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734

M

A

I

Cct établill"ement fut

a

peine formé, .qu'Adam Char–

les quien étoit le proteéleur, qui vifoit au grand,

&

qui

par fon mérire s'étoit é lcvé 3 une place

é tninente

a

la

c::our, fcntit que pour donner un relief 3 cet é tat naif

fant,

il

tui fall oit un titre qui le di0ingu3r aux yeux du

pnblic,

&

qui tui

anir~t

fou efiim'!

&

fa

confi-l.nce .

11

fu pplia le roi d'accordcr 3 chacun des ma'itres de Ja

OOll •

vclle compagnie, dom

i1

~toit

le premier, la qualité de

f~cr/tnir~

ordiHaire de fa

ebamb,·~,

dont fa majellé l'a–

voir décoré . Cotnrne cette qualité engageoic

a

des fon–

élio ns, Charles IX . ne la donna qu'3 deux des maiues

l cri-vainJ

qui étoient obligés de

ft:

trou

~er

3 1:} fuire du

roi, l'un aprC:s l'amre par quartier .

Les maitres

l crivain.r

vériñcateurs, ou do moins les

deu!'\ qui éroient fecrétaires de la

e

hambre de fa majeflé ,

ont été attachés

a

la cour jufqu'en 1633; voici le mo–

tif qni fit cerfer leurs fonél:ions a cet é1prd . R ien de

plns évident que

l'établifft:ment des mattres

lcrivainJ

2VOÍt procuré

3UX

écritures une correaion fenfibJe ;

i!

avoir mCme déja paru fur l'art d'écrire quelques oqvra–

ges gravés avec des préceptes . Cependant malgré

C<S

re–

cours, il régnoir encare en général

un

ma'dV:.tis gout,

un

rene

de BOthique qu'il

ét

oir danger

eux de laHfer fub–

fifl er.

11

cooti tl oit en traits

fnperfl.us

, en plufieurs ler–

tres quoique ditférentes

qlli

fe rap

prochoiem bc:aucou p

po!lr la fi gure; enñn en sbréviations muldpliées dont la

forme roujou rs :arbitrairc, exigeoir une étude partieulierc

de la part de ceux qui en cberchoient

la

fignificarion .

On

peut fent ir que le concours Q.e tous ces vices, rer)–

doít les é critUtC'i au rfives auffi diffi ctÍI!!S

a

ljre

que

fJti–

guanteS aux yeux. P our bannir abfolument ces défaurs,

le parlen'lent de Paris qui n'apportoit pas moios d'atte.n·

t ion que le roi

altX

progrCs de cet art, ordoona aux

rnaitres

lcri·oain.1

de s'affembler

&

de travailler

:i

la cor–

reaion des écriturcs,

&

d,en fixer les principes. Apri:s

plufieurs conférences tenue< a ee fuj et par la fociété des

·maitres

l crivain.1 ,

L ouis Barbedor qui étoit alors fecré–

taire de la

e

hambre dl.l roi

&

fyndic,

e¡écut~

un

excm–

plaire de lcrtres franc;oifes

ou

rondes,

4

l.e Bé un atare

fur les lettres italiennes ou b:\rardes ; ces deux artHl cs

a voient m érite fupé rienr. Le premier, ho mme renorn–

mé dans

(h n

arr, étoit favant dans

la

conttru9ion de

caraaeres pour les

langues o rientales..

Le

fccond, qui

ne lui.

cédoi~

en r!en dans

_Pécrit~ rtJ. ~voir

eu

r~oQDCl!r

d'enfe1gner a.récnre au ro1 L ollls Al V. Ces deux .écrt·

v ains préfenterent au parlement les pieces qu'ils avoient

e xécutées :

e

erre cour ::tprC:s en avoir fai t !'examen, dé–

dda par un arré[ du 26 Fé vrier 1633;

qu'J

l'av~nir

on

H~

f11ivroit point d'

a~rtra

alphabet.l

,.

caraélern ,

lettr.:s

&

formr d'lcrire ,

'fli~

,;eux qrú

ltoi~H

t

fi.fr.IIYb

&

expli–

'{tlh dans les áeux exemplaires. Q.ue "es excmplaira fe·

roieHt gravls, bHri"'ll

&

imprimb au nom

d~

la

com~

munauté des m nitres

é crivains

vlrificatellr.l . Enfin , t¡rte

ees

~x~onplaires r~fleroient

ñ

perpltrtiel au

gr,.fft

de In

cour,

&

t¡ue /u pieces qui

f

o tireroie

nt iles gravurn

f~roieHt

diflri6ul cs par tottt le rt1yat1.mc ,

pour fervir f.1ns

d ome de Jnodele aux paniculiers,

& d

e regle aux mai–

tres pour enfeigner la jeunell"e.

11

en aifé de rentir que

le bu[ de cct

arr~t

étoit de limplifier l'écriture

&

t!m–

p é:cher tome ionovation dans la forme des caraéteres

&

d ans leurs príncipes .

L es deux fecrér.:tires de la ch:tmbre du roi , dont les

fonélinns confifloient

a

écrire

&

a

Tire les ouvrages d'é–

criturcs ad reifés aux rois , devenant imailes par le régle–

Jnc::nt diaé par <:ct arrCt du parlemen e; on jugea ;\-pro–

pos de les fupprimer . M ais, quoique

les maicres

lcri–

-vains

n'euCient plus l'honoeur d'Ctre de

1:1

fuite du roi,

ils ne perdirent pas pour cela le droir d'avoir

tOUJOUrs

dans lcur compagnie deux

fecréta~res

de fa rnajené . Par–

m i ceux qui om joui de ce titre, on remarque Gabriel

Al exandre en 16r8, N icolos l)uval en 1671, Nicolas

Lef~ret

en 1Ó94,

&

R obert Jacqueffon en 1727.

AprCs avoir parlé d'un titre honorable qui fir aurrefois

difl inguer les 1nairres

lcrivains,

ie lailferois quelque chofe

i

defin~r,

lj

JC

négJigeois d'iuflruire des priviJéges qui

leur ont été accordés par les rois fucéecreurs de Char–

les IX. Cette efpece d'mnruair•n en importante· elle

fen connoitre que les fo uverains q'om pas

oubl~é

un

co rps , qui dl'puis fon ulflirolion a

pl!rfe~ionn~

l'écritu–

rc, abregé le dé••cloppe onem des

priocip~s,

limplifié les

opérarious de

l'::~:richmédque ,

déconvert les

trompeufes

m anceuvres des faufraires'

&

cherché continuellement

a

Ctre u

ti

le

a

1eurs concitoyens, do ne l'ing:ratitude

Ya

au–

jou rd'hui jufqu':l le

m~counoitre .

H e.nri

ty

doot la bonté pour fes peuples ne s'effa–

cera Jam:us,

leur a donné des leures patentes qui fout

dat~es

de F olemj:>rai le

u

Déc~mbre

1

;9;, par lefquelles

jls font .¡lifpen[d$ de

tDNte.s

commiifiops

•hjelles

~

<(,

M A I

toutn chm:ges viln'

a

l'exnnple de tOUJ

I~I

rlgnu

&

maítres~?u~tzrtJ a~

l'univet/ité

d~

P ari.l.

C'eft

ft..~r

ce

fujer q11e

~e

' 3 Oaobrc. 1657 ,

}<

ch.Atelet a rendu un j u–

~etnent

o u

cene J\lrlfd1él:!on s expnrne en

termes bien

honorables pour l't"tat de maitre

lcrivain.

11

y

ell di[

que l'excellence de l'art

d~lcri':e

mlrite

c~tte ~xemptiow;

&

pl~s

bas,

f(lte

leJ cba,.,ges 1nles

&

nb;et!lu de p11lhe

{ont

tn~ompnttblu

nvu la .Pitretl

&

la nobleffi

á!'

l"ur

nrt , ,.ectJnmt fans

contr~dtt

pour le pere

&

le

princip~

des [cunen.

Loois X

111 .

ne perdit point do v íle les rnaitres

lcri–

va,nJ .

D ans des lettrcs

p~uentes

qu' il don

na

c:n leur fa- ·•

veur le 30 M ars

I Ó IÓ,

il décl ue qu'il

o'a

point

entcn–

eltl.

C?mprendrl' en

J'

ldit d

e crlat

io11 de drux maitru en

chacun m .!tier, lndite m aitri.fe

d'écrivain

ju ,;l,

t¡u'e/1~

nuroit exceptt!e

&

re{erv,le, dlclnrttut nu/les toutes

Id–

tres

:.!1

prov ifions t¡Jti "' pourrf)ient avoir ltl ou ltre

exp!dil es.

Loui< XIV . par un

arr~t

de fon confeil privé da ro

N o vembre 1672., ordonne

t¡N~

la commiUiautl áes mai–

tres

cfcrivains

{eroit e.Yceptl e de la crlaeion de deux let–

t ,·u de rnaitri[r de tous af"tS

&

mltiers, crll n par fon

ldit dn moi.l de ']uin

166o,

e11

favnu de M.

1~

duc

¿,

Choifeul.

C 'ell. par ce

derni~r

t1tre q ue les maitres

lcri–

vnins

out f:iit év3nouir depuis pc;u lOU[eS

les efpérances

d'un particnlic.r

qui

étoir revécu d

1

un pnvilége de mon–

feigl)eur

ls:

Juc de Bourgogne , pour enfeigner 1' art

d'écrire

&

tenir claffe ouverte.

L ouis

X

V.

aujourd'hui régnant o'a pas été moins fa–

vorable aux matrre!"

écrivninr,

que

fc;s

prédécdlc:urs

dans une occafion

d~ou

dépendoi[ toute leur fortune'.

Les maitres de perites é colcs avoient obtcnu un arrét dtt

confeit d

u 9 M ai

171 9,

qui leur donnoit le droit

d'en–

{eigner l'

lcrit:1.re,

l'or:.ographe ,

l'arithméti7u~

&

toue ce

'/Ni

en e{l / man/, COrnme les &omptn

a

partÍeJ doub/e.s

&

./impla

&

'"

cbanges ltrangers.

Un arrer de cette

conféqy.enc.e,

3

qui l':llltOrité fupreme donnOi[ un poids

qn'il n'écoit pas poffible de renver[er, écoir un coup de

foudre pour les rnaitrcs

lcrivains;

en effe[, illes dépouil–

loic

du

plus

folid~

de leurs avantages.

J'i~nore

les

mo–

yens done fe ft'rvirent les maitres des petites écoles pour

tUrprcudre la cour

&

p3rvenir

:l

le polfédc:r; rnai¡ il e11

cerrain que le roi ayam été fidclement inrlruit de l'in ..

JUf!icc: de ccc arrét, l'annulla

&

le caíla par un autrc

du

4 Anil 17>4.

]e;

ne m'ércndrai pas davantage fur les titres

&

privi–

légcs des mairres

ée,.iv ains ;

mais avant

d~enrrer

dans

un dé cai1 fornmake de leurs fiatu ts, qu'it

me

foit per–

mis

dt!

parler

d~s

grands mairres qui ont illu1hé cette

compagoi~.

L es Grecs

&

les Ro m3ins

~levoient

des natues aur

gr :mds homrnes, qui s éroiem dift ingués daos les arre;

&

dans les fcience.s. Cet ul3ge n\t point

lien

parmr nous.

mais on confacre leurs noms dans

l~hiOoirt";

jufqu'c\ pré–

[cnt aucun ouvrage n'a parlé de ceux qui fe-

font

fait

adtnirc:r

par

la beamé

de

leur écritore,

&

par leur talent

3

former des belles ffi'lÍilS pour le fervice de l'étac, cotn–

me

fi

les grands m:1irres dans ce g-cnre ne pouvoiem p3s

parvenir au tnCmc

de~n~

de célébrité que ces fameux

artifles dont les noms fon r imm 1rtels.

U

:1

aureur daos

le journat

de

v~rdun

en a dit la raifon;

f:'efl que

le fra –

cas efl

nlce_ffuir~

pour

r~"11111er l'ima~ination

áu pluJ ¡,ra11d

uombre de.1 homme.J,

&

qu'11n bien riel qrú

.1'op~re

Jan¡

bruit ;u tottche '{tte In

g~ns

.fenfl.s.

Je

pourrois palfer fous fiknct.<

le

t~ms

qui s'efl:

écoul~

depui' l'établirfemen[ des

mn,·tru

l~nvnins

vérificau;urs ,

julqu' a l'arrct du parlement de t633, dont j'ai parlé plus

h3ut . Mais daos

cet

intervalle

il

a paru des

écriyain~

re·

fpeél:ables que les amateurs feronr bien atfés de reconnoi–

cre .

L es laiffer dans l'oubli ,

ce

feroir une injuflice

&

m~me une ingraticuGe : les voici.

] can de Beauchcne fe tir de la réputation par une

me~

thode fur l'arr

d'~crire

qui parm en

I

r~o.

]e3n de Beaugran\1,

re~

u pro fcll"eur en 1f94, étoit

Utl

habile homme: é crivain du roi

&

de fes btbliothequt!s,

&

fecr.étaire ordipaire

d<:

fa

e

hambre. JI fue chodi pour

enfeigner 3

écrir~

au roi L ouis X 111. lorCqu'il é toic dau–

phin,

&

pour lequel

íl

a fait un livre gravé par Firens,

oU

l~on

trouve des cadeauK, fur-tout aux deux premieres

pieces, iogénieufement compofés

&

d'un feul

trair .

Guillaume le Gangneur, natif d'

Ang~rs,

&

fecrétaire

ordh1aire de la chambre du roi, fut un artifie célebre

dans fon

tems .

Ses

ceuvres fur J'écriture paruren[ en

1)99· ils font g ravés favamrnent par Frifius, qui étoit

poqr..Jqrs le plus expen graveur en lettres,

&

contiennent

les écritures franc;oife , italienne

&

greque. C haque mor..

ccau

tr~it!! d~s

dimenlions qui conviennent

a

chaque let–

tre

&

a

cllaque

~cri¡ure

1

avec

démon~ratjoas.

!Yl.

l'abb~

J oly,