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J

V

I

les

'Jtiif s

dans

leur picux deilein,

&

de prendrc· ponr

cet effot fur Con .tréfor provenaot des rributs de Sal!la–

rle, !OUt ce donr les

[~crifica<eurs

de

1

érufalem

~urotent

!J,Coin pour let\rs facrifices . (

1

o[ephe,

.llneir. jud. lib.

XI.

cap.

iv.

)

La div;fion fe forma encare d'une maniere plus éch–

tanre Cous l'empirc d' Atexandre le Grand . L'auteur de

la chronique des Samaritains (

voya .

Banage,

Hift.

des

'}Nifs, liv .

lfl.

chap.

iij

)

rapporte que ce prince paffa

par Samarie, ou il fu t

re~

u par le grand . prctre E"Z.é–

chias qui lui promit la viéloire fur les Perfes: Alexan–

dre tui lit des pré(ens,

&

les Samaritains profitereot de

ce commencemcnt de favenr pour obrcnir de grands

privileges . Ce fait efl contrdit par Jofeohe qui l'attri–

bne

:lUX

'Jmfs,

de Corte qu'il efl fort difficile de déci–

der lequd des deu x partis a raifon;

&

it n'efl pas [ur–

prenant que les f<;a vans [oienr partagés fur ce [ujet . Ce

c¡u'il y a de certain c'efl que les Samarit:tins jouirent de

la faveur du roí,

&

qu'ils reformerenr leur doélrine,

pour Ce délivrer du reproche d'héréfie que lenr faifoient

les

Juifs.

Cependanr la haine de ces derniers , loin de

diminuer

[e

10urna en rage: H ircan al!iégea Samarie,

&

la rafa de fond en cambie auffi-bien que Con temple .

Elle [ortit de Ces ruines ¡>ar les foins d' Aulus Gabinius,

~ouverneur

de la proviuce, Herodc l'e

mbell

it par des

ouvrages publics;

&

elle fut nommée

S

!ba.ft

•,

en l'hon–

neur d' Auguíle.

D oélrint du Samaritaint.

It

y a beaucoup d'apparen–

ce que les aureurs qui ont écrir fur la rcligion des Sa-

' maritains, onr. époufé un peu trap la haine violente que

les

."fuift

av01ent pour ce peuole: ce que les

anden~

.

rapportent du cutre qu'ils rendoienr :\

la diviniré, pron–

ve évtdemrnenr que leur doélrine a été peinre [ous des

P?uleurs. trap

noir~s

:, Cur-tout

011

ne pcut

~uere

juflifier

famt Eptphane qlll s efl trompé [ouvenr Cur leur chapi–

tre . 11 reproche

(lib. X/ enp.

8.) aux Santarit:iins d'a–

dorer les téraphins que Rache! avoit emportés ¡¡ Laban

&

que Jacob enrerra. 11 foutient

a~

m

qn'ils re¡>;ardoien;

vers le. G.ri1.irn en prianr, comme Daniel a Babylone

re~ardoa.

vers le; temple de Jéru[alem . Mais

foit que

famt Ep1phaue att empntnté crtte hifloire' des Thalmu–

difl es ou

d~

quelques autres aureur;

.Tuifi,

elle eíl d'au–

tan

t plus fa

uffe dans Con ouvrage, qu'ils

s'ima~inoit

que

le.

Gari1.im

étoir éloigné de /?amarie,

&

qu'on étoit o–

blt

gé de to

urner Ces regards vers cene montagnc

par–

ce que la. diilance émit .trap r:rande pour y aller' faire

fes dévouons. On fouttcnt encare que les Samaritains

avoienr l'image d'un pigeon, qu'ils adoroient comme un

fymbole des dieu>,

&

qu'ils avoient emprunré ce culte

des Alfyricns, qui mettoienr daos leurs étendarts une

colombe en mémoire de Sémiramis , qui avoit été nour–

ric pa: cet oiíeau

&

cha.~gée

en colombe,

&

¡¡

qui ils

Fendotent des honneurs atvins.

Le~

Cuthéens qui étoient

de ce pays , purent .retenir le culre de . leur pays,

&

en

confe:ver la mém<?tre pendant quelque tems; car on nc

déracme

p~s .

li factlemenr

l'amour des objets Cenlib!e<

dam la rel tgton,

&

le peuple Ce les laiffe rarement ar–

rachcr .

Mais les

J~tift

font outrés

Cur

certe matiere

comme

fur tour ce qui regarde l

es S

amaritains. lis ra:ttiennenr

qu'ils

av~i.ent

élev.é une

íl.at

~e

avec la figure d'une co–

Jom

be qu tls ador01eor, m

ats t

ls n'en donnent point d'au–

tr.es

preuv_es que leur perfuafion. ]'en

Chis

trcs-perfuadé

d t~ ~

n

rabto,

&

cette perfualion ne Cuffit pas f.1os raifons .

D

~:ll~urs

il. faut remarquer,

1°.

qn'aucun des anciens

!!cnvams, nt profanes ni facrés, ni payens, ni eccléliaíli–

ques., n'ont parlé de ceculteque les Samaritains rendoient

a

un otfeau: ce filen ce général eíl une preuve de la calomnie

des

J~tifs.

2Q.

11

faut remarquer encare que les

'}uift

ll'c:mr ofé l'infércr dans le Thalmud; cene fable n'eíl

pomt ?ans le

te~

te, mais daos la glo[e . Il fl!ut done re–

co~mo.ure

9ue e elt un aureur beaucoup plus

tnoderne

qut a tm_agmé ce c-ome; car k Thalmud ne fut compo[é

que pl.ulteurs fiecles apri:s la ruine de 1éruf.11em

&

de

Samarte. 3°. On cite le

r~bin

Meir,

&

on tui attribue

cctte Mco.uverte de l'idol

arrie eles

s~maritains;

mai

le

cutre pubiJc rendu fur le

Gari7.im

par un peuple enrier

ll:eo pas

u~c

de ces c.h_ofe

s qu'on pu

iffe cacher long-tems'

n! déco';'vrtr par fubttl tté ou par hafard. D'ailleur.s le ra–

btl_l

~etr

erl. un nom qu'on produit :

il

n'efl

re(lé de

lut, nt témotgnage, ni écrir-,

[ur

lequel on puiffe appu–

yer cette CQOJeélme.

.

S.

Epiphane les accufe encare de nier la réfurreélion

des corps;

& .

c'efl pour leur prouver cette vérité im–

pc;>rtame, qu

il

leur allegue l'exemple de Sara·,. laquelle

co~c;:ur da~s

un age. avancé,

&

celui de la verge d'Asron

qut

reye~dtt;

t;'liS

rl

~

a

un~

.ti

gran

de diílance d'une

~~r~e q~t ~~une,

l¡c

d une VIetll¡:

q.ui

a des enfans, ¡¡la

J

l!

I

réunion de nos cendres difper[ées,

&

au n!tablitfen;Ient

du corps humain pourri depois plufieurs

fiecles, <¡u'ou

ne con<;oit pas commcnr il pouvoit lier ces idées,

& .

en

tirer une con[équence. Quoi qu'il en Coit,

l'accuf~tton

efl faurJe , cae les Samarirains croyoient la refurreélton .

En effer on rrou ve dans leur chronique deux chafes qui

le prouvenr évidemmenr; car ils parlent d'un jour de

rlcompr"fo

&

de prin•,

ce qui, daos le fiyle des Ara•

bes ' marque le jour de la rerurreaion générale'

&

du

déluge de feu. D 'ailleurs ils ont inféré dans le

ur chr

o–

nique l'élm¡e de MoYfe, que 1ofué

campar.~

apr.es

1~

mo¡r de ce législateur;

&

entre les

louan~es

qu'tl l

ut

donne, il s'écrie qu'il efl le

fml

'fHi

.•

;~

r•ffu.(c•sl1-s

mor~.'.

On ne fait comment l'auteur pouvoa attrtbuer

a

~ot r..,

la réfurrcélion miraculeufc de quelques morts., putfque

t'Ecrim re ne le dit pas,

&

que les

Juifs

me! me fonr en

peine de prouver qu'il éwit le P.lus grand des

prop~étes

p1rce qu'il n'a pas

arret~

le foletl

co~me

1ofué'

111

rer–

[ufcité les morts comme El:Cée. Mms ce qut acheve de

conllater que les Samaritains croyoienr la ré[urreélion ,

c'efl -;ue Méuandre qui avoit été famarirain, fondoit toute

fa philofophie fur ce do¡¡;me. On [ait d'ailleurs,

&

faiut

Eoiphane ne !'a point nié, que les Dofithéens qui for·

m·aienr une reae de [amaritains , en iaifoient hautement

profeffion. 11. eíl vraiffcmblable que ce qui a donné oc–

C11ion

a

cette erreur, c'efl que les Saducéens qui nioient

véritablement la réfurreélion, fment appellés par les Pha–

riliem

Cmhim,

c'cl1-il-dirc hérétic¡ues, ce qui les lit con–

fondee avec le Samaritains.

E nfin Léontius (

¿,

fo!/:is

cap .

8.) leur reproche de

ne Doint reconnoitrc l'ex iílence des anges. 11 Cembleroit

qu'il a confondu tes Samaritains avec les Saducéens;

&

ou pourroit l'en convaincre par l.'a';'torité de faint Epi–

phane, qui diílinguoit les

Sa~amam

&

l~s Sa~ucéenr

par ce carafu>e , que les dernters ne croyot_ent

nt

les ao–

ges, ni les efprits; mais oo fait que ce

f~tnt

a fouvent

confon du les fentimens des ancienoes Ceéles. Le favant

Reland (

Diff. mi{c.

part.

ll. p.

2f.)

penfoit que les Sa–

maritaips enreodoient par un ange, une; vertu, un inílru–

ment dont la divinité re Cert ponr agtr,

QU

quelqu'or–

¡>;ane fenlible qu'il employe pour l'exécutioo de Ces or–

dres: ou bien ils croyoient que les anges · foot des ver–

tus naturellement unies

a

la divinité

~

&

qu'il fait fortir

quand il ,tui plah: cela paroir par le Pentatcuque fama–

ritain, daos lequel on fubllitue [ouvent Dieu aux anges,

&

les anges

ii

Dieu .

·

On ne doit point oublier Simon le magicien dam l'hi–

floire des Samaritains , puifqu'il étoit Samaritain

lui-m~me,

&

qu'il dogmatifa che¡ eux pendanr quelque tems :

. voici ce que nous avoos trouvé de plus vraifemblable

a

fon Cujet.

Simon étoit natif de G itthon daos la province de Sa–

marie: il y a apparenee qu'il (uivir la coutume des afia–

tiq ues qui voyageoienr fouvent en Egypte pour y appren·

dre la philofoptiie. Ce fut la faus doute qu'il s'iu(lruifit

daos la magie qu'on enfeignoit dans les écoles. Depnis

étaot revcnu dans Ca patrie, il fe donna pour un grand

per[ounage, abufa long-tems le peuple de fes

preflig~s,

&

tac:ha de leur faire croire qu'il étoit le libérateur du

genre humain. S. Luc.

aél. viij. ix.

rapporte que les Sa–

maritains fe laifferent effeélivement enchamer par fes ar–

tifccs,

&

qu'ils le nommcrent la

grande v•rtu d, Dieu;

mais on Cuppofe fans fondement qu'ils·regardoiem Simon

le magicicn comme le mc11ie, Saint l!piphane a!furo

(

épiph.

h,u,¡

p_ag.

f4·)

que cet impofleur prc!choit au1;

Samaritaim qu'tl étoit le pere,

&

aux 1uifs qu'il étoit

le fils. ll en fait par-lii uu extravagant qui n'auroir tromp6

perfonne par la contradiélion qui ne pouvo·r erre igno-·

rée dans une li perite diflance de lieu. En effet Stmon

adoré des Samaritains, ne pouvoit c!tre le Ciaéleur des ,

·

'}uiji:

en fin pri:cher aux

'}uifs

qu'il étoit le tils, c'é–

toit les foutever conlre lui, comme ils s'étoient foule–

vés conrre

]

. C . lorfqu'it avoit pris le titre de fils de

D ieu. 11 n'efl pas mi!me vraiffemblable qu'il fe regardat

comme le mellie,

t

0 •

paree que l'hiflorien facré oc l'ac–

cufe que de magie,

&

c'étoit par-la qu'il avoit féduit

les

Sam~ritains;

2°.

paree que les Samaritains l'appelloient

feulement

la ""rtu de Di

m,

la gra"d'.

Simoo abufa

daos la fuite de ce titre qui lui avoit été donné,

&

il y

artacha des idées qu'on u'avoit pas eues ao commence–

mem; mais il ne prenoit pas

lui· mc!me ce nom, c'é–

toiem les Samaritains étonnés de

Ces

prodigcs \ qui l'ap–

pdloiem

la v•rtu d, Dim .

Cela convenoit aux miracle!>

app3.rens qu'il avoit faits, mais on ne pouvoit pas

c;p

~Ón­

clure qu'il Ce regard:\t comme le meffie. D llilleurs il nc

Ce mettoit pas

a

la ti:te des armées,

&

ne

Coulevoit pas.

les peuples; il ue pouvoit done pas convaincre les

'Juif.r

mieux que

]

, C. qui avoit fait des m iracles plus

réc~

&

plus