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MA I

11 en a

pr~fumer

qu'avec de tc!ls réglemens thacun

Youdra.

Ce

piquer d'honneur ,

&

que la police fera

miea1

obfervée que jamais ' fans qu'il faille rc:courir

a

des

moyens embarrafla ns,

&

qui fom une fource de divi·

fions

&

de proccs entre les différens corps des am

&

du

commcrce .

11

réfulte encare une autre utilité des pré–

camions qu'on a marquéc-s , c'c:fi que l'on

connoitroit

aifiment les gens fü rs

&

c!lpables 2 qui l'on pourroit

s'adreffer ; connoitfance qni ne s'acqu:ert aujourd'hui qu'

aprcs bien des épreuves que l'on fait d'ordinaire a fes

dépcns .

Pour répondre 3 ce que l'on dit fouvent centre la

lib::rté des ans

&

du co:nmerce ; favoir qu'il

y

auroit

trop de monde en chaque profeffion; il en vilible que

l'on ne

r3ifonneroit

pas

<k

la forte,

fi

l'on voul9it exa–

mincr la choft: de

pres :

CJT

enfin

l!l

hbcn é

du com–

merce feroit-elte quiuer

a

chacun fon prcmier état pocr

en

prendre

un

nouveau? Non, ftms doute ; chacun de·

rneureroit

3. Ca

place,

&

aucune profeffion

ne

fero1t fur–

chargée, paree qoe wutcs fcroient également liQres .

A

la

vérité, bien

rles gcm

3.

préfent trop

mift!rablt!S

pour

afpirer aux

maítrifo ,

fe verroient tout-3-coup tir6s de

fec vitude,

&

pourro=cnt travailler p\)Ur lt!ur compte, en

quni il y auroit

a

gngner pour le public .

Mnis , dir-on, ne fentc?.-vous

pas qu

'une

infinit~

de

fu jets qui n'onr aucun ér.u fixe,

vop.nt

h porte des arrs

& du négocc ouverrc

a

tout le

mondt

!, s'y jeaeroient

bic:ntót en foule,

&

rroublcroiem ain Hl'harmoníe 9u'oq

y

voit

regn~r ?

Plair•nte objeéj ion!

fi

l'en¡rée des arts

ll¡

du com–

merce dcvenoit plus facile

&

plur libre, trop de gens,

dit-on, profiteroient de la franchlft!.

Hé ,

nc

f~roir-cc:

pas le plus gqnd bien que l'on pOt defirer

l

Si

ce

u•en

qu'on croit!

peut-~rre

qu'il v:1m micqx ftlbfiCler p:1r quel–

que indoltrie vicieufe , ou croupir dans tfoitiveré, que de

s'appliquc:r

a

quelqu~ honn~te

travail . En un mor , jc

ne com¡>rens

?'.1~

qu'OO puiffe

h~fitcr

pour Ouvrir 3 tOUS

les (ujt:tS la carrk re

qu

n~goce

&

des arts; puifqu'enfin

il n'y a pas

~ délil¡~rer ,

&

qu'il etl plus

~vantageux

d'avoir b•en de" travaillcur$

c5f

d~s ~om111err;ans,

dilt-il

&'en trouver

quelques~uos,

de

m~l-~abiles,

que de cen–

dre l'nifiveté prefque ioévitable;

éf

de former ainfl des

f~inéans ,

des

voleu~s

&

des tilous.

'

'

'

·

·

Q<10

le

Cort

des hommcs en

a

plaindre! lis n'ont pas

]a pttip:ut en

nallfam

un point o

U

repofcr ·la tt!te, pas

Ji:

muindrc efpace dans l'immenfrté qui appanienoc

:l

leurS

paren'\ ,

&

dom il ne faille payer la locadon. M:1is c'étolt

trop poij que les richcs & les grand1 ·eutfént envahi les

fonds

~

les terres, les mnifons ;

il

f2\loit Cncore érablir

les

maltrifa

1

il falloit interdire aux foiblc:s , aux indé·

fendus l'utage fi

naturel de leur indu!lrie

&

de leurs

bras.

L'~rrange¡nent

que j'indiquc ici produiroit biemht daos

le

roy~ume

un commerce plus

,,¡f

&

plus étendu; les

ma11ufaáuriers & les autres négocians s'y·multiplieroient

de tourcs put",

&

feroienr plus en étnt qu'aujourd'hui

de donqer

!CUfS

marchandifes

i

U'J

priX fayotable, fur–

tOUt

f'i,

pom com?lémcnt de réfqrme, on fupprimoic

au~moio$

les trois qu<!HS de nns fc!tcs, & qu'on rcjett3 t

fur la capuation

g~:1érale

le produit des entrées & des

forties qu

1

on

fitil

payer aux marchandifes

&

denr~cs,

au–

moins

c~lles

qui fe: per) oivcnt daos l'imérieur du royau-

rne'

&.

de province

a

province.

'

On

d l quelquefois furpris que certaines nations don–

ncnt prt:f(Jue tout

a

rneitleur

march~

que les: Fr3n\ois;

mais ce 'n'ell point un fecret qu

1

elles ayent 'privative·

rnent

il

nous. La véritable raifol) de ce pqénqmene mo

7

ra1

&

politique, c'ell que

1~

commerce d l regardé chez

elle comme l<\ principale affJire de:

l'état,

&

qu'il

y

efi

plos prqtégé que parmi

IIOU$.

Une autre raif911 qui faic

beaocoup 1ci , c'etl que leurs douanes foot mo:ns em–

bnr~affitn~es

&

moins

t~tineufes

pour le commfrce, au

lnOJilS

pour !OUt Ce qu1 en de leur fabrique

&

de leur

cru . D'ailleurs

ce~

peuples commen;:ans u

e

connoifl'"ent

prefque point !1et clufif de$

maitrifes

ou des compagnic:s;

ils cpnnoilfenr encare mcins nos fCtes,

&

C

1

~11

eq quoi

ils om bien de l'avaorage fu•· nous. Tour cela joint au

bas· intérch de leur 3rgent '

a

br:nucoup

d'~conomfe

&

de limplicité dans leur maniere de vivre

&

de s'habiller:

les mct en état de vendrc

i

un prix

rnodique

1

'&:

de

confervt:r chez c:ut; la

(up~riorité

du comclerce

1

Ríen

n'empt!che que nous ne profitions de leur exemple ,

&

que OO\lS ne cra\•aillioos 3 les imirer

~ pour~lors

·nous

irons biemót de pair avec

eui .

Remrons daos noue

fujer.

· '

-

On

fou1ient que la franchiíe

g~nérale

des arts

&

du

né~oce

nuiroit

a

ceut qui font déj2 maltres ' puif–

que tout homme pourroit

~lors tr~v~iller

,

f~briquer

&

~eodr~ .

M Al

Sur cela

i1

faat

confid~rer

fans prévention, qU,:il

o'y

auroit pas ram de nouveaux malcre.s qu'on s'imagine •

.En effer, il

y

a mille difficultts pour commencer ; on

n'~t

pas d'abord des connoilftmces

&

des prariquc:s,

6c

fur-tout on n'a pas

1

a

point

nommé'

de~

fonds fuffifans

pour fe logc:r commodément, pour s'arranger

1

rifquer,

faire des avances.

&e.

Cependant !OUt cela en nécef–

tilire,

&

c'efi

ce

qu1 rendra ces érablHfemen<t

tOUJOUrS

trap difficilcs; ainli les anciens maitres profiteroient

en-

•core

long~tems

de

l'avanrage qu'ils ont fur tous les oou..

veaux-venos. Et aq pis aller, la nadan jouilfant daos: la

fuite.

&

joui!fant

~galcment

de

la liberté du commerct,

elle fe verroit a-peo•prcs.

il

tet t gard. au point qu'elle

étoit il

y

a quelqucs fiecles, nu point que fonr encore

nos colonies,

&

la piOpart meme des ttrangers,

1

qui

la franchife des

am

4

du négoce procure, comme on

fai¡,

l'abond~nce

&

les riche(fes.

_

A

u

furplus , on pem condlier les

ioté-r~ts

des

anciens

&

des nouyeaux maitres, f•ns que perfonne aic fujet

de

fe plaiudre.

Y

oici done le

tempér~ment

que l'otl pour–

roit prendre; c'eCl que pour lailfer aux

;mciens ma1rrcs

le

tems de faire valoir leurs droits privalifs, on n'ac-–

torde¡oit la fraqchife des arr

&

du

comm~rce

qu'a con–

dirion de payer pour les

ma1trifts

&

réceprions la moll"

tié de ce que l'on débourfe aujourd'hai ,

ce

qu! CCJllti–

nuc:roit ainti pendam le cours de vingt ans ; aprCs quoi,

on

nc pa

yeroit plus

a

perp~cuité

que fe quart de ce qu''il

en

coQ.te

,

c'efi-i~dire

qn'unc

maitrife

O\l

réceptiou qui

rc

vicnt :1

12QO

liv. reroit modifiée d'abord a

6oo

liv.

&

aU

baot de viogt :ms, tixée pour roujoars

a

300 liv. le

tout fans repas

&

f:ms autres

c~rémonies .

Les fo mmes

p~yables

par his nouyeao; ma1tres , pend1nt l'efpace do

vingt ans, feroic:nt employées au profit des anciem , ranl

pour acquitter 1!!$ dtJtt'S de leur communamé, que pour

leur capitation partlcqlierc,

&

celo pour les

d~domm•ger d'autant ; mais

¿an~

la fuite, les fommes qui vien·

d[-qiem

de~

nouvel!es receptions,

&

qui fcroicnr

pay~cs

~galcment

par tous les fujers, fj ls de maltres

&

aotres,

feroient convcrties en

o~rois

a

l'av3ntage des habitans.

&

norpdiffipécs, comme aujourd'hui, en

Tt Du•m,

en

pains benis, en repas, en frairies,

f.:if.

· A

u rene, ·je

~rois

qu'en attendant la

fr~itchife

dont

ii

s'agi¡ on pourroit établir des-a-préfen! un marché frauc

daos Jes grandes vil les, marché qui fe ¡ienqroit qua¡re ou

cinq fois par an, avec une

cntien~

liberté

d'y

apporter

toures marchandifes non-prohibées

i

ma1s avec CCfte pré..

Caution effentiellc, de ne poim

:aiTuje~tir

les march:.t¡ds

¡

fe meurc dans certains bhimens ,

c~:r~ai'!S

cnclos,

aY

l'c!·

talage

&

les loyers

Cont

trop chers.

·

' Purre l'inconvc!nient qu'otlt les

maitrifos

de nuire

i

la

population , comme on l'a montré ci-devant, elles en

om un · autre qui n'efi guere moins con1idérabte, elles

font

q~e

le public en beauconp plus mal fervi. Les

m•í–

srifes

en effeJ , pouvant s'obtenir par f:aveur & par ar·

gent,

'&

ne Cupp.ofaqt ciqemiellement qi

cap~citt,

!li droi–

ture dans ccux qui \es obtiennent ; elles Jopt motos pro..

presa dininguer le

q¡~rire,

ou

a

ét~blir

lajuOice & l'or–

dre parmi les ouvricrs

&

l~s

nér;ociam

l

qu'a

perp~ruer

daos le commerce l'ignorancc:

&

le monopole : en ce

qu'elle.. autorifent de mauvais fuJets qqi nous

font

payer

enCuite , je ne dis pas Ceulement les frais de Jeur

¡~ception

mais encare leurs nc!gligences

&

le\)rS f:mtes .

D'ailleurs la pl!lpart des maltres employant nombre

d'ouvricrs, & n'ayant fur eux qu'une infpeétion

g~n~ra

...

le & vague, leurs ouvrnges font rare01ent auffi parfaits

qu'ils fievroient l'c!tre ;

fuh~

d'autant plus nécelfalre que

ces ouvriers fubaltc:rnes font payés maigrement,

&

qu'ils

qe font pas fort

int~refrés

a

ménag~r d~s

pratiques pour

les maitrcs ; ne vifan t communément qu'3 paífc:r

fa

journée, ou

bi~n

a

exp~dler

beaucoup d'Quvrages. s'ils

font, , COIDflle

1'00

dit, 3 leurs pieCCS

j 3U

Jieu que s'il

~toit

permis de bjen faire a quiconque .en

3

le vouloir.

plufreJ.!rS de

c~ux

qui 1ravaillent chez les m3'itrcs, rra•

vailleroient bicntÓl pour leur compre;

&

comme chaque

artif~n

p'our:-1ors feroit moins

charg~

d

1

ouvrage,

&

qu'"il

voudroit facrurer des pratiques, il arrivcroit infailliblement

que tel.qui fe

n~glige

anjourd'hui en travaillant pour les

autres.

d~vi;qdroit

plus roigneul & plus

attach~

di:s qu'il

travailleroit pour tui-mt!mc .

· Enfin lé ptuS' terrible

inconv~nilnt

des

maítrifoJ,

c'eA

qu'clles'

fOnt

la caufe ordinaire du graod nombre de

fainéans, de bandirs, de voleurS, quel'on voil de routes

parts; eq ce qq'etles reqdent

l'entr~e

des arrs

&

du

n~goce

fi

difficile &

fi

pénible, que bien des gens , rebutts

par

ce$

preiniers

obnacl~·;

s'lloignent pour toujoms

da

profeffions uriles, & ·ne lubr.nent ordinairement daos la

fuite que·par ls mendicné , ' la fau(fe monnoie, la .con•

crcbande,

p~r

les filouteries, les vols

&

les auues crtmes .

. .

.

.

! Q