Table of Contents Table of Contents
Previous Page  59 / 792 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 59 / 792 Next Page
Page Background

JU N

H}e

Juno

•HU

Argos (jic creáidit nft« vetuflas)

.Ante Agamemnonia"'

,

gratijfima

--tella

Myc6nem,

Optavit prof14gis .et"11am conJere Jedem.

Lib.

J.

V.

46.

Si nous patfons en Italie, nous trouverons qu'avant

t'exifiaoce de R ome,

Juno•

jouiffoit

d~ja

d'un temple

i

Falere en Tofcane.

11

retrembloit

a

celui d'Argos,

&

felon Denii d'Halicaroatfe, on

y

fuivoit

le rit des

Argiens.

Cependant les conquérans de l'univers fortoient

il

peine

d'unc retraite de voleurs. A peine leur ville oaitfaote

étoit élevéc au·detfus de fes foodcmens, que Tatius,

eolleguc de R omulus, y établit le cultc de la reine du

ciel.

N

urna Pompilius, voulant

a

fon tour gagner les

boones graces de cette diviniré fupréme,

luí

fit ériger

un nouveau temple,

&

défcndit, par une loi expretfe,

a

toute femme débauchée d'y cntrer , ni meme de le

toucher.

Sous le regne de Tullus Hofiilius, les pontifcs con·

íÚltés fur l'expiation des' meurtres involootaires, dretfe–

rem deux autels,

&

y prariquerent les cérémonies qu'ils

jugerent propres

a

purifier le jeune H ontce, qui venoit

de tuer fa freur. L'un de ces auteli fut confacré

a

Ju–

"o"'

&

l'autre

a

JÍmus.

Tarquín le fuperbe lui voua

le

temple du capitole en

commun avec Jupirer

&

M inerve;

&

d'abord, aprcs la

prife de Vc'ies, Camille lui en bfrtit un en particnlier fnr

le

mont

A

Yentin. En un mot,

la

tille de Saturne

&

de Rhée, voyoit tant de temples érigés uniquement en

fa f•veur, daos tous les quartiers de Rome, qu'clle nc

pur p11fs domer de la vénération exrr1ordinaire que

1

ui

portoient les Rornains.

Aufli Virgile (

&

c'ell un des beanx endroirs de fon

Enéide) introduit ingénieufement Jupiter, annonc;:ant

a

fon époafe qo'il arriveroir que les defcendans d'Enée

la 'ferviroient plus dévoteme

tt

que tous les aurres pe<1·

pies du monde, pourvu qu'elle vouh1t fe délifier de fes

perfécmions;

a

quoi la déetfe ambirieufe confentir avec

plaifir .

Hiwe ge/II Au[o11io miflam t¡uod [a11guine fu"/('#

s,.pra homin", Jupra ire Deos pi•tate viá.bis.

Nec

gens

u/la

tuos d!f:<e ulebrahit honores.

Annnil

bis

Juno,

&

mentem

l.etata ntorcit.

./Eneid. lib. XII. v. 838.

Les honneurs que

Junon

recevoit daos d'autres villes

d'ltalie, 11'étoieur guere

moin~

capables de la coritenter.

Elle étoit fervie fous le ritre de

fofpita ,

confervatrice,

avec une dévorion lioguliere

a

Lanuvium, fur le che–

min d' Appins. 11 falloit mi' me que les coufuls de Ro–

me,

a

l'entrée de leur confulat, allatrenr rendre

leurs

homm:~KeS

a

JII"O"

Lanuvienne. 11 y avoit un grand

tréfor dans fon temple, done Augufle tira de groffes

fommes, en prorneuant d'en payer l'intérct,

&

s'atru–

rant bkn qu'il ne riendroit jamais fa parole. On croit

que ce temple avoir été fondé par les Pélage>' , origi–

naires du Péloponnefe ;

&

l'on appuie ce femiment, fur

ce que

la

']unon

de LatlUvium efi nommée par Elien,

]u11o /lrj!.olica .

Tome

TX.

(r)

Il

n'eft mrement- point de

la dignité da

nom

de

la Mére de

Dieu. d'étrc placl': dan• un a

niele

qai traite

t.fo

Junon,

&;

il ell

encore plu•

indécent de rapporter dans des

li\•

res écriu

p:tr des

Catholiques les fcntimens de ceux qui ont penfé 11

mal dan5 le

li~c:le

p...

!fé

du c'tlte rendu

i

la Víerge

~{.:lrie

par les vnis

lídéles de

Jcfus-ChriA: . Quiconque a daos le crenr la vraie foi

C:nholit¡ue

ne

reut

r:~pporter

á

une

rource

.auffi yi(e qa:::.

celle

indiqoée par

~e

bcl

efprit

Ju

dernier

fi~cle,

fes tranfpntu de dévotion

po,u

r ht S. Vi

er–

ge.

&:

ce

n'dt

roint

non

plus

a

cene

lourcc que l'

anribuo

.ir

s.

Auguftin, lodqu'il

~crivit

dans fon prcmier fermon

fur

la

n;uiviré:

de cette

fainte

femme:

j~n;.. p•r~l•

combun

n,oNs

[o/"mu rultv&till

A

c~ttt

[Aitrte mire,

&

c•mb.itn

d'•élions

de

&r•us

nena INÍ

áttiiiJJ.

•prrs

D itll,

pur

ttii'Tt

?(fdemprs·,,.

f

Ce

m1mc

t:f,rps tle 1tf•s Cbr.'ft

IJH'tllt

l •rra J.a,s

fu

¡,;,,,

t¡u'elle

r/úuutjfd

d.tru

{ts

, ,.,,

t¡H'a te

n•Hrri(

tlltltc Nflt

undrtffe

"tlr•;,.,,,

miJitrnelU,

c'tfl

u

corp1

mi mt ,

e'

c.ft

fon

fu&

17

f•

ch•ir

'1"'

,,.,

rt";;OIU

JtVJI

l'

E.uth4riflie

pou,.

gAge

de

ni–

tre 'R..fdemptiu.

Et

d.ans le

~~~.

fermQn

fur

Ja

mCme (érc

d~

la

Vier–

IC Marie:

M/rt

¡.,,,n{e.

s'écrie le Saint

Doét:e~r, pt~r

qu,.

lA

't>Ít

¡,¡

r~ndút

'"'

.!."'"'

hwmliin

~

Mír(

f.rr•

nft ,

']N I

dtl{:r_

rqu

du

cr'el

le F;¡, dt D,.,,. tlans t111lrt {tin,

1:7

11.11fr..

don'i ""

ma11de

Jan Libl–

r•ltllr, le

~dempteur

des

piehtHrs,

ftlui

qu1'

,.,u

11

fttH tJIJ

d(

1~

•nrt;

r¡u;

11.11/c.

""F•

&

'"f"-nt¡

á't'ttt

m~~,itr• Ít1txprimt~hlt

Óf

mi~a­

ewltJI{t

:J#Ir•

cr{llltNr, lt

cr/t~te~r

rle

I#Mttl

chofes!

i}__Ntllt

f•intdl,

91ttll•

JuJUu nnt ¿rfl•nt

Admirtr d41p1

M,.,;, !

Le

mérne

Dod:.:ur de

t"Eglife dan• fort

rremier

fermon fur

1'

Alfomrtion

,.'exprime ainti ;

, .,

'o•vrit-il

W!""'l'"'

~

rnte

G• inte

Ftmm~

f!Hi

rt!_H~ ~'\

¡,_,·

la

pfi

oi(~de

de &tite

t.

rAe(

9ui eft l•

foHf'te

de

totlf

6itn l

~~

f•Hrra

i

-}1

JU N

49

Quoi qu'il en 1'oit, nous devons

a

Clcéron, dans

res

écrits de la nature des D ieux,

liv.

l.

chat>.

.r.rrx.

¡

9

plailrr de conno\rre l''équipage de cette déetfe . Cona dit

a VelleYus: , vorr.:

'}tmun

turélalre ,de Lauuvium ne

,

fe préfente jamais

i

vous, pas

m~me

en fonge, qu'

, avec fa peau

d~

chevre, fa jav!'line, fon pew bou–

, clier,

&

fes c[carpins recourbés en pointe fur le de–

,

vant

, .

Mais le temple de

Junon

Lacinia, qu'on voyoit

a

lis:

mil les de Crotooc, ell encare plus famenK dans

l'hi–

floire. N e nons éronnons pas de la varíété de femimens

qJI regne touchant fon fondareur

&

l'occalron de f:t.

fondation: de tous rems les hommes onr inventé mille

fables en ce genre; on convienr,

&

c'eil

a

!fe?., qn'il·

furpatroit une fois , .par fo11 étenJue, le plus grand tem–

ple

d~

Rome.

11

éroit convert de ruilcs de marbrc,

dont nne parric fut transférée daos la capirale, l'an do .

fa fn ndation

f79,

pour couvrir le remple de la Fortune

éque(he, que Quintos-Fui vius Flaccms faifoir batir.

Comme ce cenfeur périt miférablement,

le

fénat,

par une aéti n de piéré

&

de jufiice ,

fit reporter les

miles au méme lieu d'oií on les avoit órées. Annibal

n'eté cnta pas le de!fein qn'il avoit d'enlever une colonne

d'or de ce beau

temple. Servins, Pl ine

&

Tite·Livc

récitent plu!icurs chofes miraculeufes, qu'on diloir arri–

ver daos cer

endroit ~

maís Tite-Livc n'en croyoir ríen;

car il ajoute: ,, on auribue tou jonrs quelq•l<S m iracles

" a

ces f<>rtes de lfeux' for-ront lorfqu'ils

Ü>nt

célebres

, par lenrs richetfes

~

leu r fainteté , . Pour cene fois

cette rernarque e(t d'•m hiflorien qui pcnfe.

Au refle, on ne fauroit réfléchir au culte qu'on ren–

dnit

ii

Junon

en tant de pays

&

avec tant

d'appare~l,

fans eo artribuer quelque chofe

a

l'a

vama~e

de

!on fe–

xe. Joute

fomme

qui

~ouverne

un état avec d10:inelinn,

efi g6néralement plu> honorée

&

plus refpeaée que ne

l'eCl un homme de pa;eille amerité. Les peuples ont

· cranfporté dans

le c'el cet ufage de la

terre . Jnpirer /

éroit coo!idéré comme un

r

i,

&

_Tu11on

comme une.

reine ambitieufe, fiere , jalon.e, vindlcJtive , implacabl'=

dans fa colere, d'ailleurs partageanr le gouvernemenr d11

monde avac fon époux,

&

aflifiant

3

rous fes confeils.

Un homme

de

génie du !iecle pa!lé, penfoit que c'é–

roit de la me me fource que provenoient les exces d'ado–

ratlons oií des chrétiens fom rombcls euvers les faints

&

la viergc Marie, tanr en Angleterre qn'ailleurs. Era–

fme lui-meme prétendoit que

la coururnc de faluer la

fainte-vierge en chaire apres l'exorde du fe1•mon, étoit

"ontre l'exemple des anciens ,

&

qn'il vaudroit mieux

les imiter.

(

1)

A u ¡i¡rc de ·reme que portoir

]l!non,

&

~

fa qualité

de femme, qu!

au~rnenro'r

fa célc!brir<!, nous joindrons ,

pour cambie de prérogarives, la direéHon _s:n chef qu'on

lui donnoit fur tous les mariages ,

&

lcu(s fuites naru–

relles:

illi vine/a Jutalia mrd!,

d!t Virgile.

Poyez

fes

commentatems, ils vous indiqucront cent autres pa{fa–

gas (emhlables,

&

vous e)¡pliqueronr les cfpirhctes de

ju–

galiJ,

de

pronuba,

de

popufonta,

de

eCI)·fc.,

de

)'&Pif).Í~:t. ,

de

....,.;.,.!'... ,

&~.

qui

0 11!

cité affeélées

a

la femme de Ju–

piter,

a

cau(e de fon Ílltendance fur

!OUS

les engage–

mens matrimoniaux .

Elle avoit encare, en cctte qualiré, des furnoms par–

tiouliers, fundés fur ce qu'clle prélidoir 3 la conduite

des nouvelle5 mariées ,

a

la

m~ifon

de leurs maris ' 3 l'oi-

G

gnem~nt

~ir:e

,¡, toi.

O

Ftmtnt

mtrwilltH{t,

C0'1tinae S.. Angul\in dan' le

(c.

cood

fermon

fnr la mí:me fokmnité,

fi

t11Htt txprtffi•n ejl

dH

dtffu•

áe

ttl

m/rittJ 1

t'•pptllcMI'

j c

rnire

áu

ltdtr'ont!

c'tjt

Jire ptu ,

T~

ntJmmtra,"jt Lca11ti

dhn'nt l

tH

mlrius

tJJtflr piHs.

C'el't de telle'

fources que

dérive 1•

Jévot,ioo

da liJ61es cnvcrs

Ma~ie, 1~

bd

efprit

d~

fi6dc p:aOl:

p.o\Jvoit

lire

!:1

p_remi~re

Ho

m~

...

lie etc

S.

]un

ChtyfoR:nme au

chap.

J,

de S. Math Jeu,

11

y

auro1t

trouvé

vers

b fin:

s.

J•ftpb

Tlf.

l'ampr,.,

polnr

t('dord

J4rft~iftmmt

t¡utllc

ltu't

1'11

d is,nii Í de

ctlte

t¡Nr'

111J11h

ltf

iliit

paur

ttrt

l •

mire

dt

Die

u ; m4is

N

le

rteonnHt pnrfttiumtnt

ttpris

l't,f•r•Jtr.U~tl,

'""

tllt de t11n1

piMJ

btlft

(7

pltu

diJ.nt

d'

11dn~}ra~in

t¡N1

le

nJ~T1dt

,,.,,. •

pui(lfH'tfft

(ltiO/t

pu

{IIJ.C'T

dd.JJJ

/11

.OfiUI r t'l'6 11tl

J1

r

..

fl

{tllt

1JIY.fU1A/

ct/u,·

t¡JU

1(

monde

enritr

'"

pt.~~t

to11lt11ir ,

b

qu'JI

~a'

lto.it

p4S

digne_

de

rtcetJ• ;.,. ,

On

Jit

les m€mes

expreffions en

l'honne1Lr

de U

Viorg

e M

arie

dans le

premiére

Hom

i!Jie de S.

Jean de

D~m:u

fur

fa

n:

t.th·

ité,

dans

(ell

FICun

de S.

Bern:w.lin

au mot

Mt$rÍA

V\r,to.

dnns

le {

er.–

fll.On

de S.

Ephrcm

~irus

de.

l4MálbNs

MM,"• Vl>t_itJ,"s,

&:

dan:~

foa.

3

e. furrnon

át

áiturfil.

dans le lermon

u

e.

de

!1.

-"íerre

D~m!en :

m:li¡¡ 11

faur

lirc fur-toot

l'excellent

opufculc: de S

Bern;:~.nl

tnmulé

Spe&11/um Btat•

M~tri•

v;rt/rtit.

C'c:(\;..h\

o\\

un~ am~

vérit.lbl;,men!l

dévotc envers la

f¡ainte Vterge

tropvera

tou~

les JUne( mou.c de

vénér:uion pour elle • que le.

pr~tendu

bel eCprit

~u t.ler~ier

6ül.'1

n'a

point con['u•.

Ce

que

nous

dif~n•

de

la

S:lante

~1c=rge lot~

s'l.!ntc:ndrc auffi de•

:tUtres

f.1inu • malf 0\YCC

la rroport,lOR.

dile

.&

l•

prél:mii\CACC

d~ Mari~ .

( W )