JUI
Ces démons ont trols avantages qui leur font cnm–
muns avec les anges. lis ont des ailes comme eux; ils
volcnr comme eui d'un
bouj:
du monde
a
l'autrc; en–
fin ils favent )'avenir.
l!s ont trois
impcrfeél:inns qui
leur fol)t
commuo~s
avec les nommes; car ils j'ont obli–
gés de manger
&
de boire; ils
eng~ndrem
&
multiplien~,
&
.:nfin ils meurent coonml' ¡1ous ,.
6.
Dieu s'entretcnant avea ll'< angcs yit naitrc une di–
fputc entre eux
a
caufe de l'homme . La jaloufie les
avoit C:'\itls ;, ils fominreut
~
Dieu que
l'hom1ne
p'éloit
que vanité ,
&
qu'il avoit tort de )ui donner un
fi
grand
empire . Dieu foutint l'exceltencc de fon ouyrage par
deux ¡aifons
¡
l'uoe que l'homme le )oueroit fur la terre,
comme les anges le lnuoient dans le ciel. Secondement
il
demanda
a
ces
31Jges
fi
tiers' s'ils fa voient les noms
de toutes les créatures
~
ils avouerent leur ignorance, qui
fut d'amant plus homeufe, qu' Ada
m
ayant paru au!li-oót,
il
les récita f•ns y manquer. S charAael qui étoir le chef
de cette a(J'emblée célef!e, perdit pa¡ience .
11
defcendir
f11r la terre,
&
ayant remarqué que le ferpent éroit le
plus fubtil de tous le< animaux,
il
s'en .fer.vit pour [é–
dulre Eve.
C'efl aiofi que les
],;¡,
rapportent la chute des an–
ges;
&
de leur récit,
il
paroit qu'il y woit un chef des
ouges avant leur
apo!}~fie,
&
que le chef s'appelloit
Scha–
m ael.
En cela ils ne s'éloignent pas beauc!)up des chré–
ti~ns;
car une partie des
fu!n~s
per.¡:s ont regardé le dia–
ble avanr fa chute comme le prince de rous le< nnge< .
7·
M o!(e dit que les /ils de Dieu voyant que les fil–
Ies des hommes étoient belles, Ce fouitlorent avec elles.
Philon
jui[I
~
fubllitué
l~s
aQges aux
fih de Dieu;
&
il remarque que M oYCe a donné le titre
d'an~es
a
ceux
que les philofophes
app~llent
gl•i•f
.
Enoch a rapporré
non-(e~Jcment
la cl¡ute des auges avec les femmes, mais
il
en deyeloppe tomes les circonflances,
il
nnmme le>
vingt anges qui firent complot de [e marier; lis prirent
des femmes l'an
tr 70
du monde,
&
de ce
marl~ge
nl–
quirent les géans. C es démons el}felgnerent enCuite aux
hommes les Arts
&
les Sdeuces ,
h
1.ael apprit aux gar–
~ons
a
faire des armes,
&
aux filies
a
Ce
forder;
'>e.
m ireas leur apprit la coler!!
&
la violence;
Pharmarus
fut le doél:eur de la magie: ces lec;:ons rec;ues avec avi–
dité des hommes
&
des femmes, cauferent uQ-<ldfordre
affreux' Quatre anges
perfévér~ns r~
préfenterent devam
le tróne d>
Di~u ,
&
lui remm¡trerent le défordre que
les géans. caufoient;
Les
~(prit
d<I am<I des hommu
mort~
crtent ,
&
leurs for¡pjrs
JnDntent
i'-ft¡u'ti
la port~
~~~.
ct:L, fmu.
pouv,~ir
parvenjr
jufrtt'
ri
toi,
a
cmt.ftdn
•n
1
tl]ltceJ
lf"'
fe font fur la terre. Tu vois eela
&tu
IU
nous afJprens point ce
t¡uli/ faut {aire.
1
La remqntrance eut PO\Irtant
Con
cffet. Dieu ordon –
na
:i
1J
riel ,, d'aller avertir le fils de Lamech qui étoit
"
N oé,
qu'il
feroit garaqti de
/q.
mort lterndlcment,
ll
,
commanda
a
Raphae¡ de Caifir Exa¡;l l'un des angcs
,
rébellés, de le
jeuer
lié pieds
&
mains dAn$
In tl -
neh,.n;
d'ouvrir
le defert
qui
e(l dans
un
alltre
de–
l':"''··
&
de ,le
je~ter
1:\;
1.e mettre fur tui dos .Pierres
, aogues,
&
d
emp~cher
c.¡u
11
ne
v!t
!~
lumlere, Jufqn'a
., ce qu'on le jette dans
l'~mbrofement
de
feu au jour
,. du JUgement. L'ange (ia!¡riel fut
chnr~é
de mottre
,
au~
mains
les géans
atin qu'jls
s'entretn~fftm
·
&
Miw
, c.hael devoit prendre S.éll)ireas.
&
toutes les ao;ges ma–
" nés,
a
fin que quand
o!~
aurment vt'l périr
k s
géans
, &
tous leurs eofans, on jes liar pen<!anr
foi.a~·te
&
, dix générations, dans les cachors de la tcrre jufqu'au
., jour de l'accomplilfement de tqutes chofes,
&
du ju–
"
gem~qr
ou ils cjev<;>ient
~tre
jettés s:faqs un ab\ope
d~
"
feu
~
de [Ourmens
éternels
, .
, Un rabbin moderne (
Menaffe,)
qui ayoit fort étu–
dté les anciens , alfure que la
prée~iflence
des ame> efl
un fentitpent généralemeqt rcc;q che7- les doélcurs
juifs.
lls foutieuoent qu'elles furent tomes formées des le pre–
mier jour
de la
créatil)n,
&
ou'ellcs fe trou verent touw
t<;s dans
le jardín d'Eden. Diou leur parloit quand
i1
dlt.
faifoni l'hom»¡e;
il
l~s
uní¡ aux corps
a
proportion
qu'il s'en forme
quelqu·~n.
lls appuient ceqe penfée
fur ce que J?ieu dit dans
lfa'ie,
j'"it fait /ti
a"'"·
11
ne fe fervlrolt pas d'un tems paflé, s'il en
cr~oit
en–
care tous les. ¡_ours un gnnd nombre: l'ouvrage c!oit erre
achevé, depuos
l~m¡¡_-rems,
pulfquc D ieu dit,
1'
ai fait.
9·
Ces ames JOuolfent d'un
~raud
bonhcur dans le ciel ,
en attendant qu'clles puilfent
·~tre
unies aur corps. Ce–
pendan! elles peuvent méritcr quelque ohofe par
leur
conduite;
&
c'efl-1:\ une des raifous qui fait
la
grande
différence des madages, dont \es
un~
font heurcux ,
&
les
autres
tnanvais, e_arce
que Dieu
envoic
les
arqcs
few
Ion leurs mérires . Elles ont été créées doublcs, afin
qu'il
y
etlt une ame pour le marj,
&
uue
~urre
pour
J
U
I
39
la femme , Loríque ces ames qui ont
ét~
fai¡es !'une pour
l'autre, fe trou vent
uni~.;"S
fur Ja terre , jeur condition cf\:
infallibl~ment
heureu fe ,
&
le
maria~e
rraoquille. M•is
D ie
u, pour punir
les :tJl)es
!.lUÍ
n'ooc pl.S
répondu 3 l'ex–
ccllence eje leur origine,
fép~re
cci!S'S qui av,1ien¡ eré
faites !'une pour l'aurre,
&
alors il elt impo(fible qu'il
n'arr:ive de la diviflon
&
du aHord¡e
Dri~Clle
n'avoit
pas adopté
¡:e
dernier nrticle de Ja tbéologie ¡uda¡'que ,
mais
i1
[.uivoir les deux prsuuiers ; car
il .ero
y
lÍt
que le¡
ames avoievt préexill6,
&
que D ieu les unil!i>it au• corps
cél~fles
ou terrell res,
~rofliers
"u fubtils'
a
proportion
de ce qu'el!es avoient f.oit d$ns le ¡oiel,
&
p.erfonne n'i•
gnore qu'Origene a eu beaucoup de difciples
&
d'.appro-
batenrs che'l. les
Chr~tlens
.
·
JO.
C<S ames fortircnt pures de la main de P ieu,
On
récue eneore alljQurd'hui une pricre qu'on attribue aux
doél:enrs de la grnude
fyoa~ogue ,
dans laqnelle on lit:
O Dieu .!
1~am~
tpu
tu
m'
tii
donnle
eft prtre) tu
1'
as
crl.!e
_,
tu !'tu formle,
tlt
l'ar in(pirle;
t"
la
.&o'lfe,.ve.t
tlllwdedanr dt: moi
t
tu
la
reprendraJ,
/or{t¡ri'dle
s'envo–
lera ,
&
;.u me/ a
rendras
ate tem.s
l(lle
tu
tU
'71an¡HI.
On
t¡ouve
dans cette pricre rout ce qui
regarde
l'a–
me; car
voici comment
rabbin Menaife
l'a commentée:
1'
anu t¡J1e
tq,
m'as doanle efl p_r¡,.e
1
poor apprendre
que
c'ert une Cubfl.ance fpirituelle, fubtilc, qui a ¡!ré formée
d'une mariere pure & nette.
Tu l'tu créle,
c'~fl-3wdire
au
cornmencetneot
du monde avec
lt:s autres
.ames.
TH
,,
ai .formle ,
paree
que
notrc
ame ert un
corps
fpiritl)el ,
compofé d'une mariere célefle
&
inl'enfible;
&
!el;
ca–
bnlirtes ajoutent qu'elle s'unlt au corps pour rccevoir la
peine
ou la réen1n penre de
ce
qu't:lh: a
f<tit.
TuJ•,u
in.:.
.(pi,./e,
c'efiw~wdire
{U \'as unie
3
mon corp)
fa.osl'jnttr–
vention dos corps aélcl'le'i, qui inftuent ordinaircmcnt
dans les ames Yégé¡atives
&
r~ofitive•'
Tt< la confor·vu'
p~rce
que D ieu e/1 la garde eles hommes ,
'(,
la
repr~tn
drai,
ce qui
prouve
qu'elle
dl
immortelh:,
Tt~
me
la
,.endra1
1
ce qni nous a(fnrc de la vériré
d~
la
réfurreé}.ion.
1
t. L es Thalmu Jiflcs débitent une io¡6nité de fableo
Cur le chapitre
<l'
o<\
dam
&
de fa créa¡ion . lis comptent
les done heures du jpur aqquel
i1
fut
créé,
&
il•
n
1
ett
llilfen¡ aucune qui foit vuide.
A
la premicre heure, D teu
alfembla la poudre donr il devoil le compofer,
&
il
de.–
vint un embriOn. A
la
[econde,
il
Ce
tint [ur
(e;
piés.
A
la
quarrieme,
il don
na
les noms
¡~ux
anitnd.u:< .
La
feptieme ft'lt employce au
onaria~e
d'Eve . que D ieu lui
ameo:\
comme
uq parany1nphe
1
aprt!s l"avoir
fri[t!a .
A
dir heures Adam pécha ; on le j uge.l a•Jffi-tót'
&
a
dOLI7,C
h>ure~
il
fenroit dtl¡a la peine
&
les fuetus du
tra\·ail.
12.
Dicu l'avoit fait fi &ra•l<l qu'il remplilfoir
1~
11)0n–
de, ou dn moins
il
touahmt le cic.!l , Les
anges,
étonnés
en murmurerera,
&
dirent
3
Dieq
qu'il
'y
avoir
dt"u~
l!trcs
tOuv~ralns,
l'un au
cicl
&
l'amre
fur
la
terre.
Dieu
averti du
la
fdute qu'il avoit
faite,
appuya la
rna;n
fiJr
la tete d' Adam, & le róduilit
~
une naturc
de
mil le
coudées ; mais en
donnant
an premier hornme certe
gran–deur immenfe,
ils;
ont voulu fculem:m dire qu'il c.on–
noilfoit tous
le~
fecrets de la nature, & que ceue
fc;en–
ce diminua conlidóreblement por le péché; ce qui crt
orrhodo~e ,
lls ajoqtent que D icu
!'avo1 fait d'abord
double, commc les paycns nous
repr~feutent
Jan
u
i
d~ux
frOtJtS, c'efi pourquoi o n n eut beloio que de dQ11·
ner un coup de hache poor
parta~cr
ces clcux corps ;
&
cela
g(\
c!airerr¡enr
~~pliqué p~r
le
prophete' qui alfure
que D ieu l'a formé par devant
&
p~r
derriere:
&
com–
me Moí'fe dit au!li
que
Dieq le forma onale
&
fen¡clle
oo conclut q1.1e le promier homme éroit herfilaphrocJitt:
~
13. Sans noqs arrl:ter :\ tol\tes ces vi(¡qns qu'on mul–
tipJ ;eroir
~
l'tnfini
1
les doél:eurs fouriennent, r
0 •
qu'A–
dam fur <;réé dans un état de pcrfcél:ton; car s'il étoit
venu au tnonde co1nme
un
enfant
1
il auroit eu befo1n
de nourrice
&
de précepteur .
1.
0
.
C'étoit
un~
créature
fubtile ; la matiere de fo n cqrps étoit
fi
délicate
&
li
fi –
ne, qu'il apprQcqoit de la nature des
an~es,
&
Ion
cn–
¡endemont était au(jj parfait que cclui d un ha mrne le
peut erre,
11
avoit une conqoiflllne< de Dieu
&
de tous
)es objets fpirituels, fans
l'avoir
jaop~j< apprif~,
il
lui
(uffifoi¡ d'y penfer; c'efl pou rqt¡oi 011 l'appollo1t
ftls d:
Piw .
!1
n'ignoroit pas
m~me
le no m
d~
D ieu; cae
Ada
m
ayatJt dor¡né le norn
i
rous les anjmaux, Diell
fui demanda
'luel
41
mon
nam?
&
A.:lam
r~pondit,
Jé–
hovah .
C'<ifl
toi
'!";
"¡
& c'efl
a
cela que Dicu fait
al:
lufion dans le proph.ete Ifaí'e , lorfqu'il dit :
je fuii u/"'
t¡rti [tús, c"efl-/J nron nom;
c'cfl:-3.-c!irc,
le nqm
qn'Adam
ftt'
a donné
&
t¡tte
j'
ai pris.
·
'4·
lis ne convier¡11ent
p~s.
qoe la..femme fut
~u!li
par–
faite que l'hornme, paree que Dieu ne l'avoit
f1>rmée
que pour lui
C[re
une 11iáe.
lis
ne
font
pa~
m
eme
perw
1uadés que Dieu l'et'lt faite ii.fon image. Un théologien
ehre·