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744

MAL·

'!lli aiem le coeur qtre'l. dur pour

~tre

inaccdlibles

a

qucl–

que pitié,

&

qui ne foient dilpofés

a

rC::moigner .de 1_'

bie\lvdllancc

a

leurs amis &

a

leurs enfans. O n

CltCTO\t

peu de Ca

Ji

gula, de Commode ,

~e

Caracalla.' ces mon–

tlrcs por tés

a

toutes fortes de enmes,

&

qut peut-érre

ettcore ont fait quelques bonnes aétions dans le cours

de leur vie.

]1 faut remorquer en fecond Jieu, qu'on parle beau–

f:Otlp

d'un gr:md c rime comme d'un m eurtre ,

qu'on

le

public davanrage,

&

que l'on en conferve plus longtems

la mémoire , que de cem bonnes a8:ions qui ne · fom

poilu de brnit daos le monde;

&

cela

m~me

pro

u

ve

que les premieres íont beaucoup plus rares que les dcr–

nieres, qui fans cela n'exdrcroient pas

t3.nt

de

furprife

&

d'hnrre ur .

11 fau t obferver en troiCieme lieu, que bien des c;ho –

fes p:troitfent

trf:s-criminelles 3

CCUI

qui ignorent

les

vues

de

celui qui agit. N éro n tua un homme qni é toi

innoc-ent; mais qui íait s'il le

fit

par une m:¡\ice pré–

m éditée! peut-c!tre que quelque coortifan

flareur, au–

quel il étoit obligé de fe tier , tui dir que cet innoccnt

€Onfpiroit cootre

la

vie

dc-

l'cmpereur,

&

inliO:t

fur

la

nc!'ceffité de

l t~révenir .

Peut-.![re

l'acco fateur

lni-m~me

fut-il

tro mpé . 11 efl évident que de pareilles cir–

connances diminuent J'atrocité

du

forfait'

(j

,N

éron

change de conduite.

A

u furplu; il efl

vrai ffem~lab]e

quo

fi

l'on pcfoit impartialement les fautcs des ,humai ns, il

fe préfenteroit bien des

chofes qui

irok nt

a

leur d¿-

chargc.

·

~

En quatrieme licu, plufleurs aélions bll mables fe font

f:tn~

que

ceux qui les commettem fache1Jt qu'elles Jom

telles. C'en ainfi que faint Ii'aul perfécuta l'Eglife ,

&

lui-mCme avoue

qu'il

s'étoit conduit

p3r

ignorance .

C o mbien de chofcc; de cette namre fe pratiqueut

tous

les jonrs plr ceux qui prc¡,fetrent des religi9ns différen –

te•? Ce fon t , je l'ovoue, des péchés, mais des péchés

qui ne proce..:lem pas d',une volonté corrompue. T out

hommc

qui

ufe de violencc com re un :tutre , par amour

ponr

JJ

Vt"rfll,

p:ar hainc cnn¡re le vice , oo par zele pour

la gloire de J?iet.: .

fait

mal fans COntrcdit ;

111t)iS

l'igno–

f 30CC

&

UO C<:ellr

honnéte fert•ent

be~UCOL1p

a

l'cXC\1-

fer . Cette conlidér·nion fulp.t pour diminuer le nom bre

d<s m échnns de c<Pur;

les pré1ugés de parti doivem

auffi

~tre

pefés ,

&

quoiqu'il n'y ait pas d'erreur pluc;

faca

le au genre

ho

113Ín,

cependant

elle

viem d'unc ame

remplie de <)roimre. L a méprtfe conflne en ce que les

hommes qui

~'y

Jailrent entrainer, oubliem qu'on doi[

défendre l'érat par des voics julles, & non ou< dépens

de l'hurnanité .

- "

En

cinquieme

lieu, de

pedts foupqoos

fo nt

(buvent

reg:~rder

comme criminels des gens

q ui

te font point . L e

commerce innocent entre

un

hom me

&

UtlC

femme ,

fournir ao

méch~nt

un fujct de los calomnier. Sur une

circon Oance qui

accompa~ne ordin:~.irement

une ac1ion

c riminelle , on dé¡:lare coupable dn f>i t me!pe' la per–

fonne

(oup~onnée.

U

no mauvnife ac;lion fuffit pour desho-

norer

tome

la vif! d'u(l homme. /

·

Sb..:emem_cot , nous dyvons diflingner

(

&

la loi

me

me

le fait) entle les aél:iqns qui viennctH d'une mal ice pré–

m éditée

.&

cel le

auxquc)k~

quelque violenre paffion ou

quelque deford re dans 1

1

efprit portent l'homme . L orfque

l'otfeurcur el! provoqué,

~

qu'uo tranfpon (ubit le m et

hors

de

lui ,

il

crl certain q:.Je cer é tat diminue

fa faute

au x ycux de

l~Eu:rnel

qui

nous

jugera

miféricordicufe~"

m ent .

En fin la coofervltion

&

l'accroi.lfemeot du genre hu–

main

ell

!10:!

preuve affurée qu'il

y

a plus de

bien

que

de

mal

daos le·

mon~e;

car une ou deux aél:inns peuvenc

1voir

une

iu rl rJ~nce

funene

fur plufleurs perfpnqes. D e

plus,

mures

les aaions vicieufes rendenr

a

la de0ru8ion

du

~eore

humoin ' ' du moios

ii

fon defavnrmge &

a

fa

dim1nurion; au lieu qu'il fau r nécellñiremem le concours

d'un grand nom bre de bonnes aélions pour la conferva–

tion de chaqne mdivjdu . S i done le nombre des mau–

vaifes

a~lions

furpaCToir celui des bonnes ,

le

oenre

hu–

m ain

dcH oit

fin

ir .

On en voir une preuve

fe~fible

dans

Jes

pays oU les

vices fe m ultiplient,

car le no mbre des

h~mmcs

y

ci_t miqye

~ous

les

jours;

fi

la venu

s'y

réra–

btn.,

les habnan_s

y

reviennel)t .

a

ra. fu itc . L e genre hu–

mam ne

.~oll,:roa

fu.bfill er 7

fl

Jam:11s

le vice étoit domi¡

nant,

pu1fqu

11

f:~.ut

le concours de plulieurs bonnes a–

élioos

.~Oltr

réporer les

dqmma~<S

caufés par une feule

m auvat(e; qu'un feul

e

rime fuffit ponr 6ter la vie

a

un

homme

Oll

a

plutieurs : 'm•is combien d'aé\e, de b'>oté

d01venr concourir

pour

coOferver

e

haque parriculicr?

'

De wu.t ce qu'on viern de dire, il

réfulrc qu'il

y

a

plus de bren que de

mal

parmi les hommcs ,

&

que le

·monde peut étre l'ouvrage d 'uu D ieu bon, malgré l'ar:

MAL

gumcnt qu'oo fonde fur

ll

fuppolition que le

mnl

l'em–

porte fur le b1en. Tour

c~la

cepelldJnt n'efl' pas néccr–

!atre, puifqu'il peut

y

avotr dix mil k

fois plu< de bien

q ue

de

mal

dan

rout

l'univers , quand

ml!me il n'y au–

roir ab[olumem aucun

bi(!n fur cette

terre que

nous

ha.–

birons. Elle efl trop peu de chofe pour avoir quelque

proportiot'l avcc le

fyttC me

entier; & nous ne pouvons

que

pOrta

Uil

JUgetnetH

tres

·itnparfait du tOut

fur cette

partie _ E lle peut ctre l' hopital de l'univers;

&

peut-on

JU¡;er de la bouté

&

de la •pureté de l'air du clitnat

fu r

la vu_e d;un hOpiral oú il o'y a que des malades? de la

fagelle don gouvern..:ment, (orla vue d'une maifon dc–

flinée pour y héberger des fo ls? o u de fa vertu d'une

nru ion, lur...- la voe d'une feule pri[on qui renfcrme des

malfaitcu rs? Non que

la

!Ctre foit effedivement tel le–

mais

ti erl permis

de

le

Cuppofcr,

&

tome

l'uppolicio~'·

qo i moture

que la choft:

peut

étre

1

renverfe l'argument

manichéen, fondé f

ur l'impof

fibilité d'en rendre raifon _

Cepeudant l? iu de l'imagin.er , regardo ns piOtO t 1• terre

co m me un

(éJour remplt

de

~oucéurs ;

, A u

IT)nios

dit

, M . King;

J'avoue avec

la plus

vive

recouooiff~nce

, pour D k .u,

qu~

j'ai paffé mes jours de

ceue

manie–

,, re; 1e

fuJs peduadé

que

m es pareos

m es

a

mis

&

,

:nes dometliques en ont fait amam,

&.

je ne erais' pas:

, qu'il y ai.t de

mal

dans lo vie qui ne foit fuppona–

" ble, !hr-tout pour

!=<UX

qui om des efpérances d'un

, bunheur

a

veuír.

.

!tu rellc,

iodépenda

mtne.nt des preuves de l'illutlre

orchev€<JU< de D ublin, qui .éta\>liffent que le bien, tarlt

natUrel

q~e

moral, l'emporte daus le m onde fur le

mal

le

Je~eur

peut encnre

conf~lter

Sherlock ,

traité de

1~

ProvJdence; H utche[ou,

On

th~ Natur~

nud condull

of

th•

pa/fions ;

L or¡don , 1728;

Leibnil~ ,

effais de Théo–

dicée;

Chubb's,

fupplem~nt

to

th1

vindicaeion of God.'s

1Vfor41

Chnrafler,

&c.

&

Lucas

En1rtiry ajl<r Hap-

prn~(s.

·

Bayle a combottu le fytl eme dt.t doéleur

Kinu ,

daos

fa répohfe aux quenions d'un provincull ;

mai~

omre

que l'archryeque de D l\b1in ,, répondu aux remorques

du fava11t de R oterdam,

il

efl bon .d'obferyer que Bayle

a eu

tort

d'avoir réfuté l'ouvrage fans l'avoir IQ autre–

ment que dans les extraits

d~

M, ,Bernard

&

des ¡our–

nalifles de

J..,éipfi~.

QQ p_eut encore lni reproeher en

générat d'avoir m Cié daus fes

raifonnemens , plulieurs

cirations qui

ne

fom que des fleurs orawires,

&

qui

pJr

cooféquent

nc prou vent

rien;

l:t

m~thode

d(! raifonoer

fur des autorités en tres- peu phiJofophique dans de• ma–

tieres de M éto phyfique.

(D . '] . )

M AL-, (

1111-l~cin<. )

On cmploie fouvem ce m ot dans

le llt)gage médicinal

&

on lui

att~che

d'ffére mes idées ;

quelquefois

00

s'en fert comme d.' un fyn ., nymc

a

duJ:. ...

leur,

comme quand oo dit

m tll

pe JCte ,

mal

aux

dem~ .

au vcnt·rc , pour dire

douleur

d~

rére, de dcms, de veo.-.

rre;

d'aucrcfois

il

n'expriln..:

qu'un

certain

malaife ,

un

' femi mem qui n'efl

point

douleur , mttis touj tPrs un

étnt

contrc namre, qu'il erl plus tJ cile de:

fc:mir

que d'éoou"

cer : c,ert le cas de la pi-QpaH des

rrum.x

d'ctto mac , dn

J?1n!

au creur,

&c.

llefl aóffi

d'·nf~.¡e

pour

~éGJner

utle

affeéliqn qllelconque

inJé termméc

d'u ne partie Tnaladc .

Ainíi on dit communé tl}I!Ol,

;'ai mal aux

y eHX,

J

la

¡~mbr,

&c. fa ns fpécifior quel _efl le genre on

l'efpece

de maladie dont o n efl

a~tagué.

Enfin on fubllitue dans

ti:en des aas le m ot

mal

a

'maladie '

&

on l'emplqie daos

la m eme flgnification.

e;•

en ainfl qu' on appelle l'épi–

leplie

mal caduc ,

une efpece de lepro ou de galle

~al­

mert.

Q n dit de

me

me iodifféremrnent

maladie

ou

mal

pédiculaire ,

>71aladie

ou

mal

de Siam,

&c. ·

Toutes l,es

nutres m alac;lie$ étaot trairées

.1

Leur art!cle particulier.•

a

l'ext:ePrioa des deat derniercs

1

nous nous bornerons

uniquement ici

ª

ce

qui

les rcgarde.

M AL PÉI)JCULAJRE. Ce nom en dórivé du lurin

p<:

di&~tluJ

qui fignifie

pou.x .

L e

caraétere

univoque de ccl–

te maladie etl une prodigieufe quamitc de

po~x

qui oc•

cupent principalemeqt

l~s

parlies couyertes de

p~ils

, fur–

tout la

t~te:

quelquefois auffi ils infeélent tout le corps.

L es Grecs

appeiJen~

cette m aladie

•9upl~r'' ,

du mot

,a,~,

qui veut dire

po1tx,

que G alien prérend

~tre

tiré radl–

catement de

~a,wr, corrompr~;

faifant emeñd[e

par-Ji

que les

pou~

font uq effet de la corruption .. Q o a

Vll

quelques matades 1ellem ent

ch~rgés

de ces anrmaux, 9ue

leurs bras &

Ieqrs jambes en étoient

recopverts

~

bren

plus, ils fe mbloient fortir de deffous la peau , lorfquc l.e

malade en fe ¡¡rattant fo¡¡levoit quelque pon ion d'épJ–

derme, ce qui confirmeroit l'opinion de Galien

&

d'A –

venzoar

HUi

penf~nt

qlle

les

poux

s'en6endren,t

entre la

peau & la chair . Ou1ré le défag rémeo1

&

l.efpece de

honre pour l'ordiu2ire bien fondéo, qui foo t attdchés

:1

cette maladie , elle cmniue

a

fa fuite un fympt_ome bren

meom-