J
U I
&
les ereatures, fe fait par ncddent , comme l'a dit A–
riflOie.
11.
Cepend•nt, oo
expli~ue
dil:féremmeot
la chofe:
comme les D oaeurs fo l'o:H fort au•chés
a
la
leél:ure
d' A riílotc
&
des aut•
o~
Philofophcs,
ils ont examiné
avcc foin
li
D ieu favoit tous lf,!s évenemeus,
&
cene que–
fl ion les
a
fort cmbarralfé<. Quel qucs-um ont dit que
D ieu
¡¡o
pouvoit coonoítre que jui-méme, paree que la
f cience í'e muldpliont
3
proportion des o bjets qu'on con–
noit,
il
faudroit admeurc en D ieu plulieurs degn! , ou
m~me
plnlicurs fcienccs. D 'ailleurs, D ieu
O\!
peut [a–
v oir que ce qui ell immuable; cependat¡t la plúpart des
é venemcns dépcndent de la volonté de
l'homme, qui
c:íl
lihre. Maimonides ,
( Mai"mon.
mor~
N rvorhim.
cap. xx . )
avoue que comme nous ne pouvons connoi–
tre l'elfeucc de D ieu, il eíl au ffi impoffible d'approfon–
dir la namre de f:l connoiflanee. ,
11
fau t done fe t!On-
renter
de dire , que D ic:u fa
le
tout
&
n'ignorc ríen;
qlte
(a
connoirf:J.nt"e ne
s'1aq uicn
point par
dcgrés ,
&.
qu'e
lle n'dlchar~ée
d'aucune
i:nperf.:él"ion . En–
fin, ti nous y trouvons
quelquefoi~
des com radi.!tions
, &
des difficultés , elles nailfenc de no tre ignorance ,
, &
de
13
diCproporcion qui ell entre Q ieu
&
nous ,
.
Ce raifontlement eíl judicicux
&
fa~e;
d'ailleurs , il cro–
yoir qu'on devoit
tolércr
les opimoos di!férentes que
les fagcs
&
les Philofophes av.aicnt fo rrnées fur la
fci~n
ce de Q icu
&
fur fa providence , puifq u'ils ne péchoieat
¡¡as
p~r
igno rance, npis p:troll q11e la chofe c ll incom–
p d ltenfi ble.
111.
L,e fcntim ent oom tn un des rabbins eíl que la vo,
Ion re! de l'ho mme e(l parf.•itement libre . Cette
liberté
efl tellemenr Ufl des
~pana:;es
de l' homme , qu
1
il cclfc–
roir , qifenc·ils , d' étre homn
0
o , s'IJ perdoit ce pou voir .
J I coiTeroa en
ti\~
me
tems d'érre raifoooable , s'il ai–
m uit
te
hien,
&
fuyoit le m:tl C' os oonnoi(fance , o
u
p>r un inllina de la narme, i\·pou· pres comruc la pier–
r e qui tom.,e d'en· haut ,
&
ll
brebis qui fuit
le loup .
Q>~<: devi~n:iroicat
les peines
&
les récompenfes ,
les
m enaces
&
ks prorn !fes ; c;n un m or , rous les préce–
ptcs de la L oi, s'il ne dépendoir pas de f'hommc de les
accomplir ou de les violer? E nfi n, los
]'túft
íh nt fi ja–
lotn de cettc
Jibené d"inditféreqce ,
qu'il s
sl-imaginenc
qu'il e(\
impoflible de pcn!er fur ceu e matiere aurre–
m cllt qu'cux.
lis fo nt perCuadés qu'·on diffimulc fo n
fcntime<v toutes les fois qu'on 6rc au fr3nc ·arbitre quel·
que partie de !a liberté,
&
qu'o n efl
obligé d'y reve–
n ir
tór
ou tard, paree que s'i! y avoit une prérleflina–
t ion, en vertu
de
laquclle tous les é'{enen1ens dovien–
d roicnt néce!faires , l'hornme celferoit de prévenir les
m a•tx ,
&
de chercher ce qtli peut contribue_r_
/¡
la dé –
fe·de , Oll
~
la confarvatÍOO de
f~
VÍC;
&
(j
0 11
dtt avea
lJ·lolque<
chr6rien~,
que Dieu qu! a décenl\Íf115
la fin, a
dé term in<l en méme
l<;rf\~
les moyens par le(quels on
l'obtiem , on rétablit par, lil le franc·arbirre apres l'avoir
t niné, Pll<lql.\e
le choi • de. ces moydts dépet\J de
la
volontt5 de celuí qui les néglige ou qui les c;mplo y.e .
J
V.
M:~is ,
au ·moins ne rcconaoiiTojcot-ils point
la
gracc? P.hilon, qu( viyoit
31.\
ten1s de
J.
C. dir:Jit , qu,e
cu:nme les téncbre.s s'écanent lo; fq uc le [oleil rem<'(\te
fur l'horifon, de méme lorfque le. foleil divin écl•ire
u ne ame, (on
i:.;nora[\ce
fe diftipe ,
&
la
connoi rfan–
ce
y
entr~ .
l\llais ce
lon t·lii des
term,~s
génér•ux ,
qui
décid~n~
d'aurant mojos la queílion , qu'il ne pa,ro\t
pas par I'Evangile , que la
~race
régénérante fllt con–
l;lll<
en ce; tc;m>-la des dot teurs
'}uifJ;
puir<jue Nic-o,
d e
me
n'en '\voit
o,u~ttne.
ídée ,
&
que "tes a.urres oc fa–
v e¡icut
P'"
mcón>e qu'il
y
eur un Sainr,Erprit , dom
~es
o pé r~tions
font
a.
ltécctr.lirc:s ponr
la
cunverliOn..
V.
L.<;\
'};ttifJ
on t die qu.c la
grace pré-v;ent
les m.é.–
r iccs du JUflc. Voil!i. une grace
prévcna.nc.: recounue pa.r
les
rab~i[\<
i
m,:tis il· ne fau.t pa.s
s'ima<:incrque ce foit–
· l ii
l\ll
fenti[\lCnt générakment re<yu . M enaflc , ( M.enaC-
f~
1
dif IKagilit.. humpntÍ)
a réiuté ces doélocur
qui s't5-
l o\gt\Ui'l:l'\t
dt:
la
(raditÍOJl ,
pa;ce que,
ti
la gr:tce préve–
nait
la
vn\omé, c\lc. odfcroít d'ctrc
Ji
ore,
&
il n'éta–
blit que dcnx rorte.<
de
fecours de la pan de Dieu; l'un,
par
k q(\d
il
rn,~nl\f,~
):es occlilons favorables pour exé–
cqter un bon de{[ei<\ q4'on a fonn6;
&
l'aurre, par Jeque!
il alde l'ho,mme , lorP1u'il a co:Umen é de bien vivrc.
V
l.
11
¡emble q.n'en
rejcuonr la 'g racc prévenanre,
011 Ct!COI111Aic Uf\
Cconors
de la Djvinit6
qpi,
rnit
la
vo–
) Otjté
de l'homn¡e ,
&
qui
in~uc
dan!; !es aéhions. M e–
n aife qir qu'on a l:¡ef,>in du concours de in Providence
pot~r
wutes les
•~ions honn~res:
il
're
~cr~
dt;. la: CO¡t]c
pnroifqn d\un hon1me , qui voulant cl)arp:.cr fu r fes
épau~
le~
un
tar¡:lcaq ,
~ppelle
quelqu' uo
3
"ta.n
Cecours. L a
U iviuité e(l
ce
bros
étran~er
qui viem o.idcr le j ulle,
lorf.¡u<il
a.
fai~
fes
prcmicrs crforcs pour
~ccomplir
la
J
U I
37
L oi. On cite des doaeljrs encare plus anciens que Me–
n•lfe, Jefquels ont prou
vé
qu'il c!toit
irnpoffible que la
chofe fe Bit autre ment, fans détruire tour le mérite des
reuvres. ,
lis demandcnt li D ieu , qui pr<:vieodroit
,
Phomme , donneroit uoe gract: cotnnutne
a
tous , ou
,
particuliere
a
quelques-uns. Si cette grace efficace é–
,,
toit commune , cetmm nr tous les hommes ne fou c–
,
ils pas JU iles
&
fa uvés ? E t fi
elle eft parriculiere ,
, com ment D ieu pout-il fans injnfiice fauver
les uns ,
&
lailfer périr les surres ?
(1
ell beau coup pltts
vrái
1 ,
qoc D ieu
imite les hommes qui pré tent leurs fccours
:1
ceux qu'ils voyent a<Voir fonn é de bons dclf<!ins,
&
fi1ire quelques cffi>rts pour le rendre vcrrueux. S i
,
J'ho m me &oit alfe1. mc!chaar, po ur ille pouvoir faire
,. le b;en faoi
4a
gr...ce , D ieu fero;t l'auteur du péché.,
&e , ,.
V 1
L.
On ne s'e:rpliqlle pas nottement fu r la naturc de
ce fccou rs qui foulage la volonté daos fes befoins ; mais
JC fuis perfoadé qu'on
ro
bnrne aux inBuenccs de la Pro–
viqC111Ce,
&
qu'on ne
dillin~e
point entre cené Pro vi–
denq: q ui dirige les é venemens humJins
&
la grace fa–
lutaire qui cqnvertit les pécheurs.
R.
E liezer confirme
cette penCée; car il introdutt D ieu qui otw re
a
l'homme
le ohemin dp la vie
&
de la mort,
&
qui lui en donrre
le cl¡oix ,
11
place fep t anges dans le chem;n de la mort ,
dont quatre picios de
mif~ricdrde,
fe tiennent dehors
a
eh
a..¡
u" porte , pour
em p~cher
les 'pécheurs d'y emrer .
Q_ur füit -•u ?
cric le premier ange au pécheur qui veut
entrer;
il
n'y
a poin
ici de vie : vareu
ttJ
jdter
d t1ns
le fcu? ri!1f.rnt-toi.
S'il palfc la premiere porte
1
le fe-–
cond é\. oKe
l'arr~te ,
&
loi cric ,
t¡rte D ie11 le b a ira
&
J'.!loignera dr lu í .
L e troilieme lui apprcnd qu'il
fera
effacé du livre de vie: le quarrleme le conju re d'atren–
dre-la que D ieu vienne oherclwr les pénitens ;
&
>
'il
perfé vere dJm le crirne, il n'y a plus de retour.
L <JS
anges cruels fe fhifi lfent de lui: on n e donne done point
d'autre fe<ours
3
l'homme, que l' averriflement des
an–
ges , qui fonr les m mitl rcs de la Providence .
Senrimcnt
de~
Juift fier la créntion du
mo»d~ .
J.
L e
plns grand no mhre des doaeurs
Jtttft
c roient quq
le
mande
a
été créé par ::Oieu, comme le dit M oYfe ;
&
on met au raog des hérériques chalfés du fein d'l frael.
o u excornmuniés, cenx qni difeJ\t que la matiere était
CO•éternoll e
a
I'E.tre fouveraiq .
Cepen::lant' il s'éleva du tems do M a\"monides,
au
dou1.ieme
íiecle ,
une conrroverfe
fur
l'aruiqn1té
du
monde. L es uns
ent ~rós
de la philofo phie d' Ariflote,
fuivoient fon fen timent fur
l'éternité du monde ; c'ell:
pourqt~oi
M aYnwnides fu t
obli~ ó
de le réfuter
fort~menc ; les autres prétendoiont que la
matie~e
éroit érer–
nelle . D ieu étoit Qien
le príncipe
&
la caufe de foh
exillence ; il en a mem.e tiré )es formes J ifférenres,
co mme le potier les tire de l'argillc ,
&
le forgeron d o
fer qu'il m3nie; mais D !eu n'a Jamais exillé fa ns cettl:
modere, comme la matiero n'a jamais ell;if\é f
:J.nsD ieu .
T'out ce qu'il
'1
fait daos la création , étoit
deregler
(on mouvement ,
&
de mettre rotues fes pnrties d•ns le
bel ordrc o
u
nous les voyons. lit\fin , ji
y
a cu des
gem , q ui ne pouvat\t concevoir que D ieu, fcmbJable
au:t ouvd-ers ordinaires,
eac
exiílé avaot fon
ouv rane.,
ou qu'il ftlt demcn ré dans le cid fan.s agir, foutenotent
qu
1
il avoit créé le m •Jnde do rout tems., o n p.l utó t de
\.QUt é·t<;rnité •
Ceux quí da_ns les {)tnagogues veulent fo.utenir l'éter–
nité
du.
monde , dl,chent
a
e
f1
m~ttre
a
couvert de
la
ccnfhre par l'amoriré de Múm,:>nides, paree qu'ils pré –
tendent que ce grand doaeur n'a point mis
1'1
création
entre les :trticles
fondam~ntaui
de la fai . )Vl,ais
il ell:
ai.("é de
Jlll1i ti~r
ce doacur ; car on lit ces paroles dans
la confeffion de foi qu' il a drelfée;
Si Ir monde e{f
crél,
il y
a
ttn crblteHr; car perfonne nc pcut
fe
cr·ler
joi–
mc'me
:
il
y
a done
101
D ictt.
11
aJOUte, que
D-ieu
fnl!
e{t
lt~rnel"
ésl
t¡ru totttu (ho(cs opt
~u
tUl
commence•
m~At .
Entín
il dédare aillew·s que la
cré~ ti<>n
efi un
des fon dc!nens
ele
~
..
foi, rur lefquels on
llj!
doit (e bif–
fer é,>,ra11ler qt\e par une démontlration qu'o¡1 ne. trou–
vc:ra.
p mai>.
3"· 11
efi vrai que ce doaeur raifonne quelquefois
foiblen¡tont fur cene mari•·tc.. S'il comb;u l'o12in.ion
~·A
rillorc
qui
f'>utenoit
auRi
l'étcrniré. du monde, la gCné'–
nrtion
&
la corruption daos
le cicl, il trouv:t
la mé"–
thode de Platan alfez. comroode., paree qu'elle ne
~en
vérfe
p~s
J.c_s
rnjracles ,
&
qu.'on peut l'accommo cr
3VCC
1' Ecriture; en fin elle lui paroirfuit appuyée for de bon–
nes raifons, quoiqu'elles ne fu{[enc pas dé:n l)nfl-rativcs .
11
aj~(ltoit
qu'il fervit auJTI
f:
ile
ii
ceux qui:fo utenoktlt
l'ércrniré- du monde, d'expl iquer rous
les
~ndrotts
de;
1'E cr_iture oJ).
il
ell
parl~
d.e
!<1.
création., que de; don ner
~n