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20

J

u

t

f e religioo,

&

qul marque

ú

clairement le berceau, l'age

&

les progres de la n6tre .

·

Poor ne pbim enouyrr le leaeur de Mrails qu'il trau·

Ye daos taot de livres, concernant le peuple dont

il

s'agit

íci,

nous nous born.erous 3 quelques remarques moins

.eommunes fur fon nombre, fa difperfion par toot l'uni–

.vers'

&

fon attachement inviolable a la loi mofa'ique

au milieu de l'opprobre

&

des véutions .

Quand l'on penfe aux horreurs que les

]Hifs

oot

é·

prouvé depuis J . C. au carnage qui s'en fit fous quel–

ques empereurs romains,

&

a ceux qui oot été répétés

taot de fois dans rous les états chrétieos, on con<;oit

avec étonnemem que ce peuple fubfille encare; cepen–

dant non feulement

il

fubfitle , mais, felon les apparen–

~es,

il n'ell pas moins nombrcux aajourd'hui qu'il l'étoit

:autrefois dans le pays de Chanaan . On n'en doutera

point, li apres avoir calculé le nombre de

Juifs

qui font

répand\!s daos l'occideot, on yd·oint les prodigieux ef–

fains de ceux qui pulluleot en

rient,

a

la Chine, en–

tre la plupart des nation• de I' Europe

&

I'Afrique, daos

les Jodes orientales

&

occidentales,

&

méroe dans

les

.parties imérieures de

1'

Amérique .

L eur ferme attachement

a

la loi de Mo'ife n'ell pas

moios remarquable, fur-taut

(t

l'on confidere leors fré·

queotes apollaties, lorfqu'ils vivoient fous le gouverne·

meot de leurR rois, de leurs j uges

&

a l'afpec9 de leurs

temples . Le J udilfme ell maintenant , de toutes les re–

ligions du monde,

cell~

qui ell le plus

rare~ent abj~rée;

&

c'cll cm partie le fru Ít des perfécutioos qu'elle a

(ouffertes . Ses fec9nteurs , martyrs perpétuels de leur cro–

yance , fe font regardés de plus en plus comme la four–

ce de toute fainteté

&

ne nous om envifagés que com·

,me des

Juifs

rebelles qui ont changé la loi de D ieu,

en fuppliciant ceux qui la tenoient ae fa propre main .

L eur nombre doit étre naturellement attribué a Icor

cxemption de porter les armes'

a

lenr ardeur pour le

mariage,

á

leur coumme de le contraéler de bonne heu·

re dans leurs familles' a leur loi de divorce' a leur

genre de vie (obre

&

réglée,

:1

leurs abllineoces'

a

leur

travail,

&

:i

leur exercice.

L eur difperfion ne fe compreod pas moins aifément.

Si, pendant que Jérufalem fitb!illoit avec fon temple

les

J~<ifs

ont été quelquefois chalfés de leur patrie pa;

les viciffitodes des Empires, ils l'ont encare été plus

fouvent par un

~ele

aveugle de taos les pays ou ils fe

font habirués depuis les progres du Chrillianifme

&

do

Mahométifme . R éduitS

a

courir dq terres en tenres, de

mers en mers, pour gagner leur vie, par-taut déclarés

incapables de poiléder aucun bien-fands,

&

d'avoir au–

cun emploi, ils fe font vOs obligés de fe difperfer de

lieux en lieux,

&

de ne pou"oir s'établir fixement dans

auc.une .comrée, fa

u~

e d' appni, de pu_i!fance pour s'y

mamremr-,

&

de

1um1cres

daos l'nrt

m1htaire .

C ette difperfion n'auroit pas manqué de ruiner le cul–

te religieux de taote autre oation ; mais celui des

J,.ifs

s'ell foutenu par la nature

&

.la force de fes lois. Elles

loor prefcriveut de vivre enfemble autant qu'il ell pof–

fi ble, daos un méme corps ,

011.

do moins daos une mé–

rne onccinte, de ne point s'allier an{ étrangers

de fe

marier emr'eux, de ne manger de la chair que des M–

tes

~ont

ils ont répaodu le fan¡:, on préparées

a

leur

rnamere. Ces ordonnances,

&

autres femblables

les lient

plus étroitement, les fortifient dans leur

croy~oce,

les

féparent des autres hommes ,

&

ne leur laiffent

pour

fubfiller, de relfources que le commerce, profeffion' long·

.

~ems

méprifée par la plúpart des peuples de I'F.urope.

paree

qn'eUe c!toit di

vine

!e c8eGc . Be donnée

aux

bo~mes p:~t~

le

Cré~teur

pour

~érablir

parrni eull: la JOi de n:uure

qui

étoit

otbolie

Pl.r

la

dépravauon

de.s

ma:uu ,

&.

p~r

J·a ..·eugiecoent

des paffions

0

Dteu voulant

2uCii

donncr d:tn'

cene Religion

la

flgwe

de

la lo1

e~n~tienne,

loi de charüé.

&:

d'.amonr, qui

devoit

~tre,

l

l'accom–

P!•!fement

des

tems ,

é~:o~bhc

pat'

le

Medie!dé

ji

ptomit ao

gen

re bu ..

ma~n

_pour

Ca

réderoruon. Le

Ma.h.yfllé\•frpe

.lU

contraire_ elb

u~

Rchgton toute humame,

tend~ntc un~~qem~::nt

1

fati.sfairc l'appe;tit:

d~rtgl~

des

paffions ,

&;

1 f\lener une

VI~

peu différeñtc

d.e

cclle des

broces. En

~et

one

de' roaximeso

de Mahomet efl :

9'" l'b

1

m,.e •Jiu

1•"

nru_ffit/

(:r

.'l•'tti"f

U

fe

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u"¡ ,

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néttffizl:

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•JI

.,,

rtu t#rf'"''•

Ó'

fu;u

tl•ns [ts

tJtUtlrn

A lftu f•t•lt

nfuffirl.

Ces

cxtravagaoces

ne

fonc..ellet pas

totalement contrairer

a

ce

qu

on lir .

dans

les

.écriture.s

de

t"'.a~c!ctfn.e

'loh

Et

fi

p.arce gue

te–

Mabomeu(me

~

prts

~uelques

prc!'cepres

qui foot

daos

la Joi JuJar.

c:JUC:

o

00

VOU)~tt.

le

dlte

fiJs

eJe

Cette

Joi,

iJ

f.ladroir done

aum

tui

do.nner

la

Rellgton cbrc!rienne pour

mtre-,

pu

ceue

feule

lSc

'fOible

ra~f~o

qoe

Ma~omct

a

infb~ d~n•

1'Alcorao

des

prkeptes

qu'it

a

pu1f~•.

danr

ladnC'

Reljgioo .

Sor.

quoi

nous tenvoyon•

l Reland

~~DlCf.

tic.

a

C.afvonus

·"'

ti.,;¡¡

•r•ir 1\..Hi

:iui.MI

Cap. 7·

f,

xr:

JUI

D e-13 vient qo'on la leur

abaodo.~na

dans les

fiécle~

barbares;

&.

comme ils

s'y

eorichirent nécelfairemeot,

on les

traita

d'infames ufuriers. Les rois ne pou vant

fouiller daos la bourfe de leurs fujets' mirent

a

la tor•

ture les

Juifs,

qu'ils ne

re~ardoient

pas comme des ci.

toyens. Ce qui fe paffa en Angleterre

ii

leur égard, pem

donoer une idée de ce qu'on exécuta cantre eux daos

les amres _pays. Le roi Jean ayant befoin d'ar¡:ent, fit

emprifonner les riches

J•if s

de fon royaume pour en

enorquer de leurs mains; il y en eut peu qui échappe·

rent anx p(lmfuites de fa chambre de jullice . Un d'eax,

a

qui on

arra~ha

fept dentS l'une apres l'autre pGUr avoir

fon bien

donna mille mares d'argeot

a

la huitieme .

Henri

11i.

tira d' Aaron,

iuif

d'lorck, quatorze mille

mares d'argent,

&

dix mil!e P'?Ur la rein

e. 11 v

endit les

autres

Juift

de Con pays a Rtchard fon

fre.re

pour uo

cert3in

notnbre

d'années,

Ht

quos rt.x

extorui'D~rttt,

co·

mn

n_¡ifcerar~t ,

dit Mathieu Paris .

On n'oublia pas d'employer en F nmce les mémes

traitemens cotme les

Jrtifs;

on les mettoit en prifon,

nn les pilloit , on los vendoit, on les accufait de magie,

de facrifier des enfans, d'empoifonner les fontaioes; ou

les chalfoit du royaume, on les y laiffoit rentrer pour

de l'argenr;

&

dans le teros

m~me

qu'on les taléroit,

on los dillioguoit des autres habitans par des marques

infamantes.

JI

y a plus, la coutume s'introdui!it dans ce royau–

me, de con6fquer tous les biens des

J~<ift

qui embraf·

CiJi<nt le Chrilliaoifme . Cette contorne fi bizarre, nous

b r:wons par la loi qui l'abroge; c'ell l'édit du roi don·

il

Bafville le 4 Avril 1392 . La vraic (aifon de cet·

te cantifcation , que l'auteur de

l'•fpris Jts lois

.a

6

bien

développée étoit une efpece de droit d'amorriffemeut

pour le prioce , ou poor les feignems , des taxes .qu'ih

levoient fur

les

J~<ifs,

comme, ferfs main-mortables,

aurqueb il fuccédoient. Or ils étoieut prlvés de cebé·

néficc lorfque ceux·ci embralfoient le Chrilli3ni(me .

En un mot, on ne peut dire cambien, en twt lieu,

ou s'ell joué de cette na1iqn d'no fiecle

il

l!autre . On

a confifqoé leurs biens, lorfqu'ils recevoient le Chrillia–

nifme;

&

bien-t6t apres on les a fait brdler, lorfqu'iu

ne voulurent pas le recevoir .

Enfin, pro!crits fans celfe de chaque pays , ils tron•

verent

ingénieuf~ment

le moyen de fauver

leurs fortu–

nes,

&

de reudre ponr jamais

leurs retraites alfurées.

Bannis de France fous PhiHppe

le L ong en 13t8 , ils

fe

réfugierent en L ombardtc, y donnerent aux négo–

cians dos lettres fur -ceux

i

qui ils avoient confié

leur~

effets en partant,

&

ces lettres fureot acquittées . L'in–

vention admirable des lettrcs de change for rit du fein du

defefpoir ;

&

pour lors feulemem le commerce put élu–

der la violence,

&

fe maiotenir par tout le monde.

D epuis ce tems·la, les princes oo¡ ouvert les · r eux

fur leurs propres intérets ,

&

ont tráité les

J•ift

avec

plus de modération . On a fenti , dans quelques- endroits

do nord

&

du midi, qu'on ne pouvoic fe palfer de leur

Cecours . M ais, fans parler du:G.rand-Duc de rofcane.

la Hollande

&

1'

A ngleterre animées de plus nobles prin·

cipes, leur ont accordé

toutes

les douceurs poffibles,

fou s la proteaion invariable de leur gouvecnement. Ain–

fi

répaodus de nos jours avec plus de COre1é qu'ils n'en

avoient encare eu dans tous

les

pays de I'Europe ou

regne le commerce, Íls font devenus des inllrumens par

le mayeo defquels les ruttious

les plus élaignées peu•

vent converfer

&

correfpondre enfemble . 11 en ell d'eux..•

comme des chevilles

&

des cloux qu.'on employe daos

UIIJ

.

~a

Religion Chrlr:_ienoe

~t

encorc

moins f

e ~ire

filie

de la Re..

llgllln

Judalque,

quotquc

d~n•

fes

pr~ceprc:s

ec

d.J.nl

r~.

ritr (oit

, ..

guré tout

ce

9ue le Rédemptear

p~omi•

devo

it ér

ablir ,

au

tem.a

preferir

pour fa

venlle

p.umi les

hoatm~

pu foo di,in

P

ére , a

inft

que

l'enfeigne S.

Aogurun

daos

la

g~'ellion

JJC.

fur

le

li.re

do

nombres. d.an4

(a

lge. éphre qai eft

fa

prérniere

a

l:lilaire

. Be d

an•

le

livre 19c.

contre

FauGur chap. 13.

en

effet l'on ne peiu ig"aorer.

que

T~fu•:-C~r~. ~uoiqu'il ai~

con61'mé

les

préceptes

d~t

Déc.tlogue

paree qu'1b

Cont fwvaot la l01

de

narure

&

conféquemmenr

d't~ne

obfer.anc:e ..nécéll'aire

a

tootes

le~

créanlres

raifonnables.

a enrichi'

(oo l!gJife d'une

OODVCilC:

révélatioa , de

DOO'Ieall%

pr~CC:prtl

0

&

de

n~u~e.:~.u~

(acrcroen• .

Done

l'E$1ire

p'cft

cerr.a.iq_ement

pa•

ane fo–

CI~te f~parée. p.:~.r

reuvre hum:une. de la Reltgtuu Judalqoe , mais

une

foc•éu!

qui

recooaoit entiérernent

de

Oieu

fon

inftirutioo , . in–

ftiunion

'"au~ ~~ffbent~

de l'ancieone

loi,

qoe

le

~gne

eít

différent

de la

chofe

qu 11 expflme, ou r-ombre de

ta

lum•tre. ll cft ctonc

::tuffi

peu natuccl de dic:c: la

Religion

Chr~rienne

filie

de

la judaY–

que,

que de dire

le figuré

~man~

de la ·6gure ,

oo Cefar pto<ialt

par Con.

i~age. P~Ut·~tre

l".autcur

des

letues

rerfanoes

n'a~t-il

point

voata

d1re

ce

que fes

expreffi'ons

démontrent.

&

qu•il

~eft

faiRé

feulcment emporrer

par

le torrent

de

t'org_ueil

de

l'efpris bomaift,

fans fe déticr

de la

foiblrffe de

fe•

Jumi~re•.

( \V

j