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MAL·
'!lli aiem le coeur qtre'l. dur pour
~tre
inaccdlibles
a
qucl–
que pitié,
&
qui ne foient dilpofés
a
rC::moigner .de 1_'
bie\lvdllancc
a
leurs amis &
a
leurs enfans. O n
CltCTO\t
peu de Ca
Ji
gula, de Commode ,
~e
Caracalla.' ces mon–
tlrcs por tés
a
toutes fortes de enmes,
&
qut peut-érre
ettcore ont fait quelques bonnes aétions dans le cours
de leur vie.
]1 faut remorquer en fecond Jieu, qu'on parle beau–
f:Otlp
d'un gr:md c rime comme d'un m eurtre ,
qu'on
le
public davanrage,
&
que l'on en conferve plus longtems
la mémoire , que de cem bonnes a8:ions qui ne · fom
poilu de brnit daos le monde;
&
cela
m~me
pro
u
ve
que les premieres íont beaucoup plus rares que les dcr–
nieres, qui fans cela n'exdrcroient pas
t3.ntde
furprife
&
d'hnrre ur .
11 fau t obferver en troiCieme lieu, que bien des c;ho –
fes p:troitfent
trf:s-criminelles 3
CCUI
qui ignorent
les
vues
de
celui qui agit. N éro n tua un homme qni é toi
innoc-ent; mais qui íait s'il le
fit
par une m:¡\ice pré–
m éditée! peut-c!tre que quelque coortifan
flareur, au–
quel il étoit obligé de fe tier , tui dir que cet innoccnt
€Onfpiroit cootre
la
vie
dc-
l'cmpereur,
&
inliO:t
fur
la
nc!'ceffité de
l t~révenir .
Peut-.![re
l'acco fateur
lni-m~me
fut-il
tro mpé . 11 efl évident que de pareilles cir–
connances diminuent J'atrocité
du
forfait'
(j
,N
éron
change de conduite.
A
u furplu; il efl
vrai ffem~lab]e
quo
fi
l'on pcfoit impartialement les fautcs des ,humai ns, il
fe préfenteroit bien des
chofes qui
irok nt
a
leur d¿-
chargc.
·
~
En quatrieme licu, plufleurs aélions bll mables fe font
f:tn~
que
ceux qui les commettem fache1Jt qu'elles Jom
telles. C'en ainfi que faint Ii'aul perfécuta l'Eglife ,
&
lui-mCme avoue
qu'il
s'étoit conduit
p3r
ignorance .
C o mbien de chofcc; de cette namre fe pratiqueut
tous
les jonrs plr ceux qui prc¡,fetrent des religi9ns différen –
te•? Ce fon t , je l'ovoue, des péchés, mais des péchés
qui ne proce..:lem pas d',une volonté corrompue. T out
hommc
qui
ufe de violencc com re un :tutre , par amour
ponr
JJ
Vt"rfll,
p:ar hainc cnn¡re le vice , oo par zele pour
la gloire de J?iet.: .
fait
mal fans COntrcdit ;
111t)iS
l'igno–
f 30CC
&
UO C<:ellr
honnéte fert•ent
be~UCOL1p
a
l'cXC\1-
fer . Cette conlidér·nion fulp.t pour diminuer le nom bre
d<s m échnns de c<Pur;
les pré1ugés de parti doivem
auffi
~tre
pefés ,
&
quoiqu'il n'y ait pas d'erreur pluc;
faca
le au genre
ho
113Ín,
cependant
elle
viem d'unc ame
remplie de <)roimre. L a méprtfe conflne en ce que les
hommes qui
~'y
Jailrent entrainer, oubliem qu'on doi[
défendre l'érat par des voics julles, & non ou< dépens
de l'hurnanité .
- "
En
cinquieme
lieu, de
pedts foupqoos
fo nt
(buvent
reg:~rder
comme criminels des gens
q ui
te font point . L e
commerce innocent entre
un
hom me
&
UtlC
femme ,
fournir ao
méch~nt
un fujct de los calomnier. Sur une
circon Oance qui
accompa~ne ordin:~.irement
une ac1ion
c riminelle , on dé¡:lare coupable dn f>i t me!pe' la per–
fonne
(oup~onnée.
U
no mauvnife ac;lion fuffit pour desho-
norer
tome
la vif! d'u(l homme. /
·
Sb..:emem_cot , nous dyvons diflingner
(
&
la loi
me
me
le fait) entle les aél:iqns qui viennctH d'une mal ice pré–
m éditée
.&
cel le
auxquc)k~
quelque violenre paffion ou
quelque deford re dans 1
1
efprit portent l'homme . L orfque
l'otfeurcur el! provoqué,
~
qu'uo tranfpon (ubit le m et
hors
de
lui ,
il
crl certain q:.Je cer é tat diminue
fa faute
au x ycux de
l~Eu:rnel
qui
nous
jugera
miféricordicufe~"
m ent .
En fin la coofervltion
&
l'accroi.lfemeot du genre hu–
main
ell
!10:!
preuve affurée qu'il
y
a plus de
bien
que
de
mal
daos le·
mon~e;
car une ou deux aél:inns peuvenc
1voir
une
iu rl rJ~nce
funene
fur plufleurs perfpnqes. D e
plus,
mures
les aaions vicieufes rendenr
a
la de0ru8ion
du
~eore
humoin ' ' du moios
ii
fon defavnrmge &
a
fa
dim1nurion; au lieu qu'il fau r nécellñiremem le concours
d'un grand nom bre de bonnes aélions pour la conferva–
tion de chaqne mdivjdu . S i done le nombre des mau–
vaifes
a~lions
furpaCToir celui des bonnes ,
le
oenre
hu–
m ain
dcH oit
fin
ir .
On en voir une preuve
fe~fible
dans
Jes
pays oU les
vices fe m ultiplient,
car le no mbre des
h~mmcs
y
ci_t miqye
~ous
les
jours;
fi
la venu
s'y
réra–
btn.,
les habnan_s
y
reviennel)t .
a
ra. fu itc . L e genre hu–
mam ne
.~oll,:roa
fu.bfill er 7
fl
Jam:11s
le vice étoit domi¡
nant,
pu1fqu
11
f:~.ut
le concours de plulieurs bonnes a–
élioos
.~Oltr
réporer les
dqmma~<S
caufés par une feule
m auvat(e; qu'un feul
e
rime fuffit ponr 6ter la vie
a
un
homme
Oll
a
plutieurs : 'm•is combien d'aé\e, de b'>oté
d01venr concourir
pour
coOferver
e
haque parriculicr?
'
De wu.t ce qu'on viern de dire, il
réfulrc qu'il
y
a
plus de bren que de
mal
parmi les hommcs ,
&
que le
·monde peut étre l'ouvrage d 'uu D ieu bon, malgré l'ar:
MAL
gumcnt qu'oo fonde fur
ll
fuppolition que le
mnl
l'em–
porte fur le b1en. Tour
c~la
cepelldJnt n'efl' pas néccr–
!atre, puifqu'il peut
y
avotr dix mil k
fois plu< de bien
q ue
de
mal
dan
rout
l'univers , quand
ml!me il n'y au–
roir ab[olumem aucun
bi(!n fur cette
terre que
nous
ha.–
birons. Elle efl trop peu de chofe pour avoir quelque
proportiot'l avcc le
fyttC me
entier; & nous ne pouvons
que
pOrta
Uil
JUgetnetH
tres
·itnparfait du tOut
fur cette
partie _ E lle peut ctre l' hopital de l'univers;
&
peut-on
JU¡;er de la bouté
&
de la •pureté de l'air du clitnat
fu r
la vu_e d;un hOpiral oú il o'y a que des malades? de la
fagelle don gouvern..:ment, (orla vue d'une maifon dc–
flinée pour y héberger des fo ls? o u de fa vertu d'une
nru ion, lur...- la voe d'une feule pri[on qui renfcrme des
malfaitcu rs? Non que
la
!Ctre foit effedivement tel le–
mais
ti erl permis
de
le
Cuppofcr,
&
tome
l'uppolicio~'·
qo i moture
que la choft:
peut
étre
1
renverfe l'argument
manichéen, fondé f
ur l'impoffibilité d'en rendre raifon _
Cepeudant l? iu de l'imagin.er , regardo ns piOtO t 1• terre
co m me un
(éJour remplt
de~oucéurs ;
, A u
IT)nios
dit
, M . King;
J'avoue avec
la plus
vive
recouooiff~nce
, pour D k .u,
qu~
j'ai paffé mes jours de
ceue
manie–
,, re; 1e
fuJs peduadé
que
m es pareos
m es
a
mis
&
,
:nes dometliques en ont fait amam,
&.
je ne erais' pas:
, qu'il y ai.t de
mal
dans lo vie qui ne foit fuppona–
" ble, !hr-tout pour
!=<UX
qui om des efpérances d'un
, bunheur
a
veuír.
.
!tu rellc,
iodépendamtne.nt des preuves de l'illutlre
orchev€<JU< de D ublin, qui .éta\>liffent que le bien, tarlt
natUrel
q~e
moral, l'emporte daus le m onde fur le
mal
le
Je~eur
peut encnre
conf~lter
Sherlock ,
traité de
1~
ProvJdence; H utche[ou,
On
th~ Natur~
nud condull
of
th•
pa/fions ;
L or¡don , 1728;
Leibnil~ ,
effais de Théo–
dicée;
Chubb's,
fupplem~nt
to
th1
vindicaeion of God.'s
1Vfor41
Chnrafler,
&c.
&
Lucas
En1rtiry ajl<r Hap-
prn~(s.
·
Bayle a combottu le fytl eme dt.t doéleur
Kinu ,
daos
fa répohfe aux quenions d'un provincull ;
mai~
omre
que l'archryeque de D l\b1in ,, répondu aux remorques
du fava11t de R oterdam,
il
efl bon .d'obferyer que Bayle
a eu
tort
d'avoir réfuté l'ouvrage fans l'avoir IQ autre–
ment que dans les extraits
d~
M, ,Bernard
&
des ¡our–
nalifles de
J..,éipfi~.
QQ p_eut encore lni reproeher en
générat d'avoir m Cié daus fes
raifonnemens , plulieurs
cirations qui
ne
fom que des fleurs orawires,
&
qui
pJr
cooféquent
nc prou vent
rien;
l:t
m~thode
d(! raifonoer
fur des autorités en tres- peu phiJofophique dans de• ma–
tieres de M éto phyfique.
(D . '] . )
M AL-, (
1111-l~cin<. )
On cmploie fouvem ce m ot dans
le llt)gage médicinal
&
on lui
att~che
d'ffére mes idées ;
quelquefois
00
s'en fert comme d.' un fyn ., nymc
a
duJ:. ...
leur,
comme quand oo dit
m tll
pe JCte ,
mal
aux
dem~ .
au vcnt·rc , pour dire
douleur
d~
rére, de dcms, de veo.-.
rre;
d'aucrcfois
il
n'expriln..:
qu'un
certain
malaife ,
un
' femi mem qui n'efl
point
douleur , mttis touj tPrs un
étnt
contrc namre, qu'il erl plus tJ cile de:
fc:mir
que d'éoou"
cer : c,ert le cas de la pi-QpaH des
rrum.x
d'ctto mac , dn
J?1n!
au creur,
&c.
llefl aóffi
d'·nf~.¡e
pour
~éGJner
utle
affeéliqn qllelconque
inJé termméc
d'u ne partie Tnaladc .
Ainíi on dit communé tl}I!Ol,
;'ai mal aux
y eHX,
J
la
¡~mbr,
&c. fa ns fpécifior quel _efl le genre on
l'efpece
de maladie dont o n efl
a~tagué.
Enfin on fubllitue dans
ti:en des aas le m ot
mal
a
'maladie '
&
on l'emplqie daos
la m eme flgnification.
e;•
en ainfl qu' on appelle l'épi–
leplie
mal caduc ,
une efpece de lepro ou de galle
~al
mert.
Q n dit de
me
me iodifféremrnent
maladie
ou
mal
pédiculaire ,
>71aladie
ou
mal
de Siam,
&c. ·
Toutes l,es
nutres m alac;lie$ étaot trairées
.1
Leur art!cle particulier.•
a
l'ext:ePrioa des deat derniercs
1
nous nous bornerons
uniquement ici
ª
ce
qui
les rcgarde.
M AL PÉI)JCULAJRE. Ce nom en dórivé du lurin
p<:
di&~tluJ
qui fignifie
pou.x .
L e
caraétere
univoque de ccl–
te maladie etl une prodigieufe quamitc de
po~x
qui oc•
cupent principalemeqt
l~s
parlies couyertes de
p~ils
, fur–
tout la
t~te:
quelquefois auffi ils infeélent tout le corps.
L es Grecs
appeiJen~
cette m aladie
•9upl~r'' ,
du mot
,a,~,
qui veut dire
po1tx,
que G alien prérend
~tre
tiré radl–
catement de
~a,wr, corrompr~;
faifant emeñd[e
par-Ji
que les
pou~
font uq effet de la corruption .. Q o a
Vll
quelques matades 1ellem ent
ch~rgés
de ces anrmaux, 9ue
leurs bras &
Ieqrs jambes en étoient
recopverts
~
bren
plus, ils fe mbloient fortir de deffous la peau , lorfquc l.e
malade en fe ¡¡rattant fo¡¡levoit quelque pon ion d'épJ–
derme, ce qui confirmeroit l'opinion de Galien
&
d'A –
venzoar
HUi
penf~nt
qlle
les
poux
s'en6endren,t
entre la
peau & la chair . Ou1ré le défag rémeo1
&
l.efpece de
honre pour l'ordiu2ire bien fondéo, qui foo t attdchés
:1
cette maladie , elle cmniue
a
fa fuite un fympt_ome bren
meom-