MAR
c;omte
propri~taire.
Hugues Geofroi,
nA
de íes deieen–
dans, Jailfa fon vicomté a panager également entre cinq
de fes fi ls. Alors les Marfeillois acquirent infenliblement
les pon ions des uns
&
des autres,
&
redevinrellt répu·
blique libre en 1:1.26.
ll ne jouirent
p~s
Jong-tems de cet avanrage. Char•
les d'AnJOU, frere de S. Louis, étant comre de Proven·
~e,
ne pnt fouffrir cette république. ll fit marchcr en
J
262, une arméc centre elle
&
la foumir; cependant fes
habttans fe font maintenus jufqu'it Louis X lV. daos plu–
hcurs grands priv íleges,
&
entr'autr~s
dans celui de ne
contribner en rico aux chargcs de la province .
•
Cette ville a continué pendant tant de riectes,
d'~tre
J'entrepót ordinaire
&
des marchandifes de la dominati()n
Fran~oife,
&
de cellcs qui s'y tranfporcoient des pays
étrangers. C'ell dans fou port qu'on débarquoit le vin
de Gaza, en latín
G.autunl,
ti reuommé dans les Gau–
Jes du vivant de Grégoire de Tours;
&
le corntnerce
étoit alors continuel de
Marf'ille
a
1\Jexandrie.
Enfin, l'an 166o , L ::lUis
XI
V. é1ant alié en Proveo ·
ce, fubjugua les Marfeillois , leur óta leu¡¡ droits
&
Jeurs libertés; batit une ciradelle au-derfus de l'abbaye de
S.
Viaor,
&
fnrtifia la tour de S . ]can, qui e!l vis-a–
"Yis de la citadelle
a
l'eotré~
du port, On ft¡:ait que c'e!l
dans ce port que fe retirent les galeres, paree qu'elles
y
font abriées des vents du nord-ouell,
Cependant
Marf-il/e
e!l retlée
tres-cornmer~ante;
&
m~
me les
pr~rogatives
dont elle jouit, ont prefque don–
~~
a
cette ville,
&
aux manufaélures méridionales de
la France, le privilege exclufif du cammerce du Levant;
fur quoi il efl permis de douter
f!
c'ell un avantage poljr
le royaume.
Perfonne n'ignore que cette ville fnt
défol~e
en 1720
&
1721, par le plus cruel qe tous les fléaux, Un vaíf·
feau venu de Seyde, vers le lf ]llin 171q,
y
apporra la
pefte, qui de-1:\
(e
r6pandit dans prefque mu¡e la pro–
vince. Cette violente maladie
~nlev~
dans
Marfeille
feo–
le, cinquanre :\ foix3nte
mili~
ames,
Son églife e!l une des plus anclepnes des Gaules; les
Provenc;aux ont foutenu •vec trop de chaleur qu'elle a
été fondée par le Ln.are, qu'avoit relfllfcité
J.
C.
&
. le parlemer.t d'
1\
i~
dans le riec;>le dernier, con<!amna au
feu un ltvre de M. de t-aunQy, o\¡ ce íavanr critique
détruit cette tra<lition par les preuves les plus fortes.
Les trois petítes !les fortifiées,
ritu<!es
a
enviran une
lieue de
M4rfoil/e,
Con¡ fié riles ,
&
ne méritent que le
nom d'écuells , 11 ell
fin~ulier
9u'on
J~s ~it
pris pour
le~
S
toe
chades <les
~noíens ,
il'la.rfeille
c!l proche lamer
Méditerr~n~e,
a
rix licues
S.
O.
d'Aix, douze N . O. de Toulon, feizc S. E.
q'Arles, tren¡e-cinq S. O. \leNice, ceqt foixantc
ll¡
fix
S. E. de París .
L,ong.
u.
ra.
3o·
lat.
<!:3·
19. 30.
Era!loilene
&
Hipp~rqu~
conglurenr
~mrefois,
d'une
obfervation de
Ptt~éas,
que la dillanae de
Ma.rfeille
i
l'équateur ótoit de 43
d~,l(.
J7.
111in,
C~ttQ
/at .
a été vé·
rifiée par GaffeQdi, 'pir Qallinl
&
par
1~
P. Feüillée,
On voi¡ qu'ellc qiffhe peu qe <;elle
qu~
0
ou~ yenon~
de
fixer,
d'ap.r~s
l\IIM,
Lieurauq
&
de la !iire.
JI
eft bien glorieux :\
Ma.rfoille
d'Hqir
qQQn~
le jour
a
ce
m~mQ
pithéas' le plns
~nclen
de tous les gens de
lettrcs qu'on ait vu 'en occi<lent,
ll¡
dont Pline fait une
menrion ti hoqorable: il ilenríífoi\ dll tell\s d'Alexandre
le graq:j , Allronome
fllb\im~
&
profnnd géographe, il
a por¡é fes
fp~culation~ ~
un point de lbbtihté, otl les
Grecs. qui fe vant?-ient
d'~ve le~ inT~n.t~urs
de toutes
les
f~1~n<;es,
n'ayoteqt encore pu atteindre.
Ce¡ écrivaiQ en profe
&
en vers, ti délicat
&
ti
vo–
Juptu~ux,
qui
futl'~¡bitre
des plaifirs de Néron, Pétrone
en un {llOt
~¡oil d~
/ff,ar[eille..
Mais comtn.e j'aurai lieu
de parle¡ de Jui piQI CQ!l\fOO,détl'\eO\ aiJJeurs, -Je paffe
a
quelques
Qlodefne~
don!
~arfeille
efl la
p~rri,e;
car 'JllOÍ–
qlle cene; ville
s'o,ccup~
principalemeot du commerce
elle
~ c~pood~nt
p¡qquir
a_u
xviJ . riecle des 'hornmes cé:
Jebres
dl\IIS
les
foi~nces ~
les beaux-ans .' ·
'
·
•
!.e
C,:~evalier
e'
ArvieliJ;, mort en 1701 , s'e!l illuflré
opa~ f~s
voyages, par
f~~ ~mplois,
&
par fon é(udition
ortent~le,
·.
·
·
Le,
f!.
Feu!ll<'e minime, s,'efl di!lingué par fon jour-.
~al
d
o~ferv.auons
allronotn.iqqes
&
bo1aniques, en 3 vol.
111·4°. tmpqmés an Louyre.
·
)
~les .l\1afcaro~,
éveque
d~
'folles
&
puis d' Agen,
ou .ti fimt
!~
carnere. en
!70.3,,
~
Ó9
ans,
pronon~a
des·
<>ratfons fllnebres
1
qu!
bal
ancer~;nt
d'aqord e<:lles de Bof–
fu~t; m~i>
il ell vrai
qQ'
~ujo.u.rd'l\ol
elles ne fervent qu'a
fatre votr cornbiet1 Bof\u
e¡ \!tql¡1111
~rand
homme.
Charles .Plumier, un qes
l\l.~il~s l:¡ot~niftes
de J'Ellro–
pe, fit . trOtl voyages ª ux
i~les.
Antilles po11¡ heoboriter .
ll
allo1t une quatricmc fois eq
.1\rnériqu~
dans la
m~mc
MAR
127
v~e,
torfqu'il rnotlmt
pr~s
de Cadix, en 1706 . On con–
no1t
fe~
beaux ouv ragcs fur les plantes d'Amérique,
&
fon tratté de l'art de toorner, qu'il avoit appris du P .
Mai~nan,
rel igieux minimc comme lui .
Antaine de Rnffi, mort confeiller d'état en 1689, a
pa;-devers llli trop de tírres honorables pour que je iup–
pnme fon nom . Auteur d' une bonne hifloire de
Mar·
Jeille
&
des comtes de Provence , il JOignit J'imégrité la
pi u< délicate a fa vane érndition. Erant membre de la
féné chaufféc de fa patrie,
&
fe reprochan! de n'avoir pas
aífez approfondi la caufe d'on plaídeur dont il étoir rap–
porceur, il luí remit la fomme de la perte de fon preces.
H onoré d'Lirfé, le cinquieme de fix 61s,
&
le frere
de rix fceurs,
s'~(l
rendu fameux par fon roman de 1'A–
llrée.
11
époufa . dit M . de Voltaire, Diaoe de
Ch~teau
morand, féparée de
Con
frere, de Jaquel le íl étuit amou·
retrx,
&
qu'il a dégnifée dans fon reman fous le nom
d' Aflrée
&
de Diane, comme il s'y efl caché
lui-m~me, fous ceux de Céladon
~
de Sylvandre , 11 mourut
en 16H ,
i
r8
ans ,
11 fant réferver 1 'article du Puget, né
a
Jl>larfeillr,
au
mot SqJLPTEU!\ MoDERNE,
~
1=auCe de fon mérite
é1ninent daos
~e b~l
an ,
(D.
¡,)
11
y
a
a
Marfeille
ur¡e
acad~mie
des Belles-lettres.
Elle fut établle en 1726 par lettres-patenres du roi fous
)a prorei!:tion de fe u M. le marécha1 duc de Yillars,
gouvernr-ur de Proveqce,
&
adoprée en
m~me
tems par
l'aqdórnie
Fran~oife, ~
Jaquel le elle envoie poar tribut
annu~l
un
ouvr~ge
de fa compoiirjor¡,
~11
profe .ou en
vers. Les obje¡s que fe propofe
c~tte ~cadémie
font
l'Eloqueqce, )a
Poé~e,
l'Hi!¡oire
ll¡
la Gritique. Tou–
te matiere
d~
controverfe fur le fai¡
d~
la re)igion
y
eft
interdite. Les académlciens font au
nornbr~
<le viqgt
&
ont ¡rois officiers, un direéte11r, un
chancell~r
&.
un fe·
~ré¡air~ ,
Le fort renouvelle tons les ans
l~s deu~ pr~·
mices, mais
le
fecréraire e!l perpétuel . 4e direéteQr eft
chef de la
cornoagnt~
pendant fon
a11n~e
d'exercice
1
il
porte la paraJe
&
recueill~ le~
voix. !.e chanqeiicr
¡i~nt
le
fceall
d~
l'académie ,
&
fait J'office de
frl5fori~r ,
t.e
fecrétaire écrit les letrres au nom de l'acadérnle
1
faít
1'61oge hi!lorique qes académiciens qui roenreo¡,
&
f4p–
plée le qircaeur
&
le chancetier en leur abfenoe. lhoa–
Qémi~ ~
vjngt a!Iociés
étr~qgers,
dont chacuq eil obligé
de lui
~nvoyer
tous les ans Utl ouvra5c de fa cotjtpofi•
tion,
&
qni ont qroit de
féat
~ce daos
l'académi~
lorf•
q11'ils fvnr préfens.
H
lell
r cll perm.isde travailler
JlOllf
le
pri~ fond~
¡¡ar M . le
tn.ar ~d11l deVillar~, ~
maine
qu
1
ils ne vienne!lt s'établ
ir~
Marfeille.
Ce prix étoit
donné tous les ans par la Jibéralité du proreéteur; maís
il le fonda en 1733 par un comrat de reme a,nnu.elle de
300 livres qui doiyent etre employées en une méd>í\le
d'or qu'on donne tOUS les
~ns
a
Ull
ouvra:.:e e[\ p¡o[o OQ
en
ve¡~
alternativernem, dom
l'~qdémie
p.rupnfe le fl\iet ,
Cett~
médaille qui portoit d'abord d'un
có,t~
le nom
du p.rotetleur,
&
au
r~ver~
la devi(e d.e
1'-~q<témic;,
por·
t~
111>Íntenant d'un cóté le buf\e,
&
au rever\ la devife
du maréchal de Villars. Le duc de Villari (qn. fils lui
a fuccédé daos la place de proreéleur.
1/ªc~démie
de
Marfeille
s'affemble tous les mercre,
dis,
d.e~11i~
troi.s heures apri:s midi iufqu'il cinq, daos
1~
falle que le roi lqi a accordée
i
J'ar(eoal, fes vacances
durent depuis la S. Louis jufqu'au premier mercredi apres
la S.. Marrin.
E;ll~
tienr tous les ans le lf Aout une
alfemblée pub.Jique otl elle adjuge le prix. Elle a_ccorde
la vétéraoce
a
ceux des
a~a.J~mici~ns
qui v.on.r fe: do·
micilier hors de
Marfeille,
oq
i
qui leor l ge
&
lellrs
inñrmités ne
pe
r~,cuen,t pl us d'3fli.ller. aur a.flembiées,
&
quoiqu'o
n les rempla.ce p.arde noQ.veau,¡; fujcrs, ils
ont t >uj.ours
dro. ít de féance . &,voix confultarive aux af–
femblées . 11
fa.u~a.voir
~~~
del\
X
tiers. des fuffrages pour
~tre
él u acadérnjclen ou aífocié,
&
les éleé\_eurs doivent
erre au-moms au
nombr~
de doute. En 1734 l'acadé·
mie obrim dll roi la penniffton d.e
s'~ífocier dt~
perfon·
nes verfées dam les fciences.,
t,ellrs.
c¡u.e la. P·hy.fique, les
Mathémariqnes,
&c.
La
dcv,i~.de
l'ac!dérnie efl un
ph~ni~
fqr fon bucher renai((ant de fa. cenc(re au rayons
<l'lln. fo)eil n.aia:ant, a
vec
c;es mots. pnqr amQ,
primis
rntafco.r radiiJ,
par alluti¡¡n
a_
cette acadérn,!e de
M#r•
feille
'·
ft fameufe daN J'an.t.iqui\é,
&
qui e!l en quelque
forte
r~ufcitée
au
comencern,enr d1J. regne de Lou1s X
V.
d,oot le foleil efl, l
'emple.me..
Morery.
.
ll<l.AR_"iES, LE
S, (Giog.awc. )
en lattn
Marji,
an–
ciet~s
peuples 'd'ltalie. aux envírons du Jac Fucon, au–
jou.~.d.'J:m.i
le lap.'de 'Célln¿,. Ot1 croit
co~mllllément
qu\
i.Jsavoien~ le~
V.
e!lins au nord , ks .
~élt~nes
&
les. Sa–
mnites d l'oritnt
le Latium au m tdt,
&
tes Sabms
~
l'occidcnt.
·
'
Les