J
U R
ehent fealement
a
la coutume de leur proyiFJce, d'au–
tres-
;¡,
cerraioes
matieres, telles
que les
mauere~
canooi–
ques
011
les matieres criminelles, les matiercs féodales ,
&
aurre~
i"emblables .
Ces di'Vers objets qu'embralfe la
"]uri(pmde>tu,
ont
auíli donné lieu d'établir des tribcmaux particuliers pour
eonnoltre chacun de certailtei mgtleres , arin que les jn–
ges done ces tribunaux font compofés, titant tottiours
occupés des
m~
mes obj<:t> , foient plus ••erfés dans les
príncipes qai- y ont rapport .
Quoique le dernier état de la
'J~<rifprudmu
foit or–
dinatrement ce qui fert de regle,
il
ell bon néanmoins
de eonnoltre l'aneienne
'}uri(prr<denu
&
les ehange–
mens qu'elle a éprouvés; ear pour bien pénétrer l'efpcir
d'un nfage,
il
faut en eonoolrre !'origine
&
les pro-
.
gres ;
11 arrive mc!me quelquefois que
l'on
revient
a
t'ancienne
'Juri(prudence,
a
caufe des inconvéniens que
ron
a
recounus dans
Ja
nouvelle.
L'étude de la
'}uri(prt~dmce
a
toujours été en hon–
fteur ehe"L toures les nations policées, eomme étant une
íoience
~troitement
liée avee le gouveruement politique .
Chez les Rpmains,
ceu~
qui fe confacroient
il.
la
Ju–
.-i}prt<d<l<e<
étojent grati6és de penfions confidérablcs .
lis
,fureat
m~me
honorés par les empereurs du titre de
comtes de l'ernpire. Les fouverains pontifes, les con–
fuli, les diélateurs, les généraux d'arrnées, les empc–
reurs mémes fe firent honneur de cultiver cene [cien–
ce, comme on le peut vofr daos l'hinoíre de la
'}uri–
fPrt~denee
romaine que nous a donnée
M.
Terraífon ;–
oavrage rempli d'érudition ,
&
également
curíeu~
&
utile.
La
'}uri[prudeJ<ce
n'ell pas moins en reeomm:tndation
parmi nous, puifque nos rois ont honoré
de
la pourpre
tous ceux qui fe !'ont eonfacrés
á
la
'}rtrifpr,udenu,
tcls
que les magÍ!lrats
&
les avocats,
&
ceux qui profcf–
feut publiquement cene fcience dans les univerfités;
&
av:~.nt
la vénalité des cliarges, les premieres places de
la
magHhature éloieñt la récompenfe des plus fa.,ans
jurifco n[ultes.
Voyez
DROJT, ]URJSCONSULTE, Ju–
STJCE, Lo1.
(A)
jURlSP.RUDE~CE
des arr/?ts efi un ufage formé par
une faite
d'arr~ts
uniformes intervenns fur une mcme
que!!ion. Daos les matieres fur lefquclles
il
n'y a point
d e loi prt!cife, on a recours
a
la
'}urifi>rudenee
des or–
rcts,
& il
n'y auroír p@illt de mcilleur guide
(j
l'on é –
toit toujours bien inllruit des vét irables circon!lances
daos le[quelles les arrcts fonr intcrvenus'
&
des motifs
qui ont déterminé les juges: mais les arrets font les
pl!!S (ouvcnt rapportés peu exaélement par les
a.rrl!tiO~s,
&
m:1l appliqués par ceux qui les citent. On ne doit
done pas toüjours accufer de varbtion la
'}ttri[pruden–
u.
(A)
}URISPRODENCE BÉNÉFIC!ALE eil 1'11fage que l'on
fuir daos la décifion des quenions qui fe préfentent
:m
fu jet des bénéti ces ecclétialliques.
(A)
jURISPRUDE!-IC E CANONIQUE; 011 entend p:!r Ce ter–
me les regles conrenues
dan~
les cao0ns
&
autres lois
eccléfialliques.
Voy<z
e
A N o NS , D Ro
1
1'
e
A N
o–
tlJQUE.
(A)
JuRISPRUDENCE CI\'ILE; c'e(l
la
1naniere
dont
en
• •
juge les affaires civiles
&
les príncipes que l'o11 Cuit pour
leur décition .
(A
)
JuRrSPRUDESCE CONSULAJRE; c'ell le Oyle
&
l'u–
fage des jurifdiélions cou[ulaires pour les affaircs de
commer(:e .
(A
)
]URtSPRUDl':SCI':
CIU~IJSELLE ;
C'etl le (\y! e
&
la
regle que l'o n fuir pour l'in!lruélion
&
le jugement des
atfaires criminelles .
(A)
.luRJSPRUDENCE FEODALE, c'ell l'ufa¡¡e que l'on
íuit dans la décifion des que!liuns concemant les 6efs.
(A)
j UR !SI'R UDENCE MtLJTAlRE, c'e(\ J'atfemblage des
lois
&
des rel?;les que l"on fuir pour la difcipline des gens
de guerre.
f?uyez
CooE MtLJTAIRE. (A)
}URtSPRUDENCE MOYENNE,
juri[prudentia meditO,
ell celle qui tient le milieu entre l'ancien ufage
&
le
deroier état de la
juri[prude>tee.
Juflinien dans le
§.
3·
aux inOitutes
de legitima
a¡rnatorum
fru:c~ffio»e
,
appelle
de ce nom les réponfes des Jurifconfultes qui formuicnr
une partie de la
j t<rifprudmu
romaine,
&
il en donne
la raifon au méme endroit ; _
r~voir
qu• cette
j uri(prrt–
dcnu
des Juri[confultes étoit
le,ge duodecim
tabufdrum
j'unior, impcriali autem
difpo/itt07/e antcriur.
(A)
JURLSTE, f. m .
ou
LE'GIST"l<:,
('Jurifpr.)
fign ifie en général quelqu'un verfé dan>
la
fcieoce· du
Droit
&
des Lois: préfemcment on
n'appli~ue
plus gucre
cette dénomination qu'au¡¡ é tudians en .Urmr .
Vqycz
]URISCO!<SUL-TJLS .,. LEGI&TES .
(A).
·'Tome I X.
IV R
IVROGNERlE,
f.
f. (
Mor..te.)
<~ppétit
déréglé de
boilfons enivranres. Je conviens que cette
fort~
d'inrem–
pérance n'e!! ni onércufe, ni de difficile
appr~t .
Les bu–
vaurs de profeffion 11'om pas le palais dél icat: , lenr
, 6n, dit Monragne, c'ell t'avaler plus que le _g;,üter;
, leur velonté ell plantureufe
&
en moin , . je con–
viens encare que ce vice efl moins
couceox
a
Ja c:on–
fcience que beauooup d'autres; mais e'ell un vice Ou–
pide, groffier, bmtal, qui trouble les tacultés' de !'ame,
atraque
&
renveríe le corps.
11
n' importe que ce foit
dans du vin de Toekai ou du vin de Brie, que l'o11
noie fa raifon; cette différence du grand feigneur au fa–
vetier ne rend pas le vice rnoins honteu-x. Aulli Ploton,
¡>our en eouper les raeines de bonne heure, privoit les
enfans, de quelque ordre
&
condirion qu'ils fulfem, de
boire du vin avanr la puberré'
&
il ne le parmettok
a
l'ige viril que dans les f€tes
&
les fef!ius;
il
le défeod
anx magifirats avant leors tra.vau1: aux- affaires publiques,
&
iJ
rous les g!!ns mariés , la nuit qu'ils deninent
a
fa ire
des enfans.
11
ell vmi néanmoins que l'antiquité n'a pas généra–
lement décrié ce vice,
&
qu'ellc en parle m€me quel–
qucfuis trap mollement. La coutume de franchir les
lll1its
a
boire, régnoit
e
he-z. les Grecs , les Germains
&
les Gautois; ce 11'ell que depuis enviran quarante ans
que
tlOtre
Noblelre en a racourci lingulierement l'ufage.
Seroit-ce que nous nous fommes amendés? ou ne feroir–
ce point que nous fommes devenus plus foibles, plu5
répandus <lans la fodété des femmes, plus délicats, plu5
votnptueux?
...
Nous lifous dans l'Hilloire roma!ne, que d'un cllté
L. Piíon qui conquit la Thrace,
&
qui
exer~oit
lapo–
li
ce
de Romc avec raot d'e,¡¡aélitude;
&
de l'autre, que
L.
Colfus, J>erfonnage grave, íe lai!Toient alter tous
deu¡¡
a
ce genre de débauche, faus toUtefois que les
aftaires contiécs
.i
leurs
[oins
en fouffrilfcnt aucun dom–
mage. Le [ecret de tuer Céfar fur également confié
ii
C!l.Hius buveur d'eau,
&
a
Cimber qui
s'enivroie
dt!
gaietd de cceur; ce qui lui 6t répondre plailarnmc;nr,
quand on lui demanda s'il ag réoir d'entrer dans la con–
juratio n: , que Je porralre un tyran , moi qui ne peu.:
,.
rortcr
le viu
u.
1
ne faut done pas •'étonner de voir fouvent dans
les poetes du fiecle d' AuguOe l'éloge de Bacchus cou–
ronné de pampre, tenont le thyrfc d'une main ,
&
un~
grappe de raifin de l'aurre. Un peu de vin dans la
t~te,
dit Morace, el! uue C!ltofe charmanrc; il dévoile les pen–
fées fecretes, il met la polfeffion
a
la place de l'efpé•
rauce,
il
excite la bravoure,
il
nous décharge du poidi
de nos foucis,
&
fans étude il nous rend favans. Com•
bien de fois la booteille de fon fein fécond 11'a t-elle
pas verfé l'élo.¡uence
ftu
les lcvrcs du buveur? Corn•
bien de malheureu¡¡ n'a t-elle pas affraneht des lieus de
la Pauvreté?
Operta ,.,tudit,
S
pes
jlfbct cJJC ratas, ad
prtf/j,.
trudit inertem,
Sollicitis animiJ on1u c:ámit, addocet artes,
&c.
Ep.
V.
lib.
l.
v.
r6.
Si
e~s
idées poériquc.< font vroies d'u11e liquel¡r enni–
vrantc qu'ou prend avec rnodéradon,
il
s"en faut bien
qu'elles conviennent aux exces de cette !iqueur . La
vapenr légere qui Jette la v ivacité dans l'efprir, devient
par l'abus uac épaiífe fumée qui produit la déraifon,
!'embarras de la languc, le chanccllcment du corps, l'a•
brutilfemem de !'ame, en un mor les effers dont Lu–
crecc trace le tableau pittorcfque d'apres
namr~,
quand
il
dit ;
Confeqs;tur
grav;t,u 1nembrortem ,
pr:o~pedirt-HIIIY
Crura
vaúll~nti;
ttlráejút lingua, made& mt-ns;
Nmtl
ocrtli; elamor, /ingultTU, jur,gitO gltji:11¡tt.
Ajoütc-¡ le fommeil qui -.icnt rerminer
la
[cena de ce
miférable état, paree que
peut-~rre
le faug fe porrant
plus rapidcmcnt au cervcau, comprin1e les nerfs,
&
fu ..,
fpcnd la• fe::orétion du flnide nerveux; je dis
pua-étre,
car il el! trcs-difficile d'a(lic-uer les cauíes des changc–
mens finguliers qui
nairf~nt
a1ors daus toute la machioe •
Qu'on ¡-o1dilfe fa raifon tant qu'on voudra, la mo in–
d re dofe d'une liqueur enivraute fuffit ponr la détruire .
Lucrece lui-méme a beau philo[opher, quelques gout–
tci d'un breuvage de cene efpcco lo rendcnt
infcnl~ :
eh,
cc rnn1ent
cela no feroit-il pas? L•e>:pé rit:occ ooa
prouve ti [ouvcnt que dans la vic !'ame la plus torro
éont de feos froid ,
11
'a que trap
a
taire po ur fe tettir
fur pié contrc fa propre foiWefie ,
~ 2
Le