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MAL

Le tfchiven a cioq tc!tes, entre lefquelles il y en a ttois

principales,

brama,

ifuren

&

"vifinan.

L'étre

:l

cinq tetes eft inéfable & iocomprthenfiple;

il s'cll manifertt fous ce fymbole par condefcendance

pour notre foiblelfe: chacune de fes

faces eft un fym–

bole de fes auributs relatifs

a

l'ordination & au gou–

vernement du monde.

L'ctre

a

ciuq tétes ert le dieu gubernateur; c'eft de

lui qu'émane tout le fyfteme théologique .

Les chafes qu'il a ordonnées retourneront un jour

a

lui:

1l

efi

l'at>itnt!

qui

en~loutira

tour .

Celui qui adore les cinq tétes adore l'étre fupreme ;

elles font tnutes en to ut

.

Chaque dieu fubalterne en mile, &

la

déeffe fubal–

terne eft fe melle.

Outre les premiers dicux

fubalternes,

i!

y en a au–

deffous d'eox truis cens trente lnillions d'amrcs;

&

au–

dcffims de ceux-ci quarante m ille . Ce font des prophe–

tes que ces derniers,

&

l'~tre

fouverain les a créés pro–

phetes.

It

y a quaton.e mondes, fept mondes fuptrieurs &

fept mondes infédeurs

.

lis fom tous i'1finis en étendue, & ils ont chac.,n

leurs habit::tns

paniculiers.

.

L e

padalo lo~ue,

ou le monde appellé de ce nom, en

le féjour du dteu de ta mort, d'émen, c'ert t'eofer.

Daos le monde palogue il y a des hommes : ce lieu

ell un qnorré oblong _

Le map,aloque ell ta cour de Wiflnou.

L es mondes ont une infinité de périodes finies;

la

premiere

&

la plus ancienoe que nous appello:lS

anan–

d~n,

a duré ceot qoarante millions d'aooées; les autres

onr fui vi celle-tii.

'

. Ces révolu tions fe ruccedent & fe ri•ccéderont pendant

des millions innombrables de tems

&

d'années, d'uo dieu

i

un autre, l'un de ces dieux nailfant quand un autre

périt.

Tootes ces périodes finies, te tems de l'ifuren ou de

l'incréé reviendrl

.

lt

y

a lune

&

foleil dans le cinquieme monde ,

~n•ges tutélnires daos le {iiieme monde; angcs du prem ier

ordre, formateur des nuées dans .le feptieme & te

hu~riame.

Le monde aétuel efl le pere qe tous; tout ce qui

y

·efl , efl mal .

Le 111onde ert éelm d'un reuf.

11

tinira par étre embraCé;

e~

Cera J'effet des rayons

du foleil.

11

y a de bons & de m1uvais efpri!S iffus des hommes.

L'eUence

&

1a nature de l'ame

hunu.ine

ne fonr pas

différentes de la natore

&

de

l'effence de t'ame des

brures .

L es corps font les priCons des ames; elles s'en échap–

·penr pour pafrer en d':iutres corps ou

prirons.

.

Les ames

étTI'lOCrcnt

de

o~eu:

elles

exifioicnr

en lui:;

·elles en ont éré chalfées pour quelque faute qu'elles ex–

piem dans les corps.

Un homme

apres

fa mort peut devenir , par des

tr~nfmigration~

íucceffives , animal , pierre ou

1nlme

d1able .

.

C'efl

dans

d'autres

mondes ~

c'cO:

daos Jes

vieux:

que

l'ame de 1'Qomme fera heureufe

aprCs

fa tnorr.

Ce bonhcur

a

venir

s'acquérera

p-ar

la

oratique des

1

bonnes c:euvres

&

l'expiation

des tnanvaifes.

..

L es mouvaifes aélions s'expien¡ par les pélerinages, tes

f~tes ,

les ablutions ·& les faerifices.

" ·

L'enfer fera le lieu du chitiment dt!s f.autel inexpiées:

¡¡,

les méchans 1eront tourmeotés

i

mais. lit y en a pea

dont

le

to urment

foit éternel.

~'

·

Les ames des mortels étaot répandues daos toutes les

fub ftanccs

vivames ,

il

ne

faut

ni

tue'ri.

Ul1

afre

vivant

ni

s'en nourrir, fur-tout la

v~che

qui eO: fainte entre ,ton-

tes: fes

excrétnens

font facrés.

.

1

Phyfif:'~

du peuplu dtt 'Malal"'re '!

It

y

a

'cinq

é16-

m ens ;

atr, l'eau,

le

feo,

la 1erre

&

l'a.gachcm,

o u

l'efpace qui efl entre notre <ltmo(phere & le ciet .

ll-y a trois prin.,ipes de mort '& de cMrUptid'n, anou–

bum, mapuei

&

ramlum; ils Jnaiffent

tou's.

trbis de l'o–

nion de t ame & du corps; anoubom en t'Unveloppe de

l'ame,

ratnium la paffio u, maguei

l'imaginbtion

o

L es enes vivans peuvent fe ranger fous cinq

el

alfes,

les végétans, ceux qui vivem, ceux qui veulem, les

fages

l!i

les hcureu x .

.•

~

-

It

y a

troi~

tempéramens; le mélal)chÓJique, le fanguin :

le phlegma11qoe.

L e mttanchotiqile fait les hom\nes

<lU

fages, ou me-

defies , o u

durs,

ou bons .

r

L e fangu in fait les hommes ou péoitens, on tempé–

rans.,

ou

vertueu:x .

MAL

Le phlegmatique fait

tes homm<s ou ilnpors ; ou

f~urbe),

on n1échans,

o u meoceurs,

ou p:uclfeux, ou

tnfles .

C'ert le mouvement du

foleil autour d'une grande

montagne qui eft. la cau{e du ¡our

&

de la nu11 .

La tranfmmation des méraux en or ert poffible _

11

y a des jours heureux & des jours malheureux ·

il

faut

les co nnoitre pour ne rien

enrreprendre

fous 'de

mauvais préCages .

.

ll1orale dn

pe~tpln

du Malabare

o

Ce que nous allons:

en expofer ell extrair d'un

ouvra~e

attribué 3 un hramine

célebre appdlé Barthrouherri .

On

dit de ce philofophe

que,

n~

d'un pere bramine,

il

ép<'Ufa,

contre

la

loi de

(a feéle, des fe mmes de tOUie e(peee; que fon pere

OU

lit

de la mon jeuam

fur tui

des

regards pleins

d'amer–

tume, lui

reprocha

que par

certe

condoitC'

irrégulicre

il

s'étoit exclu du

ciel tant

que fes femrnes

&

les enfans

qu'1l a\•Oit

eus

d'elles,

&

les enfans qu'ds

aoroient

exi–

fteroient daos le 1nonde;

que

Barthrouherri touché

ren–

voya

fes

femmes, prit

un habir

·de

réforrne, étudia ,

fit

des pélerinages, & s'aequit la plus grande cooudération.

11

di(oit:

La vie de l'holl!me efl une bulle, eependaot l'hom–

me

s'abaiffe

d~vant

ks

g rands;

il

fe

corrotnpt d:ms

leurs

ec.urs; il toue teurs forfaits ,

il

les perd ,

il fe pcrd Jui–

méme .

Tandis que l'homme pcrvers vieittit & décrott, fa

perverfit~

fe

renouvel le

&

s'accroit.

Quelque durée qu'on aceorde

aux

chofes de ce mon–

de, elles

ñniront,

·elles

nous

échapcront,

&

laifferont

narre ame pleine de

douleur

&

d'amerturnc;

il

fau t

y

renoncer

de

bonne

heure. Si

elles étoient

élernettes

en

foi-méme, on pourroir s'y

3([acher ,

fans .expoter fa u

repos .

.

l l

n'y a que ceux

que

le ciet

a

daigné édaircr, qui

-s'élevent vraiment

au-deffi1s

des

oaffio ns

·&

des richl'ffes .

Les dieux ont dédolllmagé les fages des horreurS

de

la

prifon

oU

ils les ret1euaeot, en

leur

accor-dant

les

biens

de cette vie ;

m:~is

i

ls y fo

nt peu

atrachés.

Les

cr~intrs

auaquent

l'

honl.ml"

de to mes parts ;

i1

u'y

a de repos &

3e

Cécurité que pour celui qui marche dans

les voies de Dieu.

Tout finit. Naos voyons la fin de tom; & •nous vi–

vofls comme

(j

ríen

ne

'Cievoir

nous

manquer.

Le defir efi un fil; fouffrc qu' li

re rompe; m<ts ta

contiance

en D ieu,

&

tu

feras fau\

é .

Sou mets-toi avee rcípeól:

il.

lo

toi c¡lu

tems ·qui

n'é–

porgne rien . Pourqm>i ponrCuivre.ces

eh<!>~

dont la pof-

feffi o n

en

ft

incertaine?

.,..

!

'

l

11

·

Si

tu

te Jaiffcs captiver par les biens

qni

t'environnenr.,

re

fer3S tourmenté. Cherche D ieu; tu n'auras pas ap–

proehé de lu i , que m mépriCeras le reflc .

'

Ame de Phomme,

D íeu

•efi en toi,

&

tu coure :l?ri:s

autre chofe!

-

11

faUI s'affurer du vrai bonheur 3VQifl1 )a vieiiJe(fe &

la

m :tladie . D ifférer, c'ell imiter

celui

'qtfi creaferoit

un

puirs., pour en tirer de l'eau, lorfque le feu

~

confume–

r oit le toit de la maifon.

,

L3itTé-13.

toutes

ces

penféeS

váin~.

qui

~f'atcachent

a

la

•terre";

méprire

toute cene

fdc:nce

qui i,t1élevc

a

res

yeux

&

aux yeux des

alltre~:

quelle

ur~Oouoce

y trou-

veras-tu 'au

dernier

momenr-?

-

:;

J

"La tcrre efl

le

tit du fage; le ciel •le

CÚu\<re;

te vent

le rafrakhit ; le foteil l'écla1re; celle-qh'll <aillle en dsns

fon creur; que te fouverain, le

plu~

rpuiUabt du monde

a-t-il de préférable?

,.

1'

'

On

ne fait entendrc la raifon 'lli 1

a

·IJ!imbccille ni

a

l'homme irrité.

!:

u

J

L'homme qui rait peu

·re

toira, s'it -ert affis parmi les

·l,.ges; .Con Gtence dérobera fon ineptitude, & ón le pren-

dra pour un d'entr'eux.

)

~

L•

~•ehelfe

de !'ame· efl

ii

tlabri des voleurs '. 'Plus on

la

cdmtnunique,

plus

on

l'augmente.

!J

1

'

1

'

~

,,

'

Ríen

ne pare

tant un homme,

é}u'un

diícours

f~ge.

1

It

ne faut point de

cuirnlf~

<l

eelé\ qui falt

rilpporter

\me in

jure.

L'homme qui s'ifriréí

n'a

pas

.1~~óin

1i'uo

-autre ennemi .

J

'

Celui qui cmn·erfera avec

les hommes, en

·•dcvtendra

meilleur.

h

.,,..

~

Le priuce

imitera

les

femme-s

ae

rtiau_vaite

'vie;

il

.ri–

mulera beaucoup;

il

dira la v-Mté :..:iux bAh'S;

il

n1ent~ra

aux

m'échans;

i1

fe montrera tant6t

humalh',

lamót

té –

roce;

il

ft>ra le bien

dans

un rnohlept_;'' J.e 't'nal daos un

amrc; alternarivement éconotne·

&

~ai~\eur .

'

11

n'arrive

a

•t'homme que ce quí tul en <cnvoyé de

B irama .

·

.

.

· Le méchant interpréte mal tout.

1

,

~

CeJui