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MAR

Fau!Ie políríque d'annoncer

to~jours

a

l'ennemi par

)es levécs, la quanrité de vaiíieaux qu'on veut armer.

Et puis l'atteme des équipages tralne les' armemens

en longueur : les uns reflent malades li1r

~~~

rot¡tes; les

autres excédés de

lo

farigue pu voyage, qc

p~uveqt

s'em–

barquer, ou '13nguiífent tilr le vaiíleau .

C~u~

qui pro–

fitent du congé pour fu ivre ks corfaires, font pris.

11

y

en a qui de defefpoir fe veudent

~ l'~nne¡ni

pour

d~ux

ou trois cens livres,

&

font pcrdus pqur

!~ patri~.

Les flotes efpagnoles font pldnes de tpatelp¡s

fr~n~ois_

]ufqu'a ce jour, les claífes onr eu une peine in"finie

3 fatisfaire at1x levées ordonnés , qu'oique· modiques .

Qu'a·t-on

f~it?

on a retiVoyé

~u

fervicc; les matelo¡s

qui en revenoient.

A

bandonner la

marin•,

ou retenir pendant l'hiver dix

!Tiille matelots: point de milieu .

-

·

·

Dix mille, indépendamq¡ent

d~

ceux qui foil!

em.

ployés. en Amérlque

&

a

u~

Jodes.

A

vec ces dix mille hom tnes prers, oo

~q\lipe ~o quin~

1.e

JOUrs trente vai!feaux de guerre .

üccopel ces no¡nmes

~

tqre, partie a l'entretien des

navires, partie

a

l'~xercice

du canon

&

du moufquet dans

les pe>rt de 13retagne

&

d'Aunis.

·

Qu'ils apprenoent la charpente

&

le calfatage; l'efpoír

d'apprendre ces

m~tiers

les

attir~ra

au íervice.

. Ces métiers appris ils íubliflerqnt,

&

les

f~lair~l'

e!Qr–

bJtans de ceux qui y vaquent diminueront.

D•

la nlc.flitl dc croifer contrc le commcuc angloir.

S'il faut croiíer, l'hiver efl la faifon la plus avanrageufe

pour la puitfance la plus foible: autre raifon d'entretenir

des marelots daos cette íaifon . ·

Vouseocourage~

ii

lacourfe, cela ne !ilffit pas;

il

faut

des vaiífeaux de gtJerre ponr íoutenir Jlarmateur .

·

Défendre

1~ ~ourfe

ou la

fout~nir,

point de milieu.

Q ue font tour l'hiyer des vaifíeaux de guerre daos des

ports? Que! rlíque pour eux fur la mer? Les nuits font

Jongt~es ,

les

e[c~dres

peu

a

craiqdre, \es coups de vent

les dtfperfent.

Douzc

v~iífe~ux

de guerre crqifaqt au premier rnéri–

dien depuls

49

jufqu'a

ro

dcgrés de latitude, feront plus

d~

mal a l'ennemi en

~!ver,

que tou¡es nos forces réu"

mes ne tui en peuyent faire en été .

O

o

n·~

)>Dint armé a cet effet,

&

nos corfaires on1

preíque rqus

~té

pris .

·

Les ma¡elots é¡an¡ devenus rares , on a intcrdit cene ·

navigarion,

~

l'ennemi a cornmercé librement.

Pourqqoi les armateurs fe fonr-ils íouteous fous L ouis

X

1

V. par les efcadre; q

0

i croifi1ient? ·

·

·

Mais les forces de l'ennemi n

1

é¡oient pas alors auffi con–

lidérabl~s ;

fauae réponfe . Duguai

&

Barth étoient

a

1:¡

mder

&

ipbt~rcep¡oi~nt

des

~ore~ ~ l'~pglojs

{le

au

~ollan-

o•s

CQITI . tP!!& •

· De quoi s'agit -il? de favoir ou

~roífent il-peu · prc~

les

efcaqr~s,

&

de les évi\er

fJ

on 11'en p1s en force

pour les combattre .

.

Et nos vaiífeaux

d~

guerro ne fqnt-jls pa< fi>rtis do

Brefl,

1'1\

n'y fon¡-il s pas revenos malgré )es efc¡adres ao–

gloifes quj ppifo ient f11r Oueífant?.

COJ11Qien de

yaiífeau~

anglois croifent Ceuls?

Sont·c~

leurs efqdres qui 'ont pris qos corfaires?. Pen–

nemi les a détruits, eq cnvqyat)t co.rme eux féparément

fJUelqu~s

yailfeaux de ligne,

&

qQ~Iqqes fn!gat~s

d'une

cename force .

·

CoiT'tn.ent les flotes de l'anglqis font·elles convoyées

?–

Emplqyera-t-il

ii

cet effet une dquzaioe de vaiífeau x

de

guerre pour

ch~cune? bloquer~-t-il

Urefl? Lorieot? Ro–

chefor!? f\ vec toutes ces dépeafes, il ne nous

emp~"

c¡,~roi~

pa§ q'appareiller, quanq nous en aurions le def-

•em .

·

C'en

~u

ceomrnerce anglois íeu! qu'il faut

f~ire

la

guer~

r_e: pqin1 de paix folide

av~c

ce peupje , fans cette

poli~

ttque .

!1

n~

iau1

pa~ fong~r ~

devenir puiífaot, mais dan–

gerem; ,

Que l'idée d'une guerre avec I'JOUS faífe trembler

1~

commerce de l'ennemi; yoila le point i

mpor¡~nt .

L'ennemi a fait dans la guerre de 1744, qes 'atfuran–

ces

_co~Cjq~rqb,les

fur

no~ vaiífe~qx m~rc~~nds;

dans ccl–

le·cr peu,

1'1\

.~

des primes

tr~s-onéreufcs.

Pourquoi ce–

la ?

~

efl qu'tls .ont

pe~fé

que la

guerr~

de terre fcrOÍ\

néf"l tger la

mann{,

&

1ls ont eu raifon .

'entens fans ceífe

p~rler

de la dette

!latio.n~le

angloi–

fe, quelle fott ife! Qui efl-ce qui efl créaqcier de l'état?

cfl-ce le renrier? nqn ,_ non, c'efl le

comrper~ant;

&

le

commerc;ant

•pr~tcra,

¡e

vou~

en répons, tant qu'il

n~

fera pas troublé .

. Vous

voule~

que le !=rédit de

!'~nnemi

celfe;

&

au

lteu de pourfutvre le créancier, vqq! le laiífez en repos .

!'rene?.

a

l'anglois une colonie,

i1

menacera · ruinez

fou commetce,

il

fe ré voltcra.

'

·

MAR

IOI

L'ennemi s'appl!que

~

ruiner •notre

marin"

marchan–

de; c'el! qn'il ¡uge de notis par lui ."

S~ns ~ommerce

mqritime, oous en ferions encare puif'

fans; llll

1

r¡en. Ses cfcadres empccheronc-elles de deri–

rer, d'exporrer nos denrées nos vins nos eaux:de-v ie

nos foieries? Lui-mcmr

tes'

pr~ndra

:Oaigré tuute la

fé~

v~rité

de fes

r~gle!Jlcns.

·

L~

mqrine

de

l'enn~mi

n'exifle que par fa tinaoae;

&

fa ti nance n'a d'autre fonds que fon comrnerce. F-ai–

foos

don~

la gqerre a fon commerce ,

&

a

Con

com–

merce íeul; employons-lii l'hiver

&

nos vaitfeaux · fo–

yons

infl¡uit~

du départ de fes flotes; ayons quciques

corvcttes en Am6riqu.,,

&c.

Vous

vq11 ~

qonc pirates, dira-t-oo-? faiJI doute · c'c!l

le (eql r<'\le quí !JOUI conyienne.

·

Tant que vous vous

borner~l

a1.1 foutien

qe

vos co–

looi~s,

vous fere?. dupes;

&

vos matelots pafferout

a

un~

narion gui

~~~

tqüjoqrs en

croiri~rc,

d'qne natiou

qui n'y efl jamais .

Croi[~z,

envqye:z.

vo~

vaiífeaux de ligoe en couríe,

&

yous aurcl de grands

m~rins;

vous reíferrerez l'éten–

due des eícadres ennemies ;

vot¡~

l'anaquere1. dans fon

endroit

fe~lible,

&

vo~s 1~

contraindret a la

p~lx.

P e1

oj/icier~

de marine.

Jci c'efl

1~

noblelfe íeule qui

co.mmand~

la

marine;

en 1\ngleterre,

q~iconque

a

du

talent .

·

lci, aprcs treme ans de pair, des gens qui n'ont

j~mais navigqé ofent fe préfenter : c'efl un grand mal qu'ils

oíeqt. En A

ngl~rerre,

ce funt toüjours des

~Ot1Jmes

qqi out été employés íur des

b~till]ens

rnarcpands.

I;e gentilhomtne

m~rin n~

s'honore point

~e

la

~on­

notífance d" fon métier ;

voil~

le pis.

Peut-étre faura·t-il le pilotage: pour l'art du matelot,

il le dédaigne; fa fortune n'y

~fl

pas attachée,

&

fon

~ncicnneté

&

Ces

proteétions par!eront pot!r lui.

JI

fe propofe ou de ne combattre qu'avec des forces

fup~rieu¡es, ,

ou répar<r

1'

ignorance par la bravouro .

Qnelle er¡eur! ce brave ne fait pas que fon ignorance

lni lie les mains ,

J'cq

ai vu, j'eq ai vq de ces· braves

mains-la liées,

&

j'cq pleqrqis.

L'ignorance efl le to¡nbeau de l'émulation.

'

D~ns

la

marine

marchando, uo armarem ne fe choi–

f¡ra qQ'on capitaine exp'édiT'enté ; dans la

marht<

royale,

on fnppofe tous les officiers

~galement

habiles.

:Nos équipages font toüjours les plus nombreux; il

faut done

~bord"r,

&

depuis Duguai, on

ne

fait plus ce

que c'e(t.

·

·

· puguªi avec fon

Franpoi!

de

40

canons, aborda

~

prit des vil les

ambulante~.

·

·

· ¡,e g¡aqd ¡¡ombre nuit

dan~

un 1=0mbat au ca¡ton.

C'efl

m~nquer

a

l'état que, ¡le

n~

pas combattre

v~r­

gue

a

vergue un ennemi d'un ¡iers moins fort

¡:o

nom–

pre;

m~is

pour exécurer un

~bordage,

il ne fuffit pas

d'c'!tre

br~ve,

il

faut encqre

~tre

un graqd marin ; le nie-

ra-t,oo?.

·

.. Mais' efi-ce daos le combat Ceulement que la ícience

de toutes les

partie~

du fllétier de la mer etl néceffaire

a l'officier/. .

· Et · l'économie des armemens,

&

la cnníommatíon

f,r

la qualité ges matieres,

&

la

cof!nQi(l"~tice

des

(a–

des,

&<-

&e.

1'out ce qui

e~

de$ agrªs, ges

a~ci­

dens"

&c.

n'efl-il pas de fa coll]pé!ence?

P.our cem gui favent, les pilpres n'ont qu'une auto–

rité précaire : que l'offi cier puilre done

(~

pa!fer de fes

~onfeils,

ou

le~

recevoir fans pumeur.

Des cqrfaires font fortis d9 nqs ports avec

300

hom–

mes d'équipage, parmi lefquels il n'y ayoit pas fOhom–

mes

d~

mer . Qu1, mais l'P,abileté de ceux-cí fuppléoit

3

tour.

·

· M

éprifer

la

conlloiífance du fervice dn matelot,

c'e(l

dire, je fuis fait pour commauder, moi; mais que m'im-

porte le bien ·ou mal exécq¡é

~

·

· L'ordonnance dit,

/u gar(lu cmbar'{t!IJ fcrviront eom–

mc foldatJ;

il

falloit dire

fO'!fme n¡atelqtJ:

Bar!h a été

¡natelqt .

En Angleterre, le garde-marine fait le íervice de ma–

telot;

il

indique le travªil

&

l'exécute

¡

le n<:ltre a tomes

forres de

ma7trc~

a terre; en mer

il

ne fa ir ríen .

' Ce jeuqe ho!)lme ig͡orera toute

·r~

vie les cótes: c'efl

· le gouvernement qui le veut, en ,donnant le

co~ma~denwnt des frégates

&

corvet\eS

a

cqnvoyer ou

a

c~ot­

fer,

~

des officiers de fo rtune , ün lui

don r!~

un

pt~o ¡e cotier,

&

ne vaudrqit -il pas

mieu~

qu ti püt s eq

paífer ?

On cornpfe

u oo

officiers de

mArine;

l'ordonn~~ce

en

met lix

fu~

les vaiífeaux du premier

&

du fecpnd rang ;

quatre fur les frégates

&

trois

r~r

les corve¡tes . Voil:i

qc quoi ilr!ner en

otli~iers

240

batimens que nous n'a,

·

voo~