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102

MAR

vons pas . Pourquoi done ne les donne-t-on pas aux

m archands? c'ell qu'ils íoot mauvais. C'eil aiofi que la

C our aide

le

mépris des officiers,

&

elle ne fauroi t faire

autrcment. D ' un autre c6té, elle avil it les officicrs mar–

chaods , en leur refníant des oignités

&

des grades qu'ils

mérircnt. Que! deshonncur peut faire

a

un gentilhommc

la confraternité d'u o homme de mérite ?

Que

1'

officier de

marine

íerve le marchand, s'il le

juge

i

propns ; au moins le miniflre ne doit pas plus

le lui défendre que lui impoíer .

Qu'on paffe fans obllacle de l'no

a

l'atltre íerv ice.

11

faut réformer le corps des pilotes hauw rie" ,

&

le rem–

placer par un certain nombre d'en[eignes de vaiUeaux de

la

mt~rine

marchaode . 11 en Cera embarqué deux fur

e

ha–

que vaiffeau, l'un pour iofpeéleur de la panie dn ma? –

tre, l'autre du pilotage.

Que les gardes-marioc fen ·ent de pilotins

ii

bord des

'\'aitl"cau x fous ces infpeélcurs.

L es officiors de fonune

[o nt

prefque tous íur les

m~m es b3timens , il faut les difperfer.

Je ne parle point des encouragemens,

i1

en faut par–

tont, c'cll

la

m~m e

chofe ponr les chft timens.

D t la prottllion du

com~urce

da

colonieJ.

Qu'ou n:;:

craigue den: la nobldfe déJaignera tonjours le commcr–

ce ;

&

le négocinnr aimcra roujours la fortun.e, ne

f(I¡–

ce que pour obtenir un jour le droit Je mé prifer le prín–

cipe de fo n élév ation.

Ayez une marine marchande, mais que votre pre–

m ier íoin fuit de la couvrir .

Quand on déclare qu'on ne donnera aucun convoi

:wx

bitimens nllrehands; c'efl cxaélemem les envoyer

a

l'enoemi .

L 'ennemi eu prend

t~nt

qu'il veut,

&

pnis l'état

a

la

paix lui porte le reile de fes fo nds pour les racheter.

V oila ce qui nous arrivera.

.

Ce ne íoor point vos vaiJfcaux marchands qui ont en-

tretenu de vivres vos colonies. Laiffez-donc ce prérex te,

&

rctenez ces vaiffeaux dans vos ports, o a les protégcz

$

1

ils en .fo rtent .

Ce font les neurres

&

les corílires d' 1\.mériquc quj

ont oourv u

a

vos colonies ,

Que

(j

vous n'avez poion de convoi

a

doooer' fac

hez•

le du-moins de

lon~ue-main,

afin que vos négotians

a.vi–

des batHfent des fr.éga tes propres

a

bien courir ,

&

a fe

d éfendre.

S i vous accordez aux neutres le .trafic daos vos co –

lonies, on y portera peu de vi,•res ,

&

bcaucoup de mar–

c:handifes

(eches;

&

vous achevere·¿ de

les ruiner'

a–

moins que l'ennemi nc vous fecome en fe jettant íur les

neurrcs, comme il

a

fait mal•adroitemenr .

- Voulez-vous rendre au coonmerce quclqu'aélivité , re–

tenez.

les batimens non eonll ruits pour íe défendre

&

bien courir ,

&

établiffez une

chambre d'alfuraace ,

de fol vabilité non fufpeéle ,

ii

2f

pour cet)t l'aller aux

colonies,

&

autant le retom .

V oulez.-vous faire le mieux ? donnez [eulement :\ dou–

z.e frégatcs un vaiffeau de eonvoi.

C uonptcz les frégates partics feules

1o

feules , arrivécs

&

revenue~,

&

jugez de l'avaotage de aette prime que

je propo[e.

Mais dira

-1-

on, nos corfaires fa its pour la marche,

ont bien été pris ? c'e(l qu'il

f

a .bien de la diffé rence

c:ntre cc-lui qui

\'3

a

13 rencontre,

&

celni qui l'évire.

L es Mpen[es coolidérables pour les équipages en Amé–

r ique , [uffifent pour [uf?endoe les annateurs;

&

puis

a

peine nos marchands font-ils arrivés aux colonies, que

les matelots déferrenr , Les uns vopt en couríe; les an–

tres fe fon.t acheter

a

des prix

exorbit~ns

.

U

t) capiraine

au moment de Con départ, efl obligé de compter

a

un

m atelot juíq u'a mille livres pour la úmple traverfe.

R epubliez les ordonnances fur la dd!crtion,

aggr~vez

les peines pour la défertion du fervi¡:e marchand ; punir–

fez les cnrlaires qui débaucheront ces équipages,

&c.

L es vaiffeaux du roi enlevent en Amérique tous

les

matelots du commerce, $'ils en ont befoin . 11

n'y a

point de regle 13-Jeffus,

&

il arrive fouvent qu'un mar–

chand ainli dépouillé, ne peut plus appareiller.

On ne peu t

trop affoiblir l'autorité confiée, 3-me–

furc qn'clle s'¿ loignc dn centre . C 'efl une loi de la na-·

ture phylique ronJOUrs enfreinre daos la nature morale .

Qucflion diffici) e

a

décider: les efcadres envoyé<s aux

colnnies depuis la guerre, y ont-clles éré dépechées pqur

protéger ll: commerce, ou ponr le taire? Ici on dit

pour proréger, 13-bas on démon tre pour commercer .

Plus la défeníe efl é loignée.

&

l'cnnemi proche, plus

J;~

fécuriré duit étre grande. Si on cut fait au cap Ere–

ton ce que les Anglois ont fait

ii

G ibraltar,

k

cap Bre–

~<)11

[eroi,t

a

p_ren¡:lre; il n'y fa)loit que rroi:;. ¡pille )lon}-

MAR

mes, mais pourvoir

ii

ce qu'on oc pílt les réduire que

par filmine.

S'il f:out 'íubll irucr fans ceffe des c[cadres

a

des for–

ti fications, tout ell perdu.

L'ennemi peoploit fes colonies íe?tentrionalcs ; il fal –

loit peupler la L ouifiane

&

le Canada;

&

re Caoada

Ce–

roít encare

a

nous.

Quand je pen[e

a

l'un!on de nos colons,

&

aux dif–

[enli ons conronuclles des colons ennem1s,

JC

me deman–

de comment nous avons é té fubjugécs,

&

c'ell au mi–

niflere a íe répondrc ; je l'ai mis fur la voie

o

Encore une foís , nos colonies bien fortifiées

&

íou–

renues par nn commerce

proté;~é,

&

foixame vaiffeaux

de ligne dirigés contre le commercc de notre ennemi ,

&

I'Ón verra la íuite de cerre politique.

D e1

invafiom.

300

licues de c6tes

a

garder exigcut

une marine refpe&able.

D epnis S. Jean-de-Luz jufqu'a Dunkerque fans ma–

rine , wc t efl ouvert .

Q ui efl- ce qui dtfendra des córes? D es vaiffeaux ?

abus ,

a

bus: ce íont des rroupes de terre; oo armera cent

cinquantc mil!e hommes pour épargner.

Cepcndant les riverains [eront ravagés,

&

on ne íon–

gera point

a

les dédommager

o

On armera cem cinquanre

mili

e hommes,

&

il ell

clair que vingt-cinq vaiffeaux de ligne daos Brefl,

&

r

S'

mille ho mmes íous cene p!ace fuffi[enr pour arrétcr tour ,

eKcepté la prédileélion ponr les foldats de rerre .

O

mes concitoyens, prefqtte tomes vos cótes font dé–

fendnes par des rochcrs ; l'approche en efl difficile

&

dangereuíe; votre ennconi a contre lui tous les avanra–

ges de la nature des lie.:x ,

&

vous ne voulez pas vous

en appercevoir.

L 'expéditi<ln de vos cícadrcs concertées

&

rendues

pre[qu'en mi:me teons

a

L ouisbou rg en

i

7f7,

les íuites

que pOU\'Oit avoir cette expéditlon, ne vous apprendronr–

elles poitu ce que vous ferez au loin, quand vous aurez

du feos

&

de la rai!on?

Et croyez.-vous que

Íl

vous menacez. fans ceffe les có–

res de l'ennemi (

&

vous les tiendriez en échec

a

peu·

de frais), il perfií}era

a

les garder? Le pourroit il quand

il le voudroit ?

Menacez fes cótes, n' attaquez. que íon commerce,

enrr

ereoez daos Breflune eícad re toüjours arrroée, mon–

tr.ez

de.s hommes armés

&

préts a mettre

a

la voile'

cela

fuffi t : on exécute quelqucfois ce qu i n'étnit qu'une

menace. L a menace dans les grandes chofes íe confoud

toüjou

rs a

vec le projet .

!!J.

la longue, ou l'on s'eodort

fm le

p.ér

-il , ou las de veillcr, on fe refoud

a

tou t pour

Le

fair

c ce

lfer .

.

Si des navires de tranfport ajoutent

a

l'inquiétude ;

une bonne fois pour toutes, ayez.-en,

&

la moindre expé–

dirion contre les pingues de Hul;l

&

d'Yarmouth vous

en procureront plus qu'il ne vou{ en

faut~

&

vous vous

pafferez de ces affretemens fairs avec des particnliers,

qui onr díl vous coílrer des fomones immen[es. Voye'l

en

1

7f6 la terreur répandue fur toures les c6tes de l'en–

nemi; cependam qu'<'tie:t.-vous alors?

Conclnfion.

L a íuite n'ell q1,1'une récapirulation abré–

gée de l'ouvrage ,

1o

laquelle nous nous eo ferions tenus,

(j

les viles de l'aureur avoient été publ iées,

&

fi

nous

lJ

'avions crai.r¡t que rellreinres

a

llll

petit oombr.e .d'exern–

plaires qui peuven t aifément íe perdre,

il

n'eo füt plus

quefl ion dans di.x ans . Quoi qn'il en arrive, elles

[e

rrou–

veronr du-moins dépofées daos ces feuilles.

L 'idée de l'incorporation des matelots par bataillons

n1efl pas nouvelle. Le roi d_e D anemark

~ntretient

toooo

matelots

ii

fon f.hvice.

11 efl cerrain que dans les voyages aux pays chauds la

mortalité ell moindre qoe fur

les vailfeaux do roi dans

les campagncs de L ouisbourg

&

du Canada, moindre

eucore fur les

v~ilfeau.t

marchands, quelques trajers qu'ils

faf1ent .

Je crois aveco:

l'auteur que des m iliciens de

2.0

a

30

ans ferviront mieux que des gens clalfés qo'on compre

pour des matel ors.

Quant aux officiers de plume, l'auteur remarque [cu–

lemeot qu'il fant

Oll

payer cornpranr les fourniffeurs, ou

etre exatls aux termes des pa:yemens . Sans quoi fu r–

achar nécelfaire.

.

Pourquoi un capitaine dans un armement ne feroit-il

pas maitre rout-a-fait de Con m vire?

Pourquoi au déíarmement le foin en ell-il abaodon·

a

u ~

o ffi ciers de plume ou de port ?

Pourqnoi en tout rems un vaiffeau n'a-t-il pas Con ca–

pitaine, íon état-major,

&

une vingtaine de marelots

refponfables de íon dépériffemeut ?

fo¡_~tquoi de~

.nFires défarmés fom-ils gardés par ceux

~ue

leur entretien imére{fe

!~

mqins?

A u

ni•