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JUP

·

~anique

l'ombre de

]11pitcr

s'étcnde bien

au-del~

de

(es lateliites, elk e(l cependont bien moindre que lo di–

fiance de

'}1lpiur

3 sucune autrc plancte,

&

il

n'y en

a aucuoe, ra

m~me

Sarurne qui puiífe s'y plonger.

Wo/f, HarrÍJ

&

Chambus. ( 0)

Ces toches ou bances fom tantót plus, tantót moins

nombreufcs, quelquefois plus ¡;randes , quelquefois plus

perites,

il

cauCe des inégalités de la furface, des endroits

moins propres

a

renvoyer la lamiere, dos chan¡;emcns

qui s'y font, comme dans Mar,s, foit par l'aébon des

rayons du Soleil, foit par celle de que!que matierc qui

pénetrc la planete. O o voit ces bandes fe retrécir apres

plufit"urs années, ou s'élargir, s'interrompre

&

fe réunir

enCuite. 11 s'en forme de nouvelles, il s'en efface; chan–

gcmens plns

con(jdér~b)es,

que

fi

l'Océan inondoit tou–

te la terre fame,

&

lai(foit

it

fa place de nouveam¡ con–

tinens. Les taches q11i font plus pres dq centre apparcnt

de

Jupiter,

oot un mouvement p)us prompt que

l~s

:¡u–

tres , ayant un plus grand cercle

~

parcourir en

m~

me

tems. On les voit aller de I'Orient

:l.

I' Üccident, difpa–

roitre, puis reparoltre apri:s neuf heures

min.

d'm~

l'on -conclut que

Jr¡piter

tourne fur fon axe eq

e~

me–

me teJns.

Quand les fatellitcs fonr en

conjon~ion

avec le So–

leil, jJs empkhent un cl\ne de lqmiere

d'all~r

jufqq'a

la planete,

í.'!;

c'dl

une ombre qu'ils jettent [ur e)le; cet–

te ombre eCI une

efp~ce

de tache mobile fur

Jupiter;

c'eCI une éclipfe. Et fi

la terre n 'eCl pas c:!ans la meme

ligne, nous la vuyons cette éclipfe, ou cettc obrcurit\!

changeante parcourir le difqu'e c:!e

Jr¡pitrr

d'Ocien¡ en

Occideut, Q\lelquefois

l~s

fatollites paroilfent plus

OJ.!

moins grands , fans

e~re

plus ou moins

~loign~s ,

Cela

ll'icnt opparemment

d~

ce qu'lls ont leurs taches,

leur~

part1es obfcures, lenrs endroits plus oq moins propros

i\

rétléchir la )umiere, Quanc:! ils ¡ourJ.!ent

v~rs

nous lcurs

parlies plus Col'des

&

plus propres

a

renv.,ycr la. lu¡nie–

re, ils paroitfent plus

~rat)ds.

l\4ais s'i)s nous

préf~ntcnt

des 'parties capabies d'abforber la

lnn~iere,

ils en paroif–

fent plus petits, oarce que la lumiere

ré~écqie

trace fur

l'or ~•ne

de la vue une plus

petit~

ill)age.

Voyez

S.-,–

TELLtl'Es ,

/>'1,

Fqrmey.

jupJTEI\, (

Myth~l. )

fils de Saturne

&

de

Rhé~

fe–

Ion la Fable,

&

celui que l'antiquité payenne a recon–

nu pour le plus puiiThnt de fes

die!!~;

c'eCI, difent les

Poetc~,

le roi des dieux

&

des homll)es, qui d'un Ggqe

de fa u'!te ébranle l'unh•ers,

Sa naiífance

1

la m·anicre dont il fut al;¡ité, fon !!du–

cntion, Ces guerre¡

1

fes

viaoir~s,

Ces

fe mmes, fes mai–

tretfes, en u¡1 mor tou t ce qui le re¡:arde daos la My–

thologie, ert

!i

coonu de tout le monde, que je me fe-

rois un forupule d

1

en

~nnuyer

le

le~eur ,

·

Son cul¡c, comme on foit, a été le plus folemnel

&

le

plu~

.

univcrfellem~nt

répandu ,

Ue·l~

le

Jupiter

Sé–

rapis des ji:gyptiens; k

Jr¡piter

.!;lelqs des 1\lfyriens; le

Jupit~r C~lus

<les Perles;

le

Jttpiter

Alfahinu~ de~

Ethyopiens ; lo

Jupiter

Taranus des Gaulois, le

Jupiter

de Crc¡e le plus célebre de rous ,

&

tant c:!'amres.

11 cut ¡rols

fameq~

0

racl~s , c~lqi

de

Dnd

0

ne,~elui

de Lybic

&

celui de Trophonius. I.,es vi.5times

u'or¡

Jui immotoif

écnicnt

la

chcvr~,

la l?rcbis

&

le

t:ll

rc:u.1,

dont on a

voit

foin de

dor~r

)es

corn~s .

Sou

v~qt

rans

aucune viGtime, oq lui Qfrroit de la fariqe, du

fe!

&;

de-

l'~qc~ns.

Pcrfonne, dit Cicéron,

~'hono.roit

ce dieu

plus particulierem.cnt

~

plus chaflelllent qQe les dames

romain~s;

mais

il

n'eor poiqt de

re1nple plus

repqmtné

que celui qu'on lui fit

b~rir

f<1r

1~

mont

Lyc~

dar¡s 1' Ar,

cadie. Parmi les arbres, le cheqe

&

l'olivier qu'il d.ifpu–

toir

a

Minerv~.

)ui étoie¡n fingulié rernem

coqfa

crés.

On le rcpréfcntoic le plus ordinoirement fo.us la figu–

re d'un homme maJef!ueux avec de la barbe, affis fur

un tr6ne ¡cnattt la foudre de la main

droit~,

&

de l'au–

tre une v.iaoirc ; :\ fe.

p¡~s

ef! u11e aig le avec

f~s

;\lles

éployées . Un

trouv~

daos les monumens de

l'~ntiquité

· quanttté d'aqtres fymbo\es de ce dieu, fruits du caprice

des artiCie., ou de \'imaginíltiot\ de ceux qui.

~n

fai("oient

fairc des tlatue< .

Les oncicnqes infqiptiuns ne fom p.leincs que des noms

&

d<S furno1ns qu'on lui a do.nnés. !.,es ur¡s tircllt leur

origine <!es !Íet\X ou on I'hO\lOroit; les autres des diffé–

rens pcuples qui prirent fnn cultc; d'autres des grandes

qualités qu'on \ui attribuoit, d'autrcs enfin des motifs

qui avqicnt fourni l'occafioq de llli l;>:ltir des 1emptes,

des cljapcllcs

&

des awels.

·

On s'a<\relfoit :\ lui fous. les titres magr¡ifiques

d~San­

llie,,ti 'Jo'l!is,

ou

J ovi OP.t.

Max.

~:tatori, Salt(ta.n~ ,

Fe–

retrio, ··(n<Ve,Jto_ri,

To~anti ,

Frtlguratori,

&c. Jupite¡;

trcs-bo(t,

tr~s·grat;~d

prqteeleur de l'amitié, (lo,fpita\iter,

dieu des éclairs

&

du tonnerre,

&

ji 'l""d alittá tiú!

JUP

ctgiUitun AttoHttt

tr;bua"t P oetíC,

dit plaifammern Lu·

cien s'adreífant

a

ce dieu.

Le nom méme de

]ttpiter,

felon C icé ron, vient de¡

deux mots latins,

j uvans paeer,

c'erl-3-dire pere fecou–

rable .

Son titre de x•.,..,p.:c.,..,.,.r n'eíl pas moins commun

d2ns

les livres

&

fur les médailles. 11

r.gnifie r.mplemeot

d•–

foenda'Jt .{rtr In

t~rre ,

fi

l'on ne s'arrere qu'3. la gram–

maire; mais l'ufage déu;rminoit ce mor

a

1 'appellatiort

de foudroyant, tenant la foudrc, quoiqu'il ne

tílt

pas

cenfé c!efcendre toOjours fur la terre pour. punir : M Bar–

man

~

démontré tour ce!;¡ dans une diíferration exprcf–

fe,

iotitulée

Ztür

K•-r.c&.~R.,."r,

'}upiter fulgur

~eor .

C eHe

dif–

fertation parut

it

{)rrecht en 1700 : c'eCII'affaire des Lir–

térateurs de la confulter.

Les H ifloriens

&

les Philofophes font bien plus em;

baraíf~s d~ns I'e~plication

des cantes ridicalcs que

les

Poi!tes débitent fur le fot¡vcrain des dieux,

&

qui fer–

virent de fondement

a

la

re)i~ion

du paganifme .

Diodore de Sieile prétend que

Jt~pJter

étoir un mor–

te! de gr¡¡nd mérite, d'qn caratlere

(j

différent de

Con

pere, que fa douceur

&

fes manieres !ni

ti '

ent déférer

par le peqple la royaQ¡é_dont S>Nrnc fuf dépouillé. 11

;¡¡oJ1re, qu'il ufa

merv~illeufement

de fon pouvoir ; que:

Con prit¡cipal foin fu¡ de punir les fcélératS,

&

de ré–

con¡penf<r les

g~ns

vertueux;

~nfin,

qne fes g'randes qua–

lit¡!s luí acqljirent :¡pres la morr, le titre de

~·~•,

de

Ju–

piter;

&

<¡lle les

peuple~

ql!i l'adoretetu fur la terre, cru,

r~nt

qu'ils qevotem de

m~me

l'ac!orer daos le cíe!,

&

lui

donqer le premier rang parmi les

¿ ·~\!X.

·

fi

manq uoit

a

D iodore

d~

proqyer ce qu'il

avanr;:oi~

pqr des rnonurnens hirloriques,

11¡

d'inc:!iquer les fources

ge tant de vices

&

de crimes dont les Poetes avoient

[quijlé la vie r!e cet illullre mortel.

·

La difficulté d'expliquer les 6aions

po~tiques

par des

all~gqrles

oq des dogrnes de phyíiquc, éto1¡ encore

plu~

grande . Si d'un cóté l'on efl

{.ttrpri~

de la )icence avec

)aquelle les Pactes

te

font joués d'une matiere qui mé–

rltoit ¡ant

d~ refpe~,

de l'antre on eCl affiigé de volr des

pqilofophcs, tels que Chryfippe, perdre un tems

précieu~

a

~hercher~ d~s myfi~rcs

daos de

pareille~

fables , pour

)es concjlier

~v~c

la tlléologie eles

Stolci~ns.

En rejettant les dieux des fl netes,

dj~qx

vivans

&

ani–

més,

&

en !eQr fl,tbfiituant des dicux q\li n'av..ient ni

vie, ni con"'qiíf..'lnce¡, ils to mboienr

é_gal ~Qlc:ut

daos

l'im–

piété. Des qu'une fois jls

re~ardoiem

jupit.r

pour

J" ,uhor

pur,

&

junqn poQr I'air qui nous euvironne, i) ne (al–

loit plus a,dreífer de

prier~s,

ni faire de facr i6crs

~

!'un

&

a

l'autre; d<e ¡els aaes

d~venoient

ridicules ,

&

la re–

ligion

~~~blie

crauloi\ eq r11ine, Q'ell ainfi ccpenc:!an1 qu'ils

firent des profélytes

11¡

qu'ils accatttumerenl les hDQ'l!1leS

~ pren,cir~

pour

J~norr

Pair groffier

,fimilitudo

tetheriJ

~

fUm co

intime

cor.jun4a,

&

pour

']qp_it~r,

la voüte

a1.urée que

nou~

voyons fqr nos tetes : Ennius en parle

fur ce ¡on dans Cic;:éron

1

4~

JVat. d<qr. lib. I , cap.

xj.

(f.[pice hoc

Subli»?e

faMá~nJ

1

q~te~ invocar~t

(!mnes

~fovem!

Et Eurypide dans le

m~me

auteur,

lib. /l. cap. xxv.

s'exprime en.c;:are

plu~ ~loquemment

&

plus fortemen\ .

Vides [11blime f¡tfum,

immorJuat1jm

.-thrra,

Qui tencro terram

cirfuYa;etfu.

am?lellitur,

fJr1nc fumrnum

habeto,

di-vr~tnl h~nc p~rhibetq

Jo·

vm¡!

( D.

J.)

Jur.tTER

CAPC1'0L(~'

temple.

d. ,

e

Hiji, Ram

)

c e

fameui tenwle de

Rome~oué

p:v Tar4uin fils de De–

maratus

1

fut exécqré par

1

·arquin re '>uperbe fon pe¡it–

(ils,

&

entierement achevé fans le troiiieme con(ulat de

f'ub\ioola,.

-

Ce temple étoit (itué da,qs

c~tte

partie du

capi~ole

qui

('eg3¡rdott le

fo.nem

'{lit~riu~,

ou le

marche

:1ux

herbe~,

~ujourd'oui

la

pia:t.>:.a

il11V1tmMra.

ll oc;cnpoit un terrem

de

h1.1i~

arpens,

&

avoit deux cens piés de long , fqr

t&r

de profot,deur . Le dcvant étolt orné de trois ranga de

~ol onnes ,

&

les c<\tés de dcux; la nef ca n«;noit trois

grandes ehapelles , celle de

:'fr¡pieer

au mjlietl, celle de

J

~naq

a

gauche,

&

eelle de Mjnerve

it

droite. ll fut

confa,crC: par Horace conf1.1l,

la. tro(fiqq¡e année de la

fo.ixante-huiticn'Le o!y l\lptade,

f.O~

avaut

J.

C.

&

br~lé

la douxieme

~nnée d~

la cent-(bixanre quator?.·eme olym–

¡\iade, 8 t ans ava,m ,la_ naitfance de notrc-Sauv.:ur : il du–

rl\ done 41.3 an.s .

· S y.!la le rebu rit,

&

l'orna de colonncs de marbre qu'

il tira d'1\thenes du temple

d~

Jupil<r

Olympicn ; mais

comme Catulus eut la_ gloire de le

coof.~crer

67 ans avJnt

-

u