s'emparer <lu royaume d' Anafe. Les

Marfcillois par reconnoiffanae donnerent heu

a

la con–

quéte de la Gaule Cifalpine, en en ouvrant la porte;

mais ils furent fubjugués par Juies Céíar, pour avmr

embraffé le parti de Pompée .

Apres avoir perdu teur puilfaoce, ils renoncerent

a

leurs vertus,

:i

leur frugalité,

&

s'ab~ndnnner<n.t

ii

leurs

plaifi rs, au point que les mceurs. des Mlrfe•llms p!ffc;–

rent en proverbe,

(i

l'on en cro1t A thénée, pour déll·

!(tler ceBes des gens perdus daos le luxe

&

la molleffe,

lis cultiverent encare toutefois les íciences, s::omme 1ls

l'avoient pratiqné depuis leur premier établiffement ;_

&

c'efl par eux que les Gaulois íe detirent de leur prcm1cre

bart>aric. lls apprirent l'écriture des Marfeillois ,

&

en

rép~ ndirent

la pratique che1. leurs

voifin~;

car Céútr rap–

porte

qu~

le regitrc drs

Helvéti~os,

qui fut enlevé par

les R omains, étoit écrit en caraél ere grec, qui ne pou•

voit

~tre

venu

a

ce peupie que de

Marfei/1, .

Les Maríeillois daos

la

íuite quiuerent

eux-m~mes

leur ancienne langue pour le latin, R ome

&

l'ltalie ayant

été fubjuguées daos le v. fiecle par les Hérnles,

111ar·

jei/le

tomba fous le pouvoir d'Enric roi des Wifigmhs

&

de foo lils Alaric, npres la mort duque] Théodoíe

roi des Oflrogoths, s'empara de cette ville

&

du

pay~

voifin . Ses íucceffeurs la céderent aux rois M érovin·

giens, qui en jouirent jufqu'a Charles-Marte!. Alors le

duc Moronte s'en rendit le ma1tre,

&

fe

mit fous la

proteétion des Sarrnins . Cependant

ce

prioce étaot prelfé

vivcment par les

Fran~ois,

fe fauya par mer ,

&

Mar·

Jei/le

obéit aux Carloviogiens, puis aux rois de Bour·

gogne,

&

linalement aux comtes d' Aries .

Ce fut fous le regne de L ouis

f'aveugle,

&

le gou.

:vernement d'Hugues comte d' Aries , que les Sarrnins

qui s'étoient établis

&

fortiti6s fur les cOtes de Proveo–

ce, ruinerent toures les villes maritimes,

&

fpécialement

Marfeille.

Elle eut le bonheur de fe

rér~blir

fous le

r~gne

de Con–

rad le pacifique . Ses gouverneurs, qu'o o appelloit vi–

cnmtes, fe rendirent abíolus fur la fin du

x.

fiecle. G uii–

Iaum~,

q»i finir íes jouri en

IOO'f•

fut íon premier vir

¡:o~t~