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J
U R
ter leur.s jugcmcm, fans quoi lcur
jurifdillion.
eür été
illufoire; mais ce pouvoir étoit feulement
madrea
co~r<'itio
·
ils pouvoienr condamner :l. une amcnde légere , fatre
e¡¡éc~tcr
les meubles du condamné , faire fuO iger les
elcla–
ves,
&
plulieur~
autres aéles fem blables qu'ils n'auroicnt
PJIS pil faire s'ils n'avoient eu quclque forte de pouvoir
appellé chez les R omains
imperi'"".
On pouvoit déléguer la
jurzfdr!lion ./imple
de méme
que cclle qui avoit le
merum
ou
mixtum imperium,
com–
me
il
paroit par ce qui efl dit au titre
de
~tficio
ejut eu!
mandpta ,efl jttrif(iiflio.
11
faut méme remarqucr que ce!
m
suquel elle étoit entie_remcnt comr:oife, pouvoir fubdé–
h!guer
&
commettre en détail les affaires a d'autres per–
.fonnes pour les juger; mais ces limpies delégués ou !ub–
délégués n'avoient aucune
jurifdiflion
meme
.fimple'
ils
ne pouvoienc pas prononcer leur
fentence, ni les foire
exécuter mCtne
p~r
modicam cotrcieionem.
11 avoit
•o·
tionun t a11t 1lm,
C
9
eCl 3-dire le pouvoir feulement de juger
comme l'avoient les juge pédanées,
&
comme font en–
cere parmi nnus les arbitres .
Voye~_Loyfeau,
dn
~ffun,
liv.
J.
ehap. v.
,o.
"33·
&
fui vans;
la
juri[prude>~ce
fran¡oife de
Helo,
titre des
ju–
~·ifáit!lions
roraaines
3
&
ci-{ievant
J
U
{l
1-S D 1 C T 1
o
N
COMMlSE .
(A)
} URISDICTION SPIRITUELLE efl celle qui appartient
¡¡
l'Eglife de droit div in pour ordonner de tout ce Qui
concerne la foi
&
les facremens,
&
poor
ramener les
ti
del es
a
leur devoir par la craime des peines fpirituelles.
C ene jur ifdiélion ne s'étend que fur les ames,
&
non
fur les corps ni fur les biens : elle ne peut ufer d'áucune
contrainre extérieure .
Voye~
ci-devant
j URIS))l<lTrON
ECCLÉSIASl'IQUE.
(A)
.
j URlSDICTION SUBALTERNE efl celle qui efi infé–
rieure
a
uqe aurrc:; mais o n entend tiogulierement
p~r
.ce
terme les juOices íeigneuriales .
Voy
e~
ei-J,eva»t
J
úS;I"IpE
SEIG NEURI."LE.
(JI)
} UR ISDICTION SUPÉRIEURE efl celfe qui efi établie
au-dcffus d'une autre pour réformer fes
jugemens
lorf–
qu'il y écher.
.Voye~
ci-de;pant
}URISDICTiON JNFE–
RIEURE
ET
} USTICE SUPÉRIEURE.
(d)
}U IUSD ICTI O>J
TE~!PORELLE
fignifie que]quefois
]a
i".flice f/utliere
~n
générol, o u une
iurifdiflion flqtliere
;
quelquefois anfli
l'o"n enrend par-fa une juOice feignel!–
r iale qui appartient
a
des eccléfianiques , non pas pour
connoirre des
.matieres eccléftafl iques , tnais
pour connof tre
des affaires prophanes qui s'éfevent au-dedans de la ju–
tl ice qu'ils om a caufe de quelque tief.
f/oye~
JusrrcE
TEM PORELLE.
(A)
•
) UR ISDICTION VOLONTAIRE efi Celle qui s'exerce
fur des objets pour lefquels il n'y a pos de contc!lacion
entre les parties , comme pour les tutelles
&
curatelles,
garde-noble
&
bourgeoiíe, pour les adoptions , les éman–
c ipations, les offranchiffemens , les inventaires . On ap–
pelle ceue
jt~rifdiElion
volontaire,
pour la diOinguer de
la conrenticufe qui ne s'cxerce que fur des objets . con–
teOés entre les pan ies.
Les notaires exercent une partie de la
;uri(dill
í'"o~vtt–
lontai,.~,
en recevant les contnus
&
teftamens ;
m3.ÍSils
ne le fom qu'au nom d'un Juge dont ils "font en ceue
partie comme les greffiers .
·
·
11
y a aufli une panie de la
it<ri{diflion
eccléfi,Oique
que l'on appelle
jt~r
ifdi!lion v olontairr ,
dom
l'objec eO
la collation libre des bén<:tices, l'éreélion des nouvell es
<t!glifes , les permillions de précher, de confeffer,
&
au–
Jres aéles
fembla~les : Voye~
ci-devrmt
}UR ISDICTION
I[CCLFSIAST IQUE :
(A)
.
jURISRRUDENCE,
f.
f. en lafcience du Droir,
tanr
pu~lic
'qqe privé, c'efl -a-dire, la connoi!fance de
tout ce qui en ' june ou injufle.
•
On entend auffi par le rerme de
'Jurifprudencc
les
príncipes que l'on fuit 'en matiere de Droit dans chaque
pays ou dans chaque
l~ibunal ;
l'habitude ou l' on efl de
juger de <elle ou· telle moniere une quenion;
&
une fuite
de jugemens uniformes fur une memc queílion qui
for~
m ent un
u
fage .
• L a
'Jur~fprÍtdence
a done oropremenr deux ob jets,
l'uu qui a la connoiffance du Droit , l'a'u¡re qui confine
i
en (aire l'application :
'
]ufiinien la définit,
divina,.,~
m
atr¡n~
humanarum re·
rum notititt, jnfli att¡ue inJit.fli fc'iene ia
i
il
nous enfeigne
par-la que la fcience parfai te du Droit ne confiOe pas
Jimplement dons la connoiffance des Ibis, coutumes
&
ttfages, qu',elle demande aufli une connoiffancc''générale
de tomes les chafes, tant facrées que profanes , auxquel–
le~
les regles de la j ullice
&
de l'équité peuvem s'ap–
phquer .
.
•
·
Ainli
13
'Jurifprt~demr
embraffe nc!celfair=ent la con-
1\0iff~nce
de tour ce qui appartient
a
la ReligioB' par¡:e
JU R
qu'un des premiers dcvoirs de
h
jullice eil de
tUi
ft<rv ir
d'appui , d'en favoriíer l'cxerctce
&
d'écarter les
erre~
qui pomroient la troubler, de s'oppofer :l.
tout ce qui
~ourroit
tourner au mépris de la religioo
&
de
.fes
•m i–
nillres.
Elle exige pareillement la connoi!fance de la G<!ogra–
phie,
Jc
la Chronologie
&
de I'H illoire; car oo oe peut
bien entendre le <troit des gens
&
la politique, fans di–
Ojoguer les pays
&
"les tems, filos connoitre les m oeur.s
de chaque natioo
&
les révolutioos qui
y
Cont arriv¡ées
dans leur gouvcrnement;
&
l'on ne peut bien connoltre
J'efprit d'nne loi fans favoir ce qui
y
a donoé lieu,
~
tes
chaugemens qui y o nt
e
té faitS.
La connoiffance de
~outes
les autres Sciences
&
de
tous
!es Ans
&
M étiecs, du Commerce
&
de la N a–
vigation, cntrenr .parerllement daos la
Jurifprudcnce,
n'y
ayant 3UCUne profeflion qui ne foit a!fujettie
a
\!OC
l=er–
I3ÍOC
polrce qui dépend des
regles de l:i junice
&
de
l'équité.
T out ce qui regarde l'état de;s perfoRoes, les biens ,
les contrats' les obligations' les aaions
&
les jugemens
.:11
aufli du re!fort de
la
'Jurifprztde~tce.
Les regles qui formenr le fond de
.1:1
']Nrif¡rt~dellce,
fe puifem dans trois fources différentes,
le
drott naturel,
le droit des
ens
&
le droit civil.
La
]t!rifpr¡¡dnue
tirée ¡:lu droit natur¡el, q!li elt la
plu.s ancienne , eO
fixc
&
invariable; elle
eQ
un,iforme
chez romes les nations.
.
Le droit des gens forme aufli une
'Jm-;ifprNdenu
com–
mune
a
tom les peoples, mais elle
n'a
pas t<¡JUJO\l<S é té
la
m~
me,
&
ert fujecte
ii
quelqqe.s ehangemens.
La panie la plus étendue de la
'Jurifprudp•u,
cfi fans
contredit le droit civil ; en effet,
cl~e
emb1affe le droit
particulier de chaque peuple, <t'.\nt pqblic que privé , le•
lois générales de ehaque nacion, telles que les ordonnan–
ces , édits
&
décl:Jrations,
&
les lojs particQltcres , co m–
me font quelques édits
&
décl~rations,
10$
cooturoes des
provinces,
&
autres couutmes locales , les privileges
1¡¡:
tlatuts P;trticuliers, les réglemens faits d.ans chaqoe tri–
bunal,
&
les ufages non écrits, enfin
tout ce que les
commcillateurs ont écrit pour interpréter les
lois
&
les
coutumes.
Ence re fi
les lois de cbaque pays étoient fi,xes
&
im–
muables, la
']ttrifprNdence
ne foroit pas
6
immenfe qu'cl–
le eO; mais
il
n'y a
prefqu~
JIOÍ!H de narion, poipt de
province dom les lois
&
les coutumes n'a¡yeot éprouvé
plufieurs varhtions;
&
ce qlli en encere pLus pénible
íl.
fupporter, c'en l'inaertituc!e de
la
'Jttrifprudenee
fur la
ph'lpart des queClions; foft par la contradiélion apparente
ou <ffeélive des lois, foit par la diverfité d
1
opinlons des
auteurs, o u ·par la diverfité qui fe' trouve entre les j u–
gemens des différens rribqnaux,
&
fouvent entre les ju–
gemens d'un
m
eme tribund.
L'in¡p!nieux auteur de l'E"fpri! des Lois, dit
ii
ce pro–
pos qu.a mefure '\ue les jllgemen< fe multiplient dan¡;
les monarchies, la
'}ttrifprudenu
fe charge de diy•_fion$
qui quelq"uefois fe
~onirediftnt,
ou paree qu_e les Jugcs
qui fe fuccede'nt pen fent.différemment, ou puce que les
m~mcs
affaires font tnntót bien, rant ót mal défcndues,
oú cnfin por une infinité d'abus qui fe
~liffent
dans tout
ce qúi paffe par la main des hommes '
e
en' ajoute-t-il,
un mal néceffaire que le législateur corrige de tems en
tems comme contraire
m~me
a l'efprit des gouveroeme[JS
modérés.
'
. Qh
con~oit
par-la COf!!bien
!1
efi
di~cile !
po';lr
~e
pas
drre tmpo f!Jble' d'ac"quénr· une c"onnolffance parfatte de
la- .Juri[pritdiuee;.
een· pi>urquoi je croirois quc':'"dans la
d~fi nition
qu'on en doime, on· devroit
ajo~ter
in 'f""n–
tum homini "¡>offibrle
efl~
·cbmme ' Caffiodore le ilifoit da
la Philofophte ,- laqueile n'étant arltre chofe"qu:üne" étu–
de de la fage(Je;
&
fuppofant atrfli"
un~
profónde con–
noiffance de toutes les chafes divines
&
humaines, con–
féquemment a beaucoup de rappori avec la"
'Ju"rifprudenee .
., Les difficnlrés· que nous· venons de faire envifag<r oe
doivenc cependant p3S rebuter cou'x qui fe confacrent a
l'étulle de la
'}ttrifprtidenoé .
L'efp"rit humain
a
fes bor–
nes : un feul ' homme ne pe\lt done cmbr:ifier" toutes . les
parties· d'une fcience aufli valle ¡ il vaut m ieux en bien
approfoodir une parrie, que de les effieurer
toutes .
ll
n~y
en
a
guere qui ne foit feule capable d'occuper un
j u~
ri!confulte. ·
·
· L'un fait une étude do droit naturel
&
do droit pu-
blk des gens.
·
D~a\ltres s'~ppliquent
au droit partkutier de leur pays ,
&
ceux-ci trouvent' cocare áboodamment de quoi
fe
partager; l'un s'attache aux lois géoé rales
&
JU
droit
commnn, tclles que les lois romaines; un autre fait fon
étude du droit coutumier; qt¡elques-uns m éme s'atta-
cheut