MAL
li[oient ces deur noms.
JI
y
avoít antreroís
~
Rome,
dons les Jardins qu'on appdloit
H orti c•rpe,fn ,
&
qai
font aujo•trd'hui ccux des princes
Jqflini~ni,
pres de S.
jl!an-de-Latran, un
beln
monuFt1em, qui
3Vo1t
ét~
rap–
porté de Palmyre
a
Ro me. M . Spon a publié en t68j'
ce bas- relief, avec l'infcription qui Paccorppagne. Elle
en en langue
palmyrénieuue ,
qui n'eij plus
ccinou~,
&
t!ll
grec, qui contil!nt apparemment la
m~me
ehnfe. O u
trouvoit déja dans le: rréfo r dt:s
andguir~s
de
G ruterus
l'infcription toute emiere, mais fans les figures. Le
1\.
P. dom Bernard de Montf3ucon s'en efl procuré une
eopie beaucoup plus exaéle ,
~
mieux ddfin6r, que cel–
le
qui avo it
pj.rudaos d'autres recueils
d'antiquir~s;
c'eft
celle que neus avo11s fous les yeux; elle diffcre u·n peu
de ce!le de Spon : en voici une
tr3du~ion ¡ri:s-fide\1~.
T itus Aqrelíus Heliodorus
~drianu¡,
palmyréníen,
ñls d' Autiochus, a o!fert
!5<
confacré,
a
fes dépens,
ii
Agl!belus
&
a
Malacbclus,
dieux de la patrie, ce
marbre,
&
un figne ou pe¡íte
(latu~
d'.argenr, pour fa
..,
eoofcrvation
~
&
pour
celle de
{3.
femme
&
de fes enfans,
"'
en l'flnnéc;
ciqq
cenr quarante-tfpt, au mqis
Peritius,.
Le bas-rel!ef erl ce qu'on appelle ·un
t:x 1JQto.
11 re–
prérenre lo frontifpíce d'un temple, foutenu de deux
colonnes . On
y
vo it <leux
fignr~s
de jeum:s perfonnes,
au milieu defquelles ell un arhre que quclques •n!íquaí·
res ont prls rpal-a·propos pour un pin, mais qui efl fú ·
remeqt ún 03l fllier , ce qui carac!l6rife la vílle ¡le Pal–
myre, qui s'appcllojr auffi
Taátnor,
ou
Tamor,
oe qui
cfl la
m~me
chofe¡ car
Jhamar
en hébreu, fignífie
poi–
me.
Au cóté droit de cot arbre, efl k dieu Aglibe–
]us, ft'lus
1~
figure d'un jeune homme, vétu d'une runi
·
que
r~levée
p9.r
la
c~imure,
en
forte
qu'tlle ne
defc~nd
que jufques 3u·delfus du genou, & qui a par-delfus 11ne
efpece de mameau;
ten:~
m, de la maiu
g:iuche,
un pe–
tit
b!tcon fair.
en forme de rouleau; le bras droit, dont
peut -~tre
il tet)oit quelque choft:,
~ll
calfé. A l'autre
córé efl le dieq
M alacbclus,
qui rcpréfente auffi un jet)·
ne homme, vétu d'un habillemeot milira!re, avec le
mameau fu r h:s ép:lUlCS' , uoe COUronne
r~diale
3.
J~
te–
te,
&
ayanr derríere luí un ároi!fanr,
do~t
les deux cor–
ne. <jébordent des deur cótés .
L e favant
&
judicieux M .
!'
Abbé Bannier, dans fon
ercell~nt
ouvrage de la M ythologie
&
des fables expli–
qu~es p~r
l'hif)oíre,
Jom.
/1/.
chop. -uij p.
107. n'efl
P'S
flt isfaífant (\.rr cet article;
il
s'en rappoFte
a
l'idée de M .
S pon, doot l'opínion, dít-il, n'a point été contredite:
rnais alfuré'ment il ne s'en fuit pas de-la
qu'~llc
oe puif–
fe l'eue. Quelques auteurs , dít M. S;>on, prétendent
que ces deux figures repréfentent le Coleil d' hiver
&
d'é–
tt!; mais comme Pun des deux a derriere lui un croif–
farit,
il
vaut m ieux oroire que clefl. le foleil
&
la luné .
Chacun fair, comme le remarque
Sparden,
&
d'autrc-s
puteurs,
que
les Payens avoient
leur dieu
~\lntls;
&
par·
m i les médaílles de Segnin, il
y
en a une quí repré–
feme ce dieu Lunas avec un bonnet arménien.
Pour Aglibt:\U), ajot\le M . J3annier, il n'efl
p~s
dou–
teux
qu~
ce ne foit le Soleil, ou Bélus; car les Syriens
peu\'cm fort bien ayoir pronoocé ain fi ce nom, que d!au–
tres appelloient
Bat~l, ~tl~mu ,
Ba
oo
B~bu.
L t! cha11-
gem•m de l'e en
o
ofl peu do
~hefe
dans les diffé rens
dialeéles q' une langue; mais le mot
agli
fera inintelligi·
bJe, 3
ffiOÍOS
qu'oo
q'adtnette la
COilJCél:·Ur~
du
favan r
M al~va1
1
qui prétend que ce nom
li~ni6e
la lumicre
gtl'
envote
lt!
fo/é,f ,
fl\Udé
fur
I'autori~é
d'Hc:fichius , qui
met parmi les épithcres
du foleil, celle
d'"il'~"'J'.,;
or
it
n 'efl pos étonm nt que les G recs 'ayent prononeé
A~li•olus,
au lieu d'
Egletcs B e/os.
11 appuíc ce ·fentíment fur
le culte particulier qu'orr fait que les Palmyréníens ren–
doiem au folefl.
Pour ce qui efl qe
ftfalachbclru ,
ce mor efl compo–
í é
de
d~tll
autres
j
fa.voir,
malach ,
qui veut dire
roi,
&
baal,
f oJ!.neur .
Oe dreu étant repréfenté avec un cwíf–
í am
&
une couronne ,
il
en
cercaio, préreod
M.
Spon,
que c'eCl la Lu na
ou te dieu Lunus , l'Ecriture-fainte.
d_élignant fouve nt
lo
lun~
par l'épithete de reine du oiel;
arnr.· le prophere
J ér~mre,
condamnant l'ufage d'offrir
des
g~reo'!x
a
cette déelfe, s'exprime ainli:
Ploc.,tas
~er&
reg m &e ctt:li.
M . Jurieu penfe que Aglibolus lignífie
1'
or,.e/•
de
Be/,
dérivanr
a~li
du mor ht!breu
rev e/at;it.
Une atten–
ti<:>n plus particuliere au mot
Aglibelrts
&
aux divers at–
r:rtbuts dt:s deux figures du monumem, aureit donné
a
,;es Cavan& ui!.e idée plns j ufle,
11¡
¡es etlt conduít
il
trou•
MAL
ver dans ces deur figures les deux points do jour, le
m alÍA
&
le midi; Pune
fignitie
g~ttt4 ,
ou
u/,go,
humor
t¡ue
fit
~x ror~
liqucfallo;
ce mm fe
rreuve daos ee
benu
paa:1ge du livre de Job,
chap. xxxv iit. v .
28.
La pluie
n'a-e· ~/1~
point
d~ P~re?
eu
t¡tti
p,·oduit fu g outtn
d~
la roflc?
Aglibolus efl done
le
dominateur des g<>uttes,
le feigneur de la roféc
1
quí efl dan> 13 nature un de•
plus granes príncipes de
végétation
&
de
f~condité
; le
ronleau qu,il tjent
a
1~
main' font lt:s cieux de nuic,
éclaíré>
&
embellis par une multirude
d'~llres ,
que le ·
point du jour f3ft difparo1tre'
&
qu'il ronle' ruivant
l'expreffi pn du pfalmrClc, . fi gure u es -belle,
empruot~e
daos l'énergie
~u
fly lc eríerual ;
&
li le bros droit d' Agli–
belus ne maJlquoit pas, ou verrou , fans doute, qu'il te..
noit
une eoupe, ou qu'il
esprimoit une
eípece d'épon–
ge , o u de nue, dont il faifoit difliller la ro!'ée; peut–
C~re
meme
avoit-il
dan~
la m!lin droite l'étoile du ma·
tin,
eonJe~ures
·que juO:ifiem: un i rand nombre d"autres
figures analogues, qu
1
on trouve daos des recudls d'an·
tiquités .
La
tonique
r~le,·ée
p:tr
la
ccimure,
&
qu i ne
defaend que jnfqo'au genou' fert encare
a
contirmcr
notre etpliaation,
puií'que c'efi la précaution
que pre–
noient fans doute les anciens, h3blllés de longues robes, &
que prennent encnre nos fe mmes de la campague , torfqu'
elle¡ vont
a
l'ouvrage'
avanr que la rofée foit
diffi pée.
Q11ant 3
Malachbelus,
l'on ne peor alfcz
s'éto nuer
que M. Spon, M . I'Abbé Bannier, apres luí, ayerrtpu ,
malgré Con nom , qui femhle l'élcver an-dclfus de tou–
tes les autres diyinités,
&
les divcrs
attribut:; qui IUi
font
donnés dans le m:>nnment de Palmyrc,
&
qui footien–
nent fes prérogatives ; que ces
MiVl .
dis-je, aycnt pule
poflpofer en quelquelque fn rte
a
Aglibclt\S; faire de celui–
ci le folcil,
&
de
ft1alachbe/us
la
1\111< •
.'11alachb<lur
elt
compofé de deux mots!
malac , moloch
o u
molech,
fui ..
vant les divers dialeaes , fignific:
roi ;
b~lsu ,
ou
bahal
vient de
dqminer,
étr~ maítr~
·'
:linfi
JY[alachbdru
en
un
roi dominateur
&
malLre; ce qui nous donne l'idéc d'un
~tre
fuprl'me, dq plus grand. des dieux: anffi il parott
dans. le monumenr palmyrémen, avec un éclat
&
une
diflinéHon parriculiere, vetu d'un habíllement mili<lire,
le manteau royal fur
l~s é~aules,
la tEte couronn¿o;
cette couronnc radiale marque l'éclat du foleil dans fon
midi;
&
s'il a
derriere
lui un
croiCfant, dont les
deux
cor~es d~hordent
des
deux
ctnés , c'ell pour
marquer
l'empíre que
1~
folcil
~
f\tr la lune, qu'rl fait dítparottre
par fa préfonoo .
Au refle Aglibolus occupont ]3 droite dans ce mo–
nument
n~mmt!
avant
M ala,hbdur
daos
l'fnfcriptiou ,
jurlifie
~ncore
nmre Úplnion,
pnr:ce
que le;_
point.d\1.jour
précede le midí . Le pío, ou pi1JtÓt le palmrcr qur e(\ en–
tre les deux figures , no us fait oonooitre que l.e dé .ot
p:tlmyrénien vivoil
a
la
campa~ne ,
ou du motns s 1m–
tére([olr
i
l'agricQlture,
_&
q·o'implor-ant le . fccou:s ·des
dieux pour fa confervatron, & celle de la fam:lle , 11
s'adrelfoit
a
ceux quí ínfluoient
1~
plus fur la fcní rító
de la
terre .
C'efl
~
ces
divinir~s
fyriennes que nous dévons rap–
porter le
fLHOOtn
du
dernier empereur romain de la
f~mille des Antonius ·
il
s'appelloit Marc- Aurele Antont–
nos Varios , furnoU:mé
El4gabale,
paree qu'il
avoi~'
6t6
facrificateur de ce dieu, doot les divers autt:urs t!cnvent
le nom avec quel ques petires
diff~rences; le~ un~ , ~om.~
me H crodia,nus,
AlttgAb4./su ;
d•aotres, commt;, Cap!lOh–
uus
ElagabaiNs
·
quelques-uns, comme Lampndlus,
H<•
lteoiahaltu ;
mais' )es
Gr~cs
&
les L atios, pour l'ordi–
naire,
Ht liogabahu.
Le mot de
B aba/
paroílfant dans ce' divers noms_, c'elt
de l'intel ligence de ce mot que dépend la
co~no!lfouce
de ces divinités & de
Malac'hbclut
en partrcuh<r .
11
n'y a pas de fauJ' dieu plus célebre daos I'Ecriture-fa1nre
que
~ahal;
c'efl qu'il étoit, fans doute, l'un des
piln~
cipanx objet$ de la religion des peuples qu'av-orent dé–
polfédés les Hébreu x , ou des H ordes quí avoifinoierrt
la Palefline.. C'efl Cur-tout dans l'hifloírc de Gédéoit
qu'il ofl extremement parlé de Banal .
Jugo,
f ·
:V_.
l.f{
Geá!un álmolit
fon
autel,
&
coufla
1•
boccage
9"'
!tort
arl–
prh
·
/eJ g_enr
du
/ieu
1'
en mirent
forl 611
&fllere,
&
-úou.•
lur~;e 1~
fair:e mourir;
mais Joas, per.t de Gédécln·,
)e
défendít ;
&
plm philofophe qu'on ne l'étoit dans ce tms•
la·,
&
qu'on ne l!a
été
depuis,
il
dit fort
judicieuf6riénr!
Si
Baal
tfl
un dieu,
t¡tt!i/
premu
la
lallfe
pour
J,.t-Mime,
de
e<
9u'ott a dlmoli
jo11
a*t<l.
(
t ) Et íl I'•Fpella do n<>f1'
pe
fon ·fil¡,
Jnabb~tblll,
qui
(ignífi~,
q11e ·Bah•/
!"""~
f~~.-
.
..,
\'t:tis
(~aya~. verr~.
<Jans la fcieace de
J;icritwre (aiore
di(c:pt
~·
.p.:yli,~t
le liel'
cit~
p.u )\Qtrc &\lteur.
ti
y
a doac dan•
Je~
;d.Jt,