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P

JUI

On ue peut fe con6er fur cette matiere, ni .u

r~moi­

gnage des auteurs

juif;,

ni au lileuce des chrctiens : les

premiers ont intérét

ii

vamer l'antiquité de leurs livres ,

fr.

ils ne Cont pas exaéts en

mari~re

d.e

Chroo~logie;

les

(eeonds ont examiné rarerflent ce qu¡ fe palfo11 che?.

1

es

Juif s,

paree qu'ils ue faifoient qu'une petite figure d.ans

l'Empire. D'ailleurs leur cooveruon étoit rare

&

d•ffi–

cile;

&

.pour

y

travailler, il fall oit apprendre une lao–

gue qui leur paroilf01t barbare. On oe pem voir fans

~tonncment

que daos ce graod nombre de prétres

&

d'év~ques,

qui out compofé le clergé pendoot la durée

de llnt de lieeles , il y en ait eu

(j

pcu qui ayent

m

l'hébtcu,

&

qui ayent pu iire

o~

l'ancien ·Tectamcnt,

ou les commentaires des

Juif l

daus !'original . On pal:

:foit le

tems

a

chicanee fur des faits ou des c¡uetbous

fubtiles, pendaot qtt'on négligeoit une étude otile ou

11écelfaire . Les témoins manqnent

de

toutes parrs;

&

oomment s'alfurer de

la

tradition, lorfqu'oo efi privé

de ce fecours?

Jug<m<ns {ur 1< Thalmud .

O o

s

porté quatre juge-

3nens différens fur le thalmud; c'cfi-3-dire, fur ce corps

de droit canon

&

de tradition. Les

.JHifs

l'égalent

a

la

loi de Dieu. Quelques Chrétieos l'efiiment avec exces.

Les

troifiernes

le coodsmnent au feu,

&

les derniers

gardent un jutle milieu entre tous ces fentimens.

11

f:rut

en doooer une idée générale .

Les

Juift

font eoovaiocus que les Thalmudifies u'oot

jamais été i nfpirés,

&

ils u'attrib,Jent l'infpiration qu'aux

Prophetes . Cependaot ils ne lailfeot pas ·de préférer le

thalrnud

a

l'Ecriture faime; car ils compareot l'Ecritu–

re

il

l'eau ,

&

la traditioo

a

du vin excellent: la loi el!

le ft!l; 'la mifheh du poivre ,

&

les thalmuds font des

¡¡romates précieux . lis foutieonent har.:liment que cclui

.qui

plilu <Mtr< Moif' p<ut étr< abfous; m:.ÍJ 'fll'on

m l –

rite la mort ,

ltJr[t¡!!'o>t

cont,.edit

In

d'JflutrJ;

&

qu'on

commet un péché plus críartt, en violaot

les préceptes

des

fa~

es que ceux de la loi . C'ef! pourquoi ils iofi i–

gent une peine (ale

&

puame :\ ceux qui oe les obfer–

veot pas:

damnantur in ft<r< or< bullitnti.

lis décideot

les qudlions

&

les cas de coufcieoce par

le

thalmud

comme par une ! 0 i fouveraine .

Comme il .pourroit paroitre étraoge qu'on puilfe pré–

férer les rraaitions

a

un• loi que Dieu a diétée,

&

qui

a

été écrite par

fes ordres, il ue fera pas

iomile de

prouver ce que oous venons d'avancer par l'autorité des

rabbins .

R . lf.1ac oous -alfure qu'il ne faut pas s'imaginer que

1a

loi écrite foit le fondemeot de la religion; au con–

traire , c'efl la loi orale . C'e(l

i

caufe de cene derniere

loi que D ieu a traité alliancc avec le peuplo d'lfrael .

En effer, il favoir que fon peuple (eroit traofporté chez

les nations étrangeres,

&

que les Payens tranfcriroient

:fes livrcs (acrés . C'e(l pourquoi il n'a pas v<Julu que

la loi orale füt écrite , de penr qu'elle ne fílr conuue

.des ido!arres;

&

c'e(l ici un des préceptes généraui des

rabbios:

Apprms , mon

fils,

ttuoir pf.,s

4'

attmtion mtx

paro/u du Scribu 'fH'aux paro/u d< la loi .

Les rabbins nous four,niffeot une aurre preuve de l'at–

uchement qu'ils ont pour les· tradit1oos ,

&

de leur vé–

nération pour les

fages , en

foutenant daos leur corps

d e Droit, que ceux qui s'attachent

a

la

leéture de

la

Biblc ont quelque degré de vertu ; mais il eft médio–

~rc,

&

il ne peur étre mis en lignc de compre. Etudier

la feconde 101 ou la tradiriou , c'e(l une vertu qui mé–

rite fa récompenft! , paree qu'il n' y a rien de plus par–

f ait que l'étude de la gémare. C'ell pourquoi Eléazar

érant au lit de la mort, répondit

i\

fes écolicrs

qui lul

dcmandoieot le chemin dt!

la vie

&

du fiecle

:i

venir :

DJtortrntz Vol mfans de 1'/tude d<

la

Bibl<

&

In

m<ten aux pils des

fa~

u .

Cctte max irne ell co'ofirmée

dans un livre qu'on appetle

l'autel d'or;

car oo y alfo–

re qu'il o'y a point d'émde a!L-.delfus de celle du

trcs–

fainr thalmud ,

&

le R. J acob donnc ce précepte daos

le thalmud de

J

érufalem :

Apprm s, mon

fih,

'!'"

les pa–

ro/a du Scribes font plus aimables

'!'"

a l/u

d< P ro–

•pb<I<J,

En fi n , t(jut cela eft prouvé par une hifioriette du roí

P irgandicus . Ce prince n'c(l pas connu mais cela n'e(l

point nécelfaire pour découvrir le

fent1 ~ent

des rabbins.

C 'étolt ur¡

infidcle

1

qui pria on1.e doaeurs famcox 3

fouper .

11

les

re~ut

magnifi quement ,

&

leur propofa de

manger de

h

cha1r de pourceau, d'avoir commerce avec

des femmes payeones, ou de boitc du vin confacré aux

idoles .

11

f:tlloit opter entre ces trois partís. O o délibé–

ra

&

oo réfolut de prendre le dernier

paree que

les

deux

pre~iet.s articl~s

avoiem été défen'dus par la loi ,

&

qu': e

éto1~01

umqoement les rabbins qui défeudoient

pe

bo1r~ 1~

vm ' Qofacré au:.: faux dieux . Le roí fe co!l-

JUI

forma aux choix des doétcttts. O o leur danna du vín

impur,

doot ils burellt largcmeot. On fit enCuite tour–

ner la rabie , qui étol t fur un pivot. Lei doéteurs é–

chauffés par

le ·

vin, ne prirem point garde

a

ce qu'ils

mangeoicot; c'étoit de la chair de pottrceau . En for–

raut dt! table , on les mit au lit, ou ils rrouverent des

femmcs. La concupifceoce échautfée par

le vin, JOUa

Can

j~u .

L e remords ne fe fit feotir que le lendemain

matin, qu'on apprit aux doéteurs qu'ils avoiem violé la

loi par dey;rés .

lis

en fureot punís: car

its

moururent

to us la

m~

me annéc de mort fubire;

&

ce malheur leur

arriva, paree qu'ils avoieot mt'prifé

les préceptcs des

fa¡:es,

&

qu'1ls avoieot cru pouvoir le faire plus impu–

nément que ceux de la loi écrite:

&

en effet on lit daos

la mifnah , que ceux qui péchent contre les patoles des

fages fo nt plus coupablés que ceux qui violent les pa–

roles de

h

¡,,¡.

Les

Juifr

demeureot d'accord que ccrte loi ne f11ffir

pa~ ;

c'c(l pourquoi ou y ajoute fouvent de nouvcaux

commentaire; daos lefquels on entre daos un détail plus

précis ,

&

on f•it fouvcnt de nouvelles décilions.

11

efi

mcrnc

impoffibk qu'on falfc aurrement, paree que les

déñ nitioos thalmudiques, qui

font colmes, ne pour–

vnicnt pas

a

tOUt,

~

font tres-fouvent obfcures; mais

lorfque le th91mud efi elair, on le iuit exaétement .

Ccpendant oo y trouve une intinité de chofes qui

pourroieot diminuer la profoode vénération qu'on a de–

puis tant de fiecles pour cct ouvrage ,

fi

on le lifoit avec

al tcntion

&

laos préJugé. Le malheur des

Juif s

efi

d'abOrder ce l1vre avec une obéilfaoce aveugle pour tour

ce qu'il contient. On forme fon goüt

fur cet ouvra–

ge '

&

on s'3ccoutume

a

ne trouvcr rien de beau que

ce qui efi conforme au thalmud; mais

fi

on l'examinoit

comme uue compilation de diffé rens autt!urs qu' ont pu

fe trompee, qui Oot eu

qu~Jquefois

UO

rres-mauvais

~o(lt

daos le choix des matieres qu'ils ont traitées,

&

qut oot

pu etre ignorans. on y remarqueroit cent chofes qui a–

viliffent la religion, au lieu d'cn relever l'éclat .

On y conte que D ieu , afio de tuer le tems avant la

création de l'uuivets . oñ il étoit feul . s'occupoit

a

batir

divers mondes qu'il détruifoit auffi-tót, jufqu':l ce que,

par différcns elfais,

il

eut appris

a

en faire un auffi par–

fait que le uó1re. lis rapportent )a finclfe d'un rabbin,

qui trompa D ieu

&

le díable; car il pria le démon de

le porter jufqu'a la porte des cieux, atin qu'aprt!s avoir

bll de-l

a

le booheur des faiots .

¡¡

mourüt plus tranquil–

lemcnt . L e diable fit ce que le rabbio dernandoít, le–

que! voyam la porte du ciel ouverte, fe jetta dedaos avcc

viof~nce,

en jurant foo gran'd Dieo qu'il r.'en forriroit

jarna1s;

&

D ien, qui ne vouloit pas lailler commertre un

parju:c, fut obligé de le

lailfer-13, pendaot que le dé–

rnou trompé s'en alloir fort honteux. N on

fcul~ment

oo y fait Adam hermaphrodite; ma1s on foutieot qu'ayant

vouln alfouvir fa paffi on avec tous les aoimaux de la ter–

re ,

il

ne trouva qu'Eve qui püt le comeoter. lis intro–

duifeot d<u

t

femmes qui vonr difputer daos les

fyna~o­

gues fur l'ufage qu'un mari peut faire d'elles;

&

les rabbios

décideot uettement qu'uo mari peut faire fans crime tout

ce qn'il veut, par.:e qu'un homme qui

achet~

un poif–

fon, peut maoger le de,•ant on le derriere, felon fou bon

pl~i ur .

O u y trouve des cootradiétions fenfibles,

&

au

lien de fe

donn~r

la peine de les le

ver,

ils font inter–

venir une voix miraculcufc du ciel, qui cric que

/'u,e

&

l'aNtr<,

quoique direaement oppoCées,

v ient du ci<l .

La maniere doot ils veuleot qu'on traite les Chrétiens e!l

dure : car ils permettent qu'on vole leur bien , qu'on les

regarde comme des betes brutes, qu'oo les poulfe dans le

précipice

fi

oo les voit fur le bord, qu'on les tue im–

puoémeut ,

&

qu'on falfe tous les rn:uios de terribles im–

précations contre eux. Quoique

h

haine

&

le deur de

la veogeaoce air diélé ces ler;oos ,

il

oe lailfe pas d'etre

étonoaot qu'on fcme daos un fommaite de la religion

des lois

&

des préceptes li évidemmeot oppofés 3 la

charité .

Les doéteurs qui ont travaillé

ii

ces recueils de trodi–

tions, profitaot de l'ignorance '\le leur narion, om écrit

tour ce qui leur venoit dans l'efprit, fans fe meure en

peine d'accordcr leurs con jeéturcs avec l'hifioire étraoge–

re qu'ils

i~ooroient

parfaitement .

L'hifl onettc de Céfar fe plaignaot

ii

Gamcliel de ce

que D ieu efi en volenr, efi badine . Mais devoit-elle

avoir fa place dans ce recucil? C éfar demande

a

G ama–

lid pourquoi D ieu a dérobé une có,te 3 Adam .:'La tille

répood, au lieu de Con pere, qQe les voleurs étoieot ve–

nus la uuit palfée che?. elle ,

&

qu'ils avoieot lailfé un

vafe d'or dans fa maifon , au lieo de cclui dt! tcrre qu'ils

avoiem emporté,

&

qu'elle ne s'en plaignoi¡

pa~.

L'ap–

plication dn come ¡!toit ai('ée . D iel1 avoit donné

un~

fer-