JUS
En gént!ral, la Medecine ne perdroít pas beanconp,
~uand
o n banniroit at>íolument de Jlordre des remedes
!'une
&
l'autre
ju(t¡xia>n<. .
(b')
JUSSION,
C.
f.
(JurifpJ'.)
figni6e
ordre,
comman–
tltnunt.
Ce terme n'ell guere
uCit~
qu'en
pulant
?e cer-
1
taincs
~ettres
du prince, qu'on appelle
Üttr<J dr
pt/Jion ,
par lefquel les
il
enjoiot tres-étroirement
a
une cour de
procéd<r
ii
l'cnregiRrement de que!que ordonnance, édit,
déclaration., ou autres
le< tres - patentes . Quand les pre–
·mieres lettres de
jH.Ifion
n'ont ' pas eu leur etfet, le pcin–
ee en donne de fecondes, qu'on appelle
illrative
juJ–
fiow,
ou
{econtla
lettr~I
de ju.lfion.
(
d)
·
JUSTE-AU-CORPS,
C.
m. {
Gram.
'Laill.)
V~te
rnent de del!irs; c'ell ce que nous appellons plus com–
munément Ún
habit.
11
y a des manches
&
des poches;
il
íe
boutonne par-deva{lt
j¡¡Cqu'~
la ceinture,
&
defcend
jufqn'aux
~enoux
.
J
U
S
TE,
1N
J U S
TE,
{Mora/e.}
ees termes
[e
prennent commuoén¡ent dans un [en' forr vague, pour
·ce qui fe rappo rtc aux notiuns natu,relles que nous av'?ns
de no:i dev01rs envers le prochain . On les détermme
davantage, en dífam que le
ju{le
eíl ce quí cíl eonfor–
mc aux Jois civiles , pa.r
oppefidon
a
l'lq:.~ieablc,
qui con–
Ji(le dans la fettle convenance avec les lois naturelles.
:Enfin, le dernier degré de précifion va
ii
n'appeller
.1u.fte,
que ce qui fe
fait
en
vertu
du droit
parfaie
d'aucrn:i ,
re–
fervont le
no
m d'
lruitable
ponr ce qui
(e
fair ea égard
au droit ímparfait . Or o n appelle
droit parf ai t,
eelui quí
ert accompagné dn pouvoir de contraindre . l.,.e contrat
de louoge do nne au propriémire le <;!roit parfait d'exiger
dn locataíre le payernent du loyer;
&
li
Cl'
dernier élu–
_de-- le payement, o n dit qu'íl commet une ínjuílice .
A
u
comraíre
1
le pauvre
n-'a
qu'un droit imparfait
a
l'aumó–
ne qu'il aemande: le riche qui la lui refnfe peche done
c omre la [eule équité,
&
ne
í.1u roit dans le fens prnpré
bre <¡ualítié
dlinjuftc .
Les noms de
jHjles
&
d'inj".fla ,
d'lt¡Httabfes
&
d'inif¡ues
t ..
donnéS
3llX
aaionS,
p.orrent
par
conféquent fur
leur
rapport
aux
droirs d'3ntrui;
an
lieu
qu'cn
les
con!ldérant rel:u iven1cnt
:i
l'obligatio n,
ou
'i
la
loi,
done l'obligarion
~rt
1'atne,
les
a8ions
íhm di–
tes
dUu
o u
illi,ciu¡ ;
car
nrJil
me1ne
a~
ion
pem
e,re
ap–
pellée bonue , dt\e , licite,
honn~re,
fuivonr les ditfércns
points de vile fous lefqnels on l'eovifa,¡e.
Ces dírtinélions p.ofées, il me paroi.t a(fez. aifé de r!E–
f oudre la fam.euf_l! quertion, s'il
y
a quelque chofe <l.e
j:ljle
on
d'inju/le
avant la loi .
Fautc de fi xer
k
fens des termes, les plus famcllX mo–
ralilles ont échoné ící. Si l'on entend par le
irtfle
&
l'in–
jufle ,
les qualirés morales des aélions qui lui fervem de
fond cmenc,
la
Cl)nvenance
des chafes,
les
lois
oaturel–
les: fans contredit , toutes ces idées font fort antérien–
re<
a
la loí
puifque la loi b5rit fur elles,
&
ne fauroit
Jeur
comrcJire:
mais
(i
vqus
prene1.
le
jufl~
&
l 'injufl~
pour
l,obtigadon
parf.lire
&
po litive·
de
regler :vorre
con~
duire,
&
dC
détir'miner vos
gflions
Cuivant
ces
prioei–
pes, cette ob1;¡¡31íori e(l poílérit ure
a
la promul¡:ation de
la
loi,
&
ne fauroít exirter qu'apres la loi. G rotius, d'a–
pr~s
les Schof.rilíques,
&
la plíl part des anciens philolo–
phes , avoir affirmé qu'en fai fant abilraaíon de routes
forres de lois, íl fl! trouvc des princ<ipes sílrs,
~es
vérí–
tés qui Cervcnt
a
démE ier le
¡u(le
d'avce
¡•;,¡,!fle .
Cel~
dl vraí, maj
cela n'e(l pas eiaélcment
ex
primé : s'il n'y
avoit poim de lois,
il
n'y auroit ni
.ft~/le
ni
injufl~,
ces
déno minations furvenam aux aélions par l'effut de la loi :
mais il
Y
auroic
toujo urs daos la
nar~r~
des principes d'é–
quité & de con venance, fur
leCquels
il
faudroít regler
les lois,
&
qui mnnis uñe fois de l!autoriré des IOis ,
devicndroient
le j,ljle
&
l'inju{le.
L es maximes
~ravées ,
pour ainli dire, fur les tables de l'humanitd, font auffi
!ancíennes que l'homme ,
&
ont précéJé les lois auxqnel–
les elles doivcnt fervír de priocípes
¡
mnis
ae
font le !oís
qui, en r:uitiant ces maximcs,
&
en leur itnpritnant
la
force de l'autorité
&
des f.1ndions, o nt produit les droits
parfaits , dont
l'obfervo~ion
eíl appellée
iuflicc,
la viola,
tion
inju{lic~:.
PutTendorf en voul::mt critiquer
GrodUs,
(¡ui n'a erré que
dan~
l'expreffion, tombe dans un fen'
timen< réellcment infourenablc ,
&
prérend qu'il fal]t al¡–
fol nment des
lois pou r fonder les qualítés moroles des
aéHons. (
D roit »aturd, liv.
l . c. x j.
" ·
6.).
11 eíl
pourtant conílant que la premierc cbote
a
quoi I'ou fait
attention dans une loi, c'e(l
(i
ce qu'elle p<>rte eíl fondé
en railon _On d:t vu)gairement qu'unc Ioi eil
j lf(lc;
mais
e'e(l nné fuite dé l'iJnpropriéré que j'ai dé_ia combattoe .
L a !oí foít le
jtljle ;
aín(i
il
fJu t demander Ji elle eíl rai–
t"onnablc, équítable ; & li elle cll tclle, [es arr2ts ajou·
f.erom aux caraélores de raifon
&
d'équité , celui de
j u–
Jiic..
Car (i elle cíl en oppofit1on avec des notions pri–
!l]itives , elle ne rauroit rendre
j tljlc
ce qu'clle ordon¡¡e.
JUS
Le fbnds fburni par la nature eíl une
baf~
fans laquelle
il n'y a point d'édiiice, -une toile .fans laquelle les coll–
leurs ne [altroíent c!tre appliquécs.
N
e réfulte-t-íl done
pas évidcmment de ce premíer
r<'f_ui/itum
de
h
loi, qu'au–
eune loí n'elt par elle-mcme la fource des qu:rlités mo–
rales des aélíons, du bon, du droir, de
l'hoon~te;
rnais
que ces qua)irés morales !o nt fondées fur quelq)l'a.atre
chofe que le bon plaílir du législaceur,
&
qu'on peut les
découvrir fans lui?
En
effet, le bon ou le mauvais
Cll
Moral
e,
cornme par-tour ailleurs, [e fonde fur le rap·–
port elfentiel, ou la difconvenance elfentielle d'une chofe–
at'ec une autre. Car
1i
1
'on .fuppofe des
e
tres cré,és, de
fa.,:on qu'ils ne puilfent fut>lifler qu'cn fe foutenant
le~
uns
les a<ltres, íl ert clair que leur<; aaions [oht eon–
veoables ou ne le font pas,
a
proportion qu'elles s'ap–
prochent ou qu'elles s'éloiKnent de ce but;
&
que ce
rapport avee not.-e confervanon, funde les qualités de
bon
&
de droít, de mauvais
&
de pervers, qui ne dé–
pendent par conféquent d'aucune difpofition arbitr:Hre,
&
exíftent no¡;¡-feulement •••ant la loi, mais cr.e ,ne quand
)a loi n'c:<ifieroit poinr. ,
La nautre univerfdle, dit
,
l'empereur philo[ophe,
(liv. X.
art.
; . ) ayant ctéé
,
les hon1n1es les uns pour les autres, afi,n qu•j¡
Ce
don–
"
uent
des
feconrs mutuels, celui qui vio le ceue loi
,
eommec une impiéré cnvers la Divinité la plus
:111...
cíenne : car la n:uure univerfclle eíl la mere de tous
,
les
~treS,
&,
par conféqucnt
tOUS
les
Ctrt:S
Ont
line liai–
fon naturelle entre CllX . On l'appelle auffi
1a vlritl;
paree qu'elle c:rt la prcmiere caufe de toutes les vé–
,,
rités
, .
S'il arrivoír
done qu'un
législateur
s'avisit de
déclarer
i>~jHfler
les aélions c.jui fervcnt narurellement
i
nous eonferver, il oe feroit que d'ímpuilfans elforts: s'íl
vouloit au moyen de ces
lois faire pa!fcr pour
jHjlu,
celles quí tendent a nous détruire; on le regarderoit lui-
1neme
avec:: raifon comme
un ryr:m,
&
ces
aébous
ét;~nt
condamnées par la nature, ne pourroíent l!tre juftitii!es'
par les loi<;
/i
t¡u.e
/ittt
t)'ranNorHm
legu,
fi
trigine.,
íl/i
Aeh~nis l~gn impon~r~
-vo/uiffent, au.tfi omnu Jlehe ..
nienfts
ddellar~ntur
eyrannicis
legibrts, num
iár:irc'J
h~
legu
jullre
habere?>tttr? Q11od
fi
princip~tm
decretir,
/i
fo» tentiis
j udicum i11ra
eonflitu~rentur,
JUS
e/Tet
latr•–
einari,
j us
'íp.fum
adulurare.
(
Cicero,
lib.
X.
J~
Le·
.~ ihtu.)
Gro.rius a done été tres-fo ndo!
a
[outenir que la
loi
ne
rerc
&
ne tend en
etfet,
qu'3
faire
connoicre,
qu'3
marquer
les
aB:ions qui
conviennent ou qui ne con ..
vicnnent
pas
3
la
namre
hu
maine;
&
rien
n'efi .plus aifé
que de fairc fentir le foible des rai[ons donr Putfendorf,
&
quelq ues aut res jurifconfultcs , fe font fervis pour
comban
re
ce fentiment.
On objeéle , par exemple, que ceux qui admettent
pour fondement de In m oralité de nos aélions, je ne Cais
quelle regle éternelle indépendante de l'ínílirution dívine,
alfocient manifellement
ii
D íe u un principc extérienr
&
co-étcrncl, qu'il
a
dü fnivre néce!faírement dans la dé–
terminatiPn des qualités e!fentíclles
&
dillittaive' de cha–
quc chofe . Ce raifonnement étant fondé• fur un f.¡ux
príncipe . croule avcc luí: le príncipe dont je veux par–
ler, c'eil eelui de la liberté d'indítfétence de D ieu,
&
du prétendu pou voir qu'on lui attribue de diCpofer
a
fott
gré des elfenccs . Ccue fuppolitiou eíl contradiaoire: la
liberté du grand ámeur de toutes cho[es confillc
i
pou–
voir créer o
u
nc pas créer; mais des-la q u'íl fe propo–
fe de crécr certaíns
~trc<,
il
impl!qne qu'íl les crée au–
tres que leur e!fence,
&
fes propres idécs les lui repr<'–
Centem. S'il cfit done donné aux créatures qui portenr
le nom
d'hommé.r ,
une
aun·c
naco
re , un
aucre
Ce
re, que:
celui qu'ils ont
re~n,
elles
n'eufient pas
été ce
qu'dle5
font aauellemcm;
&
les aaions qui leur cocwienneut
emant
qu'hommes,
ne s'accorderoient
plus
avec
Ieur
nature .
C'eíl done propremcnt de cette nature , que refultent
les propriétés de nos aélions , lefquelles en ce fens nc
rouffront point de variation;
&
c'e(l cette immmabitité
des e!fences qui forme la rai[on
&
la vérité ¿ternelle ,
dont D icu , en qualicé d'étre fonverainement
part3ic,
ne
fauroit fe départir . Mais la véríté, pour erre invariahlc,
pour ctre co nforme a la na!llre
&
a l'e!fence des cho –
[es ,
ne forme pas un príncipe extérícur par rapport
i
Díeu . Elle ell fondée fur fes prapres ídées, dom o n
pcur dire en un fcns, que découlc l'e!fence & la nature
des chafes , pn!fqu'clles font éternelles ,
&
que hors d'el-
1es rion
n
1
art vrai ni poffiple. Concluons done qu'unc
aétion
qui convient
ou ciui ne conviene pas
3
la
natnre
de
l'~tre
quí la produít, ort moralement bonnc o u matt–
vaife , nnn
paree f!U
'elle eCl conforme on contraire 3 la
toi,
mais paree
qu'elle
s'accorde
avec
Pe!Tence
de 1'2tcc
qui 'la produit, ou qu'elle y répugnc : enfuíte de quoí,
la )oi
furven~n¡, ~ b~tílfaut [~r
les fondemeps po(és par
la,