1 V O
de
P6gu,
&
:o.utres royaumes voifim : ía fituation eR au
nord d'une isle de
m~mc
nom .
Lo1tg.
tlf,
3f.lat.
8.
,-6. (
D. '] )JU
NT.ES,(
H;¡E. mod.)
coníeil, íoci6té de pluíieurs
períonnes pour quelque adminíll:ration .
Ce terme e(l en ufa¡¡e eu parlanr des atfaires d'Eípa·
r;oe
&
de Portugal. A la morr de Cl!arles
1
l.
rol"d'E–
fpagne, le royaume fm gouverné por
uncpmte
pe11daot
l'abícoce
d~
"Philippe V.
11
y
a en Portugal trois
jm1ta
confidérables . .[,a
junte
du commerce, la
juote
des
trois érats,
&
la
j!'ltte
du
tabac . La premiere doit ion érablilfement au roi Jean 1V.
qui aiiembla les états généraux pour créer le tribunal de
la
junte
des trois états . Le roi Piérre
II.
eré
a
en
t
6.75'
la
junte
du tabac. Elle elt compofée d'ub préíident
&
de
fi
x
confeillen .
1V01RE,
C.
f.
(Hi{l.
nat.)
c'e(l la dent de l'élé–
f.hant. On en fait ditférens ouvrages . On le bnlle,
&
,¡
donoe un noir qu'on broie
a
I'eau,
&
donr on obtient
ain1i des trochiques qui férven t au
peintr~.
Ce noir
s'~pr
pelle
noir ti'ivoire, 11oir
de
vtlortrs .
IvoJRE FoSSILE,
('Hijf.
nat.)
lh~<r
foffile.
C'dl
ainfi qu'ou appelle des dents <!'une grandeur demefurée
&
femblable
:1
de grandes eornes qui ont fouvenr été
trouvées dans I'imériur de la terre . Elles font ou blan–
ches , ou jaunhres, ou bruues; il y
~n
a qui ont la du–
reré de
l'ivoire
ordinaire; td'autres íont exfoliées
&
de·
venues plus cendres
&
plus caiiantes: ces vari"étés p01¡r
la confiflence viennent du plus 'ou du moins de décom–
pofitiou que ces det\tS ont fouffert daos !es ditférens eú–
droits de la terre ·ou elles on
t
~té
enfouies.
On a trouvé de ces Cortes de denrs dans plufil!urS
pays de I'Europe, tels que l'Angleterre, l'Allemagne,
la F ranc;¡: ;" on dit
m~me
qu'il n'y a pas long-rems qa'en
creufaot la terre on en a trouvé une fort grande au vil–
lage de Guérard pres de Crelfy en Brie; on
~jol)te
qu'
011
e\] a auffi rencontré une femblable dans la plaine de
Grenelle, c'eft-3-dire aux portes de París: mais elles
ne font nulle p3rt auffi abondammcnt répangues qu'en
Ru ffie
&
en Sibérie,
&
CUr·tout dans le terriroire de
Jakusk ,
&
dans 1
1
efpace qul va de cctte ville jufqu'a la
mer g)acialc: ces oiiemens, íuivant le rapport de quel–
ques voyageurs, fonr ordinairement mis a
d~COI)Vert
par
les eaux des grandes rivieres de Lena
&
de Jenifci qui
arrofent une grande partie de la Sibérie,
&
qni d6tachém
la
terre qui efl fur leurs bords, quand daos les tems
d~
dcfgel elles
charri~nt
des
gla~ons
rres·con(idérables.
Les Jakutes, nation Tartare, qui habirent
e~
pays,
croient que ces dents appartiennent
a
un animal énorme
qu'ils uomrnent
mammon
ou
mammut.
Cotnme i1s
n'~n
ont jamais vil
~e
vivans, ils s' imaginent qu'il habite
fous terre,
&
mcurr auffi-tót qu'il voit le jour; o:la lui
arrive, felon eux, loríque dans fa
route fourerreine il
parvient inopinément au bord d'une riviere;
&
c'efl 13,
difent-ils , pourquoi on y trouve leurs dépouilles : ils
prétendenr qu'on en a trouvé done la chair n'·étoit point
encore entieremcnt 'onfommée, ae qui efl
~lliTi
fabu–
leux que le refle ,
Le Czar Pierre
l.
dans la víle
d~
connoltre
a
que\
ar¡imal appartenoient les dents ou cornes
·d'ivoire foffile,
COVO'Ya en
172:!.
des ordres
a
tous les Woiwodes
0\1
gouverneurs des villes de la Sibérie, afin qu'ils donnaf–
fetJr leurs foins pour avqir un
íqueletre enrier de
!'~ni
mal, ou du moins pour raffembler tous les offemeos qui
fe
rrouv~roiem
aupres de ces denrs monflrueuíes. Sur
ces ordrcs
les Jakutes fe mircnt en campagne,
&
en
chcrchant ils trouverent des teros entieres
&
des grands
offemens auKquels on n'avoit jufques-1:\ fait aucnne at–
tention; ils étoient ceux dlun animal inconnu que M.
Gméliri, d'apres !'examen de fes os, croit étre une efpe–
ce
d~
bamf tres-grand, qqi n'exifle plus daos le pay.s,
&
que Jufqu'a-préfent on n'a pQint encore découvert
ailleurs . Mois ces offemens different enriercmcnr de
!'ivoi-
•
re foj/ile
done il s'agit d•ns cer anide;
&
ce n'efl ppiiu
:i
cet aqimal qu'onr appartenu ces dcnt& monflrueuíes..
JI ne fant
poin~
non plus confondre
l'ivoire foffile
dont
nous parlons, avec les dems du phoca ou de la vache
marine, qui fe trouvcnt en grande q\jantitó fur les bord:s
de la mer glacial!', elles íont beaucoup moins grandes
qur les · dcnts
d'ivoire fo{fole,
&
elles íont comme mar–
brée~
ou rrmplies de veines
&
de taches noires. A l'iu–
térieur cependant on dit qu'·elles íont meme plus dures
que
!'itwire foJ!ilt,
&
qu
1
on eu fait de
tr~s
.iolis ou-
Yrages.
'
L'ivoire foJ!ile
ne doit point non plus etre oonfondu
avec la corne que l'on nomine
unicorntt
foffi/~,
que l'on
:t
auffi trouvde quelqucfois en Sibérie.
Voyez.
l'art.
J,.t·
CORNE fOSSILE.
Tome IX.
IV O
On voit
a
Petersbourg, dans le eabinet impérial des
curiofités nacurelles, une dent
d'ivoire foffile
qui pefe
juíqu'a
183
li-vres.
f,e chevalier Hansloane en poffé–
doit une qui avoir
S'
piés
7
pouces de longueur ,
&
dont
la baíe :tvoit
6
pouces de diamecre. On en
a
rrouvé
une en Angletcrre, dans la proviace de Northampton
qui étoit blanche,
&
avoit
6
piés de longuenr.
M .
¡~
baron de Srrahlcnberg parle de quelques dents d'
ivoirc
fo./Jile
crouvée< en Sibérie , qui avoient depuis
6
juíqu'a
9
pouces de diametre par leur. bafe,
&
d'un fqueiette
d
1
animal qui avoit
36
aulnes ruffiennes de longucur,
&
qui pouvoit bien
~ere
eelui d' un éléphant. En effet
M.
le chevalier Hansloane a prouvé clairemenr dans
les
Trm•faélionJ philofophiqtfeJ,
n°.
403.
&
dan¡ les
Ml–
moirts
dt
1'
Acadlmir
da
Sci~11ces,
annlt
171.7 ,
que
ces dems
{j
grandes ne peuvent ctrc regardées que com–
me de
!'ivoire
ou de vraies dents qui Ollt autrcfdis ap–
partenu
a
des éléphans; c'efl ce que démootre leur
llru–
anre int<frieure' attendu qu'elles paroiffent compofées
de couches
con~eturiques
arrangées de la meme manie;
re qne les cercles :innucls qu
1
on' remarque daos l'imé–
rieur du
tronc d'un arbre. Cette vérité elt en.core prou–
vée par la
~omparaiíon
que M . Gmelin a
fair~de
l'ivoi–
re foffile
avec celui des éléphans, dans
ion excellent
Yoyage de Sibérie, publié en Allemand en 4 volumcs
in-8° .
ouvrage propre
a
fervir de modele
a
tous les
vo–
yageurs. Ce íavanr naturalifle rend auffi raiíon des va–
riétc!s qui íe trouvent parmi les différentes dents
d'ivoi–
re fof!ile,
tant pour la couleur que pour les degrés de
íolidiré ou de friabilité; ¡¡ les attribue au climat
&
a
la
nature du terrein ou ces Cortes de dents fonr eníeve–
lies
¡
celles qui íe trouvent proche de la mer Glaciale
ou
h
terr~
efl perpéruellement gelée
:l.
une grande pro–
fondeur, íont cornpaétes; celles qui íe trouvem daos des
camons plus chauds , ont pu foutfrir tant6t plus, tant6t
moins de décompofirion ou de deflru&iun; c'efl auffi
la terre
&
les fucs qu'elle concient qui lcur om fait pren•
·dré la aou\eur jaune Oll brune, quelquefois ÍemblabJe
a
du aoco, que Pon voir dans quelques-unes de
ces
dents .
Voyez.
Gmelin,
voy4ge de Sihérie, tom.
fll.
pag.
147·
&
fi•iv.
G'cfl done
a
torr que quelques naturalilles ont cru.
que
~es
denrs
trouvées en Sibérie n'étoient point do
!'ivoir.e :
elles ne ditfeFent de aelui des éléphans que par
les changemens qu'il
'1
pu íubir daos le fein de la terrc
¡
ce qui a pu faire eroire qu'il
y
avoit de la
c!itfé rence,
c'efl qu'on aura
peut-~trc
oonfondu les autres offemens,
tels que les os du mammon ou les dents de vaches ma–
rines avec
!'ivoire fuJ!ile
ou les dents aigues des éléphans
qui
í~
trpl)vent dans les mémes pays ..
Quanr aux éléphans , ce íeroic vstnement ·qu'on en
chercheroit aujourd'hui de viva
LIS
en Sibérie; on ne les
trouve que dahs les pays chauds ,
&
ils ne pourroient
vivre fqus un climat auffi Figoureux que celui ou l'on
renconrre les ·refles de leurs femblables . A quoi done
attribuer la grande quántité
d'ivoir• folfile
qui fe trouve
dans uno région
fi
íep~enrrionale?
Sera-ce, comme_pré·
tend le comte de [14adigli, paree q11e
l~s
Romams y
ont mené ce; animaui? ]lmais oes ·conquérans n'ont
écé faire de;
conqu~tes
chez les Scythes hyperboréens,
&
il
ne ¡uro1t pas qu·aucuq autre conquérant Iodien ait
eu la tentation de -porter la gu,rre dans 1111 clinut
(i
fa·
aheux
&
(i
éloigné. 11 faudra done conclure que dans.
des tems dont
l'hifloir~
nc nous a point coníervé le fou,
venir, la Sibéric jouiffoit d'un
ciel
plus doux,
&
étoit
habit~e
par des. animaux que que!que révolmion géné –
rale de norre globe a euC<velis
dan~
le íein de la tc;rre,
&
que cette
m~me
révolution a cnrierement changé
la
tern.pérature de
~te
région . Les Sibéricns emploient
Pivoire foflile
aux méme; ufages que
l'ivqire
ordinaire;
ils en font des
manche~
de íabres ,
d~
coureaux , des.
b.oltes,
&<. (-)
· 1vot
RE (
Mat.
med.)
la rapurc
d'ivoire.
paffe pour
cordiale, diaph.orétique, antifpaímodíque, propre
a
ré–
fifler
>\U
prétendu venin des fievr<S malignes,
a
arrercr
les diarrhées,
a
corriger les
acid~s
des premieres voies
&
des h.umeurs. T outes ces · '"ertus fom purcmenr i!:na–
ginaire~,
tous les n1edecins infiruits en cOn\'iennent au..
jourd'hui. La rapure
d'ivoire
donne par une décoétion
convenable un fue golatineux
&
purement nourriffam.
Mais
il
y a tres-grande apparence que ce fue n'efl pas
eitrait par les
humeu~s
digeflives,
&
qu'ainli la rapme
d'ivoire
n'efl cans l'eflomac qu'unc poudre inutile.
L'ivoin
calciné a blanchenr, connu daos lcs- bouti·
ques fous le nom de
fpo.d•,
efl un a\cali tcrrcux·; com–
me toutes les autres íubflances animales préparées de la
meme
fa~on;
&
c'cfl gramitemcnt qn'on tui a attribuc
des vertus particulieres centre les
llcurs blanches , par
G
2.
«XCLO-