M A I
quiln.
Ce qu•il
y
a de certaio,
c·cn
qu'ils exiftoic:nt long–
tcms nvam que les
p:ulcmens
fulfent devenus fédemaires ,
&
qu'ils
~toiem
ch>rgés des rois, des fontlions les plns
auguftcs
&
les plus imporranu:s.
Ces
magiL1r:l.t5
portoient aur:refois
te
nom de
po~trfui'IJanJ,
ou de
miffi 4ominici ,
notns qui leur avoient été
tionnés p_ar · rapport l'ooe de lcurs
principal~s
fonél:ions.
En cffe¡ plufieurs d'entre <U> étoient
char~és
de par–
courir les provincc:s pour
y
écouter les plaimcs des peu–
ples, veiller 3 la conferv:uion des domaincs,
a
la per–
ception
&
répartitioo des impóts; avo{r ínfpeélfon fur
les juges ordin1ires , rccevoir les
requ~tes
qoi leur étoienc
prérentées
¡
les expédicr Cur le champ, quand elles ne por–
toient que Cur des ob¡ets de peu de conféquen9e,
&
les
renvoyer 2u roi lorfoue l'imponaocc de la marlcrc l'é¡i-
geo:r .
-
D 'autres
maitreJ dn requitn ,
daos
le
m~.11e
tcms ,
í"uivoiem toujours la
coor~
panie d'emre eux fcrvoit en
parletnent, tandis que les parlemens étoient affembl
é5
~
&:
d:ms l'imervulle d'un parlemem
:i
l"autre, cxpédioienc
tes affaires qui rcquérolent célérité: parlic répo'ldoit les
rcquércs
3 h
porte du palais,
& c'dl
pour cela qu'no
les a
íiluvcm
appc::Hés
jugu de la porte,
ou
du plaids
áe la poru.
En effct, daos ces
tems
recul~s ,
les rois
étoient daos l
'uf.1.ged'envoyer quelqucs perfonncs de leur
confeil, rcce
voir &expédier les
requCtes
3 la
pone
de
tcur palais ; fouvem
tnéme
ils s'y rendoiem avec eux
pour
re.ndre jufiice
i
leurs [ujets . On voic daos J oinville que
cette cootume é toit: cm vigucur du rems de S. L ouis,
&
que ce prince ne
dédai~noit
pas
d
1
e~:ercor lui-m~me
cctte augufie fonélion de
In r-oyamé:
.So11v~ntn f~is,
dit
cet ameur ,
le
f11Ji
nous
envoyoit
l~s
ficurs de
No/~
1
de
Soij[ons
&
m11i, ouir
In
plaids
de laJ.orte,
&
pu11
U
1101/.J
ctz
V9yoit
querir,
&
110/fl
ddmnn oit tomme
to~tt
fo
portoit;
&
s'1l
y
avoit
tHtcuns qu"on ne pt2t dlpichcr
fan.s· lui,
plu/i~urs
foil
1
fuivant notrtJ
rtlpport,
i/
envoyoit
'f_Ucrir
fu
plaidoyans
&
hs
(o,ztcntoi~
les
mc{tant
en
rai~
fon
&
droiturc.
On
volt dans ce p3Cf3ge que J oinville
lui-méme
étoi'
juge de la pon e .
ou
du-moins qu'il en
faifoit
les
fona. lons' fon&ion¡
qui ét:tnt rouvent
hnno–
rées de la préfence du princB ,
n•éwient
point.
qu-delfous
de
1•
dignit~
des noms les plus refpeeables.
Enfin, fous Philippc de Valois ,
le
nom
de
maitt•cs
do
r,:.¡uCus
leur
ell t(ml demcuré, tam
p3rc..:e
qu'ils con–
noiffoiem fpécinlemcm
des
cau Ces
des dom ell1ques
&
com–
menfaux de
la
maifon du roi, que paree que c'étoit dans
le palais mémc
qu~ils
ext rc;oit:nt leur jurifdidinn .
~e
prcmier monument ml on les trouve ainfi
qualiqés
1
en
une ordonn2nce de
134-f.
Le
nombre des
maÍ&ru des
r~t¡uétes
a fort vattié.
fl
paroit par une ordonnance de
128f ,
qu'ils n'étoicm
pmn
lo rs
que
tro is .
Philippc le IJel, par une ordonnance de
t 289, porta
leur nombre jofqu'3
fi x, dom
dt:ux feulemem devoient
fuivre lu cour'
&
ks quatre amre' rervir en parlemcm .
A
u commcncemem
du
r~gne
de
Fran<;ois
l.
its n'étoiem
que kuit,
&
Ce
prince
Cll[
bien de la peine;} en faire
rC–
CCVOÍr
un ncuvieme en
151.2;
mais
des
l'année foivame
H
cré3
u ois
char~es
nouvelles .
Ce
n"a
plus é té depuis
qu'une
fuite
cominuelle
de créalinns
&
de
fuppretli ons ,
dont il fcroit inutile de fuivre ici le détail.
JI
fuffit de
fa voir que, malgré les repréfemations du corps
1
&
l es
remontrances des parlemens qui fe fom toujours oppo–
fé s
aux nouvelles créations
1
les
clur~es
de
m :1Ítre der
'Y~'fiiC/es
$
1
étOÍCIH
ffiUhipiÍéCS jufqu'
a
qU3tre-vingt~huit
1
&
que par la dernk re fu ppreffion de 17)1 , elles out été
réduites
a
quatre-vingt.
11 parolt que l'état des
maítres
de
req11étu
étoit de
la
plus grande dillinaion'
&
qu'étam attachés
a
13 cour'
on les regardoit
autant
comme des courtifans , que com–
me des magithats ; il
y
a m t!me lieu de penlCr qu'ils
n'o nt pas
tOUJOUrs
é~é
de robe longue .
lndttpendammem
des
grands
nmm
que
l'on trouve
dans
le
paffage de ] oinvillc, ci-deffas rapporté, ainfi
que dans l'ordonoance de
t
2.89,
&
pluíicurs aulres
lno–
numens,
les
regitl res
du
parlem ent
en fou rniCfem des
preuve.. plus
róccmes .
On
y
voit qu'en
14o6,
un
maí–
tre
da
re9ubet
fllt baillif de Rouen; deux autre¡: fu rent
prevOn de PólriS en 13l.I
&
en
l f12 :
or
il
en
cerrain
que la charge de pr<vl\t de París ,
&
celles de baillifs
&
fénéch3lU:,
ne
fe
donnoicm
pour lors
qu'a
la. plu h3u ·
re
noble!le,
&
qu
1
il falloit avoir
fervi
puur les romplir .
D 'nill
curs le titre de
ji(Hr
ou
de
mc.Jiir~,
qui leor etl
donné
da.nsles snciennes ordennances,
&
n otatnmllnt
dans e
elle de 1189 , ne s'accordoit qu'au x pedOnnes les
plus
qualifi~cs .
C'ell par un refle de cette ancienoe Cplcn-.
~eur
que les
maítrcs des
YC'fultes
Ont confervé le privi–
IC¡\~
Qe fe préfeuter
ll~vaut
le roi
&
la fao¡illc royal«
•·
7•tn~
IX.
M A I
daos les eérémontes , non par députés , ni en corps de
compagnielf comme les cours fouvcraines , mais féparé–
Inem
comme les aurrcs courtifans.
L_es
préro~atives
des
maitres
des rcr¡uitn
éroieat pro·
pornonnées a la confi :!érarion attt\chée
i
teur é tlH. Du
tems de
Fr!lo~ois
f.
&
de Hcnri 11. ils av01ent leurs
en–
rrées
:\U
lever du roi, en mémc tems que le granJ-ac.–
m6 nier.
ils ont toa jours éré
re~ardés
comtne commen–
faux de la maifon du roi,
&
c'ell en ct:tte
qualiu~,
qu'nux
obfequ¡!s des rois , ils ont
w1e
place marqué
e hu le
m~me
banc
que les
évCque~;
ils en om
encare
un aux re·
préfentations des picces de ¡héatrc.
Nous 3Vons dé¡a rem.,qué que des les tems les plus
reculés,
ils
avoienr feuls
le pri,•ilt'ge de
rccc:voir les pla–
cets préfemés au roi,
&
de tui en rendre compre.
M .
le duc d'Orléans les en avoit
remis
en poffeffion
au
co m–
m encement de
ta
régence, mais
enmm<!
il
falloit les
re–
m t!ttre
ilux: fecrérain:s d'ét3t,
t'ufa~e
s'ell établi de les
donnar
au
capilnine
des
garde~,
qui les
m et fur
un
banc
daos 1
1
anti-chambre du rni, for lequel les fecrétl ires du
roi les preonent;
de
forte que
les
maítre.s
deJ
rer¡ttita
nc
jouilfent 3él:uellement que du droic de fui vre le
roi
:1
fa meffe
&
d'y affiflcr
&
le rcconduire j ufqu'i
Con
ca–
binet,
comme lis
le faifoiem
lo rfqu
1
il
leur
remettoit les
placets. ll en a toujnors denx nommés par
fernaine
pour
cette tOnélion
1
qu'ils nc
remplifTent
plus que les ditnan•
ches
&
f~tes .
lis fom en robe lorfquc
le roí entend
la
me_fle en
cérémo nie
a
fon
prié-dieu,
&
leur place
!!O:
auDrCs du gnrde de la mnnche , du c6té du fauteuil
du
roí ,
&
f'Jr le bnrd de
Con
tapfs. L orCqu'tl emend la meffe
c::n
f.'\
tributte, ils
tOnt
en manreau coun,
&
fe placent
auprCs du
fameuil :
ils
ont
la
m~rnu
fon€t ion
lorfque
l~!
roi
va
a
des
Te
D~um ,
ou
a
d'autres cd"rémonies dilDS
le! églifes,
L'établi!lemem des intcndans
;l
íi.tccédé
il
l'ufage d'en–
voyer
les
wzaitrcs
des rcqullu
dans les
pro vinces.
L'objet
de lcur 1niffinn
y
ell toujours 8-pcu-prCs
le
m~me,
i
certe différence qu'ils font aujourd'hui attnchés d'une m!l·
oiere fixe
i
une
pro vince
p:uticuliere;
au licu qu'autre–
fois: lour eommiffiou c:mbraffoit
tout
le royaume,
&
n'é–
toit
que pa(Jjgcrc.
L es fonélit"IOS des
mttÍtrn
des
r~qu¡UJ
fe!
rapportent
a
trois objets pdncipaux; le fcrviCe
du
CORlC!il. celui des
rcquCtes de l'hOt 1,
&
1
~
commilfions extraordinaircs
du confeil.
lis fonnem
3.
vee les confeillers d' état , te confeil pdv6
de S . M . que tient
i\11 . le chancdier . l is
y
fom chargés
de
l
1
inO:ruét ion
&
du rapport dt:
tourc:s
les affa1res qui
y
font
porté
es;
i!s
y
affirtcn t
&
y
rapportem
debout ,
:l
l'cxception du doyen C<ul qui efl
~ms
&
qui rapporte
o:ouvert.
lis
fhnt
au comraire tous affis
:i
la direaion des 6-
nanct:s ; la
raifOn
de
c~ne
diffCrence
vient de
ce
_q_ue le
roi efl reputé pn:fent au confeil,
&
non
i
la direétion.
Lis emrcm 3uffi au confCil des dépéchec
&
:i
celui
des
fioances , lorfqu'ils fe trouvem chargés d'aff.1ires de na–
turc
a
étre
r1.port~cs
d::vnut le
roi '
&
ilS'
y
rapportent
debnut
:i
cl\t6
du roí .
L e fervice des
maítr~s
des re-quCtcs
au confcit , Ctoit
divifé
par u imeflres, m nis
depuis
le
réglement de
1671.,
ils
y
fervent égnlemem
toute
l'3nnée;
mais
a
l"c~ception
des requétes en caffation
&
des rcdifiributions
1
ils n'ont
part
3.
In
ditlribution des inClances que pendant
leur
quar–
tier . C ette dillinaion de quaniers s'cfl confervée aux:
requ~les
de
l'hOtel. Ce
tribunnl
compofé de
maitr~s
der
ru¡"é&es
1
connoi t
en dcrnier
re(f;lrt
de
l'ex~cution
des
arrérs du confcil,
&
jugemens
émanés
de comrniflions
du
.:onfdl,
des t3xcs de dépens du confeil, do fJux io–
cident ,
&
autres pourfnitcs crimincl\cs
incidentes
au~
infiances pendantes au
confdl
ou dans
les
commiffi ons.,
&
i
charg,e
d
1
3ppel
au
par\ement
des
nff.tirCS que ceu
X:
qui om droir de
comY~Citlimus
au grand
fc~u
peuvcm:
y
porter .
JI
y
a un
avocat
&
un prucureur général
daos
cene jurifdidion .
lis
fervem aum dans lefdites commiffions qu'il plalt
OU
rOÍ d'établir
a
la Culte de fon confe1l,
&
CC·
font
eux
oui
y
inClruifenr
&
rapportem les affaires.
L 'ñffifiance
au rceau
fair encare partie
dc:i
foo&-ions des
maí&r~.s
da
r~qHitcs.
11
y
en
a tOUJOUrS
deux qui
y
fonc
de ferv,ice
pcodant
leur quJrtier
3Ul.
reqttétes de l'hOtd;:
m ais quand
S. M.
le dent en pe.rfonne, elle en nomnl-C
fix au comme-nccment de chaque qU3rtier pour
y
tenir
pendam ce quarrier conjointemeflt avec le-s.
fix coofcit–
lers qui
f~o."lfffiCOt
3\'CC e UX Ull
COllfeiJ
pour le fcea-u .
Jls
y
~ffiflent
en robe, debout aux deux cl\tés du faut<:uil
du roí;
&
ils Com pareillement de l'aíremblé·e qut fe
rient alors chez l'aocicn des confeillers
d"óta~,
pour !'exa–
men des )cures de gra<;es
&
autres. cxpéditious
qui
doi-
~e<n.t
ecre préfentécs au fcoau .
Z
o
~ ~
La