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J

U I

On di(liogue dans le

Th~lmud

fept ordres de

Pb~ri·nens. L'un mefuroit l'obéi(faoce

~ !'~un~

du pro6t

&

de

la gloirc; l'autre ne

levoi~

point

le~

piés en mar–

~hant,

&

on l'appelloit

ii

c!ufe de cela

le

ph

arifim tron–

fNI ;

le troilietuc frappoit

r.~

.rete contre )es

muraill.es,

sfin d'en tirer

k

fa~g.;

un quatrieme pcboit

fa ,tete daus

un capuchon,

&

"re¡¡ardoit de

ce~

enfoncement con¡t:n<

du fond d'un mortter; le cinquieme demandoit

~é¡e­

mem ,

'!'" f

,:u:-il que ie f4fc? ic

le

ferai.

Qtly

a-l·il

fr¡ire

q.ye

je

•''!Y'

f-;i!?

le rixieme obéiffoit

.~•r

amour

pour

Ja

vcrll

t

&

pqur la r.écor(lpet¡te;

&

le c;!e¡-oter n'exé–

·~t¡toit

les ordres de

~ieu

que par la crainte

~e

la peine.

Ort(i'" dn /!..OI•u'!r.

Les EJfémens qut devrotent

.!tre

fi

célebres par leurs aullérités

&

par )a fajn¡eté eJ–

~mp!aire

d01;1t

i)s faifoient profeffiC)n, ne le .fom preC–

que point. Serrarius fouteooit qu'ils s!.toiet]t

cot;~nus

1=hez

les

Juif¡

dep\tis

J,a

.fortie de 1\Egypte, paree qu

1

il a

útp.–

pofé que c'étoient tes Cinéens defoendus c;!e Jethro, lcl–

quels t:Uivirent Mó{fe,

&

d¡:ces

gens-1~

foJtirent les f!.éch•–

bites .

l'v¡~is

íÍ ell évi4ént qu'il fe trompoit, car les Etfé–

niet1s

&

les Réchabítes éroien1 dcux ordrcs diff¿rens de

dévots,

&

tés premiers ¡¡e paroiffem point daQs rm¡te

l'hill

oire de l

'ancien-T .eflament ,COI"(lll)e les Rechabites.

Gale

fpv.mt

anglols, leur dot)oe la m!me amiquitt;

mais

de plus

il en fai.t les

p~res

&

les prédéceffeurs de

PytbagO<e

&

de fes d1fciple!$. On n'el) trouye 3ucune

trace chns l'j¡illoír,e des Machabées fous lefquels ils doí–

·vént

~<re

nés;

I'Ev~nglle

nlcn pfrll'

j;mai~,

¡>srce qu'il¡;

ne forr;reut point de leur retr>itc pour allcr 4Hputer a\'ec

J.

C .

);)",tilleur~

i)s ne

voulqj~J:It

point fe

¡:onfondr~

'<1-

vec les Pharifiens, ni svec le reíle des

'Juifi,

paree

qu'ils fe croyoient plus faints qu'eu

1 ;

.!!l)fi.n

ils ftoien.t

peu UQI]lbr.cur daos la J udée,

~

c'étoit principalement

en

~gypte

qu'ils a,voiet¡t )eur retraue,

&

ou Philoo

J~s

avott \'(ls.

' · Drufius fait defcendre les EOénie!)s de ceux qu'tjir–

can perftcuta, qui fe

re~irerent dan~ le~

deferts,

&

qui

s'accoututt]erent par ¡¡écd!ité

a

1111

genre de

vi~

tres–

dur

1

daos lequel ils perfé ver,erent volontairement; O)ais

il

faut avouer qu1on ne conn it pas

l'orl¡¡_i 0e de

ce

feéhires: lis paroiffent dans 'l'hillqire c;!e

Jt!l\:phe, fom

Antigonus; car ce fut alors qo,lon vi¡ ee

proph~te

effé–

n'en, nommé

JudaJ,

leque) ¡¡voit prédit qu' <1ntigonus

feroit

tué un tel ¡our

dan~

une tour.

/-iiflotre deJ

E{ffflieni.

Yoici COtJ)m.e Jofepl¡e

(de bello

:1ud.

lió.

ll.

c~p.

xij.)

nous dépeint ces

fe~aires.

lis

font

}~t¡(I

de nation , d:t-il 1 ils ,·ivent dans une unloo

,

tri:s érroite,

&

re~ardem

les vo)uptés comme des

\'Í–

" ces que l'on doit fuir,

&

la con<inel)ce

&

la .-iéloire

" de fes pr.fJions. comme des vertus que l'on ne fau–

" roit trop' ellimer. lis rcjettent le

m~riage,

pon qu'ils

croyen,t qu'il faille détruire la ;ace des hotpmes , mlis

, pour évltcr llintempérance des feo¡ mes,

qu'il~

font

perfuadés ne

~~~rder

pas la foi

a

leurs maris.

M<~is

ils

ne

,. lailfent

pa~

nbttn}oiqs de recevqir 'te¡ jeunes enfans qu'

oo leur donne pour les inllrulre,

&

de les élcvcr daos

,

la venu ayec autant de foln

&

de charité que s'ils

, en

~toient

les peres,

&

ils les hal;¡illent

&

les nour–

" rilfent tous d'une meme forte .

,

lls méprifent les richelfes; (outes chofes font com–

munes entre eux avcc une é¡¡alité

fi

admirable, que

lorfqne qllclqu'un embralfc leur feéle, il

fe dépouil–

le de la propriété de ce qu'il polfede, poúr éviter par

ce moyen la vaqité des ri¡:heífes, épargner aux autres

,

la honre de Ja pauyreté,

&

par

un li heureux mélan-

ge, vivre ious enfemble comme freres.

·

" lls qe peuvem ro\irfrir de 6'oindre le corps avec

, de

l'l¡uil~;

mais

!i

cela arrive

a

quelq).l'un com;e for¡

, gré, ils effuyent cette · hui!e comme fi

c'étoient des

,

taches

&

des fc,uillures ·

&

fe croyent a(fc1. propres

, &

affez parés; pourvú que lenrs habits foient tOUJOIIrS

., bien

hla~cs.

·

·

,

lis choirilfent pqur économ¡:s des

~ens

de bien qui

,

re~oivent

tout leur revenu,

&

le "dillribuenr felon ]e

, befoin que chacun en ·,¡. lis n'ont point de viile cer:

(aine dans laquelle ils ¡lemenrent

1

mais

ils font ré–

pandus e'n diverti:s vi!les,

ciu

íls

re~oivem

ceux q11í

"' deliren<

!'nt'"'

dans lcur fociété;

&

quoiqu'ils neeles

,

aycnr 1amais \'us aupa.ravant, ils ·

panagent

avec eu1:

, 1

ce qu'il¡ ont, co1nme

's'ils

JCs

conno1ffoient

depuis

long: tetns . Lorfqt¡'ils font quelqne voyage,

ils

ne

portent autre chofe que des

~rmes

pour fe défcndre

des yoleurs .. lis ont dans

eh~

que ville quelqulor¡ 'd'eux

pour recevotr

&

loger

ceu~

de lcur feélc qui

y

vien-

•• nent, '

&

leur dor¡ner des

h~bits,

&

les autres chófes

d~mt '_il~

peuvenr. avoir bcloitl. lis

n~ chan~ent

point

,, d habtts que

q~and

les leurs fpnt déchirés ou ufés.

lis ne yendem

&

u'achetcnt ríen entre eux, mais ils

JUI

•• fe comn;¡uoíqoent les uns a1,1x a11trcs fans aucun

~d!an" gc, tout ce '9.u')ls onr.

ll~

fonr tri:s-religieux eovers

, Díeu, ne parler:n que des

.~hofes

faiotes avan.t que le

,

foleil .foit

lcv~,

&

fom alors des prie;es ,qu'ils ont

,, reyu'es par tra<)ltinn,

P•'111

dcmander

<1

l)ie11 .qu•if Jui

, plaife de le

f~;re

Juire fur 1\l ,tcrre , lis voot apri:s

tr.~-

yaill¡:.r CRaCUII

O

fon ouvrage, felon <,!U'i) leur el! Or–

"

donn~.

A on-¡.e heurcs i)s fe raffeO)blent,

&

couverts

d

un Hnge, fe

)av~m

le co¡ps d\lnS

l'eau froiJe;

jls

,, fe

retiren~

enfuiJe d3ns leurs celloles,

cjon~

J'enrrée

,, u'e

permifc

a

nuls de ceuJ qui ne

fot;~t p~~ d~

leut

fe.;te,

&

étant purlfiés .de la Corte, tls vonr au refe–

"

~oire

cOtt]tne en 1,111

t'~iot

temple, ou Jorfqu'ils fout

afl!s _en grao<l fi)ence, ot¡ met

dev~nt

!=hacun d'eux

, du pain

&

une porrion dans UIJ petit pl;u. Un facri–

'' ,6cateur benit le.s

vi~ndes,

&

on n'oferoit

y

toJlcher

,

jufqo•a ce .qu'i

l aj

t achevé fa p;iere : il en

fai~

enea–

" re une autre a[

'r.es

le repas. lis quittent alors leurs

,

,habÍ$5 qu'ils re

gard

ent comm!' facrts,

&

;ctournent

, a

leurs ourrages.

, On n' eotend jan¡ais du brujt dans

l.eurs moifons;

cbaéun n'y parle qu'a fon tour,

&

leur filen ce don–

" ne du relpeél

ª-u•

étrangers. 11 ne kur efl

p~rmis

de

,, rien foire qué pa; !'avis de leQrs fupéríetJrs, Ji ce n'clt

, d':tffiller les pauvres ... Car quan.t

a

lcurs parens, ils

, n'oferoíem

l~u;

riet} donoer

fi

on ne le leur permet.

,, 114 prennent un·

exu~me

foin de reprimer Jeur !=Oicre;

ils aitt¡enr ¡a

pai~,

&

gardel)t )i

inviolablemen¡ ce

,

qu~ils rome~tent,

que Pon P?llt

~jot'lter

plus de foi

;i

leur> 1mples paroles, qu'aux fcrmens

d~s

aqtres.

,

lis

confider~ut m~me

les

fermens coQtme des puju-

1,

res

1

paree qu'ils ne peuvent fe perfuadcr .qu'un ,hom•

me ne fojt pas un m·enteur, lorfqu'il a befoio pour

, errt ¡:ru de

pr~ndre

D ieu

3

témoin .•.. lis

n~ rc~oi­

v,enr pas fur

le

c~amp

dans leur fo¡:iété ¡:eux qui

v¡:ulet¡t

eml¡r~rfer

)eur mat)iere de vivre, majs

ils le

font demeurer durant un an au-deho-rs, ou ils out ch\1-

cun avec une po;tion, une pioche

&

un

hal:>i~

)>lanc.

lis leur donoent er¡fuite une nourritqre plus conforme

" a

'13 leur,

&

leur

p~rmetten~

de ¡e laver ¡:ot}lme eux

,

d~ns

·de l'eau froide; afio de fe puri6er; mai5 ils ne

,

les fout p1s manger au

refe~oíre,

jufqu'a -<:e qu'il!

aycnt cncore durant deux ans épfOl)Vé

l~urs

mreurs,

comme ils

~voient aup~r~vant

éprouv6 leur comir¡en–

ce.

A

lor~

Qn les re<;oit paree

q~'.on

les en

jug~

di-

'' gnes, mats avanr que de s'alfeoir a table avec

le~

au–

"

tre~,

ils protellen¡ fo)emnellemem d'honorer

&

de.

, 1

fer\'lr D iett de tour leur cceur, d'obferver' la juflicu

, envers les hQit)Qles; de ne fair¡: jamais volontaire–

" ment de mal

:l.

p~rfonne;

!l'afliiler

d~

tour Jeur pou-

votr les gens de bjen; de gardcr

(3

fot

a

!OU~

le ¡non–

de,

&

par¡iculieremcnt ault fouverains.

, Ceux de cette · fcété fon1

tres:j\Ííles

&

tres-euéls

, daos leurs jugemens : leur nombre n

1

eíl pas moindre

, que de ceot lorfqu'il .les

~ronpna"em,

&

ce qu'ils ont

une fvis arreté demeure tmmuable.

.

,. ll< obférvent

plu~' r~ligieufemein

le fabath que nuls

, amres de tous les

'}r¡ifs

. .'\

ux autr!:S jours, ils font

dan¡ un lieu

a

t'éCart' un

trmi dans

la

terre d'un

, pié de profor¡deur,

pu

apres

s'~tre

déchargés, en fe

couvrant de leurs habits, comme s'ils avoicnr penr de

,

fquilb les rayons du foleil,

il$

r~mplilfen¡

ceqe fo[–

fe de la terre qu'ils en onr tiréc.

,

lis viven¡

fi

long-tcms, que

plufieur~

yont jufqu'i

ccnt ans ; ce que j'attribue

a

la limplicité de lenr vie.

, 1

JI~

méprifent

le~

maux de lq terre, ¡rio¡nphent des

,

tourmen~

par leur confl•nce,

&

préferem la morr

a

la

vje

lorfq4~

le fujet en ell honorable .

guerre

que

J?OUS

3vons

eue

contrc les

Romains

a fair

\'Oit

en o¡lile mal)ieres que ]eur cot¡rage

~(l

invincible; ils

Qnt fouflert le fer

&'

le fett ph¡tót que de voulolr

•h

,

re la molnc!re paro!e comre lettr

légi~lateur,

ni m:tn-

ger des viandcs qui lcur fqm d¿fenducs, fans qu'au

,, miljeu de

ta~t

de tot¡rmens

il~

a,yeqt jetté •me lcu!e

,

l~r¡n~,

ni djt la "moincjre paro;e, pour tft¡:hcr

d'~dou" ctr la cruauté de lenrs bourreaux . Au c,ontraire

ils

fe moquoient dfeux, ·

&

rendoicpt l'efprit avcc joye

1 ,

paree qu'ils efpéroient de paffer de cene vie

ii

un~

m~illeure; '

&

qu'ils cmyoierit fermement que, com–

me nos corps font mortels

&

corruptibles, nos •mes

,

fóm immortellis

&

incqrruptible~;

qutelles fom d'une

fubllance

acri~nne tre~-fubtile,

&'

qu'~tant enfcrtné~s

dans nvs corp¡ com11te dat¡s une prifon, ot1 une cÍ>r–

" taine inclination les apire

&

les arrete'

ellé~

ne font

, pas p)utót affranchies de ces licns

c~arnels

qui

les re–

"

t~en'!ent

con¡

m~ ~an~

une lot¡gue

lervit4de, qu'elh!s

s élcvent daos 1atr

&

s'envolent avec JOyc. En quoi

iJs

convieonent avec les Grecs·, qui .croyen\ que ce$

.,,

ames