LO I
me nm ér¿
~crite~
toutes les
lois
des
~nciem
pcuples•.Car
co1nmcat
les obfl.!rveroic·on,
li
ou
n~
le..;
cono.Htpas, fi on ne les entend pas? Dans ks premiers rems,
avant l'invemion de l'écrirurc, elles étOicnt compofées
en vers que
l~on
apprenoit
par cceur,
&
que
~'on
chao–
toit ponr
les bieo rerenir. Parmi
les
:\
thémens, elles
c!toiem gravées fur des lames de cuivre attachées dans
des lieux publics. Chez. les Romains, les enfans appre–
noient par creur les
lois
des don'Le rabies.
Qoand les
lois eivilu
[om
.1ccompagnées des condi–
ti<>ns dotlt on vieut de parler.
elle~
ont
fans comredít
la
f<)(CC
d'obliger les [Uj<tS
a
lcur obfervation, non f<!U·
lement par la craintc des peines qui fom auachc!es
a
Icor
violation,
tnaís
encore par priucipe de
collfcience,
&
en
vertu d'une maxime
m~me
du dro"t naturel, qui ordou–
ne d'obéir au fouverain en tout ce qu'on peut faire fans
crime.
Pcrfonne ne fauroit ignorer l'auteur des
lois &ivilu,
qui efl établi ou p;tr un confentement expres des
ci–
royens, o u par un confentement tacite, lorfqn'on fe
fc~u
met
a
(un
empire, de quelque mankre que ce foit.
D'un antre cóté, le fouverain dans l'établilfcmem
~es
/ois
e;,,,¡_.,,
doir donoer fes principales atreoti
)llS
a
fai;c
enfurte qu'ellcs aycm les qualités fui vanees, qui font de
la plus
~rande
impmtance
au
bien pnblic.
1°.
D'érre jufles, éqnitablcs, conformes
au
droit na·
turcl, claircs, fans
ambi~o'ré
&
fans contraditlion, oti–
les, nécef[aircs, accomodées
a
la naturc
&
au pri•tcipe
du
~ouverncn1ent
qu! ctl
éu.Oli
011
qu'on venr ¿t:tblir,
a
l'état
(<_
au gé;ni.o dn peupk pour lcqttol elles four fai–
tes; rclatives
au
phyfique du pays,
au
climat, au ter–
roir
J
a
fa Cituation,
a
fa
gntndeur,
au geure de vie des
habH:tllS,
a
Jeors inc\iUStiOtlS, a )eurs
richeffes,
a
leur
nombre,
:1
leur
commera,
a
kurs mceurs,
&
ii
leurs
cot1mmes.
2°.
De
nature
a
pouvo'r étre obfcrvée< avec facili<é;
dans le plus pecit nombre,
&
le moios multi;>:iées qu'il
foit poffil:>le; (hffif-ames pour terminer les aftaires qni fe
trouveta
te
plus
con1munén1~nt
eocre les citoyens,
C'X–
pédirives dans les form3lités
&
I<!S procéJurcs d<!
la j,,.
fiice' tcrnpérées par nne jttflc
f~vérité
proportiounée
a
ce que reqnicrt
k
bi~u
public.
AJOUtOilS' que
les
Iuis
demandent
a
n'étre
pns
chan–
gées lans néccffité; qnc )e fouv
erlinne doit pa> accor–
der des dil'pent;,s pour les
lois,
C.msles plus tones
rai–
fons;
qu'~lles
doivent s'entre-airder
les
unes
les :lotr"s
autallt qu'il
.:11
poffible.
En fin,
que le prince doir
s'y
a(fujetrir luí"mcme
&
montrer l'exemple, comme AI–
Frcd, qu'un d<·s grands hommes d' 1\ngktcrrc nomme
ltt mcrzn:illc
&
l'oruemetJ& de tora les- .fúclc.r.
Ce
prtll–
ce admirable, aprcs avoir dreiTé ponr fon pcu¡>le
un
corps de
lois civilu,
ple.ines de fageffe
&
de douceur,
penfa, di(ent les hilloricns, que ce Leroir en vain qu'il
ticheroÍt d'obJiger fes ÜtjCtS
a
leur obfen•ation, fi
les
juge~,
(j
les magilhats, li tui me! me u'en donnoit le
premier l'exempk.
C<:
o'efl pls alfez. que les
lois civiles
des fouverains
renferment les qualirés dont nous venons de parler,
li
leur llyle n'y répond.
Les
loú civiles
dematJdl'nt dlcmiellement
&
néceffai–
remcnt
un
t}yle précis
&
ce>nds: les
lois
des douz.e tl–
blcs en fum
un
mcdde.
t".
Un Oylc fimple; l'exprcf–
fion diretl.o s'entenj
tot~jnms
mieux que l'expreffion r.é–
fléchie.
2°.
Sans fnbtilirés, p.uce qu'eHcs ne funt point
uo art
d~
Logi.¡ue.
3°. Sans
orm:mcns, ni comparai–
fou tirée de la réalit6
a
la figure, ou de la
fi~ure
a
la
réalité.
4°.
Saos détails d'exccptions, limitations, mo–
dificarions; excepté ' que la oéceffité ne !'exige, paree
que lorf"que la
loi
préfume, elle donne aux juges une
regle
ñ
xe,
&
qu'en fait de préfomplion, celle de la
loi
van¡ mieux que celle de l'homme, dont elle évite les
Jllgemcus arbitraires.
rQ.
Saos anitice, paree qu'érant
étab!ies ;:>our le bieo des hqmmes, ou pour punir lellrs
fautes, elles doiv<!nt
étr<=
pleincs de candeur. 6°. Saos
contrariété avec les
loi!
poliliqnes du m<!me peuple, par–
c-e que c'eil toujours pour une mC:me fociéré qu'elles
fonr t:.ires.
79.
En6o, fans etfet rétroaélif,
a
moins
qt¡'elles ne rcgardenr des chafes d'elks-mémes illir:ires
par le droir n;uurcl, cnrpm: le dir Cicéron.
Voila quelle• d<•ivent etrc tes
fois rn•ila
des états,
&
c'ell dans
wut~•
ce; coodícions réunics que confiile
lellr excclle!•=c. Les envifa5cr enCuite Cous
wmes
leurs
fac~c;,
rclali Vt:tnent
les Uth:S aux autrett,
de
peoples
3
pcuples, dnns rous les tems
&
dam wus les lieus, c'ell
former en gran.i, l'efprit
deS
lois,
fur lcquel nous avoos
u_n ou\•r:.tgc
immun.:-1 -~ U_it
pour écl3irer
les n-uions
&
¡raccr le plan de
!<1.
féliC"il'e'publique.
(D.
J-)
LOI
Lot CL!I.UDr.-\, on connolt dcux lois de ce nom.
L'une furnotntnée
ele
ir1r~ ci'Vtlt~eis,
c'cll-:1.-dirc au
fllJCt
d~
droit de cimycn romaio, fu¡ faite par Claudous, con–
fui l'.on
5"77
de Rome, fur les infianc"s des habnans du
p~ys
latio, lefquels voyanr que ce p:tys
le dépeuploit
par te grand nombre de ceus qui paffoiem
a
Rome,
&
que le pays ne pouvoir plus facilemcnt fournir
le
m~me nombre de rotdars, obtinrent du féoat que le con–
[,tl
Clau1ius feroit une
loi
portaot que rous ccux qui
étoicnt :tlfociés au nom latín, feroiem tenus de fe rcn–
dre! chacuu dans leur ville avant les calendes de No–
v~rnbre.
11
'f
eot une
:~utre
loi claudia
faite par le tribun Clau–
dins, nppnyé de C. Flaminius, l'un des patriciens. Cet–
te loi dércndoit
a
tout fénateur,
&
aux p:res des féna–
teurs, d'a voir aucun navire maritime qui
fü.t
dn port de
plus de 300 amphores, qui étoit use mefure ufitéc chcz.
les Romains. Cda parut fuffifaot pour dcnoer moycl\
aux [énateurs de faire venir les provifions de leurs mai–
fons des chlmps; car du refle on ne vouluit pas qu'rls
tilreot aucun commcrcc.
Voy~z;,
Livous,
lib.
XXX!.
Ci–
cé ron ,
aél;one
in Verrem fopt.
Cette
loi
fut dans la
fui re rcprife par Céfar, dans
b
loi ¡11lia de repetundo.
LoJ CLODIA.
ll
y eut diverfes
l1>ú
de ce oom; f:P.–
voir
~
. L1
loi clodi.. monetaria
,
étoit cclle en vcrtu de la–
qtrelle on fnppa des pieces de monnoie marqnc!c< du
li–
gue de la vidoire, au lieu qu'aqparavam elles rcpré–
Ceutnient feulcmcnt un char
a
deux ou
a
quatre che–
vaux.
Voyn
Pline,
lib.
l(XXllf.
eap.
ij.
Ctodius furnommé
pulcher,
ennemi de Cicéron, ñt
auffi pendam fon tribnnat qnatre
lois
c¡ui fnrcm furoom–
mées de fou nom,
&
qui furent [res-préjudiciables
a
la république.
La
premiere furnommée
annon~ire
ou
frHmentaire,
orolonoa que le blé qui fe diilribuoit aux ciruycns, mo–
yennam un ccrtain prix, fe douneroit
a
!'avenir gratis.
Vo)'e::.
ei-apres
Lo1 FRUME::<TAIRE.
·La feconde fllt pour défendre de confulter les aufpi–
ccs pendaot les jours auxquels il éroit permis de traiter
avec le pel)ple, ce qui óra le moyeo que l'on avoit de
s'oppofer au.t mauvaifes
lois per obmmtiati•nem. V•y.:r;
ce qui [era dit ci-apres de la
foi
celi<~
[11/ia.
La troificme
loi
fnt pour le rétablilremenr des ditfé–
rens
collé;~cs
ou corps que Numa avoit inllitués pour
diilin!!;ucr les perfonoes de chaque art
&
mé'l)er. La piO.–
part de ces ditlcrens colleges avoiem été fupprimés (ous
le
conful:tt de Marius; mais Clodius les rérablit, &
en ajonta méme de nouveanx. Tontes ces affociations
furent depuis défe¡;¡dues, fous .le confulat de Lemulus
&
de Metellus,
La
quatrieme
loi
C
/odia,
furnommée
de anforibtu,
défendir aux cenfc:urs d'omettre perfonne lorfqu'ils
li–
roicnt
lcur~
dénombremens dans le fénat,
&
de norer
perfonoe d'aucnne ignominie,
~
moins qu'il o'eílt
~té
accur~
dcvant eux' & condamQé par
le jugemem des
deu
x
cenfenrs; car :tuparavant les cenfeurs fe donnoiem
la liberlé de noter publiquemeot qui boo leur fcmbloir,
me
m~
ceux qui n'étoieor point accufés;
&
quand un
des deux cenfeurs avoit noré quelqu'un, c'étoit la mé–
me chofe que
li
tous deux l'avoient condamné, a-moins
qu" l'aurre n'iotervlnt, & u'et'it
déch~rgé
formellement
de
13
note qui
:~voit
été impriméc par foo collegue.
Vo)'n::.
Za;¡.ius.
-Lor CoECILIA
&
DmrA, fut faite par Q. Creci–
lius
l'vlerellus, & T. DiJius Vivius, confuls l'an de
Rome
6r6.
Ce fm
a
l'occalion de ce que les
tribuns
du peuple
&
autres auxqucls il éwit permis de: propofet
des
lois,
<"ngloboient plufienrs ob¡ers dans
une méme
dt"mande, &
(ouvent y mcloient
d~s
chofes
inlull:es,
d'otl
i1
arrivoit que le peuple qur étoit frappé principa–
lement de
e~
qu'il y avoit de jufie, ordonnoit égak–
meot ce qu'il y avoir d'inJufie compris daos la deman–
de; c'dl pourquoi par cette
loi
il
fat ordonné que ch3-
quc réglement fcroit pro¡>olc fé¡nrémcnt,
&
en ouuc
que la demmJe en feroir faite
peod:~nt
trois JOOrs de
marché, a6n que ríen ne ft'it adopté par précipirarion
ni par furprife. Cicéron en parle daos
la cinquieme
Pbilippi'!su,
& co plu!ieurs autres eodroits.
Voy<'z
aum
Zaz.ius.
Lo1 CoF.CILIA REPETUNDARVM, fut une des
lois
qni furent faites poor réprimer le crime de concoffion.
L.
Lemulus, homme con(ul:1ire, fut pourfuivi en vertu
de
cene
loi,
ce qui fait JUger qu'elle fut faite depuis la
loi
Caf':}
'!r"'~repet11ndarHm. Voyez:.
Lo• CALPll UR–
N!A,
e;
Za7.ti!S.
Lo1 Co.ELJ.'\, étoir une des
lois
tabell3ires qoi fut
fuire par Crelius pour abolir eotiereiJ\ellt l'uí3ge de don–
D<!r