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MAR
vons pas . Pourquoi done ne les donne-t-on pas aux
m archands? c'ell qu'ils íoot mauvais. C'eil aiofi que la
C our aide
le
mépris des officiers,
&
elle ne fauroi t faire
autrcment. D ' un autre c6té, elle avil it les officicrs mar–
chaods , en leur refníant des oignités
&
des grades qu'ils
mérircnt. Que! deshonncur peut faire
a
un gentilhommc
la confraternité d'u o homme de mérite ?
Que
1'
officier de
marine
íerve le marchand, s'il le
juge
i
propns ; au moins le miniflre ne doit pas plus
le lui défendre que lui impoíer .
Qu'on paffe fans obllacle de l'no
a
l'atltre íerv ice.
11
faut réformer le corps des pilotes hauw rie" ,
&
le rem–
placer par un certain nombre d'en[eignes de vaiUeaux de
la
mt~rine
marchaode . 11 en Cera embarqué deux fur
e
ha–
que vaiffeau, l'un pour iofpeéleur de la panie dn ma? –
tre, l'autre du pilotage.
Que les gardes-marioc fen ·ent de pilotins
ii
bord des
'\'aitl"cau x fous ces infpeélcurs.
L es officiors de fonune
[o nt
prefque tous íur les
m~m es b3timens , il faut les difperfer.
Je ne parle point des encouragemens,
i1
en faut par–
tont, c'cll
la
m~m e
chofe ponr les chft timens.
D t la prottllion du
com~urce
da
colonieJ.
Qu'ou n:;:
craigue den: la nobldfe déJaignera tonjours le commcr–
ce ;
&
le négocinnr aimcra roujours la fortun.e, ne
f(I¡–
ce que pour obtenir un jour le droit Je mé prifer le prín–
cipe de fo n élév ation.
Ayez une marine marchande, mais que votre pre–
m ier íoin fuit de la couvrir .
Quand on déclare qu'on ne donnera aucun convoi
:wx
bitimens nllrehands; c'efl cxaélemem les envoyer
a
l'enoemi .
L 'ennemi eu prend
t~nt
qu'il veut,
&
pnis l'état
a
la
paix lui porte le reile de fes fo nds pour les racheter.
V oila ce qui nous arrivera.
.
Ce ne íoor point vos vaiJfcaux marchands qui ont en-
tretenu de vivres vos colonies. Laiffez-donc ce prérex te,
&
rctenez ces vaiffeaux dans vos ports, o a les protégcz
$
1
ils en .fo rtent .
Ce font les neurres
&
les corílires d' 1\.mériquc quj
ont oourv u
a
vos colonies ,
Que
(j
vous n'avez poion de convoi
a
doooer' fac
hez•–
le du-moins de
lon~ue-main,
afin que vos négotians
a.vi–des batHfent des fr.éga tes propres
a
bien courir ,
&
a fed éfendre.
S i vous accordez aux neutres le .trafic daos vos co –
lonies, on y portera peu de vi,•res ,
&
bcaucoup de mar–
c:handifes
(eches;
&
vous achevere·¿ de
les ruiner'
a–
moins que l'ennemi nc vous fecome en fe jettant íur les
neurrcs, comme il
a
fait mal•adroitemenr .
- Voulez-vous rendre au coonmerce quclqu'aélivité , re–
tenez.
les batimens non eonll ruits pour íe défendre
&
bien courir ,
&
établiffez une
chambre d'alfuraace ,
de fol vabilité non fufpeéle ,
ii
2f
pour cet)t l'aller aux
colonies,
&
autant le retom .
V oulez.-vous faire le mieux ? donnez [eulement :\ dou–
z.e frégatcs un vaiffeau de eonvoi.
C uonptcz les frégates partics feules
1o
feules , arrivécs
&
revenue~,
&
jugez de l'avaotage de aette prime que
je propo[e.
Mais dira
-1-
on, nos corfaires fa its pour la marche,
ont bien été pris ? c'e(l qu'il
f
a .bien de la diffé rence
c:ntre cc-lui qui
\'3
a
13 rencontre,
&
celni qui l'évire.
L es Mpen[es coolidérables pour les équipages en Amé–
r ique , [uffifent pour [uf?endoe les annateurs;
&
puis
a
peine nos marchands font-ils arrivés aux colonies, que
les matelots déferrenr , Les uns vopt en couríe; les an–
tres fe fon.t acheter
a
des prix
exorbit~ns
.
U
t) capiraine
au moment de Con départ, efl obligé de compter
a
un
m atelot juíq u'a mille livres pour la úmple traverfe.
R epubliez les ordonnances fur la dd!crtion,
aggr~vez
les peines pour la défertion du fervi¡:e marchand ; punir–
fez les cnrlaires qui débaucheront ces équipages,
&c.
L es vaiffeaux du roi enlevent en Amérique tous
les
matelots du commerce, $'ils en ont befoin . 11
n'y a
point de regle 13-Jeffus,
&
il arrive fouvent qu'un mar–
chand ainli dépouillé, ne peut plus appareiller.
On ne peu t
trop affoiblir l'autorité confiée, 3-me–
furc qn'clle s'¿ loignc dn centre . C 'efl une loi de la na-·
ture phylique ronJOUrs enfreinre daos la nature morale .
Qucflion diffici) e
a
décider: les efcadres envoyé<s aux
colnnies depuis la guerre, y ont-clles éré dépechées pqur
protéger ll: commerce, ou ponr le taire? Ici on dit
pour proréger, 13-bas on démon tre pour commercer .
Plus la défeníe efl é loignée.
&
l'cnnemi proche, plus
J;~
fécuriré duit étre grande. Si on cut fait au cap Ere–
ton ce que les Anglois ont fait
ii
G ibraltar,
k
cap Bre–
~<)11
[eroi,t
a
p_ren¡:lre; il n'y fa)loit que rroi:;. ¡pille )lon}-
MAR
mes, mais pourvoir
ii
ce qu'on oc pílt les réduire que
par filmine.
S'il f:out 'íubll irucr fans ceffe des c[cadres
a
des for–
ti fications, tout ell perdu.
L'ennemi peoploit fes colonies íe?tentrionalcs ; il fal –
loit peupler la L ouifiane
&
le Canada;
&
re Caoada
Ce–
roít encare
a
nous.
Quand je pen[e
a
l'un!on de nos colons,
&
aux dif–
[enli ons conronuclles des colons ennem1s,
JC
me deman–
de comment nous avons é té fubjugécs,
&
c'ell au mi–
niflere a íe répondrc ; je l'ai mis fur la voie
o
Encore une foís , nos colonies bien fortifiées
&
íou–
renues par nn commerce
proté;~é,
&
foixame vaiffeaux
de ligne dirigés contre le commercc de notre ennemi ,
&
I'Ón verra la íuite de cerre politique.
D e1
invafiom.
300
licues de c6tes
a
garder exigcut
une marine refpe&able.
D epnis S. Jean-de-Luz jufqu'a Dunkerque fans ma–
rine , wc t efl ouvert .
Q ui efl- ce qui dtfendra des córes? D es vaiffeaux ?
abus ,
a
bus: ce íont des rroupes de terre; oo armera cent
cinquantc mil!e hommes pour épargner.
Cepcndant les riverains [eront ravagés,
&
on ne íon–
gera point
a
les dédommager
o
On armera cem cinquanre
mili
e hommes,
&
il ell
clair que vingt-cinq vaiffeaux de ligne daos Brefl,
&
r
S'
mille ho mmes íous cene p!ace fuffi[enr pour arrétcr tour ,
eKcepté la prédileélion ponr les foldats de rerre .
O
mes concitoyens, prefqtte tomes vos cótes font dé–
fendnes par des rochcrs ; l'approche en efl difficile
&
dangereuíe; votre ennconi a contre lui tous les avanra–
ges de la nature des lie.:x ,
&
vous ne voulez pas vous
en appercevoir.
L 'expéditi<ln de vos cícadrcs concertées
&
rendues
pre[qu'en mi:me teons
a
L ouisbou rg en
i
7f7,
les íuites
que pOU\'Oit avoir cette expéditlon, ne vous apprendronr–
elles poitu ce que vous ferez au loin, quand vous aurez
du feos
&
de la rai!on?
Et croyez.-vous que
Íl
vous menacez. fans ceffe les có–
res de l'ennemi (
&
vous les tiendriez en échec
a
peu·
de frais), il perfií}era
a
les garder? Le pourroit il quand
il le voudroit ?
Menacez fes cótes, n' attaquez. que íon commerce,
enrrereoez daos Breflune eícad re toüjours arrroée, mon–
tr.ezde.s hommes armés
&
préts a mettre
a
la voile'
celafuffi t : on exécute quelqucfois ce qu i n'étnit qu'une
menace. L a menace dans les grandes chofes íe confoud
toüjou
rs avec le projet .
!!J.
la longue, ou l'on s'eodort
fm le
p.ér-il , ou las de veillcr, on fe refoud
a
tou t pour
Le
fair
c celfer .
.
Si des navires de tranfport ajoutent
a
l'inquiétude ;
une bonne fois pour toutes, ayez.-en,
&
la moindre expé–
dirion contre les pingues de Hul;l
&
d'Yarmouth vous
en procureront plus qu'il ne vou{ en
faut~
&
vous vous
pafferez de ces affretemens fairs avec des particnliers,
qui onr díl vous coílrer des fomones immen[es. Voye'l
en
1
7f6 la terreur répandue fur toures les c6tes de l'en–
nemi; cependam qu'<'tie:t.-vous alors?
Conclnfion.
L a íuite n'ell q1,1'une récapirulation abré–
gée de l'ouvrage ,
1o
laquelle nous nous eo ferions tenus,
(j
les viles de l'aureur avoient été publ iées,
&
fi
nous
lJ
'avions crai.r¡t que rellreinres
a
llll
petit oombr.e .d'exern–
plaires qui peuven t aifément íe perdre,
il
n'eo füt plus
quefl ion dans di.x ans . Quoi qn'il en arrive, elles
[e
rrou–
veronr du-moins dépofées daos ces feuilles.
L 'idée de l'incorporation des matelots par bataillons
n1efl pas nouvelle. Le roi d_e D anemark
~ntretient
toooo
matelots
ii
fon f.hvice.
11 efl cerrain que dans les voyages aux pays chauds la
mortalité ell moindre qoe fur
les vailfeaux do roi dans
les campagncs de L ouisbourg
&
du Canada, moindre
eucore fur les
v~ilfeau.t
marchands, quelques trajers qu'ils
faf1ent .
Je crois aveco:
l'auteur que des m iliciens de
2.0
a
30
ans ferviront mieux que des gens clalfés qo'on compre
pour des matel ors.
Quant aux officiers de plume, l'auteur remarque [cu–
lemeot qu'il fant
Oll
payer cornpranr les fourniffeurs, ou
etre exatls aux termes des pa:yemens . Sans quoi fu r–
achar nécelfaire.
.
Pourquoi un capitaine dans un armement ne feroit-il
pas maitre rout-a-fait de Con m vire?
Pourquoi au déíarmement le foin en ell-il abaodon·
Ré
a
u ~
o ffi ciers de plume ou de port ?
Pourqnoi en tout rems un vaiffeau n'a-t-il pas Con ca–
pitaine, íon état-major,
&
une vingtaine de marelots
refponfables de íon dépériffemeut ?
fo¡_~tquoi de~
.nFires défarmés fom-ils gardés par ceux
~ue
leur entretien imére{fe
!~
mqins?
A u
ni•