MAL
ég•lement eommode, nous procurera le m éme pluilir .
A infl
la raifon qui fair qu'une chofe nous plait plus
'qu•u!le
!lutrc '·
ell: fo,ndée daos l'aél:ion de
l'a~ent
m éme,
f•voJr le choll .
e
elt ce qui el! expliqué avcc beaucoup
d'<!tcndue dan.
l'ouvra~e
dom nous parlons .
(6)
I 0 ° .
ll
di
•mpoflible que toutcs che>[cs convienncnt
i
tous les
~tres,
ou ce qui revient au
m~me, qu~t:llcs
foient
bonnes: car pulfque !Ps chofes font diClméles
&
ditfé–
ren.tcs les . unes qes
a<~rcs,
&
qu'ellcs
OIH
des app<titS
ti
m;,
d;tlméls
&
différeos , il s'ci)Ít)Ít nécelfaíremenr qtte
certe dwerlité doit
produir~
les relations de conven.\n("e
~ _de
difconvcnancc; il s'cnfuit au tl)<>ins qÜe
la polli –
bthté du
m 1l
eCl un
apana~e
nécelfairc de toutcs les créa–
tures,
&
qu'il n'y
n.
aucunc: puilfance,
fo~elfe
ou
bonrc!',
q~i
les en puilfe affranchir. Car loríqu'une chofe el! ap–
phquée
a
u n étre 3uquel elle n'eCl point 3ppropriéc' com–
m e elle; ne tui cll
poi~t
agréable
&
nc luí convfent point,
e~
le
1~1
caure
nécelfatrement
un fentfmem
de
peine;
&
il
n étolt pas poffible que [Outes chofes fuffem approprlées 3
ch•que erre' 13 oii les c!)ofes
m~mes
&
les 3ppétfts varicn r
&
diffcrent nécelfairemellt ·
(7)
t1° .
Puifqu'il y
a
des •gens qui l'ont mahres d
Jeursaél.ions,
conunc
on Pa dit ,
&
qui pcuveoc
tPlll
ver dn
pl.li–fir dans le choi:< des chafes qui donnent de l'exercicc
:i
leurs faeultés;
&
puifqu'il y a des moniores de les excr–
eer
qui
pcuvent leur
~tre
préjudici2.bles'
il
er~
évidcnt
qu'ils pcuvent choirir mal,
&
excreer leurs f:tcoltés
3.
leur préjudice ou :\ celui des outres. Or co mme dans
une
r.
p;rande varfété d'objets il efl im poffi ble qu'un
~tre
!ntelligent, borné
&
imp>rfait par
í:t
nature, puilfe tnt1-
JOurs
dinin~uer
ceux qui font
utilc'
&
ceu~
qui fon t nui·
llbles' il étuir convcoablc
a
lo
fa~elfe
&
3 la bnnc<' de
D icu de donner aux agens des dircaions
1
pour le
in–
firuire de ce qui pent leur Ctre m ilc ou nuirible, c'etl -
3-dire, de ce qui eCl boR ou mauvais , afin qu'ils puil–
fent choiflr l'un
&
éviter l'autrc.
I l 0 •
Puifqu'il eCl
impo ffi ble que toutes
les créotures
f..'"lifnr
égalemcnt parfuites ,
&
mCme qu'il ne feroic p:ts
a
propos
(8)
qu'clles fu llene placé<S dan> un métne état
de
pcrfcét-ion,
il
s'enfuit qu'il
y
a
divers ordres
p:umi
1es
~Ht$
inrellL:ens ;
&
cr>mme
qoelques-uns de!
c~U'(
d'\10 rang inférleur font cnpables de jo uir des •vancages
de
leur o rdrc,
il
&'enf~lit
qn'tls
doivcnt
Ctre
co nteos
d·une
J"noindre
ponion
de bonheur dont lcu r
n:nu rc
les rend
fu fceptibles'
"le
qll'ils ne peuvent ofpirer
a
un rang plus
é levé, qu'au décrimcnt des é1res fupéril.!urs quf l'occn–
penr . En ctfct ,
il
fanr que ceux-ci quiucnt
leur
pl:1<.·c
!\Vant
qu'un au tre
puiffc
-y
1nonter;
or
íl
p:troit incom
patibte avec 1• notllrc de D ieu de dégrader un e,c r,,.
périeur, tant qu'il n•a rien fait qui le 1nérite. M ai:i
li
un étre fupérieur choifit librcmcnt des chofe qul le ren–
dent digne d't!tre dégradé, D ieu fembleroit
~tre
injutle
vers ceux d'un ordrc inféricor , qui par un bon uf\lge
de leur liberté
Iom
propres
a
un t!t9t
plu~
élevt!, s'il
leur refuf<1it le libre ufage de leur choix.
C'eCl
ici que
la
fagclfe & la honté divine
f~mblent
s'~trc d~ployécs
de
lo
maniere la ¡>lus glorieufc; l'.rran–
gement des chofcs parolt l'effct de la plus prnlhnde ptu–
dence . Pnr-1:\ D ieu a montré la plus cnmplette équlté
eovers fes
cr~atures ;
de fone qu' il n•y a perfonne qui
foit
~n
droir de fu récricr' ou de fe gloritier de ron par–
tage. Celui
qui
etl
dnns une
fittlat ion moins
3\'
lttH:J.geu–fe, n'a auaun fujet de fa plaindre , pu:f'qu'il ell doné de
fJ.cultés dont
il
a.
le pouvoir de fe fc::rvir d'noe maniere
propre
a
s'en procurer una meilleure ;
&
il
cCl obligé d'n–
vouer que c'e(l fa propre faute s'il
en
dcmellre prh'é!
d' un autre c6té' celui qui
en
d.lns un mng fu périeur doir
opprcndre
~
craindro, de peor qu'il n'en déchéc par un
(6) Je aoit que rout
:~geot
qui fe propofe one fin,
~
y
tend potr
les moyens propre.s
3.
y
conduire , eft.
m~
&.
poulfé
:lUmQint en
panie
i
agir p3t
Une
fore<
e.xthieore,
&:
qu'en
CO
C2Sil
rJ~penJ
des
obj~u
aurti
exu!rieur.s.
&:
qtt':llou
il
ne fe fuffit
r.asa
lui.
m!-
~=: ~~oi
1
t f~~~é~
fu
0
r
1
l~aitc~:;:n~echl?::c~~.usilp~~t ~:
1 rr¿~;un:at~~;
bi¡:n d
doures .
~e
p:uotr il p:u
par
e:tt.:mph: le
concr~i,e
t
&:
n~
pourroit on p.u plu16r dire que le chob:: d"unc chale eil fonllée
fur ce qu"elle nous plait phu qu'uue alltl"e
t
&.
cela ne
pourrou~il
pu
provenir- ou tOtalement de
l'3t\ion
da la chofe
qui nous
frappo,
ou en p.uJie de ceue ad ion .
&
~n
pude
de 13
fa~on.
avec l:t–
quelle non• rermettQns • cornme
agenu
libres . que l;t chofe nout
;aff..!él:e r
m:=~is
voiloi des yeci_lle.s
foq•
lefquelle•
let hommet fonr
bien de.. efforu .
(.1) Rit-n ele plu• f'lh que les 2genu
libr~
peuvent mal choifir . Com.
ment combaner cela :wc:c ce qu'oo a
dit
ei-dea'"u• que l:a uifon
qui
f•it qu'unc chofe non._ plait. eft le choiz: .
( 1)
L"on a dit n• .
'1.
que t'c!g-alité de pufet\-ion dans le.J
cr~atures
eA" impoffible .
(ci
on
(e
cont
entede Jire
,.·,u,
, 'tfl
P••
•
pr• –
,u .
Qud contrólftc: d'idéc:.i!
m.ai•lequel que foit des deux, l'exi–
ft:l:nce
~e
dircn
ordres pouml Jet étrcs intelligea.s qu'qn dedait de
. MAL
743
ufage illég'time de fes fucultés .•-\iofl
le plus élevé a
un fujet de terreur qui peut en quelque
fu~ou
di!lú>uer
fa
féliciré ,
&
celui qui occupe un rang
ioférieu r peut
aogmenter
ta
fienne;
p:u-13. ih
approchent de
pfus
prCs
de
P~~aliré,
&
ils ont en mt!me tems un puilfant
!ti–
guillan qui les e'tcite
a
fnire un ufage avamageux de
lcun
fJcul tés. Ce conf:Ht conrribue au bie!n de \'uoi\'ers ,
&
y
conrribue infinlmenr plus que
ti
toutes choles étoieot
6 xées par un deCl in nécelfaire.
t
~o.
Si
tout ce qu'on vtent d'émblir efi vrai, il eCl
~videm
que
toutcs
fo rres de maux, le
m JI
d'imperfeébcm,
le
mtd
mtturet ou phyfique ,
&
le
mal
m oral, peuvent
avoir lieu
d:1ns un m nnde
créé
p!lr
un
f tre infiniment
ra¡¡e ' bon
&
puitfant'
&
qu'on peut reudre raifon de lellr
orJgine,
faus a voir recours
3.
un
m auvais
principe .
14°.
11 eCl évident que nous
fomme~
nuachés
a
cettl'
turre;
qoe nous
y
fommes confinés
en m me
dsns
ttrlc
prifbn,
&
que nos cono
"li/[mcl"s
ne s'éterdcnt pas au–
del3 des idées q
1
ti nou._ viennent par les fens; (9) mais
puifque tout
l'~lfembla~e
des élémcus n'ell <¡u'un polnt
plr rnpporr
a
l'uni
vers
entier
1
ell-il
furprenant
que
no
u'
O'lUS:
tro mpions,
lorf~ ue
fur h vue de cotte
perite
p:tr–
fc, nous
J tl~eons,
on
pour
tnit~ux
dire, no!Js forn1ons
des conjecl ures t->uchant la bctuté , l'ordre
&
13 boml!
du rnm? Nmre
terre el! peut-étre In balfe·folfe de l'u–
nh·er~ ,
uo hóoital de foux,
OIJ
une maifon de correéHon
pour das m1lf.lireurs;
&
né•wmnins telle qu'ellc ctl,
il
y
a plus de hieu nnturel
&
moral que de
mal.
VoiLl ,
dit M.
L:nv,
iu fqn 'oU 13
queltion
de l'origine
du
mal
en traitée dans t'ouvrage de l'auteur' p3rce que
tom ce qu'on vient de dlre, ou
y
eft comenu en termes
e<pri:s, Oll pout Ctrc dédltit facfle ment des príncipes qu{
y font érabli<. Ajou10ns-y un beoll morceau in.féré dans
les na res
de
la tr3du8fon
de
M .
L:~w,
fu r ce qu'oo
prétend que le
mal
moral l'emporre dans le monde fur
lo bien.
M. King déciare qu'il eCl d'un feutfment différent.
11 eCl
te rmoment per!itadé qu' il y a plus de bien moral
dans le monde,
&
meme rur
la
terre , que de
m.:zl.
11
cmw icnt qu'il pcur
y
avoir
plus d'hommes n1échans que
de bons, paree qn'une ft!:ule mauv11iLC: :Jaion fuffit
pour·
qualifier un
homme
de m éch:tnt .
M ai'
d'un
anrre
c6té ,
ceux q u'on
apocllc
m.fcbani
fonc fou vcnt dans lenr \
1
ie
dix
bonncs aéli ...
Hl S
pnur une
mauv:~ife.
11 .
Kin~
ne con–
nolt point rauteur de l'ob¡ec1ion
&
il
ignore
a
qui il a
3 fs.ire
¡
mn.i~
il Jéclare qa parmi cenx qu'il conooh, 11
c roit qu'il
y
en a des centaine$ qni font difpnf¿s 3 lui
f:tire du
bien,
pour
un
fcnl qui voudroit
tui
fa1re du mal ,
&
qu 'il a
rC"\U
mille
bon offices pour un mauvais .
11 n'o jarnais pu adopter la d .'lrine de H obbos , que
tous ks hOmJTleS font des
\llHS,
des loups,
&
des tigres
eonfmis
les uns des autrcs; enfoi'te qu'ils fo nt tous na–
rurallement faux
&
perfides
&
que tom le bien qu,ils
foot provient uniquemem
de
1~
crainte; mais
ti
l'on
examinoit les hommes un par un, peuc-euc
n'cn
trnu–
veroit·ou pas
deu~
entre
1nille,
calqué
fur
le portr:tit
. de loups
&
de tigres. CcnY-13 mémc qui a\•a1·1cen( no
tel paradoxe ne fe conduifem pao;
fur ce
pié-13.
envcrs
eeux aveo qui
il ~
font en ret.uion . s;'its le faifoie1tt, p
:1
de gens vnudroient le avnner.
Cda
viene, dirc'l.-vous,
de la coumme
&
de l'tducation: eh bien, ru?pofons
que cel:t
!bit,
il
faut
qu~
le gcnre humain
n'1lit
pas tcl –
lcment dél(éné ré' que
13
olus erande p3rtlc dc.i
h-.lmmes
n'eterco t'n!lore
1!1
bienfaiGmcc;
&
la vcrtu ntefi pa
tcl·
letnt!IH
b~wnie ,
qu'elle ne foit
:1ppnyée
par un conft:u ..
temem générnl
&
p1r les fuffragcs du publ ic.
E ffc::8ivemen t on
trouve peu d'ho mmes ,
a
moins
qu'ils qe fqient provoqués par des pa llions
viotent~s,
qlll
C"C:tte
in~
gali.ré,ne doit
('!<U
~trc
cntenduC des
h~mcnes ,
on de leuu
ames ég:\les c:q perfc:tl:ion dan' ch.tqu"in:Jiv-idu, quoiqu'elles
re~oi·
.,.ent
des
diff~rc:nce:s
exn·infequet, occafionnées
ru
l'union
3\"C::
les
corps,
par
l'~ducadon,
&
pl.r
l'atlion
-t!e1
ol>jet•
extérieun .
Ce
feroir cxrravaguer que d"éntendr.: autre.ment ce qu'oo on
:a
dn d.1n•
ce p.1r.1gupho .
.
.
,
.
Ce conB.•r bien ontc:nJl\ peut fcul contrtbucr :tu
bu~:n ~fe
1unt·
veu . Un
denin néceffaire
qul fidt
toutes chof('s . Óteron
le fca.–
timent ,lu vr'\i bien aux cré.lmre' qui en font
Có'ip3bles
{9)
Nu
co,.••iff•nul
"'
,·,,,J,..r p:u
••~tlt
14
J,
,Jtu
t¡, ,· ,.,.,
v,",,..
,,.¡
Ju
fuJ
1
dans l'o¡,mion mámc
t¡lll!
no~
hl!·es
Vt'<!nnent
des fcns ,
chacun
[~;lit
qae
des
idl.!t'~ .
trnrneth.ncmcnr
pro•t:n~na~•
des
fens ,
nou' pouvon1 par la réRexion.
&. lam~Jitation
en
dedn~rc
bien
d'nutre• ,
qui
nou•
Cervcnt Je
gui.lesnc .
&:
averé. po•r
jugCc.
non
feulemcnr
du
gtobe que
nout
h:tltlron.s ,
m3il
é~core
de l'uni·
vers enticr.
&
de'
t:LI'~Ortt qlu~
nou.s :tvons .1vt:c
hu.
rn~mc
.l'lveq
llicu . notre dcrnierc:,
&
uoique
fi.a. Le lcé\eur pourrn
r"c
hn
m~·
me
corriJ::c:r ou hil'n moJificr
ce
qui fuit dans
l'uticle
d"aprC• c_c&
id~c:s ,
.:mrti bien que
d'aprCs
ce: qu'il rourra puifer
d:lfu
les
rnett..
lc:ars
m~t:tphyijcico•
• qui font entre lc:s maiot de tout
le
monde,
(21)