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2.4

J

U I

1

connoirre la doéhine d

s

Er;ypliens,

&

qu' il n'ait

~ris

d'eux la méthode d'expliquer I'écrinHc par des. :11Iégone..

Eufcbe

( cap. X.)

fourient que du te<ns d'

1\n(l~bule

qu

vivoit en Egypte fot\S le rcgne de

Ptolom~e Phii..>m~tor

ii

y cm daos ce pays-13 dcux faélions. entre le

'Juif¡ ,

dont !'une fe tenoir att3chée [cru,mleulemcm au

r~ns

ht–

t~ral

de la loi;

&

!'aune pc1s:anr ou-uavers de

!'~cor­

ee, pénérroit daos une phito:(,phk plus [ublunc.

Ph;lon qui vivojt

~n

Egypte au 1ems de

1:

C.

dOI~na térc bai(I.ée dans les al!é,¡ories

&

d•'" le

ten~

mylll–

que; il rrouvoit tout ce qu'il voulolt

dan~

I'éomure par

fCtle méthodc .

.

C'étoit encare en Egyptc. ql)e )es Eífcmcns

~.~rurem

avec plus de

rép<H~riL>n

&

d'édat;

&

le<

fcél.ures cn –

(dgooiel)r qtle les mots éroienr autant

d'írna~es

des ch..

J–

fcs

cach~es;

ils c)Janp,eoicm les vol umes

fac rés

&

_les

précepres de la Cage(fe en

allé¡;ori~s.

gnfjn

la

c<•n!"'–

miré étonnan¡c qui fe rrou ve emre la eJbl)c des Egy –

pti<ns

1!¡:

celle des

}1ú,fs,

ne uaus permet pas de dome;

que les

}flifs

n'ayent puiti! c;err"

íc1ence en E_)lypre, a

l]lains qu'on ne veuille f..1u te1lir que le> I¡gypt!Cns l'<llll

~pprile

des

'Juifr.

Ce dernicr lentimcnt a été rrc--bicn

rc:futé par

dt:

f2vans ameu rs.

N ous

nous

conrent~:ron

..

de

di~e i~i

que les Egypticns jaiQu

<

de

!c~r

amiqn'tC: : ric

leur 13\'0ir,

&

de la beauté de )eur elpm '· regardo1ent

~vec

mépris les •urrcs nations ,

&

les

'}uifs

com:nc des

~rchves

qui avoieut plié IOillj·te•ns rous leur JOUg avallt

que de k fecouer. On prend foovcnt les dicux de fes

Jllaitres; mais Qn ne les mendie prerque jamais

che?.

res

c:fct

aves . On rrm·uqut!

comtne

une chofe

lirJgulicr~

a

r.et!

e nariou,

q~e

Sérapis fut p_.>rté d'<m pays

ótr,<n~er

en

Egy

pte; c'cll la feule divini¡é qu'ils ayent adopréc des

ltrangers;

&

m~ll}e

le

f~ir

eíl coqretlé;. paree gue k

¡:ulte de Séropis paroit bpucoup plus ancren

~n-

Egypte

que le rcms de Ptolomée Lagus, roos lequel ecrtc transla–

~ion

re fit de Sinope

a

Alexandrie . Le Clllte d'lfis avoit

paffé juíqu'a ij.ome, mais les dieux des

~omain•

ne pa:c

foient point en Egypte , quoiqu'ils en fu(Jem les •:nnqué–

rans

&

les maitres.

D'aill~urs

les Chrét!ens om

dcmoq.ré

plus long-tems en Egyptc ql!e les

']uifs;

ils

a

voie~t la

des évl!ques

&

des maitres tres-favans. Non Ceulement

)a religion

y

ftoritfoit , mais elle fur fouvent appuyée par

l'auroriré fouveraine. C.ependant les

Egy~tiens,

témoins

de nos rtts

&

de nos cérém,,ni!!S, dcmcu rereht

reli~h:.:u·

rement

attaché~

á

cenes qu'ils avoicnt

re~ues

de kurs

ancétres. lis ne groffiff<,ient poim l;ur religion de nos

pbfervance$;

4

ne les fa iroknr point emrer dans

l~<lr

,culte. Comment peur -on >'imaginer qu'

Abr~ham , j of~ph

&

M o'ire ayent cu l'art d'obliger les Egyptiens a l bolir

d'anciennes [uperllirions, ponr rocevoir

la rel!gion de

)cllr main, pendant que l'églilc chrérk nne

~ui

avoit tant

qe ligues de communicalion avec le Egypdens idolirres,

&

qui éto!c d3ns un

fi

grand

voiiiun ~c,

n'a pn rien iuj

prcrer par le mini!lere d'un prodigkux nombre d'évc–

ques

&

de favans,

&

pendam la durée d'un grand nom–

pre de tiecles ? Socrare rapporre l'altachemem que les

Egyptiens de ron rcms avoient pour Ieurs r<mpies, Ieurs

cérémouies ,

&

leurs my!le:;es; on nc voit dans

l~ur

rc–

!igion attcune trace de ahriíl iaoifme, Commcnr done y

pourroir-on remarqner des caraéleres é videos ele jndoYline?

Origine des di(flrentes ¡,-aes rhez les

j ulfs

. Lorfque

le don de prophétie cut cefi!! chez les

}ui.fs,

l'rnqu ié –

!Ude générale de la nation n'étant plu

s rép

rimée par

fauro rité de quelqnes hommes infpirés, ils nc purem fe

(:ontenter du llyle limpie

&

clair de l'écriture; ils

y

ajon–

rerent des

allégori~

qui dans la fuite produifirent eje nou–

veaux dogmes,

&

par conft!quent des feéles différentes .

Comme c'efl du rein de ces feéles que fon t fonis les

différens ordres d'écrivains,

&

les oplnions dont nous

devons donner l'idée , il efi

impon~m

d'en pcnérrer le

fo11d,

&

de vqir s'il e•l potiible quel a été

lelJr fort

depuis leur origine . Nous averti!fons reulemcpt que t¡OUS

pe plrlerons ici que des feéle

principales.

La

fdle

des

Sadd11clem.

Lihrfoot (

1-Jqr.

hlb. ad Mat.

/11.

7-

opp. tom. ll.)

a donné

au~

Sadd4céens une fau!fe

origine' en [outenant que lenr opinion commeoryoi¡

a

re

répandre du tems d'Erdras.

11

a!fure qu'il

y

eur alors

des impies qui commeocerent ;\ nier

1~

réfurreélion des

¡:norts

&

l'immortalité des ames.

11

ajoure que Malachie

les introduit ?ifant :

e'~fl

envain 9ue nous forz.•ons Dieu;

~

Efdra> qm voulut donner un préferv"tif

a

l'égtir~

con–

~re

cette erreur, ordonna qu'on finiroit tomes les prieres

par ces rnors;

ti

e .fierle

"'jiu/~.

jlfin qu'on rat qu'il y

avoit un fiecle ou une amre vie

~pres

celle-ci. 'C'efi ainfi

que L igrhfoot avoit rapponé !'origine de cene feéle ·

mais il tamba depuis d•ns une autre'extrémité ·

iJ

ré[olu;

de ue faire mitre les Sadducéens qu'apri:s

qu~

la verfion

¡les

fept~me

eut

¡;r~

f,Pte par l'ordre de Ptolomée Phi-

JUI

ladelphe ,

&

pbur cet cff:t, au

li~u

de remonter j Jtqu'a

Etaros , il a

laiíf~

couler deux ou rrois générarions dc–

puis ?..tdoc; il a abandonné les Robbius

&

Con proprc

remimcnt, paree que les Sadducéeos rCJCttanc le; pro?he–

les ,

&

ne

reccVliH

q•1::

le · Penthateuque>, ils

n'oot pu

pawirre qu'a¡>rt!s k

("?WIIe

interpretes qui nc traduitirenr

en grec que le< cinq livres d< M o'r'rc,

&

qui détcndi–

<tiH

<k

ricn

:lJOU[Cr

:)

!Cl\r

vcrrion:

mai~ f~US

CXJlnincr

ti les 70 interpretes ne tradu

ilircnt

pas toutc 1• bible, ccr–

rc verfion n'étoír point

a

l

'ur.ge des J .. ifs' ou re for–

ma

la

(céle des

'>add~céens

. On

y lifoit

la

bble

en hé –

oreu ,

&

les Sadducéens

r<cevo!en~

les pro¡>ht tC> , au

f1i

oien que les aurrc> liYFes , ce qui renveríc p)d¡¡erncnr cer–

te cOnJcélu rc.

On trouve dans les doéleurs hébreux une ori¡¡lne plus

vrartlemblable des Sadducéens dan> la perr<>nn< d' Anti–

gone Curnomt1)é

Soch411l,

paree qu'il étoir oé

i

j'ocbo.

C ec homtne vivoit

environ dcux ccus

qu:uante :tos

:l\'30t

J.

C.

&

crioit

a

fes difeiples:

N <

foyez

point

comme

da

f[clavts '!"¡ obli./Jel1t

4

leur maítre par la

' '''"

J,

la rl –

comprnfe , obliffit. j(ms efplr.r aucun fruit de

11os

tra–

'l'.Jux; t¡ue la

~rainte

diJ

s~igntttr

{oit fur

V0/11 .

Ccttc

rnaxi:ne d'o n rhéologien , qui vivo!t fous l'ancienne éco–

nomi , fnrprend ; car la loi promet¡oit non

reulemcnt

des r¿corn per1fe , rnais elle parloit touvem d'une f<!licité

rcmporellc qui devoit toujours fu ivre la vertu.

11

éroit

dirfidle de devenir conrcmplatif daos une religion ti char–

nelle, ecpendant Antigonus le devint . On éUt de la peine

a

yoler apres lui.

&

~

le í'uivre dans une

ti

grand• élé–

vation,

Za ~oc,

l'un de fes difciples, qui ne put, ni aban–

dot¡ncr tol1t-a -fait Lo n rn1ir rc, ni godter fa théologie my–

fiiquc, donna un autre fcns

3

fa maxin¡e ,

&

concl ut de–

l

á

qu'il n'y avoit ni peines ni récompenfes aprl:s la mort .

ll devint le perc de;

a-Hu~éens,

qui rire¡ent de lui le

nom de leur reac

&

le dogme-

L e Sadducécns commencerent

a

paroitre pendant

qu'Ouias éroir le fonvaain facnti careur

a

]érufalem;

que PtL>Iomée Evergcrc régnoit en El\ypte,

&

Sélcucus

Callinicus e11 SyC:e. Ceux qul pl•cent cet úénement

fous Alexandre le Grand,

&

qui alf

urem avec

S. Epl–

phane, que ce fut dans le temple dn

Gui1.im

, ou Za•

doc

&

Baythos s'étoient retirés, que

cene ti!étc

prit naif–

fan~e ,

oot fair une donbl" f.1ute: car Antigonns n'ttoit

poi•lt f.1crificateur fous Alexandre ,

&

on n'a imaginé la

rcrrairc

de

Zadoc

a

Sam~rie

que ponr rendre fes difci–

ples plus odieux N on fcu len>•'nt Jofcphe , qui haY!foic

les\ Sadducéeos, ne reproche ¡arnais ce e rime au chef de

leur_pani ; mais Qn les voit dans I'Evangile adoranr

&;

fervanr dans

le

temple de

]

érufalern; on choili!foít

m~-

1ne panni eux le grand ·pretre, Ce qni prou••e que non–

feo lement ils érol:nc toléré• che·¿ k

'}uifs ,

mais qu'jls

y

:lYotCnt meme aJiez d'autorité, [-J:rcan, le fOUVCrain

f:1

ri6cateur, fe déclara pour eux C•lntre les Phariliens .

Ces dernicrs

[oup~onnercnt

la mere de ce prince d'avoir

enmmis que!que impurcré avec les paycns. D'ailk urs ils

vouloient l'obliger

a

opter entre

1~

fccptre

&

)a thiore;

nuis le prince voulam étrc le maltre de l'égli(Q

&

de

l'érat, n'eur aucune déférencc pour leurs reproches. ll

s'irríca

t omre eux,

il

on

fit

mourir quelques uns; les

autres fe retirercut dans

les deferts . H ircan fe JCtta en

mémc tcms du cóté des Sadducéens!

iJ

ordonna qu'on

• e~ur

les coutumes de Z adoc Cous peine de la vie . !.,.es

}~<ifs

aífurent qu'it fi t publier

d~ns

les étars un édit par

kquel wus ceux qui ne

r~cevroicnt

p3\ les rits de Za·

doc

&

de Batythos, ou qui fuivroiem la coummc des

fages, perdroiem la téte. Ces fages étoient

les

Phari–

tiens , ;\ qui ou a donné ce titre d'ans la lititc, paree que

leur pani prévalut. Cela arriva fur-1out apres la ruine

de jéruratern

&

de ron temple. Les Pharificn<, q ui n'a–

voiem pas fujer d'aimer les Sadducéens, s'étant

emp~rés

d~

10ure l'autoriré, les firent palier pou r de hérétiques,

&

mi!me pour de Epicurien>. Ce qui a donné fans dome

occaf¡on

a

faint Epiphone

&

3

Tertullien de ks confon–

dre avec les D otithéens. La haine que les

]11i{s

avoicnt

cou~ue

comre eux, pa!fa daos le cceur m€rne des Chré–

ticns: l'empercur ) uflinien tes bannit de tous les Iieux

d~

Ca domioation,

&

ordoona qu'on envoyh au dcrnier Cup–

plice des gens qui défendoi m cenains dol(mes d'impié–

1!¡:

d'arhéifme, car ils nioieot la réfurredion

&

le

dcr–

nier jugernent . A inri ceue reae [ubti!loir encor

alors,

mais elle cominuoit d'érre malheureufc.

L'édit de J uflinieo donna une nnuvelle atteime

a

cer–

te feéle, dé ja fort affoiblie: car wus les C hrétiens s'ac–

cou¡umam

a

regarder les Sadducéens oornmc des impi<s

digr¡es du dernier fupplice, ils étoient obligt de fuir

&

de quiuer l'Empire romain , qui éwir d'une valle éten–

due . lis trouvoie¡n de pouveaux ennemis dans les :¡utres

lieux ou les Phariúens étoieDt érab)is; ainíi ceue fcélc

étoit