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66

J

U R

ter leur.s jugcmcm, fans quoi lcur

jurifdillion.

eür été

illufoire; mais ce pouvoir étoit feulement

madrea

co~r<'itio

·

ils pouvoienr condamner :l. une amcnde légere , fatre

e¡¡éc~tcr

les meubles du condamné , faire fuO iger les

elcla–

ves,

&

plulieur~

autres aéles fem blables qu'ils n'auroicnt

PJIS pil faire s'ils n'avoient eu quclque forte de pouvoir

appellé chez les R omains

imperi'"".

On pouvoit déléguer la

jurzfdr!lion ./imple

de méme

que cclle qui avoit le

merum

ou

mixtum imperium,

com–

me

il

paroit par ce qui efl dit au titre

de

~tficio

ejut eu!

mandpta ,efl jttrif(iiflio.

11

faut méme remarqucr que ce!

m

suquel elle étoit entie_remcnt comr:oife, pouvoir fubdé–

h!guer

&

commettre en détail les affaires a d'autres per–

.fonnes pour les juger; mais ces limpies delégués ou !ub–

délégués n'avoient aucune

jurifdiflion

meme

.fimple'

ils

ne pouvoienc pas prononcer leur

fentence, ni les foire

exécuter mCtne

p~r

modicam cotrcieionem.

11 avoit

•o·

tionun t a11t 1lm,

C

9

eCl 3-dire le pouvoir feulement de juger

comme l'avoient les juge pédanées,

&

comme font en–

cere parmi nnus les arbitres .

Voye~_Loyfeau,

dn

~ffun,

liv.

J.

ehap. v.

,o.

"33·

&

fui vans;

la

juri[prude>~ce

fran¡oife de

Helo,

titre des

ju–

~·ifáit!lions

roraaines

3

&

ci-{ievant

J

U

{l

1-S D 1 C T 1

o

N

COMMlSE .

(A)

} URISDICTION SPIRITUELLE efl celle qui appartient

¡¡

l'Eglife de droit div in pour ordonner de tout ce Qui

concerne la foi

&

les facremens,

&

poor

ramener les

ti

del es

a

leur devoir par la craime des peines fpirituelles.

C ene jur ifdiélion ne s'étend que fur les ames,

&

non

fur les corps ni fur les biens : elle ne peut ufer d'áucune

contrainre extérieure .

Voye~

ci-devant

j URIS))l<lTrON

ECCLÉSIASl'IQUE.

(A)

.

j URlSDICTION SUBALTERNE efl celle qui efi infé–

rieure

a

uqe aurrc:; mais o n entend tiogulierement

p~r

.ce

terme les juOices íeigneuriales .

Voy

e~

ei-J,eva»t

J

úS;I"IpE

SEIG NEURI."LE.

(JI)

} UR ISDICTION SUPÉRIEURE efl celfe qui efi établie

au-dcffus d'une autre pour réformer fes

jugemens

lorf–

qu'il y écher.

.Voye~

ci-de;pant

}URISDICTiON JNFE–

RIEURE

ET

} USTICE SUPÉRIEURE.

(d)

}U IUSD ICTI O>J

TE~!PORELLE

fignifie que]quefois

]a

i".flice f/utliere

~n

générol, o u une

iurifdiflion flqtliere

;

quelquefois anfli

l'o"n enrend par-fa une juOice feignel!–

r iale qui appartient

a

des eccléfianiques , non pas pour

connoirre des

.matieres eccléftafl iques , tnais

pour connof tre

des affaires prophanes qui s'éfevent au-dedans de la ju–

tl ice qu'ils om a caufe de quelque tief.

f/oye~

JusrrcE

TEM PORELLE.

(A)

) UR ISDICTION VOLONTAIRE efi Celle qui s'exerce

fur des objets pour lefquels il n'y a pos de contc!lacion

entre les parties , comme pour les tutelles

&

curatelles,

garde-noble

&

bourgeoiíe, pour les adoptions , les éman–

c ipations, les offranchiffemens , les inventaires . On ap–

pelle ceue

jt~rifdiElion

volontaire,

pour la diOinguer de

la conrenticufe qui ne s'cxerce que fur des objets . con–

teOés entre les pan ies.

Les notaires exercent une partie de la

;uri(dill

í'"o~

vtt–

lontai,.~,

en recevant les contnus

&

teftamens ;

m3.ÍS

ils

ne le fom qu'au nom d'un Juge dont ils "font en ceue

partie comme les greffiers .

·

·

11

y a aufli une panie de la

it<ri{diflion

eccléfi,Oique

que l'on appelle

jt~r

ifdi!lion v olontairr ,

dom

l'objec eO

la collation libre des bén<:tices, l'éreélion des nouvell es

<t!glifes , les permillions de précher, de confeffer,

&

au–

Jres aéles

fembla~les : Voye~

ci-devrmt

}UR ISDICTION

I[CCLFSIAST IQUE :

(A)

.

jURISRRUDENCE,

f.

f. en lafcience du Droir,

tanr

pu~lic

'qqe privé, c'efl -a-dire, la connoi!fance de

tout ce qui en ' june ou injufle.

On entend auffi par le rerme de

'Jurifprudencc

les

príncipes que l'on fuit 'en matiere de Droit dans chaque

pays ou dans chaque

l~ibunal ;

l'habitude ou l' on efl de

juger de <elle ou· telle moniere une quenion;

&

une fuite

de jugemens uniformes fur une memc queílion qui

for~

m ent un

u

fage .

• L a

'Jur~fprÍtdence

a done oropremenr deux ob jets,

l'uu qui a la connoiffance du Droit , l'a'u¡re qui confine

i

en (aire l'application :

'

]ufiinien la définit,

divina,.,~

m

atr¡n~

humanarum re·

rum notititt, jnfli att¡ue inJit.fli fc'iene ia

i

il

nous enfeigne

par-la que la fcience parfai te du Droit ne confiOe pas

Jimplement dons la connoiffance des Ibis, coutumes

&

ttfages, qu',elle demande aufli une connoiffancc''générale

de tomes les chafes, tant facrées que profanes , auxquel–

le~

les regles de la j ullice

&

de l'équité peuvem s'ap–

phquer .

.

·

Ainli

13

'Jurifprt~demr

embraffe nc!celfair=ent la con-

1\0iff~nce

de tour ce qui appartient

a

la ReligioB' par¡:e

JU R

qu'un des premiers dcvoirs de

h

jullice eil de

tUi

ft<rv ir

d'appui , d'en favoriíer l'cxerctce

&

d'écarter les

erre~

qui pomroient la troubler, de s'oppofer :l.

tout ce qui

~ourroit

tourner au mépris de la religioo

&

de

.fes

•m i–

nillres.

Elle exige pareillement la connoi!fance de la G<!ogra–

phie,

Jc

la Chronologie

&

de I'H illoire; car oo oe peut

bien entendre le <troit des gens

&

la politique, fans di–

Ojoguer les pays

&

"les tems, filos connoitre les m oeur.s

de chaque natioo

&

les révolutioos qui

y

Cont arriv¡ées

dans leur gouvcrnement;

&

l'on ne peut bien connoltre

J'efprit d'nne loi fans favoir ce qui

y

a donoé lieu,

~

tes

chaugemens qui y o nt

e

té faitS.

La connoiffance de

~outes

les autres Sciences

&

de

tous

!es Ans

&

M étiecs, du Commerce

&

de la N a–

vigation, cntrenr .parerllement daos la

Jurifprudcnce,

n'y

ayant 3UCUne profeflion qui ne foit a!fujettie

a

\!OC

l=er–

I3ÍOC

polrce qui dépend des

regles de l:i junice

&

de

l'équité.

T out ce qui regarde l'état de;s perfoRoes, les biens ,

les contrats' les obligations' les aaions

&

les jugemens

.:11

aufli du re!fort de

la

'Jurifprztde~tce.

Les regles qui formenr le fond de

.1:1

']Nrif¡rt~dellce,

fe puifem dans trois fources différentes,

le

drott naturel,

le droit des

ens

&

le droit civil.

La

]t!rifpr¡¡dnue

tirée ¡:lu droit natur¡el, q!li elt la

plu.s ancienne , eO

fixc

&

invariable; elle

eQ

un,iforme

chez romes les nations.

.

Le droit des gens forme aufli une

'Jm-;ifprNdenu

com–

mune

a

tom les peoples, mais elle

n'a

pas t<¡JUJO\l<S é té

la

m~

me,

&

ert fujecte

ii

quelqqe.s ehangemens.

La panie la plus étendue de la

'Jurifprudp•u,

cfi fans

contredit le droit civil ; en effet,

cl~e

emb1affe le droit

particulier de chaque peuple, <t'.\nt pqblic que privé , le•

lois générales de ehaque nacion, telles que les ordonnan–

ces , édits

&

décl:Jrations,

&

les lojs particQltcres , co m–

me font quelques édits

&

décl~rations,

10$

cooturoes des

provinces,

&

autres couutmes locales , les privileges

1¡¡:

tlatuts P;trticuliers, les réglemens faits d.ans chaqoe tri–

bunal,

&

les ufages non écrits, enfin

tout ce que les

commcillateurs ont écrit pour interpréter les

lois

&

les

coutumes.

Ence re fi

les lois de cbaque pays étoient fi,xes

&

im–

muables, la

']ttrifprNdence

ne foroit pas

6

immenfe qu'cl–

le eO; mais

il

n'y a

prefqu~

JIOÍ!H de narion, poipt de

province dom les lois

&

les coutumes n'a¡yeot éprouvé

plufieurs varhtions;

&

ce qlli en encere pLus pénible

íl.

fupporter, c'en l'inaertituc!e de

la

'Jttrifprudenee

fur la

ph'lpart des queClions; foft par la contradiélion apparente

ou <ffeélive des lois, foit par la diverfité d

1

opinlons des

auteurs, o u ·par la diverfité qui fe' trouve entre les j u–

gemens des différens rribqnaux,

&

fouvent entre les ju–

gemens d'un

m

eme tribund.

L'in¡p!nieux auteur de l'E"fpri! des Lois, dit

ii

ce pro–

pos qu.a mefure '\ue les jllgemen< fe multiplient dan¡;

les monarchies, la

'}ttrifprudenu

fe charge de diy•_fion$

qui quelq"uefois fe

~onirediftnt,

ou paree qu_e les Jugcs

qui fe fuccede'nt pen fent.différemment, ou puce que les

m~mcs

affaires font tnntót bien, rant ót mal défcndues,

oú cnfin por une infinité d'abus qui fe

~liffent

dans tout

ce qúi paffe par la main des hommes '

e

en' ajoute-t-il,

un mal néceffaire que le législateur corrige de tems en

tems comme contraire

m~me

a l'efprit des gouveroeme[JS

modérés.

'

. Qh

con~oit

par-la COf!!bien

!1

efi

di~cile !

po';lr

~e

pas

drre tmpo f!Jble' d'ac"quénr· une c"onnolffance parfatte de

la- .Juri[pritdiuee;.

een· pi>urquoi je croirois quc':'"dans la

d~fi nition

qu'on en doime, on· devroit

ajo~ter

in 'f""n–

tum homini "¡>offibrle

efl~

·cbmme ' Caffiodore le ilifoit da

la Philofophte ,- laqueile n'étant arltre chofe"qu:üne" étu–

de de la fage(Je;

&

fuppofant atrfli"

un~

profónde con–

noiffance de toutes les chafes divines

&

humaines, con–

féquemment a beaucoup de rappori avec la"

'Ju"rifprudenee .

., Les difficnlrés· que nous· venons de faire envifag<r oe

doivenc cependant p3S rebuter cou'x qui fe confacrent a

l'étulle de la

'}ttrifprtidenoé .

L'efp"rit humain

a

fes bor–

nes : un feul ' homme ne pe\lt done cmbr:ifier" toutes . les

parties· d'une fcience aufli valle ¡ il vaut m ieux en bien

approfoodir une parrie, que de les effieurer

toutes .

ll

n~y

en

a

guere qui ne foit feule capable d'occuper un

j u~

ri!confulte. ·

·

· L'un fait une étude do droit naturel

&

do droit pu-

blk des gens.

·

D~a\ltres s'~ppliquent

au droit partkutier de leur pays ,

&

ceux-ci trouvent' cocare áboodamment de quoi

fe

partager; l'un s'attache aux lois géoé rales

&

JU

droit

commnn, tclles que les lois romaines; un autre fait fon

étude du droit coutumier; qt¡elques-uns m éme s'atta-

cheut