MAR
oivil que 1es parties peuvenr rompre; rien ne paroit pl us
cornmodc : néanmoins, comme on s'ennuyeroit bien-tót
parmi eux du
mari•ge,
aum bien qu'ail!eurs;
4
que les
fréquentes
f~parations
ne
lailferoient pas d'Circ
¡\
charge
a
la fami lle, on y
3
pourva fagemeoc' une fetJlme p.eut
demander d'étre féparee d'avec fon mari ¡'ji efl i¡npuií·
fant , adonné aux plaifirs contre na
tu
re, ou s' il
ne
lui
paye pas le tribut , la nuit du jeudi au vendredi, laque! le
ell confacréc aux devoirs du
mariag<.
Si le mari fe con –
duit honnetemenr,
&
qu'il lui foumilfe du pain ; dl)
be~Jr
re, du
ri~,
du bCJis , du café,
du
cotron,
f¡(.
de la foie
¡>Ou r tiler des hab'ts, elle
ne
peut (e dégager d'ave¡: lui.
Un m>ri qni refufe de l'argenr
a
fa femme pour aller
3U
bain deux fois la femai11e,
ell
cxpof~
:\
1~
féparation;
loríque la femme irrirée renverfe
fa
p~nroutle
en pré•
fence du juge, cel!e aélion dérigne qu'elle accufe
Con
mari d'avoir vouln la contraindre
a
lui accnrder des cha–
fes
d~fendu".
Le juge envoie- chercher pnur lors le
ma–
ri, le fair btronner, s'jl rrm¡vc que la femme diCe lavé–
r ité ,
&
caffe le
mar1bge.
Un mari qt¡i veut íe íéparer
de ía fe mme, oe manque
p~s
de
pr~tex res
it
fon fOUr;
cependant la Ghoíe n'efl pas fi aifée que l'on s' i¡nagine .
N <•n-reulemenr il efl obligé d'affurer le donaire
a
fa
fernme pour le refle
d~
fes Jours
¡
IJlais
fup~ofé
que par
un rewur de rendrelfe il veuille la repr.endre, il efl coo–
damné :i
la lailfer coucher pendan¡ 24 he
u
res a
vee
re!
homme qu'il )u¡¡e :i propos : il choifit ordinait•ement ce–
luí de frs am1s qu'il connoir le plus dif'crcr; n¡ais on
alfure qu'il arrjve .quelquefois que cer¡aines femmes qui
fe u ouvent l¡ien de ce cnangemellt, ne vculent plus re–
venir
a
lcur premier mad. Cela nc fe pratiquc qu':i l'é–
gard des ferrnnes qu'on a époufées.
11
el! permis aux
Tu res d'en cntre¡emr de deox amres Cortes; favoir,
cd–
les qoe
1\>0
prend
a
·penliou,
&
de erelaves; on louc
les premierel ,
&
on achete les dernieres,
Quand on vcqt épo\tfer une filie dans les formes, on
s'adrcffe a
u ~
pareus,
&
on figoe les arricles apres
~tre
convcnu de toqr en
pr~fcnce
du cacji
&
de deux
t~moiqs.
Ce ne íont pas
les pere
&
mere de la filie qui doren t
la
tille,
e~n
le mad : aiu li , quand
" ll
a réglé le douai–
re,
le caqi dé!iyrc aux par¡ics la copie de leur comrat
de
maritt("
la fi lie de fon cóté n'appone que
Con
troul~
(eau . En
~rrendant
le jour de nóces , l'époux fait béqir
Con
maria¡,~
par le
pr ~¡r~;
&
p
0
or s
1
attirer les
~raacs
dtl
ciel, il ditltibue des
aqmt'Jn~s.
&
donne la
lib~rté
a
,quel–
que efelave.
Le
jQUt des nóces , la tille monte
a
cheval CQUVCrtC
d'un granq voile ,
&
fe promene par
les rues fous un
dais, accompagnée de plulieurs t'emt11es,
&
de quelques
eíclaves, f'uivant la qqaljté du mari; les joueqrs
&
les
joueuf~
d'in(\ll)tnens f'ont
d~
13
cór6monie; QO fqit por–
ter enfui¡e les nippes, qui
ne
fon¡ pas le moiqdre orne–
me¡H de la marche . C<' nlme c'd! ¡oul le proli¡ qui en
reviem au fu¡ur époux, on affeé1e de charger des che–
vaux
&
de chamea<tx de plufiet¡rs coffres de belle ap–
parenc~ ;
mais lo
u
vem vuides, o
u
dqn~
lefqQels les ha–
bits
&
les btjoux íont for¡ au 13 rge.
L'épo<t l~e
el\ ainli conduite en
triomphe par le che–
min le plus long
che~
l'éponx, qui la
re~oit
il
la porte:
Jil
ces deux perfonnes , qui ne fe Iom j.t mais vues ,
&
qui n'ont entendu parler !'une de l'aurre que depuis peu ,
par l'entremife de
quel~ues
atnis , fe rouchenr la mam,
&
fe rémoignent tour l'a¡rachement 9u'uoe véritable ren–
drelfe peqc inf'pi rer . On ne manque pas de
t:1ire la le–
~on a11~
moins éloqnens ; car il n'efl guere poffible que
le cce ur y aic beaucoup de part,
L a cérémonie étant finie, en
préfen~e
des pareos
&
des
ami~,
o
u
palfe la journée eo feflin, en
d~nfcs ,
&
a
voir les marionettel ; les hnmmes fe réjouiffent d'un có –
té,
&
le
fernmes de l'aurrc.
En
fin
la nuit viene,
&
le
filence fuccede
a
cette joie cumulrucufc.
Che~
les gens
aiíés la mariée efl conduite par un eonuque dans la cham–
bre qul lul d l de!linée; s'il n'y a point d'eunuques , c'efl
une parenrc qui lui donne la
m
ain,
&
qui la met entre
les brns de fon époux .
D ans quelqoes villes de Turquie
il y a des femmes
dom la profeffion e!l d'in!lruire l'épouíéc (le ce qu'elle
(1}
On ne doit pu s'e:conner de ce que b, Poligamie (oic
G
fon en
uf.,ge chrz.
les Tu
res,
8c:
.te c;:c qu'ila
font
un
fi
ra:\llV2ÍI
u(age
dct droiu lcgicimes Ju mnriaga pui(qu'ils fuivent I'Aicqr.m qui con.
úem une infinicé de
loi..s qui
~pprouv.eac
&:
qui
coofdllenL rnCme
le frrquent u(age de:
la (enfualité.
&
du libt::rtiaagc le plus
déclar~.
C'c:fl
trCs
mlil
a
propos ,
&
trC.a
inju!lement qu.: les Tutes a'ex–
cufem fur ta
~onduitc
des marchands chretiens pour s
1atHOrifcr
i
tC–
b Ít
d~
(emmet
i
gage pour
m ÍCUX COOtC:OCCf
leur
(l!n(uaJité :
iJ
poU•
roir fe faite que
la
fugilicé
humíUne ait quelqm:foil
~rt6
lie ce•
MAR
93
doit faire
ii
l'approche de
l'épou~ ,
qui efl obligé de
la
d~spapil!er
piece· il -piece,
&
de la placer dans le lit . On
di¡ qu'elle récite pendan
e
~e
cems-la de loogues priercs ,
4
qu'elle a
~raod
foio de faire plolieors nceuds
a
fa
oeintur~.
enrone que le pauvre époux íe morto nd p n–
dan¡ des heures cmieres avnnr que ce dénouemenr
,¡¡
fitJi. Ce n'efl d'ordinaire que fur
le rapporc d'aucrui
qu'un homme efb informé-,
fi
celle qu' il doit épou!cr·
efl
pell~
ou laide.
!) y a plutieurs villes otl le lendemain des naces, les,
parens
4
les
~mis
vonc dans
la
ma~Con
des nou veaux
mariés prendre le mouch..oir enfanglamé , qu'ils lllonrrent
dans le¡ rues, en fe promcnanr avec des JOueurs d'in–
!lrumens . La mere ou les parenre ne manquen¡ pas de;
pr¡!parer ce mouchoir ,
a
te! le
tiQ
que de raiCon , pour
prouver, en
c~s
de befoin, que les mariés ronr conteos,
l'uQ de l'antre. Si les femmes vivent fa¡¡e ment, !'aleo- ·
ran veur qu'on les traite bien ,
&
cond2mnc les maris qui
en ufen¡' autremen\,
3
réparer ce
péch~
par des anmó –
nes, ou par d'au¡res ceuvres pies qu'ils íonr obligés de fai–
re avanr que de fe reeoncilier ave
e
leurs femmes.
Lorfque le
mari
meurt le premicr, la fe
m
me prend íon
donaire,
&
ríen de plus, J..,es enfans donr la mere vient
de décéder, peuvent forcer le pere de leur dohner ce
dou~ire .
En cas de répudiatlun, le donaire fe perd, li
les raifons du
m~ri
font pertinentes; li-non le mari elt,
condatnt)~
a
le conrinuer,
&
a
nourrir les enfans.
Voili ce qul rc¡¡ardr les femmes légirimes: pour cel–
les que l'on prend
a
pen fion , on n'y fait pas rant dt;
fa~on.
Apres le confe111ement du pere
4
de la ll)ert ,
qui veulcur l¡ien livrer leur filie
a
un t¡:l, on >'adrelfe
au Juge , qui mer par écric q11e ce tel veur prendre une
te!le pour lui fervir de femme, qu'il f'e charge de
ÍOl~
enlrc¡ien,
&
de celui des enfans qu'ils auront en(etnble ,
a
conditioo qu'íl la pourra renvoyer loríqu'jl le jugerl\
a-propos. eu lui payant la fomme con venue ,
a
propor–
tion du nombre d'années
qu'il~
auront été enfemble..,
Pour colorer ce mauvais commerce, les T urcs en re–
JCtteot le ícandale fur les marchands chrétiens, qui, apnt
lalffé leurs fcmmes dans lcurs pays,, en entretiennent
a
penfion daos le Levanr. A l'égard des efclaves, les Ma–
hométans, fuivant la loi, en peu vent faire te! uíage
qu'i~
leur pla1t; i)s leur donnent ·la liberté qnand ils veulenr,
Ol)
ils les retiennent IOUJOQrS
a
lcur fervice . Ce qu'il y
a de louable dans cette vlc libertioe, c'ell que ks eo–
f•ns que les T urcs ont de rou¡es leurs femme , hérirent
é~;~lemenr
des bicns de leur pere ; avec cette différence
feulément , qu'il fau t que les enfans des femmes ef'cla ves,
íoient déclarés libres par
tefl amenr;
li le pere ne leur
fai t pas cette
~pce,
ils fuivenc la condition de leur me–
re,
&
íont
a
la diícrétion de 1'
~1né
de
la
famill e,.
(D.'}.)( t )
MARtAGE,
(Mid~c.
D irte.)
Nous ne prenons ici lq
marrage
que dan
s le poim particulier de Con cxécution
phylique, de
fa
con.lhmmation, otl
les deux fexes con–
fondus dans des
cmbra!femens mutuels, goütcnt
de~
plai–
lirs vifs
&
permis qui fon t
au~mentés
&
rcnniné par
l'éja<;ula¡lon réciproque de la femenee, cimentés
&
ren–
du
précieux par la formnrion d'1m en!Jnt .
f\infi nous
n'envif~gerons
le
maria.(<
que fous le point
de vO.: otl il efl Cynonyme
~
cott;
&
nous a
vous ~
deí–
fdn reovoyé
3
d:t
~nicle
préfent tour ce que nous avions
ii
dire fur eerre matiere, paree que le
rnarit~.~<
regardó
comme com•enrton civile, politique,
reli~ieufe,
cil
Cui–
vanr les mceurs, les
pr~Jugés,
les
pf~ges,
les
lols , la
religion
re~ue ,
le feul étal otl le
cutt
[nit permis , la
feule
fa~on
d'auroriíer
&
de .légi¡imer cette aélion oatu–
relle. Ainli tomes les remarques que nous aurons occa–
fioo de faire ici
(
ur le
mariage,
no regarderoiellt chc7-
qes peuples
~ui
auroienc d'autres rnceurs , d'autres con–
turnes , un( autre religioo,
(;le.
que l'ufage du
coit
ou
l'aéle vénérlen.
En
conf~quenc~
nous compreooos le
mariage
daus la claffe des chof'es non naturclles, com–
me une des pa•tics de la diere
ou
de la
gymn~!lique.
On peut confidérer dans le
m~riage
ou le
coit
lé¡¡itime,
t
0
l'excr~cioo
ele la femence,
'lo
le méchanifme de cer–
te
excrétion,
3°
les
pl~ifirs
qui
y
fon t
attach~s ,
4°
en·
fin,
m.:archands Chreliens
~nynés
du mauvais exe.flll'le
da
Tttrct •
i
fuivre
cene
m~me
coutume
(celúau~;
ruJis de• cxemples
pareils
font
tr~s
UfCI,
&.
loin de les
approuver,
qn
le.t
bl3mcra to.ujouu
comme
contr:~ire•
aux
loit divioes &. humaine• : pcr(onnl! n'1gnoce
l':tbur que
lea
'rurct font de la perfonq<' ¿e
l~uu
efcl:a•ct·,
il•
foar en ce-la des fidclct imiLueun do l'impie &l:lhomct:
;~n
furplut
cer abas cft:
de1eA6 par la loi Enngelique dont la
parct~
RO
pct¡~
(e
coocilier
avec les
obfcenil:é•
des
~ufulmaas .
(.A)
J
1