J
U I
chrctien ( Lambert Dan.,us ,_;,
Anti
f{uit4tihtts, pag.
1t.)
s adopté ce fentimcnt en l'adoucif
[1.nr; car
il
enfe1gne
que l'imagc de Dieu étoit bcaucoup
plus vive d>ns l'hom–
lne que dans la femme;
c'en
pourquoi elle eur befoin
que fon mari lui fc:rvlc de
précepteur,
&
lui apprit l'or–
drc de Dic:u_, au lieu
qU'~Adam
t•avoit rec;u immédiate–
:ment de fa
bouch~
.
Ij".
L es doaeurs croient
auffi
que J'homme
fait
a
l'i–
mage de Dieu étoit circoncis; mais ils ne prennem: pas
s.arOc que, pour rolever l'excellcnce d'unc cérémouie,
.ts fonr un D icu
corporel. Adr.m fe plongea d'>bord
daos une débauche atfreuíc , en s':lccouplanr avec
les
bf!tes,
f.1.115 pouvOÍr
affi uvir
fa
COtlVOÍtife,
jufqu'i
CC
(JU'il
s'unit
a
Eve. D ':tutres difent au contraire qu'Eve
t!toir le fruit défendu auquel
il
ne pou voit toucher fans
crime; mais emparré par la
tenmtion que caufoit
la
bcauté exrraordinaire de
ccue
femme,
il
pécha. lls ne
'Venlent point
que
Ca
"in
foit ford d• Adam, puce
qu'il
~toit
né du ferpent qui avoit tenté E ve.
lJ
fut
fi
affti–
gé de la mort
el'
Abe!, qu'il demeura cent trente ans íans
connoltre
fa femme.
&
ce fm
alnrs
qu'il commencya 3
faire des enfans
a
fon image
&
rcífemhlancc . On tui re–
proche fon apoCbfie, qui alla jufqu':i fairc
revenir la
peau du
pr~puce,
afin d'eff>ccr l'im>ge de D ieu. Ad•m
:1prC:s :1voir rompu cette alli:mcc, fe repentit;
il
tnaltraita
fon corp< l'efpace de fept fcmaines dans le fleuve Gé–
llon, & le pauvre corps fut tcllement facrifié, qu'il dc–
,'Vint percé comme un criblc. O n dit qu'il
y
a des my–
lleres renfermés daos to utes ces hHloires; comme en ef–
fet
il
faut néceCfairemcnt qu'íl
y
en ait quelques-uns;
m sis il faudroi t avoir beaueoup de rems & d'efprit pour
les dévclopper tous. Rem>rquons feu lement que cenx
<]Ui donnent des regles fur l'ufage des
m~taphores,
&
qui prt!tendeot qu'on ne s'en
fen
jamais
qu~
lorfqu'on
y
a préparé res leéleurs,
&
qu~on
ect
affuré
qu~ils
Ii–
íenc dans l'efprit ce qu'on penfe, connoitfent peu le gé–
nie des Orientaux,
&
que
leurs regles fe
trouveroient
ici
bcancoup
trap
courtes.
~
t6. O n occufe les
Juifs
d'appuyer les
fynemes des
Préadamines qu'•1n a développés dans ces deroiers
tie–
cles avcc beaacoup de fubtilité; mais
il
ect cerrain qu'ils
croient qu'
Ad.1m efi
le
premier de
tous
les
hommes .
San~arius
donne J•mhufcar pour précepteur
a
Adam;
mais il ne rapporte ni fon fentiment, ni celui de fa na–
tion . ll a fuivi plmllt les imaginations des Indiens & de
quelques barbares , qui contoient
que
trois hommes
nom–
rnés J>mbufcha, Z ag-tith & Bo•n ont vécu av3nt Adam
& que le premier ovoit été fon préccpreur.
C'dl
en
vain
qu'on
fe
fert
de
l'autorit~
de Mn.Ymonides un
des
plus fages doaeurs des
Juifs:
car il rapportc qu' t\dam
en le premier de tous les hommcs qui foit"né por une
géoération ordinaire;
il
attribue ceue penfée aux Za–
bicos,
&
bic:n
loin de l'approover, illa rcgarde comme
une: f3.uffc idéc qu'on doi[ rcjctter;
&
qu'o n n'a imagi–
né cela que pour défendre l'éternité du monde que
ces
pcuplcs qui habitoient
1~
Pcrfe foutenoicnt.
Les'Jrúfs
dilene ordinairement qu' Ad>m étoit né jeu–
ne- dans une
ct:uurc
d'homme fait, paree que tomes cha–
fes doh•enr avoir
été
créées dans uo état de perfeél:ion;
&
comme
il.
fortoit im
médilltement des mains
de D ieu,
j)
étOit
~IU VeraÍnemenr
f1.ge&
prophete
Ctéé
3
l'image
de
D ieu.
On
nc
finiroi
r pas,
(i
on rapportoit tout
ce
que cctte image de la divinicé dans l'homme leur a fait
dire. 11 fuffit de rcmarquer qu'au mitieu des doét:eurs
qui s'ég:uent , il
y
en a pluficurs, eomme MaYmonides
& Kimki, qui, fans avoir ancun égard au corps du pre–
rnier homme, la placen! daos fon ame
&
dans fes
fa–
culrés intclleétuelles. L e pfemicr avoue qu'il
y
avoir des
d oéleurs qui croyoient que c'étoit nier
l'exinence de
Dieu, que
de
foutenir qu'il n'avoir point de corps, puif–
que l'hotnme efl matériel ,
&
que Dieu !'avoit fait
a
fon
image. Mais il
re.·
marque qucl'image ell
1:1
vcrtll fpécifiquc
qui nous fait exiHer,
&
que par conféquent rame e(l
cene image. I1 outre méme la choft:; car
i1
veut que
les Ido
litres,
qui fe
ptollernen~
dcvant
les images , ne
leur ayem pas donné ce nom, a c.lufe de que1que
tr::Jit
de
rcffemblance a"ec les originaux; mais paree qu'ils
auribuenr
3
ces figures
tCnfibtes
quelque \
1
Crtu.
.
Cependa~r
i_I
y
en a
d'_autres
qui prétendent que cette
Jmage
coolltlott dans la hbcrté donr l'homme jouifi"oit.
Les angcs
a1mem
le bien par néceffité · l'hommc feul
po?voir
a,irn~r
la vertu ou le vice. Com:nr: Dieu, il peut
a~1r
& n
~g1r
pas. Jls ne
prennent
p:ts g3rde que Dieu
an~e
le
b1~n
encare plus néce03.ircmcnt que
les auges
qm
pouvoumt pécher, cornme il paroil par
l~excmple
des .démons;
&
que li cette liberté d'indifférence pour
le
b~en
en un degré d'excellence; on éleve le premier
homme au-deJius de D ic\t .
JUI
t8. Les Antitrinit>ires ont tOrt de s'appuyer fur le
t~moigoage des
Jui[s,
ponr prouver qu Ad':l.m étoit
n~
morccl, & que le
p~ché
n'a fait
:1
cet égard aucun chan–
gcment
a
fa condition; car ils difent uettement que
(j
nos prerniers
per~s
eufTcnt perfévéré daos
Pinnoccnce,
routes
leurs
g¿:n~rations
fmures
n'auroient
pat;
femi
les
émotions de la
Cl.lOCapiCcence,
&
qu' ils euffeor
tOUJOnr~
vécu. R. Bécha?, difputant contre les philofophes qui
..défendoient la monalité du prcmier hon;une,
foud~nt
qu'il
ne
leur
en
point per:nis d'abandonner
la
théolu~ic
que lcurs
anc~rres
ont puifée daus
les
écrit des prophe–
tes, lcfquels ont enfcignt!
r¡ru
l'homm~ ~:2&
vécu
lter–
ncll~m~nt,
s'iln'etit point
pichi.
Manaffe, qui vivoit au
tnilieu du
lieclc patfé ,
dl ns
un
tieu
oU
il
ne pouvnit
ignorer la prétention dt!S Sociniens, prouve trois chofes
qui leur fom: direétcmcnt oppofées :
t.
que
l'immorta–
liré do premier hotnme, perfé vérant d:ms 1'innoct?nce,
elt fondte fur l'Ecriture;
2.
que
H~ua,
ñls de H>ninn, R .
J éhttd>,
&
un grond nombre de rabbins, done il cite les
témoignages, ont ét¿ de ce fentiment;
~-
enfin, il mon–
tre aue certe immortaliré de l'homme
~
accordc
avec
la
r:l:ron , puifqu' Adam n'avoir aucune caufe iotérieure qui
pOt le faire monrir, & qu'it ne
cmig:noit
rieu du debors,
puifqu~il
vivoit dans un lieu rres-agréablc,
&
que le fruir
d~
l'arbre de vie, dont
i1
devoit fe nourrir, augmeatoit
f."l
"igueur.
19.
Nous d;rons pell de chofe fo r 13 cróation de la
femme:
pcut-~trc
·prendra-t-
on ceque nous en dirons
pour
auta~t
de p1ai(hmc:ries;
ma.isil nc
faut
pas oublier
une
ti
noble p:trde du gcrtre
humain. On dir done que
D ieu ne voulut poinr la crécr d'abord , paree qu'H pré–
vit que l'hommc
(e
plaindroit oientllt de fa malice. 11
attendit qu' Adam la lui demandar:
&
il
ue 1n anqua pas
de
le faire, dCs qu'il eut remarqué que tous les anim aux
paroiífoient devant
Iui
dc:ux
a
deux.
D íeu
prit
toute~
}(S
précautions néce!fatres pour la rendre bonne; mais ce fut
mutilement. Il ne voulut point la
tirer de la técc , de
peur qu'clle n'cOt l'efprit & l'ame coqueue; ceoendant
on a eu beau
f11ire 1
ce
malhe:ur n'a pas lailfé d
1
arri ver;
&
le prophete 1f.ile fe phignoit,
il
y 3 de¡ii loug-tems ,
t¡rte
In fil/n
á'l{rail
alloient
Jn
tit~ /~vi~
&
la
,l{orge nru .
D ieu ne voulm pas h
tirer des yeux, de pel!r qu'elle
no jouh de la prunelle; cependant ! file (e plaint enco–
rc
qtte les fili es avoient l'reil
tourné
a
l:t
gal:lnlerie.
Il
ne voulm point la tirer de la bouche , de pt'ur qu'elle
ne
parlit trap;
mais on ne fauroit
arrtcer
fa
lan~ue,
ni
le flux de fa bouche. 11 ne la prit point de l'oreilk, de
pcur -:¡ue
ce
ne füt une écouLeufe; eependant
il
elt dit
de Sara, qu'elle écoutoit
a
la porte du mbernacle , afin
de f.1.voir le fecrer des anges. J)ic:u ne la
forme
point
du cce
ur, de pcur qu'ellc ne fOt J31oufe; ccpcndant com–
bieu de
jalour.es&
d'envies déchirent le cceur des tilles
&
des
femmcs!!1
n'y a point <le pallio n, lpres ccllc de
l'amoar.
ií
l3quellc elles (uccombcnt plus >ifémcnt.
Une
Creur, qni a plus de booheur,
&
fur-tom piu" de g:tlans,
en
l'obJet de la hainc de fJ fceur;
&
le mérite• ou la
bcamé fom des crimes qui ne fe pardonoerv Jamais . D ieu
ne voulut point former la femmc ni
des
piés ni de la
maiu, de peur qu'ellc ne fQl eourcufc!,
&
que l'envie de
dérober ne la prlt; cependant D in:1 eourut
&
fe perdit ;
& 3vant elle, Rachel 3voit dérobé les dieux de fon pe–
re. On a eu done beau choifi r une
partie
hoonCte
&
du–
re de l'homme, d'oii
i1
femble qu'il ne pouvoit Curtir
:meun déf:aur, 1:1 femtne n'a
pa~
lairfé de les a.voir tous.
C'efl la defcription que les :J.uteurs
jui[.1
nons en don–
nent.
11
y
a pem-étre des gens qui
la
trouveront
11
juftc,
qu'ils ne voudrom
plS
la
ffienre
an rang de leurs vitions,
& qui s' imagineront qu'ils ont voulu renfermer une vé–
rité counue fous , des termes figurés.
D ogmcs
du
P lripatlticims , adoptls pm· /Cs
J uifs .
1.
D ieu en 1< prcmicr
&
le fupreme m oteur des cieux . .
2.
Tontos les chofes créécs fe divi(ent en trois claf–
fes.
L es
unes font compofées de ma.tiere & de forme,
&
elles font perpétuellemcnt fujettes
ií
la génération
&
a
la corruprion; les aurres font auffi compofées de
•na–
riere
&
de forme, com me les premieres; mais leur for'–
me en perpétuellement attachée
:i
la matiere;
&
leur rna–
tiore
&
leur forme ne font point femblables
ii
celles des
autres Ctres cré"és: tels font les cieux
&
les étoilcs. 11
y
en a entin qui ont une forme fans matiere, commc les
anges.
3·
11
y
a nenf cieux, celui de la Lunc , celui de l'vler·
cure , celui de Venus, celui du Soleil, cclui de M ars,
1
cclni de Jnpirer, celui de Sarurne
&
des
autres
éroiles,
fans comprer le plus élevé de rous, qui les enveloppe,
&
qui fait tous les jours une révolurioo d'orieor en oc...
cidcnt .
'-
4·
L es