J
U I
\111
traJtd 6<liñee,
&
qui font nécetraires pour
en
}>in–
dre toutes les parties . On s'eft fort mal trouvé on E–
(p:~gne
de les avoir chalTés, ainfJ qu'en Prance d'a voir
perfi!caté d=s fujets <lont la croyance différo1 t en quel–
ques points de celle du prince . L'amour
de
la
reli~ion
chrétienne confine daos fa pratique;
&
cette prauque
ne refpire qne doocear , qu'humaaité , qu: charité .
( D.
J.)
•
]
U 1 P S,
Philofqphic dts,
(
Hift. de la P bilofop.)
Nous
ne connoitrons point de nation plus
anci~nnc
que
ta
juive.
O arre fon antiquilé, elle a fur les autres une
feconde prérogative qui n'efl pas m'>!ns
importante;
o'efl de n'avoir point paffé par le po\ithéifme,
&
la
(uite des fuperflitions naturelles
&
généralcs P"Ur arri–
ver
a
l'unité de D ieu. La ré vélation
&
la prophétie
ont été les drut premieres fources de
la connoiifance
de fes fages. D ieu fe plut
a
s'entretenir avec Noé, A–
braham, lfaac, ]acob, j ofeph, M oYfe
&
fes fuccef–
Ceurs . La longue vie qui fut accordée
a
la plupart d'eo–
tre eux, ajouta beaucoup a leur expérience . Le loifir
de l'état de
~eres
-qu'lls avoient 'embraffé, étoit tres–
favor~b)e ~
la méditation
&
a
l'obfervation de la na¡u–
re . Chefs de fa milles nombreufes ,
ils éco!ent crés-ver–
fés <lans coat ce qui tiene a l'économie rull ique
&
do–
meOique,
fr.
au gou vcrnemeot paternel.
1\.
l'extinélion
du patriarchat, on
yoit
paro!tre parmi
eu.~
¡¡n M o'líe,
.un David , un Salomon, un D aniel, hom 'lles d'une in–
telli~ence
peu commune'
&
a
qui l'on
ne
refuíera pas
le tttre de grands législateurs. Qtt'om f<;u
les philofo–
phes de la Grece, les Hiérophames de I'Egypte,
&
les
GymnofophiOes de l'lnde qui
les éleve au-detrus des
proph~tes?
N oé contlruit l'arche, fépare les animaux purs des
snimaux impurs' fe pourvoit" des útbflances propres
a
la ooturiture d'une infinité
d'eípece~
diffé:entei
J
¡>l•nte
la
vigne
1
en exprime
le
vio,
&
prédit a fes e1>tans leur
deflinée ,
Sans ajodter foi aux
r~veries
que les payens
&
les
J•ifs
otH débitées fur le compte de Sem
&
de Cham,
ce que I'Hifloire nous en apprend fut!it ·pour nous les
rendre refpeélables; maís quels hommes
rt<>us offre-t–
elle qui foient comparables en amorité , en 1ignité, en
jugement, en piété, en innocence,
a
Abraham,
i1
1faac
&
a
J~cob.
jofeph. fe tit admirer per fa fagetfe chcz le
peuple le plus inflruit de la terre,
&
le
gouverna pen–
dant quarante ans .
Mais nous voili parvenus au tems de MoYfe; que!
hi~orien!
·que! législaceur! que! philofophe! que! poete!
<¡uel homme!
La filgetre de Sa!omon a patré en pro\Jerbe .
11
écri–
vit une multitude incroyable de paraboles; il connut dc–
puis le cedre qul croit for le Liban, jufqo'a l'hyffopc;
il connut
&
les oifeaur,
&
les polllons,
&
les quadru–
pedes,
&
les reptilos ;
&
l'on accouroic de
t utes . les
conrrc!es
d~
la
tcrre pour le
yoi~,
l'entendre
&.
l'ad–
m irer.
Abraham, M oiTe, Saloman, Job, Daniel,
&
cous
les fagcs quj fe font moutrés chez la nation
juiv.
ava111
la captivité de Babyloue, nous fournlro;ent une ample
matiere ,
ti
leur hiOoire n'appartenoit plut6t
a
la révé–
tation qu'a la philofophie .
Palfons maintenant
~
l'hifroire des
']t~i(J,
au fortir
de la captivit_é de Babylone ,
a
ces tems .ou 1ls om quit–
ré le t¡o m <f·lfraélites
&
d'liébreux
1
pour. prendrc celui
de
'}tú
[1
,
•
De la f.hilo(opbie dn 'Juifs
d~uÍJ
le rctolir de la
captivitf i(e BabylonY, iufru'J- lá ruine de 'Jertt(altm,
Perfonne n'ignore
qu~ l~s '}~¡ifi
n'ont jamais paOe pour
un peuplo favant.
11
efr ccnain qu'ils- n'avoient aucune
teinture des fciences exaétes,
&
qu'il$ fe
trompoient .
groffieremellt fur tous les articles qui eu
dépendcm.
Pour
ce'
qui regardc la Phyfique,
&
le dótali
immenfe
qui lul appartienr, il n'efl p•s moins
conO~m
c¡u'ils u'en
avoient aucune conooiffance, non plus que des áiverfes
parties de- 1'1-{iOoire namrellc".· 11
faut done: donner ici
au· mol
pBi/o[ophie
·
une fignification plus éte,,due qoe
celle qu'il
:r
ordinairement. En efrec il
manqu~rni(
<fuel–
que chofe
a
l'~ifloire
de cette fcience,
r.
elle étoit pri–
vée du détail des opinions
&
de la dnélrine de ce peu–
ple, dé.tail qui jene un grand
jou~
fur la
ph;!ofophi~
des
peoples aveo lefq 0 els ils ont été
li~s.
Ponr traicer cene mariere avec route la clané pof!i–
ble' il faut diflinguer exaélement les lieux a u
le~
'Jrtifi
oot fixé leur demeure,
&
les tems ou fe font fa!c::s ces
tranfmi~tration>:
ce•
deux chnfes out entra\né un grand
changement daos
leurs opi(\io.n.s.
11
y a fur· tOllt dcux
époqoes remarquables; la premiere cfl
1~
fchi ím<: des
~amaritaias
qui
commen~a
long-rcms avant Ef<t;-as ,
&
JUI
l.t
qui éclata avec fureur
apr~s
fa mort; la feconde re–
monte jufqu'au tems oti 1\lenndre u·.mf?Orta en Egy–
pte une nombreufe colonie de
'Jttifs
qui y puirent
d'u–
ne grande
contid~ration.
N ous ne parlerons
ici de ce¡
deux époques qu'auttnt qu'il [era uécetraire pour
é~pli
quer les nouveaux dogmes qu'elles iucroduitirent chct
les Hébreux .
•
Ht{loire
dn Sam"'ieainr.
L'Ecritute-faiote nous
~p
prend (
ii.
R.eg.1
f.)
qu'environ dcox
ens ans avaut
qu'Efdras
vi~
le ¡our, Sal manazar roi des
A
tryriens,
ay>nt emmcné en captivité les dix cribus d'lfrael, aooit
fait patrer dans le pays de Samarie de nouveatu
bal>i–
tans , tirés partie des campagnes voifines de flabylone,
parcie d' Avach, d'
Emath;
de
Se?harvai"m
&
de Cutha;
ce
qui leur fit donner le nom de
CuebltnJ
ti
odieux
aux
Juífs.
Ce•
différcns penples emportcrent
~vec
eux
leurs anciennes d!vinités,
&
établirent chacun leur fu–
perll it;on particuliere da
ns les villes de Samarie qui leur
échurent en partage.
l.cil'on ádoroit Sochotbcnoth;
c'étoit le dieu des habitan• de la csmpagne de
B:~byló
ne;
1a
on rendo!t les honiteuri divins
a
Nergel; c'écoit
celui desCuthéens . L• colonic d'Emach honoroit Aflma;
les H evéens, N ebahaz
&
Thárthac. Pour les dieu¡ des
habitans de 'iepharva"(m, nnmmés
lldvameltrh
&
Ana–
me/ah ,
ils relfembloient
alfe~ •~
dieu M oloc , adoré
pár les anclens Chaoanéeos ; ils
en avoient du moins
la cruauté,
&
íls exi)(eoiem aqf!i les
en
fans pour v.iéli–
mes. On voyoic au(Jj
les 1>eres
lnfc11fés
les jettcr au
mílieu des flammes en l'honoeur de leur idole. Le vrai
Díéu écoit
le
feul qu'on ne connO t point dans un pays
conracré par tant
de
marque¡ éclatantes de f,¡n puu–
voir.
[1
décha7na les lions du pays c,>ntrc les iJolatrcs
qui le profánoient.
Ce
fléáu
r.
violcnt
&. li
[~!lit
por–
¡oit ral1t
ti
e marques d' úll chatirñent du c1cl, que l'lllli–
délité
m~
me
fut obligée d'cn cortvenir. On eo fi t aver–
tir le roi d'AO""yrie: on luí rcpréfenta que les natinns
qu'li avoit tramférée$ el! lfrael , n'avoient aucune con–
noitrance du dieu de
S
amarle,
&
de la maniere dont il
vouloit écre honoré. Que ce Dieu irrité les pcrfécutoit
fans méhagement; qu'il ráffembloit les lions de toutes
les forets, qu'ils les eu,·oyoit dans les campagncs
&
jufques
dan~
les villes;
6:
que s'ils n'apprenolent
a
ap–
paifer ce Dieu vengéur qui les pourfuivoit, ils f¿roiellt
obligés de déferter, ou qa'ils périroient cnus . Salma–
n,¡zar ronché de ces reniontrances, fit chercher pármi
les captifs un des aneiens pretres de Samarie,
&
il
le
renvoya en
lfrael parmi les
t\ouveaux habitans, pour
leur apprendre
ií
honorer le dieu dl1 pays. L es
le~
>ns
furent écoutées par les
i Jol~trcs,
mais lis ne renoncc–
rent pas pour cela
3
\eurs dieux; au contráire chaquc
colonie fe mit a forger
fa divinité. TMtes les vllies
eurem leurs idoles;
\e~
temples
&
les hauti lietiX bltis
par les ICraélires
recouvrercut leur a•icienne
&
f•cfile.~e
célélnilé. On
y
P.la<;a des prt!t(es tirés de la plus vile
populace, qui furent chargés des cérémanies
&
du f<>Jn
des facrlfices. Au milicu de
ce
bifarre a¡lpare;t de 1\•–
perOicion
&
d'rdolacrie, on ddnl\11 auffi ra place
~u
vé–
ricable Dicu . On COIIllUt par les intlrué\i,HlS du
lévite
d'lfrael, que ce D ieu fouveraill méritoit un cultc fll?é–
rieur
a
celui qu'on ret1doit auX'
autres
divinit~s;
mais'
feit la faute du maltre, fo't cellé dés dilcip\e¡ , dn n'alli
pas jufqu•a comprendre que le D ieu du cicl
&
de l:t
terrc-, ne pouvoit fouifrir ce tllOllflrueux alfoln b\age;
&!
que pnur l'adorer vMicablemem, il falloit
l':~dorer f~u\.
Ces impietés rendirent les Sani1ritaim excrémenient
ct-'
dieu¡¡ aux
Jr¡ifJ;
mais la· haine des d•rniers a
u~
m"nta ,
lorqu'au recour dé la
ca~iivicé,
ils s'a?per9nrl:1it qn'lls–
n'avoienr point de plus crucis ennemis que' ces f•ux
fre~
res. Ja!Ol].X de voir rebatir le temple qui leur •eproohoif
leur ancienne féparation, ils miren
e
tout en reJv rc pou t'
l'c;mpecher. lis.
íc
caclferent
it
l'ombre de la
reli; ion ,
&;
atrurant les
'),ifJ
qu'ils invoquoiertt le mé me D icli'
qu'eux, ils leur oifrirent leurs Cervice1 panr l'accomplif-'
fement d' un ouvrage qu'ils vouloiem ruiner. Les
}~tifJ
ajoúcem
~
I'Hifloire raime qu'Elams
&
jórémie alfem–
blcrent trois cens prétres, qui
les excomn\.unierent
áe'
' la grande elcQrrum1nk:ttion· :
ils maudiront
r.lui
qrl¡.
mangeroit du pain
avu
tux,
comn1e s'il avoit mangé
de
la chait
d~
pourceau. Ccpendant les Sam1r¡1ains né–
cetroient d.o cabaler
i
la. cour de Darius pour empécher
·les
Juifs
d.~
(eb.i.tit
le
t~rn~le:
&.
les
gr>uverneurs de'
S'yrie
&
d.~ Pt\énici~
ne
c~(("oient
de les feconder daos'
ce detreln .
L~:
fenat
&.
1!! peuple de J érufalem les
\•o–
yant
li
aoiroés contre eu:x: , députerent vers Darius,
Zd.J
robabel
&
quatre aunes
~es
plus
d illin~ué~
póur
fd
pl3indre des Samaritai
ns. Le, roi ayant ente11Ju ce'! dé•
pucés, leut 6t donner d.es. lett¡es par lefqllelles il orddrl-'
ooit aux princip1ox.. ot!iciers de S11marie, de feconder
les