JUI
J.J~
l.s. folle tiu Phari/ie;n .
Orix,tll.:
des
Ph~tri/íeJts .
On ne
c0011
,jr.
poinc l'ori:;in • de
Phlrilicnc¡,
ni le tem¡
auqucl Jls nm C·>rnrnencé de parnitre . j ofephe qui dc–
voit bien connoitre un:! ICt:le dunt il ér.oir.
rncmbre
&
psrdfan zc!é, li:mblc en 6xer !'origine f<•U
junathln,
J'uu des Machabées,
enviran
ceut trente ans o.v:1ot
Jcfus ·
Chrifl.
On a cdl jufqu':l préfcnt qu'i!s avoica< pris le nom
de
flp
1rJJ ,
ou do
P.~.lrl/ieNs,
pnr.:e qu•ih
[e
1Cp:u oicnt
du
r~!le de~
h mm·!S, a'.l-dcifus dcl"qucls ils s'élcvoicnt
plr
lcurs
:lutl~ritéii
.
Cepcndanr.
i1
y
a une nouv
con-
;ec1<tre fur ce nom: les Phari!iens écoient opp
s au x
Saddncéens qui nioicnt les récompen(es de l'au<re vie;
car ils foutcu..lieat qu'il
y
avoir. un paras, ou uue remu·
nération apri: la more. r.cue récomvenfe f1ifaoc !e point
de la concrovcrfc avec les Sadducéens,
&
s' appeilanr
Para/,
le• Phaririens purent tirer de-la leur nom, pltl–
tót que de la féparacion qui leur écoit com nune avec
les Pharitiens .
Doflrin• á<t Pharifimt.
1°.
Lz 1.ele P"'Ur les
tr~di
tions fait le prcmier
crirnc
des Pharilic:ns. lis
foutenoicnc
qu'outre la loi
donn~e
fur le Sina"i,
&
gravée daos les
(!cril§ de Mn"irc, Dieu avoit cou6é verb1lcmeot
il
ce lé–
gi>latcur un grand nombre de rits
&
de dogmes, qu'il
ovoit fa it pallor
:l
la potlérité fans le• écrire. lis no m–
mene les pcrConne• par la b uche def.:¡uels ces troditions
s'écoient confcrvées: ils leur dounoient la mi!me aucori–
té qu'il la Loi,
&
ils avoknt ra;ron, puifqll'ils
Cup~o
·
foient que leur origine étoit
é¡ptc:m..!nt
divi e.
J.
C .
cenfura ces traditions qui
atfoíbi!UOleau
le te
, au lieu
de l'éclaircir,
&
qui ne tendo;ent qu'.l flauer les plC·
froos au lieu de les corriger. Mt;s f:> cenfure, bien loia
de
rAnleoer
les Phariticns, les etfuoucha,
&
ils en
r~a
renc choqués
co1n1ne
d'un :.ttccntat
co!nmis
p:.tr uoe pcr–
fonnc qui n'.1voit aucune miffion.
:1.
0 •
Non-feu!ement on peut accomplir la L oi écrite,
&
la L
i
or1le, 1nais
ene re les hom.ncs ont :1fTe'l. Jc
forceo;
p~'ur
accomplir les reuvrcs de fnrérogation, cam–
me
11!,
ílncs, le :1bflinences,
&
aulres
dé votions trCs–
annrritianu:s , aul:quel1e:; ils
donnoient
un
gr:~.nd
prix.
3°. Ju[cphe dir que les Pharitiens odmenoient
11'>11-
feulemcnt un D icu créateur du ciel
&
de la terre , mais
cncnrc
un~
providcnce
ou un deO
in.
L1 difficulté con–
ti
flc l fa voir ce qu'il entend par
áeflin:
il 11e faut pas
entcndrc
par-13
les éroiles , pu1fque les
]r1if.1
n'avoienc
:tucune dé votion pour elles. Le dcllin chcz les Payens,
étolt l'cnchalnemcnt des cauCes fccondes liées par la vé–
r ité ét rncl!e. C'etl ainti qu'en parle C iceron: mais chez
le l' hariliens, le detlin tignifioit la providence
&
les
decrct qu'cl!e a formés (ur les é••cnemens humains. jo–
fc¡>hc e>plique
ti
uettcm~ut
leur opinion, qu'il etl diffi–
cilc de cunccvoir
<..'Ornment
on
a
pú
l'obfcorcir. ,
lis
croy<m, dic-il, (
nmi'f.
¡,á.
lib. XVIII. <np.
ij.)
que
!OUt re fait p3r le ddJin ; cependant ils n'ótent pas a
la volom.: la liberté de
¡;,
déterminer' paree que' re–
Ion
eu , f>i..:u
ufC de
ce tcmpéramenc; que quoique
toutc:.
chofes
:urivcnt p:u
fon
dccret,
ou par Con con-
,
fe!!'
Phonunc
conrcrvc pourtJO(
le
pouvoir
de
choitir
,
entre
le vice
&
h \'crtu,. 11 n'y
:1
ricn
dl· plus
da
ir
que le témoignngc de cct hiliorien, qui é co·c en
m&é
do ns
la fd\c dos
Ph:~riliens.
&
qui d<voit en connortrc les
fenf1ncns. Comment
s'imagincr
aprCs
cela, que le'\ Pha–
rilicns fe
crufienr
fo umis
a\'euglémcnt
aux inRuences des
allres,
&
ll'enchai nemeot des caufcs rccondcs ?
4°. En fui v:lnt cette fig niñcJdon
tHlturelle,
il ctl aifé
de dé••elopper
1
"'!ric:>ble Cem im '"' d s
1-'h~rilicns, t~r
qucls fouten
it.:nt
trois r:ho [!;!
daffércnu:s.
1Q.lls
croyoh:ut
que les évcu.:ln'!ns ordim1ircs
&
naturcls arrivuient
n~ccrfJircmcnt, paree qu.: la providt:ncc lc'i nvoir prévus
&
déterminés; c'ell-li ce qu'ils appclloient le
d<flin.
:1.
0 •
11
laitfoietH
:l
l'homme
lit
liberté pour le bien
&
poor le mal. J 'Ícphe l'alfure politlVem nc, en dilant qu'il
d~p~ndc>·t
de l'homme de faire le bien
&
le mal. La
ProviJcucl!
rcgk~it
done
t()US
le~ évencmcn~
humain
;
m
ah~
elle n
·¡mpofoic
aucune
néceffité pour
les
vices ni
puur les
Vl'rtus-
A fin de
tnicux
foutcnir
l'crnpirc qu'ils
iC
don11
lil·nt for
les
1nouvc:mcn
dn crcur,
&
fur
1~
at.!tions qu'il
produif~it,
ils
311
~r.uolcut
ces
pJroles du
Dcu1éro nomc, ou
Di~u
dc!du re\
qu•tr
a miJ la m or1
&
/1: l U
.lt:
dll/
jiJ11
ft:t
p/~
l
&
/u
t'Xhorte
_.i.
e-boí/ir fa
1'ie.
Ccln
'"'·e "'Ordt:
parh1tctncot
3vec l'orgncil des
Phariliens,
qui
le
vJntoient d"accomplir la Loi,
&
demandoiem la
r~COIUpcnfC
d\lc
:l.
Jeur bonncs <ruvrc , comme s'
ils
r:t\'Oi· IU l!l
dréc. 3°. En
fin.
quo:qu'tls
lliff."líTC!lt 13
li–
berté de choirir entre le bien
&
le
tn11 ,
ils admettoieut
quelqu s
l~cours
de la pa
t
de D ic:u ;
c:1r
ils étoient ai–
dés par le Jcllin. Ce dernicr priucipe leve come b dii–
ó culté: car
ti
le detlin avolt été chelo eux une cauCt:
T ome
I X .
JUI
-aveagle, un
eneh:~.inemenr d~s
caufc:¡
fcconde~"
ou
l'in-
6uenc:e des allres,
il
feroit ridieule de dire que le de–
fl iu les aiduit .
f
0
•
Les bonnes
&
le• mmvaifcs aélion• roo<
r~com
penfées ou puniec; non-fculcmcnt dans cene
vie,
ma.isencore
dans
l'autrc;
d:ou il
s•enfuit que
le; PhariCiens
croyoient la réforrc.:lion .
6
9 •
Oa accufe les Pharitieos d'enfdgner la cranfmi–
grarion des ames
1
qu'ils
avoicnt
empruntée des Orien–
raux, chez lefquels ce fcntiment étoit
com,nua; 1nais
cette accuration ert e<>ntellée, puee que J . C. ne lectr
reproche jamais cene erreur,
&
qu'elle
paroit
détruire
la
réCurreélion des morts: puiCque
ti
une orn" a animé plu–
fieors
corps
fur 13.
terre, on
:J.Ur3 de 13. peine
a
eh iftr
celui qu'cllc doit préférer anx
autrc;
_
Je ne f>rs
ti
cela fuffit pour jutli6er cette Ceéle:
J.
C.
n'a pas eO. deffein de .:ombattr! coutes les erreurs du Pha–
rifa1Tme;
&
fi
S. Paul
n~en
avoir
parlé,
nous
ne
con–
noicrions
p:1s
3UJOurd'hui h:urs
fcutimens
fur la
jufliñc3-
tinn.
11
ue fauc done pas conelnre du tilencc de
1'
E van–
gil
e, qu'ils
n•ont point
cru la
tranf1nigr:~tion
des
:unes.
11
ne F.lut point non plu• juilifier les Pharitiens, par–
ce
qu'ils
auroicnt
rc:overré
13.
réfurreél:ion
p3r
13
1n~·
tcmpticofe; car les
"]ui[1
modernos admenent égalemenc
la révolutron des ames,
&
la réfurreébou des eorps,
&
les Pharilicns om pu faire la
m~me
chofe.
L'autorité de jofephe, qui parle neccement Cur cene
muiere, doit pré •:al01r. JI aUure (
Anti'{. jud lib. XVIII.
<ap.
ij.)
que les Pharifiens croyoiem que les ames dt:<
m~chans
écoienc renfcrmées daos des prifoos,
&
fouf–
rroicnt·lil de; fuppliccs (\cernels,
~cndant
que celles des
bon~
trouvoi
nr un
retour
f:.1cile a la vie,
&
reotroient
dans un autre corps. On ue pent erpliquer ce recour des
ame-s 3 13 vie
par
la
réfture:aion :
car,
felon les Phari–
liens, l'ame ét:tnt in1n,ortelle, elle ne
mourra point ,
&
'"' rclfufcitera jamais. On ne peut pas dire auffi qu'cl!c
rentrera dans
un
autrc corps
nu
dcroier JOUr : car
ourre
que l'ame
r(·prendr::t par
la
réfurrcaion le
m~tne
corps
qu'elle 3 3 imé
pcndant
1.1
vie,
&
qu'il
y
~ura
feulc–
mcnt qucl e chongemcm dans fes qualités; les Pnari–
f'ieus rC'pré[entoiciH par-1:1 la
dilférente condition des bons
&
des nléchar.s,
imm~diatement
aprCs 1a
1norc;
&
c'eft
accrib~er
une penlee trop fubtile
a
j o(eph~'
que d'éten–
dre fa vtle JU(q u'i la réfurreélion. Un hiOurieo qui r:>p–
porte les opinions d'une relle, parle plus natorellement,
&
s'~xplique
::vee pius de nettcté
.
M .v:JrJ
á" Pharifi•n'.
lJ
etl. rems de parler des au–
flémés des Phariliens; car ce fut par
l:l
qu'ils féduili–
rent Je peu='le,
&
qu'ils s'attircrent une
autorité
qui les
rendoit redoucables aux roí• . lis faifoient de longues
veilles,
&
Ce
refufoiem jufqu'au fommeil
nécclf~ire.
Les
uns
fe
couchoieut
fur
une
pl3nche
tres·érroire, afin qu'ils
ne puCfent re garantir d'une chtlte dangerettfe, lorfqu'il•
s'endormiroient
profondement;
&
les autrc:s
cucorc:
plus
auOcres fcmoient
rur
cettc
planche
des caill oux
&
de5
<'pines , qui troublaífent leur repo& en les déchirnnt. lis
faifoienr
a
D ieu de longues oraifons. qu'rls répéroicnc
f3nS
remucr
les ycux,
les
bras ,
ni
les
mai11S.
l is
ache–
voient de morcifier leur
ch~ir
par des jeO.nes qu'ils ob–
fcrvoient deux fois la
Cemarn~ ;
ils
y
3J06toiem les 6a–
ge1lations;
&
c•écoit
peuc·Crre
Une des rai(ons qoi les
faifoit :>ppeller des
Tire-/awg'
paree qu'ils re déchiroient
impicoya temen< la peau ,
&
fe fouectoient jufqu'a ce
que le
Can~;
coulat abondammem. Mais ti y en avoic
d'aOfrCS
3.
qui CC titre !lVOÍt
éfé
donné,
paree
que
ID3r–
chsnt dans les rues les yeux baiffés o u fermés, ils fe
froppoient In cete contre ks moroilles. lis chargeoient
leurs
habits
de
phytaaeres,
qui conrenoi.:nr
cert:tiocs
feot.-nces de la !01. Les
~pine>
étoient &tlachées aux
p•n• de leur robe, a6n de faire couler le t3ng de leurs
piés lorfqo'ils marehoient; ils fe réparoient des honunes ,
paree
qu'ils
étpicur
bcaucoup plu
f:.irus
qu'cnx,
&
'/u~ils
craignoicnt
d'~lre
fouillés par Icor anouc-hcment.
ls
fe
lavoient pluc;:
fou,·ent que tes aurre , añn de tllOntrer
par
1:\
qu'il~
o.voicnt
uo íoin eurCrne de Ce pnriñc:r .
Ccpendunr
B 1:\
f.n·cur de ce
zc:le
:apparc::n, ils
fC
rcn–
doicnr \-"t!nér.1b es au pt:.uptc. On Jc:ur
donnuit le
tirrc:
de
¡;~g~J
p3r
c-xce11cnce ;
&
leurs
dHCiplc~
s'emrccrioh:nt,
h
fa¡rc
rxplit¡su
allJONrd'hrsi .
On
cntle
Je,
titrci
:i
pro–
portian
qu'on le tnérite
1noins;
on
táche
d'impo(c:r
aus peuples par do gl'llnds noms, lorfque les grandes
\'ertus
m1nqucnt.
La JC:onclfe avoir
pour eux nne
(j
pro–
fondc
vénér3tion,
qu•elle n'ofoit ni
p:1rlcr
n' répond,.c,
lors tnéme qu'on
l!li
faifoit des cl!nfurcs; en
dtCt:
ils
tc:–
rroieor leurs dirciple< .Uns une crpcce d'efclavJge,
&
ils
réJ:Ioient avec un poovoir abfolu tout ce qui rc¡;>réoit
la
religion .
D ~
O