MAl
tous l;s jours, ne peuvent qu••troiblír feo(Jblement la
puin~nce
?ationale;
&_
c'ell pourquoi
il
en
importam de
trnvaJlte-r a les pr.évemr. Un moyen pour cela des plus
effi~aces, e~
ferol( d'auribucr des anmagl!s folides 4 la
foc1é~é
cOnJUJ;3le!,
de rendre,
en
un mot, les
maítrifos
gratoltes
o~ p~u
coO.tcufes aux
gens
mariés, tandis qo•on
fes vendr<?a tort cher aux
cdltb:naircs,
(i
l'ou n'aimoi[
enca re m1cux
leur douner l'endcrc
e:rclufion
Quoi qu'il en foit, los
maí&ri[u,
je le
répet~
ne font
poiut une fuite nécelfairc d'une police exaéle; ' elles ne
fcrvent proprcment qu
1
3.
fomenter parmi nons la divifion
/)<
le monopole;
&
il ell
aif~
fans aes pratiqqes d'éta•
blir l'ordre
&
l'équité dans le commerce.
On peut former dans nos bonnes villes une chambrc
tnun_icipale ..
campofée
de cinq ou fix
échcvins ayant un
mag1ítrnt
a lcur
u~tc
1
pour
r~gler
gr:nuitement tom oe
q~i
concerne la Pc;>lice d!!s arts
&.
du
n~goce ,
de ma–
mere que cem:
qUI
voudront fnbnqucr ou vcndro quel–
que marchandife ou quelqu'ouvrago, n'auront qu':l fe
préfemer
a
.cette chambre , déclaront
a
quoi ils veulent
s'auacher,
&
donnam leur nom
&
leur dc:meure pour
que 1l'0n puilfe veiller fur eui par des vilites JUridiques
dont
00
fixera le AOmbr.e
&
13.
r~tribution
:}
l'avantag~
des furveillans .
A l'égard de la capacité rcquife pour exercer chaquo
profeffion en qunlit6 de maitrc, il me femble qu'ou de·
vroit l'efiimer en bloc fans chicane
&
fans parti:tlité ,
par le nombre des années d'etercicc¡ je veux dire qua
quiconque prouvcroit, par exemple, huit m1 dix
:111~
de
travaH chc:z lc:s maitres, feroit cenrá pour lors
ipfo
/4fl.o ,
fans brevet d"appremiffage
1
f.·ms chef d'o::uvre
&
fans
examen,
raifanna~lerpent
au fait de fon art ou nél{oce,
.Ól
digne enfin de parvenir
i
la
maitrifo
aux COilditions
prefcrites par fa m•jc!lé.
Qu'efi,jl néceffaire en effut d'affi¡jettir les flmplcs com–
pagnoos
a
de prétendus chofs·d'reuvre'
&
3 mi11e 3utres
farmalités geoantcs, au¡quelles on n'aOüjenit point les
ñls de mairre? On s'imaginc f.1ns doute que ceux-ci font
plus habiles
1
&
cela devroit Crre naturellement; cepen·
dant l'expérience fait affc1. voir le camrnire.
Un flmple
comp~~non
a toujours de grandes difficu!.
tc!S
3..
vaincre pour s'établir daos une profeffion;
il
en
communt!ment moins riche
&
moins protég6, moins
i
port~e
de s'arranger
&
de fe faire connoltre; cependsnt
il cll aur.utt qu'un :tutre membrc de la républiqne ,
&
il
doit
rcff~mir
également la prattaion dos lais , 11 n'ert
done pas jufle d'aggra'(:er le ma\heur de fa condirioo ,
ni de rendre ton émbliffement plus difficile
&
plus cou–
teux , en un
m~n
d'aflujeu ir un fu jet foible
&
fans dé–
fenfe
a
des córémanies ruineutCs dont on cxempte ceux
q~i
0 111
plus de facul tés
&
de pratetlian.
D 'atlleurs efhil bien confbnt que les chefs.,d'ceuv-rc
{bient
n~cetfaires
ponr la pcrfeétion
d~s
Arts? pour moi
jo nc le crots en aucune forre;
il
ne fam communémem
quo de
l'exaéli~ude
&
de la probirC pour bien f.'"lirc ,
&
heureufemcnr ces bonnes qualités font
i
la portée des
plus médiocres fujet< .
r~joute ~u·un ·
h,unme palf.1ble–
n"lent au fait de
f:¡
profeffion peut rrnvailler avt:c fruit pour
Je pnblic
&
pour
f.1
fumille, fans érrc en
éta~
de faire
das
pradi~es
de l'art. Vaut-il tnieux dans ce cas-lii qu'il
demeure fans occupmion? A D ieu ne plaife! il rrav:1il·
lera milemem pour les petits
&
les médiocres
1
&
pour
Jors fon ouvrage ne fera payé que fa JUfie valeur; au
licu que
ce
me;\me ouvrJge deviem fonvent fort cher en–
tre les m!\ins des mairres . L e gr:10d ouvrier, l'homme
do goUt
&
de génie fera bient6t connu
p:~r
Ces
talens
1
&
i1
les emplo.yera pour les riches, les curieux
&
les
d~licars .
Ainli,
quelquc facilité qu'on ait 3 n:ce'IOir des
m aitres d'uoe capacité médiacre, on ne doit pm appré–
hender do manqucr au befoin d'e¡cellens anilles . Ce
n'eft point la.
g~ne
des
m.aitrifeJ
qui les forme, c'efi le
go~t
de la nation
&
le prix qu'on peut meurc aux besux
auvrages .
On peur inférer de ces réflcxions que tous les fujets
éto.ntégalcment chers, également foumis au roi, fama–
j efió pourroit avec JUfiice ér:tblir un réglement uniforme
pnur
la
réccption des ouvriers
&
des
camm~r~nns.
Et
qu'on ue dHe
pa~
que les
maitrVu.
fom
n~cclfc11rc:s
paur
2
0eoir
&
pnur fatre payer la capuauon, pUJfqu enfin rout
cela fe fait égalcment bien dans res villes oU
il
n'y a
que pcu ou point de
mtt.itrij(.•J:
d'ailleurs a n courerve–
roit roujours les corps
& .
communautéi ,
r:m~ pou~
)'
maintenir l'ordre
&
la pohoe , que pour· a!Teo:r les un-
pofitions
pu~liq.ues.
• .
M2is jc: fouttens d'un :mtre
cót~
que les
ma1tri[n,
&
r~ceptions
for le pié qu'elles fom aujourd'hui, font él u–
der la capiration
a
bien des fujets qui la payeroiem en
rout
~Qir~
cas ,
En
~f(e¡,
1•
<!if!icqlt~ d~
devcn.irma1tr"
•
':(m¡•
IX.
M A I
739
for~ont
bien des gens dans le Commerce
&
daos los
A rts
a
veillir
gnr~ons
de bourique, couniers campa–
gnons,
&e.
ces
~tns· lil
prefque mujours ifolés, crr1ns
&
peu connus, elquivent a(fez. facilemeor le;; impa litions
perfonncltes:
:1u
lieu que
li
lc:i
maitri}~s
éroicnt plus nc–
ccffiblcs ,
il
y
~uroir
en conréquence bc:s.ucoup plus de
maitres, gens établis pour les rrs
&
pour le Commcrce
qui tous payeroiem la capit:n ion
a
t'avanrage du
publi~
&
du roi.
Un am
re avantagc qu'on pnurroit trouver daPs les
corps que le lic:n des
maítri[u
rélm·t de nos jours , cleft
qu'an liuu d'imoof'er aux afpirans des tJKes: con fidérablc:s
qui f'ondent prCrque toujours entre les mains des chef:i
& qui
font iufrulluellfei n.u
g~néral,
on pourroit, par
des difpotilions plus
fage~
, procurcr
d(H
reJfources
i
tous les mc::mbras contre le deraflre des fuillites; je mtex–
pliqne .
U n jcune marchnnd ddoenfe communémc:m pour fa
r~ccplion,
eireonflances
&
d6~endanccs,
cnviron
2000
f'rancs ,
&
cela , comme nous 1 avoni dit , en pure pc.rte.
jc voudrois qu'3 la place , :1pri:s l'examcn de capacite!
que nous avons marqu6 ou autrc qn•on croiroit pr6fé·
rabie, on fir compter
l\llX
cnndidars la fo mme de
IQC)(Y.)
livrc:s , pour lui conrérCr te droit
&
te
t!rédir de négo–
oiam; romme dont on luí pr¡yeroft Pintérét l quatre pa ur
cent tant qu'it voudroit fnirc le cornmerae. Cet ar•,ent
ft roit auffi· tOc
plltc~
a
cinq ou fix pour cent chez
n
des
gens 10 \vables
&
bien
camtonn~s
d'ailleurs. A u moyc:n
des 10000.
liv..
avnncéc:s par tolls muchnnds, chacun
auroit dans fon corps un crédit de 4o::xx> fr:tncs 3 la
cailfe ou 2u btttC':lU général : enfortt:
qu~
cc:ux qui tul
fourniroiem des marchaodifc:s on de l'argenr pourroicnt
tanjours aflurer lcur cr6ance jufqu':\ ladite fomme d1.1
40000 livres.
Au lieu qu'on mtrohe aujourd'hui :\
tarons &
en
tremblam dans les crédirs du commerce, le nouvcau
ré~
glemcnt augmenteroit 13 confilnac
&
p:l.r oonrt:quent
1~
airculation; il pr'téviendroit enca re
la
p!Opart des faillites ,
par la raifon prinoipale qu'nn vcrroit beaucoup moins
d'avamuricrs s'introduire en des n6goccs pour lcrqucls
il
faudroir :tlars du comptam, ce qui ferolt au refle nn
excluhf plus effi caoe, plus favorable aux
~ncieunes
rn–
milles
&
aux anciens inflallés, que l'exi¡:rencc::
né'tuelle
des
mait,.i[u
,.
qui u'operent d'amre eftCt dqus le com•
meroe que d'en :u rerer les r-rngrCs . ·
A veo le furplss
d'intér~t
qu'auroit lll cai(le, quand
elle ne plaaeroit qn'i cinq pour cent, elle remplacer'oit
lt!S vuidcs
&
les pene qu
1
clk effuyeroit encore quelque–
fuis , rnais qui fero!ent pourtant alfoz rores , paree qu e
le commercc, comme on !'a vu, ne
tC:
feroh plus guere
que par des gc:ns qui auroiem un fonds
&
des rl'lfour–
ces connues. Si cc:pendant b
caifi~
f:tirnit quelque pene
:l.l\·dcli de fe;, produirs, ce qui etl difficile
ii
C'roirc ,
cene pen e fero(t fupportée nlors par le corps cntier
1
fui–
van[. la. tax:e do Cl?lt'ltion impofée
:l.
clucun des mem–
b.res. Cette conrribution , qui
n~nroir
pcnt-t!rre-
p:~s
lieu
en vinJ:;t ans, deviendroit prcfqu 'imperccpdblt:
an ~
par–
ticnlic:rs
1
&
elle empt?cheroit la rui11c de ranr d'honné–
tc-s gens qu'une fenle b:mqucroute
~era
fe fouvcnt anjourd"
hui. Quand un homn1e voudroit quitter le commercc,
0 0
lui rcndroic fes
t<X>OO.
liv . pnurvu qu'il eítt fatisfait
les cr6anciers qui auroient aiTuré
:i
la cailfe.
A u furplus , ce qu'on dit ict fom m:J.tremcnt en fa ..
veur des marchands, fe pourroit pratiquer
a.
proportion
pour les ouvrier.s; on pourroit employer
3-peu~prCs
le9
mémes difpofitions ponr augmenter le crédtt des not:t i–
res
&
la
f~curiré
du publio
a
leur égard .
Quoi qu'il en f0it, comme
it
dl
naturel d"empluycr
les rccompenres
&
les punirioos pour intérelfc:r chacun
d1115 fon état
a
fe cendre
Ulile Oll
public
1
CeUX qui fe
ferom dill:iogués pendant quelquc:s
ann~.es
par leur vi–
gitanee , leur droirurc
&
leur h2bileté ,
pou~~rom
c!tre
gradfiés d'une rorte d'enfeigno, <]UC Ja police Jeur
ac~
carden commo un témoignage authemique dt: leur
en.~
a itude
&
de leur
probit·~.
A u conrraire,
fi
q.uelqu'un
commc:t des tn!llverr:uions on des friponneries avérées"
¡¡
fcra condamné
a
l'amcnde,
&
obli~~
de fouffrir pen–
dam quelque tcms
a
fn porte une
eufei~ne
de répr6hen–
(Jon
&
d'mfamie ; pratique bc•ucoup plus fage que de
murer f.1 boutique.
En un mot , on peut prendre toute fone de précao –
tions ,
pou~
que chacun rcmpliffe les d:!voirs eh:: fon
~tat
i
mais
it
f1U( lniCfcr 3 tOUS la liber-té de bieu faire !
&
)OÍI"\
de fixer lt: nombre des
fuje~s
qu,l doit
y.
avoir dans
leS
profeffion~
UliJeS
1
ce qui en 3bfo1utnem déraifonnll–
ble, ii moins qu,'on ne tiie en mt!mo tems le nomhre
des enfans qui doivent na'icre; il faut prooorer des rer....
fource.s
a
tou.s les cim.yens, pour empJoyer
i
propos lellr$
facultés
&
leurs rakns .
11, •
a a a
~
11 e(\