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J

U R

eoncile de C arthaoe avoit ordonné que

ti

nn

~véque

,

un prérre, on

aun~

clerc ' pomfuivoit une canfe dans un

tribunal public , que fi c'étoir en matiere crimineHe, il

feroit dépofé, quoiqu'il e!lt g3gné fa cauCe; que Íl c'é–

roic en matiere civile,

il

perdroic le protit dn

jugement

s'il ne vouloit p3< s'cxpofer

a

t!rre dépofé.

L e concile de Ca!cedoine ordonne qll'un clerc qui a

une affaire contre un autre

el

ere, commence par le dé–

elarer

il

Con év éque, pour !'en iaire

juge, Oll prendre

des

~rbitres

du confencement de l'évéque .

Qu~lques

autres conciles po!lérieurs ne déiendent pas

abfolument aux

el

eres d'agir devane les juges íl!culierl,

mais de s'y adre!Ter ou d'y répondre fans 'la permifflon

de

l'év~que .

La

j~<rifdi/Jio"

u clijiaflit¡t"

s' accrut encare dans les

fiecles fuivans, tellcment qu'cn 866 le pape N icolas

l.

daos fes

réponfes anx Bulgares, die qu'ils nc doivent

point juger les cleres , maxime fond éc principnlement

fur

le~

fan!Tes décretales, comme .l'on voit dans le de;

eret de (.;ratlen . ( t)

Ce pouvoir des évéques augmenta encare beaucoup,

tant par rapport au refpea dd

il

la fainteté de lenr mi–

nillere, que par la pihé des princes chrétiens qui lenr

donnerent de grands biens,

&

par la conrtdérat¡on dlle

si

leur fayoir , fur-tout daos des tems

cu

les

IA"iques

o!toienr prefque tous plongés dans une ignorance pro–

fond~ !

les évéques furent admis dans les confeils des

princes ; on leur contia une partie du gouvernement po–

litique,

&

certe

iurifdi/Jioñ

qui n'étoir au commence–

ment qu'extraordinaire, fut enfuire rendue ordinaire en

quelques lieux avec plus ou moins d'étendne, fel on les

talens de l'évéqne,

&

!'incapacité du comte qui étoir

prép"!e fnr la province.

11

n'y cut point de pays, fur-rout o

u

les éveques ac–

qmrent plus J'autorité, qu'en France; que!ques-nns pré–

rendent que leur

jurifdillion

par rapport aux matieres

temporelles , viAt du corr. mandement militaire que les

évéques

&

les abbés avoient

Ítlt

lems hommes qu'ils

menoient

a

la guerre; que cela entrai na depois la

juri,r;.

ditlion

civile fur ceux qui étoient foumi'

a

leur cwn–

duite .

Ce qu'il y a de certain c'etl que le grand cro!dit qu'

ils eurent fou< les deux premiercs races, la part qu'ils

eurent

a

l'éleaion de Pepin, la conlidération que Char–

lemagne eut pour eux, tirent que ce prince leur accorda

comme un droit

d~

l'épifcopat ,

&

fous le

titre de

iu–

rifdi/Jion ucllfinftit¡ue,

une

jurifdi/Jion

qa'ils ne teuoient

auparavanr que du confememenr des parties,

&:

de la

permiffion dt1 prince.

Ou

perfuada

a

Charlema~ne

dans fa oleille!Te, qu'il

y

avoit dail< le ende Théodo!ien une loi de Con!lan·

tin, pnrtanc que

fi

de deux fécul iers en proces

l'un

prenoit un

é v ~qne

pour 1uge , l'autre éroir obligé de fe

foumeurc au

ju~ement

fans en po\¡voir • peller. Cette

loi qui s'eil trou •·ée iniérée au code T h'éodo!ien,

liv.

XVI. tit.

10 .

de epi[cop. audient. l.

l.

paffe che7. tous

les critiques pour [uppofée.

Q uoi <JU' il en foit , elle ·n'a point été inférée dnns le

_code de

J

u(linien,

&

elle n'avoit jamais été exécurée

jufqu'anttem de Charlernagnc, lequel !'adopta dan< fes

«apitulai e:r ,

liv, V I . capit. cccxxxvi.

Louis le D eban–

naire C9 .

ti

ls , en fut upe des premieres viaimcs .

Le tro1lieme conc1!e de l.atran poulfa les chafes juf·

qu'a défendre aux la'ique; ' rous peine d'excommunica·

tiou, d'obliger les cleros

a

comparoltre devane eux

&

Innocent 111. décida que les clercs nn pouvoiem 'pas

renoncer

a

ae privilege, aomme

étant

de droit pllblic .

La

iurifdi/Jion

des évcques fe

tronva pour-ram fort

reflraime des le x. tiecle, pour les matiere< fpirituelles

par l'extenfion <¡l!i fut donnée

a

l'au~orité

du pape

.~

(r) Da?s let

t~pon(es

du P:1pe

Ni~qlas

ó\QX'

Bo1gare'

au n•. IJ. ce

Po~t1fe

,•.,.rparam

fur

l':aacoritf!

de 1'

ApoA:olar

dl!clarc c;¡ue c'eft au

Tr.1~uoal_ f~~qher

de

coonohre de

plaCieun

d~lin,

mau

il

ajoute

qa

~~

don b1eo fe

garder d

e porter det jugemeoa

cootte

lc:.a

Ecclci~

fiafhques . Cene

rna:

r.ime o'eft

point fondée

fur

1~

f3ulfes

d~cré~

ules

qui ne

parpfent

que

ver, le

commencement

Ju

neuvi~me 6é~

eJe.

comme le prouve Jilondc:l .

mait

elle

en

~tablie

fur

la

.-in~~

racion dae

:.~

f:u:e.rJoce,

donr

l'Erupereur

Conftancin

rnt!me

don~

na des cémo1goagcs, en refufaa t

d~

décider fur dea

di.ff~

reos fur~

veou.s enue

~ea

6vEques, quoique ceux du pa.rri Arien recouruff'ent

llar . Ce fout eft

attefl:l!

p.U

I'Hiftorien

Ruflinns. liv.

Jo. chap

2..

Lucifer

da

C.1gliari ofa bien

dire

l

I'Empcreur

Confb.nce

d.Jns

fon

premicr livre écrl t pour 13

d~feofc

de S.

Aduoafc

r:tppon~

daos

la

Bibliotheque

~et P~ret

Toro. 4· pag. 184.

col.

1..

Pr•lt• u

fw¡rr

IIU.

f•L!.n>

]~Jurm_

• • •

:

fJ.H•m_ctJ•

fli&lr'.l

f•l<rÍJ

jMJÍu.ri

piJTr

ti~

.Ep•fupu, tJinlnll nifi

,¡,,J,nu,

JIUr; <JIIAiftiiUtJ

"'f"J

Dti'

m , mortil

p•~

-,.

/MtPÚ

m~tlt•t~'

1

noas ne oo1u :LrrCteron• p

oint f

ur Ir• Caoons

deJ

Concite,

d'Agdc,

d'Orl~ru.

d'Aaxene, de

M.ic:

oo,

&;

de

plu.

TU

R

préjudice des évl!qnes,

&

par la

iurifdi/Ji•"

des IC:gats

qui furent envoyés fréque mment dans le xj. Íleclc.

(2.)

L es éveques chercherent

a

s'en dc!dommager , en éten–

danr [ous différens prérex1es leur

¡urrfdi/Jion

fur le¡ ma–

tieres temporelles .

N on-feulement

les clercs étoiem alors cornlemenr

exempts de la

iurifdi,'1ton

féc 11liere, mais

les

év~qucs

exer.;oiem mi!me léur

j~<rifdi/Jion

fur les féculiers , dans

la

¡¡! ílpart des affairos ; ils prenoient connoi!Tance des

cauCes réelles

&

m ixtes ol\ les

el

eres avoient

intérl!t,

&

erouvoiem tOUJOUrS moyen de les attirer ,

Coit

Cous

prétexte de connexiré, ou par reconvencion; ils reven–

diqu•>ient les criminels qui

(e

difoient clercs , quoiqa'ils

ne porta!Tent ni l'habit ni la tonfu re; ils donnoienr la

tonfure

a

IOUS ceux qui fe préfemoient, pOllt augmen–

rer le nombre de leurs ju!liciables,

&

menoiem au nom–

bre d'efclaves tous ceux qni avoient la tonfure, quoi–

qu'ils fi.I!Tent mariés . Les meubles des clercs n'éroient

fujets qu'3

la

iurifdi/Jion eccll/inftit¡u•,

fous prétexte que

le~

meubles fuivent la perfonne .

lis connoi!Toient de l'exécution des comrats auxquels

on avoit appofé la

el

aufe du ferment, claufe qui étoir

devenue de !lyle ;

&

en général toutes les fois qu'il pou–

voit y avoir du péché ou de la mauvaife foi dans l'in«–

xécution de que!que aae

J.,

c'en étoit a!Tez pour attirer la

cauCe devant les juges d' r.glife , au moyen de quoi ils

connoi!Toiem de tous les contrats.

L'exécution des te!lamens étoit auffi de leur

com~é­

tence ,

i\

cauCe des legs pieux, ce qui emrainoit les tcel–

lés

&

les inventaires.

lis connoiffoient auffi des conventicos matrimoniales ,

patee que le douaire fe confliruoit en face: d'Eglife,

i

la

por/e dr< M ouftier .

Les veuves,

les

orphelins, les mineurs, les pauvres

étoicnt fous lcur proceaioA,

&

par· tant leurs jutliciables.

lis excommunoienc

CCl\X

qui étoient en demeure de

payer les fommes par cux dües,

&

obligeoient les jnges

la'iques de contraindre les excommuniés

ii

fe faire abfou–

dre, fous peine

d'~tre eux-m~mes

excommuniés , défen–

dant de ríen vendre aux excommuniés, ni de travaillor

pour eux, mettant les lieux en interdit quand les juges ne

leur obéi!Toienr pas; ils joignoienr mi! me otli

cenfure~

des amendes pécuniaires , ce que dan< 1' rigine les JUges

d'églife n'avoient poinr le pouvoir de faire, ne pouvant

[don lcur état impofcr que des peines fpirituelles.

lis prétendoient auffi que c'étoit 3 eux

a

fupP'Iéer la

jutlice féculiere lorfqu'd)e étoir fufpeéle aui: parties, ou

qu'd le tardoit un peu

a

faire droit.

S

clan eux daos les cauCes difficiles, fur-rom par rap–

port au point de droit,

&

quand

il

y avoir parcage d'opi–

nion entre

l~s

juges , c'étoit

a

l'Eglift

a

décide~,

ce qu'

ils appuyoient fur ce pa!Tage du D eutérouome:

Si diffici–

le

&

11mhiguum apud te judicium '.ffe perfp•xeris ,

&

j uduium intra portas v ideris variari; venies ad

fac~rdo­

tes

l~vitici

geweriJ

~'

ad juJicem

r¡u_i

v{uetit i/lo

lempo–

re; t¡ui

i11dicabru1t

tibi

vcrieatem,

&

faci~s '{ltd"llmt¡H~

dixerÍnt qui

prte[llnt

in foe-a

qNeY~ efe,~~rit

domÍnUI,

ap–

pl iquant ainfi nne !oi de police de l'llncien Tefiament

qui nc convenoit ph!!i

3\1

tems préfent .

Enfin ils qu¡¡lifioíent de crimes eccléfiafiiques, mémc

a

l'égard des la'iques ' la plupart des arimos, tels que le

concubinage, l'ufure, le parJure, enCorte qu'il> s'arro–

geoiem la connoiffance de toutes les affaires criminelles,

au

ffi

bien que des aff>lires civiles; il ne relloit prefquc

plus ríen aux

iurifdi/Jiom

fécul ieres.

Ces entreprifes de

1~

j"rifdi/Jion eccll/l'!flit¡ue

[ur la

jrrrifdi/Jion

fécullere tirent le fujet de la fa!Tien(e difpn–

te entre Pierre de Cugneres, avocat du roi,

&

Pierre

Hertrandi , évl!que d'Autun, dev:¡nt Fhilippe de Valois

a

Vince11nes en

1

29,

Pierre

~==r~aa~~~~n

11

~:: :~n!::

0

f~~~li~~~J.~r~~~~~o~

1

rr~n d~~u~u'i~cn;,é~

fiafiique,.

C'cft.

done

fur d'aucrc•

principes que fur lea

f..tu.trcs

Dé~

cn!talc.s qu'cfr foodc!:e

la

maxime

du

Pape Nicol.a1

1.

d2ru

fes

ré.

ponfl:-'

aux

Bulg·ues

. (

W)

(1.)

Q.uoi<;~ue

le•

S.vlqucs

•c<Juierrent

p:u

lear

ordínuion une :unorité

&

une

jurifdiéüon

ordina•re fur

le

n oup-:au

de

Je(us-Chrift

con..

fié

i

!cut" garde. ib

doivent

cepend.1nt

r~conno1rrc:

daos.

foo

Vi~

caire

en

e

erre ,

c~eft-l.dírc,

daos

le

fouveraio Pondfe H.om.1in .

une

l,rimaute!

non-feulcmern de

rang

&.

de

..Jigniti , mais

encore

de

jnrifdiél:ioo

fur eux roE.me.t, qai lai

donoe

le droi; de

limiter

en

ca, de: befoin

l'excrcicc de

1~

leur _

Cene

autorit~

Ja

Viaire de

Jefw-Chrifl loi a

t:c~

doooée

par lai-mltne ,

&:

I'Eglife C.:nholi.,.

:H!:i~~~erep~nn::C:~e ';:;ífa~C:s ha!'!~n;~

!::¡',

:;r;

r:b~ft:~té~~

loog-renu

qae

l'Eglíf'-= en

terrc .

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mute

l'¿t~ndDc

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re~Qe

de

jer~s-ChrHL

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