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J

U R

7'uRÉ.

TES~UR

DE LJVRES, c'efi celui qui e" pour–

VU

par letcres-patentes du Roi,

&

qui a preté ferm<n.t

~u

¡u(licc pour la vérifieation des compres

&

calculs

lorfqu'il y eCl appellé.

Diélionnaire tle Commerce.

j

URÉS

MAh

RES MARf<UEU RS DE MESURES; on

sppelle ainü eo H allande des officiers établis par les col–

léges des amirautés pour faíre le jaugcage

&

mcfurage

des vailfeaux.

Voye:r.

MARQUEURS .

Diélionnaire .de

C omwunu .

J U R E'E,

f.

f.

(

'}t~rifprmJ.)

figni6e quelque fer–

ment, quelquefois certain droit qui re paye pour la ju–

rifdiélion

&

connoi!lance des cauCes . On appelle bcmr–

geois de

j urée ,

hommes

&

femmes de

jurle,

ceux qui

doivenr au Roi ou

:l

quelque aucre feigneur haut-juni–

cier, un droit de

jurle

qui en eommunémcnt de

lix

de–

niers pour Jivre des meubles,

&

deux deniers pour livre

des immeubles, :i-moins qu'il n'y ait quelque abonne–

ment.

(A)

1

V RE'E, (

Glog.)

ville d'ltalie en Piémont, capi·

ule du Caoavez, avec une forterelfe, un

év~ché

fuffra–

ganr

de Turin,

&

rirre de marquifat qui

commen~a

fous Charlemague,

&

qui ne fubfHie ph¡s. Cette ville

eCl tri:s·ancienne: Velleius Patcrculus,

l. l.

c.

xvj.

rap–

porte que fnus

le confu la[ de Marius

&

de

V

alerius

Flaccus, les. Romains

y

envoyerenr

un~

colonie. Bru–

ttts en

parle daos fes lettres

:i

Cicéron,

&

,Antonio en

fair mentiou d¡¡ns Con

itin~raire ~

elle

appanient

au roi

de Sardaigne,

&

en plus remarquable par

Con

ancien–

ncté que par fa peauté

&

par

fa grandeur, pe

com~nant que oinq ou fix

mi)!~ am~s .

La Doria qui l'arrnfe, y eCl

fort rapide; on la palfe

fur un pont qui n'a qu'une arche. Le nom latín d'

E–

p•redia

qu'avoit cette ville, s'ell changé avec le

tcms

en

Eborcia, lvorcia

1

jufque·l~

qu'on eCl parvenu

a

dir~

l11rle.

·

·

Les Romains luí donnerent le nom

d'Epor~dia ,

paree

qu'au témolgnagc de Pline, les Gaulois appelloient

Epo–

r.Jico!'

cenx qui s'entendoient

J

dompter

&

a

drelfer

les ,cl¡evaux, foft que les

habit~os

d'!.vrlc

s'occupalfe11t

de ce mérier, Coi¡ que les

~omains

eotrerinf!ent daos

ce poys-13 un grand nombre de chcvaux aux dépcn< dn

public,

&

les y filfent

~xer~l,er .

Dans le théatre du Pié–

monr on écrir

lvrle:

elle

et't

fitu ée en partie daos

la

phioe " en partie fur une colline d'une montée douce,

' 8

lieues N. E. de Turin,

13

S. E. de Suze,

10

S.

0

de Verceil.

Long.

2f.

23.

lat.

4S·

12.

(D. '].)

1UREMENT, f. m.

(Littérat,

&

Mythol.)

affir–

mat·ion qu'on fair d'une chofe, en marquaot cette affir–

mation d' un fceau de religion .

Les

jt~rem•ni

ont pris chez tous les peuples autant de

forme~

différentes que la divinicé;

&

comme le mon–

de s'eíl trouvé rempli de dieux,

il

a été inoqdé de

ju-

remenJ

au nom de cette mulritude de divinités .

·

Les (irecs

&

les Romains jnroient tant/)t

p~r

un dieu,

ran¡llt par deux ,

&

quelquefois por tous enfemble.

l is

ne refcrvoier¡r pas aux dieux feuls le privilége

d'~tre

les

témoins de la vérité; ils atfocioient au

m~me

honneur

les demi-dieux,

&

juroienr par CaClor, Pollux, Hercu–

le,

&<-

avec cette différence chez

les Romains, que

les OOffit!'leS feuJS inroient par Idercule; Jes hommes

&

les femmes par Poll¡u ,

4

les femmes feul es P" CaClor :

mais ces regles

m~me,

quoiqu'en dife Aulu¡¡elle, n'é–

toient

~as inyiola~lemen¡

qllfervées.

11

eCl micux fondé

qu•nd

11

obferve que !e

j~rr111ent

par Canor

&

Pollux,

fut introduit dans Jliqi)ltion aux myíleres 61eufyniens,

&

que c'eíl de-la qu'il paffa daos l'u('age ordinaire.

Les femmes

juroi~qt

suffi génénlement par leurs J u–

noqs,

&

les hommes par leqrs

~énies;

mais il y avoit

cert~jhe§

divinités' au nom defquelles on iuroit

plu~

fpécJal~ment

en ceuains

lieux,

qu'en d'autres. Ainli

a

Athcnes , on juro,ir le Rlus ('ouvent par

¡v.!inerve, qui

étoit la déelfe

rutélalr~

de cette ville;

3

Laoédemo–

ne•, p,ar Callar

&

Pollux; en Sicile , par Proferpine;

paree

qu~

ce fut en

ce

lieu, que Pluton !'enleva;

&

daos cene meme 1Ie, le long du fteuve Simettre, on

JUroit par les dieu¡ Palices.

VPyez

P

1\LtCES ,

Les 'particuliers avoient

cux-m~- cert~ins

fermcns,

dont ils u[oiem davantage Celo,n la l'lllférence de l,eur état,

de leurs engagenlens,

&

de leurs gouts . Les ve(lales ju–

roiem volomiers par la décffe Vena, les femQ'les mariées

par

1

u

non, les labourenrs par Cércs, les vendangeurs

par Bacchus, les chaffeu" par Diane,

·&<.

Non-fe~lement

l'on juro,It par les dieux

&

les demi–

dieux, mais encore par tout ce qui

rclevoic

de leur cm–

pire,

~ar

leurs temples, par

l.e~ '!'~arques

de leur diguiré,

par les armes qui Icor étoient particulieres .

Juv~nal,

qui

comme Séneque, ne fait pas toujours s',.rrcltcr ol\. il le

faut, nous préfentc une loogue

Ji

(le des armes des dieux

~

JUR

par Jefquels les jurcurs de profeflion dchoient de donner

du poids

i

leurs paroles . Un homme de ce caraclére

dir-il ., brave daos fes

j1tremenr

les rayons du foi<Il

le;

foudres de

1

u

piter, l'épée de M ars, les traits d'Apoilon

les fleches de D iane, le u ídent de Neptune, l'arc d'Her:

cule, la lance de M ine:\·o,

&

finalement, ajouce c.< poete

dans

Con

flyle empharique, tout ce qu'il

y

a

d'armes

.dan< )es arfenaux .du ciel,

Rftier¡niá hab.ent Jelorum armamentaría &.eli.

Les J'oetes

&

les Orateurs imaginerent de certifier

leurs affirmations, .en jurant par les perfonnes qui Jeur

.éroient eheres, foit qu'elles fuffent mor.tes ou -vivanees:

j'en jure par mon pere

&

ma mere, dit Properce.

Offa libi j1tro

per

matrÍ!,

&

offa parentÍ!.

Qu!ntillen

~'écrie

au fujet de

ú

femme,

&

d'un tils

qu'il avoi¡ perdu fort jeune: j'en jure par leurs manes,

les trines

divinités

de ma doulcur,

per illos

m~tnes,

nJt–

,mina

doloris mei:

j'en

atteOe

les -4iic:ux,

&

vous, ma

fc:eur, dit teodrem<nt Didon daos J'Ene'ide,

teflor , cara

deos,

&

te

~ermana

.

Quelquefms les andens ju¡oient par une des principa–

les parties du corps, cornmc par la tére ou

p3r

la maia

droire.: j'en jure par ma tdte, dit le jeune Afcagne, par

laquelle mon pere avoit courume dcjurer .

Per capltt hoc juro , per 'luod pater ¡mee folebat.

D ans la célebre ,ambaffade que les Tro'icns envoient

oau roí L atinus, llionée qui porte la parole, emploie ce

noble

&

grand ferment : j'en jure par les

.defitns d'E–

née,

&

par fa droirc aufli

tidele dans les

traités, que

¡edonta.ble daos )es cpmbats.

Fata

per .iEne:e j uro,

d~xtramqsu

potentem,

,Sive fide, feu

quh

be/lp efl expertu! ,

&

armÍ! .

./Eoeid. VII. v.

234.

On

ne doit pas trre furpris que les amans préféralfent

il

tout autre ufage celui de jurer par les charmes , par

les

beau• yeux de leurs ma1tre1fes: c'étoient-13 des fer–

¡nens

di~és

naturcllement par

l'amour,

atteflor omlo!,

fjdera

nvflra,

tuos:

je q¡e fouviens , dir O vide, que cctte

mgrare me juroit fidélité par fes yettx, par les micos;

&

les miens eureqt un prelfentimept de )a perfidie qu'cJ.

!~

me prépnroit ,

P

erque fuos illam

n11per

j

ur.af

!c

ruordor ,

f en¡ue meos oculos,

&

d

oluer

e md .

Amor. lib, lll , Eleg.

Mais on efi indigné de voir les Rqmains jurer par le

géni~,

par le Citlur, par la fortune, par la ma¡efié, par

f'éternité de l'empereur .

11

femble que les dieux n'auroícnt

jam~is

du emplo–

yer de

juremem;

cependant la fab!e a voulu

leur don–

ner ttne garamie étrangere, ponr juClificr aux hommes

la fainteté de

la parole. Ain(j la M ythologie déclare,

que les divinités de l'Oiympe juroient

elles·m~mes

par

le Styx

ce fteuve que nou¡ cqncevons Cous l'idée d'un

dieu', &.'que les G recs concevoient fous

l'id~e

d'une

d'éeffe. H éfiqde come fort au lqng

1

rout ce

qm

regarde

cette divinicé redonrable .

Dii mjtt!

j~~rarc

timent ,

&

fallere

""''"''.

Elle éroit

dit-il, tille de l'Océan ,

.&

époufa le dlcn

!'alias. De te maria¡¡e naquirent un tils & trois fi lies,

le Zele,

la

Viétoire, la F orce ,

&

la Pul(fance . T ous

quarre p¡irent les inrérers de 1upiler daos la guerre qu'il

eur a

ibut~nir

conrre les Tirans: le mairre du monde

pour marqu'er fa recOnnoiffance, ordanna qu':l !,avenir

tous les dieux Jureroient par le Styx,

&

en m&me

t.em~

il

~tablit

des peines févcres contre

qujcon

que d'entr

e le

s

dieux oreroit fe parjurer .

ll

devoit

fub.ir

une pénirenca

de neuf années céleCles, gardcr le l

[t la p

remicrc année ,

c'efl-a-dire demeurer tour ce tems-la fans. voix

&

fans

refpiration, étre enfuite chatfé dn ciel, exc;:Ius d!' con–

feil

&

des ropas des d1eux, mencr certe rolle

V

le peq–

dant huir aps,

&

ne pouvoir r

0

prendre fa place qu'a la

dixjeme année

..

C'e(l par

~es

fiél;ions qu'on tkhoir de rappeller l'hom–

mc

a

lni-meme,

&

le conrenir daos le dcvoir. Les

f~ges